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Qu’est-ce que la dialectique ?

vendredi 23 avril 2010, par Robert Paris

Dialectique de la nature

Le concept le plus important de la dialectique est celui de la contradiction. La notion de contradiction semble bien connue, que ce soit au sein d’un discours, en logique, ou encore au sein de phénomènes physiques. Des propositions contradictoires ou des situations contradictoires sont, dans le langage courant comme en logique formelle, incompatibles et témoignent d’une erreur ou d’une situation qui ne peut pas perdurer.

En fait, cette vision n’est qu’une apparence. Dans la réalité, les contradictions perdurent et elles sont même d’une grande importance. La contradiction de la contradiction n’est pas une annulation mais une locomotive fondamentale de la dynamique.

On peut estimer qu’un dialogue n’a d’intérêt que dans sa conclusion mais, en fait, le débat entre points de vue contradictoires est bien plus riche que l’affirmation d’une seule position. En philosophie, le combat entre les matérialismes et les idéalismes n’a jamais cessé et il est toujours aussi riche. Aucune philosophie n’a jamais éliminé définitivement son adversaire. Les arguments se sont étoffés et le combat d’idées a été à la base d’une dynamique plus grande que si les deux courants ne se confrontaient pas.

En physique, l’action et la réaction se combattent mais aucune ne l’emporte définitvement. Sinon, toute dynamique mènerait rapidement à l’immobilité. Par exemple, au sein de la matière à toutes les échelles, il y a toujours une contradiction entre attraction et répulsion mais aucune ne l’emporte définitivement. Sinon, la matière s’éparpillerait ou s’agglutinerait. L’atome se dissocierait ou s’écraserait sur lui-même.

Les contradictions se constatent dans tous les domaines. Contrairement à ce que croit le bon sens ou à ce que défend la logique formelle, elles ne sont pas synonymes d’erreur. Par exemple, en physique, la dualité onde/corpuscule qui suppose qu’un phénomène est à la fois ponctuel et non-localisé contient une contradiction interne. Ces deux qualités absolument incompatibles coexistent en permanence jusqu’à ce que l’observateur effectue une mesure.

La physique a longtemps cherché des réponses en termes d’objets fixes comme le corpuscule ou l’atome. Mais elle a dû reconnaître que le monde dynamique est fondé sur des contradictions du type de la dualité onde/corpuscule.

Une psychologie élémentaire de l’homme le considère comme une seule conscience. Pourtant, nous avons tous constaté qu’il y a une contradiction interne. Il y a débat permanent à l’intérieur de chaque crâne humain. C’est même le fondement de l’intelligence humaine. C’est de manière automatique que notre cerveau répond à toute information par une interprétation forunie par le cingula. Mais cette interprétation n’a rien d’intelligente. Elle est généralement absurde. C’est la réponse contradictoire du cerveau qui permet que cette interprétation, après une série de contradictions et de confrontations avec tout ce que le cerveau croit savoir sur les circonstances.

La psychanalyse a montré que nous désirons des choses que nous croyons refuser radicalement et que nous dissimulons, consciemment ou inconsciemment, ces désirs. Cela signifie que la contradiction interne est permanente dans notre cerveau. Les maladies mentales sont parfois causées par l’exigence du sujet qui exige que toutes les informations soient non-contradictoires et qui soumet à nouveau toute hypothèse. Généralement, les individus se contentent d’un monde un peu contradictoire.

La rupture de symétrie est un modèle du mode de transformation d’un système physique. Il en va de même dans d’autres domaines. Le changement qualitatif provient d’une symétrie brisée entre deux éléments contradictoires. L’action décidée par le cerveau provient d’une rupture de symétrie dans le dialogue entre les deux hémisphères cérébraux. d’un seul coup, au bout d’un tel dialogue contradictoire, l’un des deux l’emporte. dans le cas inverse, on a encore à faire avec une maladie mentale.

Le philosophe Hegel a été l’un des premiers à souligner que les contradictions sont le moteur de la dynamique. Contrairement à la logique formelle pour laquelle contradiction signifie erreur, la dialectique étudie les contradictions internes d’un système et y voit la base de la dynamique et de la fabrication de nouveauté qualitative, aujourd’hui nous dirions de l’émergence de structure.

Friedrich Engels dans un courrier à Conrad Schmidt du 27 octobre 1890 : "Ce qui manque à tous ces messieurs, c’est la dialectique. Ils ne voient toujours ici que la cause, là que l’effet. Que c’est une abstraction vide, que dans le monde réel pareils antagonismes polaires métaphysiques n’existent que dans les crises, mais que tout le grand cours des choses se produit sous la forme d’action et de réaction de forces, sans doute, très inégales, — dont le mouvement économique est de beaucoup la force la plus puissante, la plus initiale, la plus décisive, qu’il n’y a rien ici d’absolu et que tout est relatif, tout cela, que voulez-vous, ils ne le voient pas ; pour eux Hegel n’a pas existé…"

Lénine dans "Cahiers philosophiques" :

"Par quoi un passage dialectique se distingue-t-il d’un passage non-dialectique ? Par le saut. Par la contradiction. Par l’interruption de la gradation. Par l’unité de l’être et du non-être."

HEGEL

Friedrich Engels dans l’"Anti-Dühring" : "Tant que nous considérons les choses comme en repos et sans vie, chacune pour soi, l’une à côté de l’autre et l’une après l’autre, nous ne nous heurtons certes à aucune contradiction en elles. Nous trouvons là certaines propriétés qui sont en partie communes, en partie diverses, voire contradictoires l’une à l’autre, mais qui, dans ce cas, sont réparties sur des choses différentes et ne contiennent donc pas en elles-mêmes de contradiction. Dans les limites de ce domaine d’observation, nous nous en tirons avec le mode de pensée courant, le mode métaphysique. Mais il en va tout autrement dès que nous considérons les choses dans leur mouvement, leur changement, leur vie, leur action réciproque l’une sur l’autre. Là nous tombons immédiatement dans des contradictions. Le mouvement lui-même est une contradiction ; déjà, le simple changement mécanique de lieu lui-même ne peut s’accomplir que parce qu’à un seul et même moment, un corps est à la fois dans un lieu et dans un autre lieu, en un seul et même lieu et non en lui. Et c’est dans la façon que cette contradiction a de se poser continuellement et de se résoudre en même temps, que réside précisément le mouvement.

Nous avons donc ici une contradiction qui se rencontre objectivement présente et pour ainsi dire en chair et en os dans les choses et les processus eux-mêmes (...)

Si le simple changement mécanique de lieu contient déjà en lui-même une contradiction, à plus forte raison les formes supérieures de mouvement de la matière et tout particulièrement la vie organique et son développement. Nous avons vu plus haut que la vie consiste au premier chef précisément en ce qu’un être est à chaque instant le même et pourtant un autre. La vie est donc également une contradiction qui, présente dans les choses et les processus eux-mêmes, se pose et se résout constamment. Et dès que la contradiction cesse, la vie cesse aussi, la mort intervient. De même, nous avons vu que dans le domaine de la pensée également, nous ne pouvons pas échapper aux contradictions et que, par exemple, la contradiction entre l’humaine faculté de connaître intérieurement infinie et son existence réelle dans des hommes qui sont tous limités extérieurement et dont la connaissance est limitée, se résout dans la série des générations, série qui, pour. nous, n’a pratiquement pas de fin, - tout au moins dans le progrès sans fin."

La dialectique de Hegel

L’ABC de la dialectique

Dialectique naturelle et sociale

Introduction à la dialectique de la nature

Dialectique et métaphysique

Contradictions dynamiques

La dialectique de Lénine

Qu’est-ce que la contradiction dialectique ?

« Il faut connaître

que le conflit est commun ou universel

que la discorde est le droit

et que toutes choses naissent et meurent selon discorde et nécessité. »

Origène, dans « Contre Celse »

« Anaxagore dit que : nulle chose n’existe d’une manière totalement discriminée d’une autre chose parce que toute choses sont en toutes choses, et ailleurs : Elles ne sont pas séparées d’un coup de hache, le chaud séparé du froid et le froid du chaud. »

Simplicius, dans « Commentaire sur la Physique d’Aristote »

"Ce qui est contraire est utile ; ce qui lutte forme la plus belle harmonie ; tout se fait par discorde."

"Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses."

Héraclite rapporté par Aristote dans "Ethique à Nicomaque" et dans "Traité du monde"

HÉRACLITE

« Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses.[ » Héraclite

PARMÉNIDE

SOCRATE

Hegel écrit : "Socrate fut un héros en ce qu’il comprit consciemment le principe suprême et le proclama. Le principe suprême possède un droit absolu. Telle est en général la condition des héros dans l’histoire universelle : c’est par leur intermédiaire que se réalise l’ascension du monde nouveau. Parce qu’il contredit le principe établi, le principe nouveau parait un principe destructeur. Pour la même raison, il semble aussi que les héros font violence aux lois ; et, individuellement, ils sont condamnés à périr ; mais leur principe poursuit son action, encore que sous une autre forme, et il sape ce qui est établi."]

Lénine dans "Cahiers sur la dialectique de Hegel" :

"Il peut être possible de présenter les éléments de la dialectique de la manière suivante :

1°) objectivité de l’analyse

2°) tout l’ensemble des rapports multiples de cette chose avec d’autres

3°) Le développement de cette chose (ou phénomène), son mouvement propre, sa vie propre

4°) les tendances et aspects internes dans cette chose

5°) la chose (le phénomène, etc.. ;) comme somme et unité des contraires

6°) la lutte et le développement de ces contradictions, la contradiction des tendances, etc...

7°) l’unité de l’analyse et de la synthèse"

(...) Hegel expose ainsi :

"Ni la négation nue, ni la négation vaine, ni la négation sceptique, ni l’hésitation, ni le doute ne sont caractéristiques et essentiels dans la dialectique (...) la négation est conçue en tant moment de la liaison, moment du développement qui maintient le positif, c’est-à-dire sans aucune hésitation, sans éclectisme."

« La dialectique dite objective règne dans toute la nature et la dialectique subjective, la pensée dialectique, ne fait que refléter le règne de la nature entière, du mouvement par opposition des contraires qui, par leur conflit constant et par leur conversion finale l’un en l’autre ou en des formes supérieures, conditionnent précisément la vie de la nature. »

Engels, Dialectique de la nature

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Pourquoi parler de révolution en sciences ?

La nature en révolution

Dialectique de la nature


QU’EST-CE QUE LA DIALECTIQUE ?

L’opposition diamétrale entre des pôles, celle de la logique formelle, est à remplacer par une contradiction dialectique dans laquelle les contraires se complètent, s’interpénètrent, se changent l’un dans l’autre et fondent ensemble une unité en mouvement, sans cesse changeante et pleine de potentialités. Cela provient du fait que ces pôles fondent des interactions dynamiques au travers desquelles de nouvelles lois de conservation, des structures émergentes apparaissent. Cette philosophie dialectique est issue des découvertes scientifiques elles-mêmes et non d’un quelconque a priori.

L’étude de la dialectique de la nature a toujours servi aux révolutionnaires qui tentent de comprendre la transformation des rapports sociaux. Alors que la métaphysique est la philosophie la plus adaptée au fatalisme de la classe conservatrice, le matérialisme dialectique est le plus nécessaire au prolétariat révolutionnaire qui veut diriger son action à l’aide d’une pensée scientifique. La question scientifique a toujours intéressé les révolutionnaires, même s’ils ne prétendent bien entendu pas remplacer les scientifiques, ni leur souffler des réponses. Une conception dialectique de l’histoire est indispensable à ceux qui veulent intervenir dans l’évolution de la société humaine.

Quelques exemples des multiples situations dans lesquelles on peut voir se manifester la dialectique des contraires et non leur opposition métaphysique ? Chacun sait que la matière est composée de particules électriquement contraires : de charges positives et négatives, des patricules et des antiparticules. Cependant, la physique quantique révèle qu’à proximité d’une charge électriquement négative on trouve les particules virtuelles positives du vide quantique et inversement. cela signifie qu’à proximité d’une particule d’une certaine électricité, l’électricité s’inverse. Cela signifie qu’une zone d’espace exclusivement dominée par une certaine charge électrique ne peut exister. Quant aux vide, les charges positives et négatives des particules virtuelles y sont sans cesse couplées mais aussi sans cesse découplées.

La vie enseigne également qu’avec l’invention des sexe, des êtres vivants ont construit deux pôles, masculin et féminin. Durant de longues années, on a cru qu’un tel être vivant était ou masculin ou féminin. Nous savons aujourd’hui que dans tout être masculin, il y a aussi du féminin et inversement.

Les deux hémisphères cérébraux semblent eux aussi opposés même s’ils sont en conversation permanente. Mais chaque zone d’un hémisphère est connectée avec des zones de l’autre. Ils sont interdépendants et, en même temps, capables de construire en leur propre sein un fonctionnement capable de se passer de l’autre sans risque mortel...

La dialectique est également indispensable à la compréhension du monde. Nous, marxistes, pensons que la société est divisée en classe mais nous combattons toute vision noir et blanc de cette réalité. Il n’y a pas de frontière étanche entre les classes. Les situations concrètes réelles sont fondées sur des sociétés et non sur des classes séparées, vivant, pensant et agissant de manière indépendante.

Hegel dans « Phénoménologie de l’esprit » :

« Il n’est, d’ailleurs, pas difficile de voir que notre temps est un temps de la naissance et du passage à une nouvelle période. (…) De même que, chez l’enfant, après une longue nutrition silencieuse, la première respiration interrompt un tel devenir graduel de la progression de simple accroissement, - c’est là un saut qualitatif -, (…) de même se désintègre fragment après fragment l’édifice du monde précédent, tandis que le vacillement de celui-ci n’est indiqué que par des symptômes isolés (…) l’insouciance, l’ennui qui viennent opérer des fissures dans ce qui subsiste, le pressentiment indéterminé de quelque chose d’inconnu, sont des signes avant-coureur que ce quelque chose d’autre est en préparation. Cet effritement, progressant peu à peu, qui n’altérait pas la physionomie du tout, est interrompu par l’explosion du jour qui, tel un éclair, installe d’un coup la configuration d’un monde nouveau. (…) La substance vivante est (…) la négativité simple en sa pureté, par la même scission en deux de ce qui est simple (…) le devenir lui-même (…) le sérieux, la douleur, la patience et le travail du négatif (…) et, d’une façon générale, l’auto-mouvement de la forme. »

LA NEGATION DIALECTIQUE

« La seule chose nécessaire pour obtenir la progression scientifique, et vers la compréhension de laquelle il faut essentiellement s’efforcer, c’est la connaissance de cette proposition logique : le négatif est également positif, autrement dit, ce qui se contredit ne se résout pas en zéro, en néant abstrait, mais essentiellement en la négation de son contenu particulier ; autrement dit encore, une telle négation n’est pas complète négation, mais négation de la chose déterminée. (…) Le résultant, la négation, étant négation déterminée, a un contenu. Elle est un concept nouveau, mais plus haut, plus riche que le précédent, car elle s’est enrichie de sa négation, autrement dit de son opposé (…) elle est l’unité d’elle-même et de son opposé. »

Introduction à la « Science de la logique » de Hegel

L’ABC de la dialectique

Dialectique et métaphysique

Le physicien-chimiste Ilya Prigogine écrit dans "La fin des certitudes" :

« Toute sa vie, Einstein poursuivit le rêve d’une théorie unifiée qui inclurait toutes les interactions. Nous arrivons à une conclusion inattendue (…) L’unification implique une conception « dialectique » de la nature. »

MOTS CLEFS :

dialectique
discontinuitéfractales -
physique quantiquerelativité
chaos déterministeatome
système dynamiquestructures dissipativespercolationirréversibilité
non-linéaritéquanta
émergence
inhibition
boucle de rétroactionrupture de symétrie - turbulencemouvement brownien
le temps -
contradictions
crise
transition de phasecriticalité - attracteur étrangerésonancepsychanalyse -
auto-organisationvide - révolution permanente - Zénon d’Elée - Antiquité -
Blanqui -
Lénine -
TrotskyRosa Luxemburg
Prigogine -
Barta -
Gould - marxisme - Marx - la révolution - l’anarchisme - le stalinisme - Socrate - socialisme - religion

SITE :
MATIERE ET REVOLUTION

www.matierevolution.fr

P L A N
D U
S I T E

Messages

  • "Ce qui est contraire est utile ; ce qui lutte forme la plus belle harmonie ; tout se fait par discorde."

    "Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses."

    Héraclite rapporté par Aristote dans "Ethique à Nicomaque" et dans "Traité du monde"

    • SOCRATE

      Hegel écrit : "Socrate fut un héros en ce qu’il comprit consciemment le principe suprême et le proclama. Le principe suprême possède un droit absolu. Telle est en général la condition des héros dans l’histoire universelle : c’est par leur intermédiaire que se réalise l’ascension du monde nouveau. Parce qu’il contredit le principe établi, le principe nouveau parait un principe destructeur. Pour la même raison, il semble aussi que les héros font violence aux lois ; et, individuellement, ils sont condamnés à périr ; mais leur principe poursuit son action, encore que sous une autre forme, et il sape ce qui est établi."]

    • bonjour,
      voilà , avec toutes cette surcharge d informations en temps réel , nous sommes trompé car la communication tue la communication , je vous mets en garde car certains petits malins veulent nous faire avaler des mensonges que le monde pense savoir alors que certains grands continents gardent la vérité car ils ont peur de l inconnu , alors flux d informations sure des informations soutenues par des vidéos ainsi que des commentaires qui ne tiennent aucunes logique car la peur , il y a vingt ans , j ai écris cela , la réunion de ceux qui auraient que je pouvait m instruire mon dit que je devais écrire mais tout ce que je fais est censuré , bien sure que je suis centré sure un sujet qui dit vrai mais cela est hors sujet mais je suis contre descarte , je pense donc je suis , cela veut rien dire car si on me laisse le temps , je pense est que dois fuir car , enfin vous saurez informé en temps voulu car je suis trop piraté mais je vous dire que ce que j ai écrits ne sera publié seulement dans un milieu qui me suivent , a vous , merci de m avoir lu !

  • Je suis élève au lycée au Mali, Bill à Bamako.
    Il y a une question qui me taraude, en fait elle est de savoir : ce que veut dire concrètement le matérialisme dialectique ?

    • Cher lecteur,

      le matérialisme dialectique a été connu durant les trop longues années du stalinisme comme la propagande du régime dictatorial de Russie et comme le discours idéologique des partis dits communistes, en fait staliniens.

      Cela n’avait rien à voir avec le matérialisme dialectique fondé par Marx.

      Ce dernier avait en effet une préoccupation philosophique et non le but de justifier un régime oppresseur qui pactisait avec l’impérialisme.

      Les notions de matérialisme et de dialectique sont des notions philosophiques. Aujourd’hui, on entend peu parler de ce type de conceptions car la classe dirigeante prétend ne pas en avoir et être pragmatique ou mettre un signe égal entre toutes les conceptions.

      Pour les révolutionnaires, ces conceptions philosophiques ont une grande importance. Ceux qui croient n’avoir que des conceptions personnelles en philosophie se trompent. ils sont en fait influencé par les grandes conceptions religieuses.

      Le matérialisme et la dialectique s’opposent tous deux aux philosophies religieuses.

      Celui qui croit qu’un sorcier ou un pape peut faire des miracles n’est pas matérialiste.Le matérialisme s’oppose à l’idée que l’on peut produire des effets sans bases matérielles, rien que par la spiritualité.

      Celui qui croit que le monde n’a jamais changé n’est pas dialecticien. la dialectique étudie le monde dans sa dynamique au lieu de l’étudier à l’état fixe.

      Tout cela est certainement de bien courts résumés de questions passionnantes mais tu trouvera par le moteur de recherche des références bien plus poussées sur ces problèmes.

      Robert Paris

    • salut bil je voulai savoir ton avie sur les article du mali clqué ici

  • Je serais très heureux de vous voir répondre à ma question, puisque c’est une question auquelle la reponse m’importe tant. j’aimerai connaitre le thème du travail dans le roman Batoula de René Maran. je m’appelle Bill et je suis très de votre site.

    • La pensée métaphysique considère d’abord l’élément abstrait, prétend définir ses caractéristiques fixes et seulement après étudie son mouvement ou son changement. La réalité n’est pas ainsi. Par exemple, la pensée métaphysique dira « la classe ouvrière est comme ceci, comme cela » puis il dira « la classe ouvrière a fait ceci ou cela ». Le dialecticien, au contraire, conçoit la classe ouvrière comme une structure sociale interactive, en continuel changement, dont la situation et la conscience sont sans cesse en train de sauter d’un état à un autre. Interagissent sans cesse des échelons divers : conscience de classe et idéologie dominante ou idéologie petite bourgeoise, conscience et situation sociale et politique, situation locale, régionale, nationale et internationale. Il en va de même de la particule, du gène ou de la cellule. Ils ne sont pas définis une fois pour toutes et n’existent que par interaction à plusieurs échelons de structure avec l’environnement.ha que c’est beau.

    • Ce texte retrace ce qu’a été la vie tumultueuse du premier prix Goncourt noir de la République française

      Lorsque "Batouala" obtient le prix Goncourt en 1921, en pleine période coloniale, le livre fait scandale et déclenche les polémiques. René Maran, fonctionnaire colonial en Afrique, ami d’enfance de Félix Eboué, a osé décrire et dénoncer, dans sa préface, les abus et exactions des colons français. Il est alors brimé par sa hiérarchie et menacé de mort dans les colonies. Sous les pressions des plus hautes autorités françaises en Afrique, il sera contraint de démissionner de l’administration coloniale. En même temps, il est encensé par une certaine partie de la presse française et étrangère et inspire d’autres écrits tel le Voyage au Congo d’André Gide.

    • La pensée métaphysique considère d’abord l’élément abstrait, prétend définir ses caractéristiques fixes et seulement après étudie son mouvement ou son changement. La réalité n’est pas ainsi. Par exemple, la pensée métaphysique dira « la classe ouvrière est comme ceci, comme cela » puis il dira « la classe ouvrière a fait ceci ou cela ». Le dialecticien, au contraire, conçoit la classe ouvrière comme une structure sociale interactive, en continuel changement, dont la situation et la conscience sont sans cesse en train de sauter d’un état à un autre. Interagissent sans cesse des échelons divers : conscience de classe et idéologie dominante ou idéologie petite bourgeoise, conscience et situation sociale et politique, situation locale, régionale, nationale et internationale. Il en va de même de la particule, du gène ou de la cellule. Ils ne sont pas définis une fois pour toutes et n’existent que par interaction à plusieurs échelons de structure avec l’environnement.ha que c’est beau.

  • "Dans la conception positive des choses existantes, la dialectique inclut du même coup l’intelligence de leur négation fatale, de leur destruction nécessaire, parce que, saisissant le mouvement même dont toute forme faite n’est qu’une configuration transitoire, rien ne saurait lui en imposer ; parce qu’elle est essentiellement critique et révolutionnaire."

    Marx

  • LOGIQUE FORMELL ET LOGIQUE DIALECTIQUE

    La logique formelle est fondée sur le principe de non-contradiction.

    la contradiction formelle signifie qu’il y a impossibilité.

    La contradiction dialectique, au contraire, signifie que le monde est fondé sur des contradictions.

    Lire le texte suivant de wikipedia par exemple.

    • Revenons sur logique formelle ou logique dialectique.

      Le bon sens de chacun de nous, c’est de la logique formelle.

      Nous raisonnons spontanément ainsi.

      Nous répondons aux questions par oui ou par non.

      Nous tenons à donner raison à notre cerveau quand il répond de manière tranchée définitivement et de manière sèche.

      Oui, nous sommes vivants. Non, nous ne sommes pas morts.

      Oui, nous sommes des êtres humains.

      Oui, nous sommes différents des autres animaux.

      Oui, nous sommes des êtres matériels.

      Oui, la matière diffère du vide ou absence de matière.

      Oui, le capitalisme est en train de continuer à fonctionner sous nos propres yeux, malgré la crise. Il n’est pas mort.

      et, etc...

      Il est difficile de raisonner autrement.

      C’est-à-dire de dire : oui en un sens mais non en autre sens. Oui en même temps que non.

      C’est difficile parce que nous avons appris à penser autrement.

      Quelque chose qui à la fois présent et absent nous semble une énormité.

      La logique formelle considère comme exclus qu’on puisse à la fois dire oui et non.

      La logique dialectique considère que tout ce qui est dynamique dépend de phénomènes de "oui et non, à la fois".

      On conçoit que la différence est grande entre ces deux philosophies.

      La cellule dite vivant est vivante ou non-vivante ? Oui et non !

      La matière est différente du vide ? Oui et non !

      La lumière diffère du vide ? Oui et non !

      La matière vivante diffère de la matière inerte ? Oui et non !

      L’Etat ouvrier diffère de l’Etat bourgeois ? Oui et non !

      Et ce n’est pas un jeu sans intérêt ! C’est une question fondamentale !

      Robert Paris

    • La dialectique n’est ni une fiction ni une mystique mais la science des formes de notre pensée, quand cette pensée ne se limite pas aux soucis de la vie quotidienne mais tente d’appréhender des processus plus durables et plus complexes. La dialectique est à la logique formelle ce que, disons, les mathématiques supérieures sont aux mathématiques élémentaires.

      Je vais tenter ici de cerner, sous la formé la plus dense possible, l’essentiel de la question. Dans la logique aristotélicienne le syllogisme simple part de A = A. Cette vérité est acceptée comme un axiome pour quantité d’actions pratiques humaines et pour des généralisations élémentaires. En réalité A n’est pas égal à A. C’est facile à démontrer ne fut-ce qu’en regardant ces deux lettres à la loupe : elles diffèrent sensiblement. Mais, dira-t-on, il ne s’agit pas de la grandeur et de la forme des lettres, c’est seulement le symbole de deux grandeurs égales, par exemple une livre de sucre. L’objection ne vaut rien : en réalité une livre de sucre n’est jamais égale à une livre de sucre : des balances plus précises décèlent toujours une différence. On objectera : pourtant une livre de sucre est égale à elle-même. C’est faux : tous les corps changent constamment de dimension de poids de couleurs etc., et ne sont jamais égaux a eux-mêmes. Le sophiste répliquera alors qu’une livre de sucre est égale a elle-même "à un instant donné". Sans même parler de la valeur pratique très douteuse d’un tel "axiome", il ne résiste pas non plus à la critique théorique. Comment en effet comprendre le mot "instant" ? S’il s’agit d’une infinitésimale fraction de temps, la livre de sucré subira inévitablement des changements pendant cet "instant". Ou bien l’instant n’est il qu’une pure abstraction mathématique, c’est-à-dire représente un temps nul ? Mais tout ce qui vit existe dans le temps ; l’existence n’est qu’un processus d’évolution ininterrompue ; le temps est donc l’élément fondamental de l’existence. Et l’axiome A=A signifie que tout corps est égal a lui même quand il ne change pas, c’est-à-dire quand il n’existe pas.

      Au premier abord il peut sembler que ces "subtilités" ne sont d’aucune utilité. En réalité elles ont une importance décisive. L’axiome A=A est d’une part la source de tout notre savoir, de l’autre la source de toutes nos erreurs. On ne peut impunément manier l’axiome A=A que dans des limites déterminée. Quand la transformation qualitative de A est négligeable pour la tâche qui nous intéresse, alors nous pouvons admettre que A=A. C’est le cas par exemple du vendeur et de l’acheteur d’une livre de sucre. Ainsi considérons-nous la température du soleil. Ainsi considérions-nous récemment le pouvoir d’achat du dollar. Mais les changements quantitatifs, au-delà d’une certaine limite, deviennent qualitatifs. La livre de sucre arrosée d’eau ou d’essence cesse d’être une livre de sucre. Le dollar, sous l’action d’un président, cesse d’être un dollar. Dans tous les domaines de la connaissance, y compris la sociologie, une des tâches les plus importantes consiste à saisir à temps l’instant critique où la quantité se change en qualité.

      Tout ouvrier sait qu’il est impossible de faire des objets absolument identiques. Pour l’usinage des cônes de roulement à bille on admet un certain écart inévitable, mais qui doit rester dans certaines limites (c’est ce qu’on appelle la tolérance). Tant que l’on se tient dans les limites de la tolérance, les cônes sont considérés comme égaux (A=A). Si on les franchit, la quantité se transforme en qualité ; autrement dit le cône ne vaut rien ou est inutilisable.

      Notre pensée scientifique n’est qu’une partie de notre activité pratique générale, y compris technique. Pour les concepts aussi il y a des "tolérances", établies non par la logique formelle, pour qui A=A, mais par la logique issue de l’axiome selon lequel tout change. Le "bon sens" se caractérise par le fait qu’il franchit systématiquement les normes de tolérance établies par la dialectique.

      La pensée vulgaire opère avec des concepts tels que capitalisme, morale, liberté, Etat ouvrier, etc., qu’elle considère comme des abstractions immuables, jugeant que le capitalisme est le capitalisme, la morale la morale, etc. La pensée dialectique examine les choses et les phénomènes dans leur perpétuel changement et de plus, suivant les conditions matérielles de ces changements, elle détermine le point critique au-delà duquel A cesse d’être A, l’Etat ouvrier cesse d’être un Etat ouvrier.

      Le vice fondamental de la pensée vulgaire consiste à se satisfaire de l’empreinte figée d’une réalité qui, elle, est en perpétuel mouvement. La pensée dialectique précise, corrige, concrétise constamment les concepts et leur confère une richesse et une souplesse, j’allais presque dire une saveur, qui les rapprochent jusqu’à un certain point des phénomènes vivants. Non pas le capitalisme en général, mais un capitalisme donné, à un stade déterminé de son développement. Non pas l’Etat ouvrier en général, mais tel Etat ouvrier, dans un pays arriéré encerclé par l’impérialisme etc.

      La pensée dialectique est à la pensée vulgaire ce que le cinéma est à la photographie. Le cinéma ne rejette pas la photo, mais en combine une série selon les lois du mouvement. La dialectique ne rejette pas le syllogisme, mais enseigne à combiner les syllogismes de façon à rapprocher notre connaissance de la réalité toujours changeante. Dans sa Logique, Hegel établit une série de lois : le changement de la quantité en qualité, le développement à travers les contradictions, le conflit de la forme et du contenu, l’interruption de la continuité, le passage du possible an nécessaire, etc., qui sont aussi importantes pour la pensée théorique que le simple syllogisme pour des tâches plus élémentaires.

      Léon Trotsky

      dans "Défense du marxisme"

  • Hegel, (1808-1816) le devenir est une unité de l’être et du non-être.

  • La pensée dialectique est à la pensée vulgaire ce que le cinéma est à la photographie. Le cinéma ne rejette pas la photo, mais en combine une série selon les lois du mouvement. La dialectique ne rejette pas le syllogisme, mais enseigne à combiner les syllogismes de façon à rapprocher notre connaissance de la réalité toujours changeante. Dans sa Logique, Hegel établit une série de lois : le changement de la quantité en qualité, le développement à travers les contradictions, le conflit de la forme et du contenu, l’interruption de la continuité, le passage du possible an nécessaire, etc., qui sont aussi importantes pour la pensée théorique que le simple syllogisme pour des tâches plus élémentaires.

  • « Dans la conception positive des choses existantes, la dialectique inclut du même coup l’intelligence de leur négation fatale, de leur destruction nécessaire, parce que, saisissant le mouvement même dont toute forme faite n’est qu’une configuration transitoire, rien ne saurait lui en imposer ; parce qu’elle est essentiellement critique et révolutionnaire. » écrit Karl Marx.

    La conception positive des choses considère que seul le positif peut agir positivement.

    La conception dialectique affirme que tout positif n’est rien d’autre que négation de la négation.

    La dialectique n’est donc pas l’insistance sur le fait que les contraires se combattent mais sur la fait qu’ils sont produit l’un de l’autre, indispensables l’un à l’autre, interpénétrés l’un dans l’autre, tout en restant opposés ;

    Cela nécessite un processus par lequel quelque chose peut être changé en son contraire.

    Le négatif se change-t-il ainsi en positif ? N’est-ce pas une illusion ?

    Connaît-on des exemples concrets ?

    Tout à fait !

    On ne connaît même que cela, sauf que l’on ne s’en rend pas compte...

    Le cancer est la négation par la cellule de son processus de mort naturelle, l’apoptose. La cellule ne peut plus mourir. Elle est éternellement vivante. Mais elle finit par tuer l’organisme. La mort est provoquée par la négation de la mort.

    Mais la vie de la cellule, ce n’est rien d’autre que la négation , non définitive mais dynamique, par des protéines et des gènes, des gènes et des protéines de la mort.

    La vie a donc un besoin absolu de la mort. Et la mort de la mort, c’est la mort de la vie...

    Robert Paris

  • « Dans la conception positive des choses existantes, la dialectique inclut du même coup l’intelligence de leur négation fatale, de leur destruction nécessaire, parce que, saisissant le mouvement même dont toute forme faite n’est qu’une configuration transitoire, rien ne saurait lui en imposer ; parce qu’elle est essentiellement critique et révolutionnaire. » écrit Karl Marx.

    La conception positive des choses considère que seul le positif peut agir positivement.

    La conception dialectique affirme que tout positif n’est rien d’autre que négation de la négation.

    La dialectique n’est donc pas l’insistance sur le fait que les contraires se combattent mais sur la fait qu’ils sont produit l’un de l’autre, indispensables l’un à l’autre, interpénétrés l’un dans l’autre, tout en restant opposés ;

    Cela nécessite un processus par lequel quelque chose peut être changé en son contraire.

    Le négatif se change-t-il ainsi en positif ? N’est-ce pas une illusion ?

    Connaît-on des exemples concrets ?

    Tout à fait !

    On ne connaît même que cela, sauf que l’on ne s’en rend pas compte...

    Le cancer est la négation par la cellule de son processus de mort naturelle, l’apoptose. La cellule ne peut plus mourir. Elle est éternellement vivante. Mais elle finit par tuer l’organisme. La mort est provoquée par la négation de la mort.

    Mais la vie de la cellule, ce n’est rien d’autre que la négation , non définitive mais dynamique, par des protéines et des gènes, des gènes et des protéines de la mort.

    La vie a donc un besoin absolu de la mort. Et la mort de la mort, c’est la mort de la vie...

  • La dialectique n’est donc pas l’insistance sur le fait que les contraires se combattent mais sur la fait qu’ils sont produit l’un de l’autre, indispensables l’un à l’autre, interpénétrés l’un dans l’autre, tout en restant opposés ;

    Cela nécessite un processus par lequel quelque chose peut être changé en son contraire.

  • "La pensée véritablement révolutionnaire est impossible sans dialectique."

    Léon Trotsky

    dans "Bolchevisme contre stalinisme"

  • HÉRACLITE

    « Joignez ce qui est complet et ce qui ne l’est pas, ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses.[ » Héraclite

  • Nous avons vu plus haut que la vie consiste au premier chef précisément en ce qu’un être est à chaque instant le même et pourtant un autre.

  • Lénine dans "Cahiers philosophiques" :

    "Par quoi un passage dialectique se distingue-t-il d’un passage non-dialectique ? Par le saut. Par la contradiction. Par l’interruption de la gradation. Par l’unité de lêtre et du non-être."

  • « Il nous faut comprendre au sein d’un tout les propriétés naissantes qui résultent de l’interpénétration inextricable des gènes et de l’environnement. Bref, nous devons emprunter ce que tant de grands penseurs nomment une approche dialectique, mais que les modes américaines récusent, en y dénonçant une rhétorique à usage politique. La pensée dialectique devrait être prise plus au sérieux par les savants occidentaux, et non être écartée sous prétexte que certaines nations de l’autre partie du monde en ont adopté une version figée pour asseoir leur dogme. (…) Lorsqu’elles se présentent comme les lignes directrices d’une philosophie du changement, et non comme des préceptes dogmatiques que l’on décrète vrais, les trois lois classiques de la dialectique illustrent une vision holistique dans laquelle le changement est une interaction entre les composantes de systèmes complets, et où les composantes elles-mêmes n’existent pas a priori, mais sont à la fois les produits du système et des données que l’on fait entrer dans le système. Ainsi, la loi des « contraires qui s’interpénètrent » témoigne de l’interdépendance absolue des composantes ; la « transformation de la quantité en qualité » défend une vision systémique du changement, qui traduit les entrées de données incrémentielles en changements d’état ; et la « négation de la négation » décrit la direction donnée à l’histoire, car les systèmes complexes ne peuvent retourner exactement à leurs états antérieurs. »

    Le géologue et paléontologue Stephen Jay Gould Dans « Un hérisson dans la tempête »

    Stephen Jay Gould écrit dans « La structure de la théorie de l’évolution » :

  • Dans « Cinq psychanalyses », (chapitre sur la psychanalyse de Dora), Freud explique : « En présence d’une semblable idée prévalente (…) renforcée par l’inconscient (…) on se dit qu’elle ne peut être résolue par le travail intellectuel, soit qu’elle-même s’étende avec sa racine jusqu’au matériel inconscient refoulé, soit qu’une pensée inconsciente se cache derrière elle. Cette pensée inconsciente lui est la plupart du temps directement opposée. Les pensées opposées, contraires, sont toujours étroitement liées les unes aux autres et souvent accouplées de façon à ce que l’une d’entre elles soit très intensément consciente, tandis que son antagoniste demeure refoulée et inconsciente. Cette corrélation est le résultat du processus de refoulement. Le refoulement, en effet, a souvent été effectué de telle sorte que la pensée opposée à celle qui doit être refoulée a été renforcée à l’excès. (…) On ne peut jamais calculer dans quel sens penchera la décision dans un conflit de mobiles, si c’est dans le sens de la levée ou du renforcement du refoulement. L’incapacité de satisfaire aux exigences réelles de l’amour est un des traits caractéristiques de la névrose ; ces malades sont sous l’empire de l’opposition qui existe entre la réalité et les fantasmes de leur inconscient. (…) J’ai voulu éveiller l’intérêt pour certains phénomènes qui sont encore tout à fait ignorés de la science, car on ne peut les découvrir qu’en appliquant précisément cette méthode. Personne ne pouvait, avant elle, avoir une idée exacte de la complexité des phénomènes psychiques dans l’hystérie, de la simultanéité des tendances les plus diverses, de la liaison réciproque des contraires, des refoulements, des déplacements, etc. (…) Il faudra nécessairement supposer que les excitations accompagnées de représentations incapables de devenir conscientes agissent autrement les une sur les autres, se déroulent d’une autre manière et conduisent à d’autres modes d’expression que celles que appelées par nous « normales » et dont le contenu représentatif nous devient conscient. (…) Il y a un processus qu’Alf Adler a dénommé très justement l’ »intrication des pulsions ». (…) Telle est l’origine des conflits : ce père, que Hans ne pouvait s’empêcher de haïr comme un rival, était le même que Hans avait aimé de toujours et qu’il devrait continuer à aimer ; ce père était son modèle (…) : voilà ce ce qui donna naissance au premier conflit affectif, tout d’abord insoluble. (…) Nous avons ainsi une pulsion érotique et un mouvement de révolte contre elle, un désir pas encore obsessionnel. »

    Dans « Trois essais sur la théorie sexuelle », Freud montre que le psychisme humain n’est pas un mécanisme fondé sur des processus préétablis, figés ni déterminés a priori, mais un processus dynamique qui emploie à chaque fois une voie originale. Cela provient des contradictions et des conflits multiples au sein du lien entre psychisme et sexualité qui est un lien contradictoire. Freud montre notamment que la contradiction entre homme et femme est interne à chaque individu. Une thèse très novatrice puisque Freud affirme que tous les hommes sont plus ou moins bisexuels dans le fonctionnement de leur cerveau. Voilà encore un point où nous demanderons leur avis aux neurosciences.

    Dans son « Introduction à la psychanalyse », Freud rappelle que la notion de conflit est indispensable à la compréhension du fonctionnement psychique : conflit entre le moi et la sexualité, comme on l’a lu précédemment, conflit entre désir et refoulement, conflit qui n’est pas en soi pathogène : « Chez des personnes en pleine santé qui sont frappés d’une affection névrotique, on trouve régulièrement les indices d’une opposition de désirs ou, comme nous avons l’habitude de nous exprimer, d’un conflit psychique. Une partie de la personnalité manifeste certains désirs, une autre partie s’y oppose et les repousse. Sans un conflit de ce genre, il n’y a pas de névrose. Il n’y aurait d’ailleurs là rien de singulier. Vous savez que notre vie psychique est constamment remuée par des conflits dont il nous incombe de trouver la solution. Pour qu’un pareil conflit devienne pathogène, il faut donc des conditions particulières. (…) Le conflit est provoqué par la privation, la libido à laquelle est refusée la satisfaction normale étant obligée de chercher d’autres objets et voies. Il a pour condition la désapprobation que ces autres voies et objets provoquent de la part d’une certaine fraction de la personnalité : il en résulte un veto qui rend d’abord le nouveau mode de satisfaction impossible. » Les contradictions internes au fonctionnement du cerveau sont nombreuses. Celle entre conscient et inconscient oppose les deux fonctionnement sans qu’aucun ne détruise jamais l’autre définitivement ni durablement. L’activation du cortex affaiblit l’activation de l’amygdale. Pourtant, il existe des mécanismes amenant des informations de l’amygdale vers le cortex (par exemple, dans la thérapie psychanalytique) et le circuit inverse existe également (refoulement). Freud montre les contradictions qui se combattent de façon dynamique : contradiction réel/virtuel, conscient/inconscient, intelligence/sensualité, plaisir/déplaisir, réflexion/sentiments, désiré/ refoulé, homme/femme, j’aime / je n’aime pas, je désire / je ne désire pas, normal/pathologique. Le fonctionnement normal est contradictoire. La contradiction n’est pas pathologique, c’est la rupture de la contradiction qui l’est. L’enfant n’a pas encore de besoins physiques sexuels mais il a des sentiments sexuels. L’être vivant a un sexe mais il a des sentiments et des besoins de l’autre sexe. Freud a eu le mérite à son époque d’affirmer que chaque être vivant a des côtés hétérosexuels et d’autres homosexuels, des sentiments d’homme et d’autres de femme. Pour Freud, la contradiction est permanente et indispensable. C’est pour rejeter un des éléments de la contradiction qu’apparaît la maladie nerveuse. La maladie est la rupture de la dynamique des contradictions. Le sensuel a tellement été refoulé qu’il devient dominant au niveau conscient et bloque le fonctionnement cérébral au point d’empêcher la réflexion ou même de bloquer des fonctionnements physiques. Ces processus sont contradictoires au sens dialectique comme le rapporte Rita Carter : « Un débordement d’émotion peut bloquer la pensée, tandis qu’une tâche cognitive ardue peut atténuer l’émotion. » Freud relevait non seulement la contradiction dialectique entre conscient et inconscient mais aussi entre pulsion de vie et pulsion de mort, entre sentiment activé et inhibé, entre homme et femme, entre désir et refoulement. Freud reconnaît dans le langage cette capacité à passer rapidement d’une idée à son contraire, d’exprimer les sentiments contraires qui coexistent.

  • "Celui qui ignore la dialectique est voué à passer du relativisme à l’idéalisme philosophique"

    Lénine dans "Matérialisme et empiriocriticisme"

  • Le principe moteur du concept, en tant qu’il produit les particularités de l’universel et ne se contente pas de les analyser, je l’appelle la dialectique.

    Georg Wilhelm Friedrich Hegel
    Les principes de la philosophie du droit

  • "Ce qui fait progresser un ensemble donné de phénomènes, c’est le contenu même de cet ensemble, la dialectiqueque ce contenu a en lui-même."

    Hegel dans "Phénoménologie de l’Esprit"

  • Dialectique d’après Platon comme élève de Socrate :

    "Dans les perceptions sensibles, apparaissent dès l’abord, si l’on veut y songer, des contradictions (ainsi les apories du mouvement). On les frotte entre elles comme les morceaux de bois dont on fait jaillir le feu, faisant ainsi apparaitre ce que l’on recherche dans la connaissance."

    "Si l’on ne connait rien de risible, il n’est pas possible de comprendre le sérieux."

    "L’être et le non-être, loin de constituer l’ultime contraire, sont partout présents à tous les niveaux (...) Le monde du devenir est d’une part être et d’autre part non-être. (...) La matière ou l’espace sont radicalement non-être, mais grâce à la possibilité d’un devenir, d’une accession à l’être, ils sont aussi une possibilité permanente d’être."

  • « Dans la conception positive des choses existantes, la dialectique inclut du même coup l’intelligence de leur négation fatale, de leur destruction nécessaire, parce que, saisissant le mouvement même dont toute forme faite n’est qu’une configuration transitoire, rien ne saurait lui en imposer ; parce qu’elle est essentiellement critique et révolutionnaire. »

    Karl Marx

  • "Prenons un grain d’orge. Des milliards de grains d’orge semblables sont moulus, cuits et brassés, puis consommés. Mais si un grain d’orge de ce genre trouve les conditions qui lui sont normales, s’il tombe sur un terrain favorable, une transformation spécifique s’opère en lui sous l’influence de la chaleur et de l’humidité, il germe : le grain disparaît en tant que tel, il est nié, remplacé par la plante née de lui, négation du grain. Mais quelle est la carrière normale de cette plante ? Elle croît, fleurit, se féconde et produit en fin de compte de nouveaux grains d’orge, et aussitôt que ceux-ci sont mûrs, la tige dépérit, elle est niée pour sa part. Comme résultat de cette négation de la négation, nous avons derechef le grain d’orge du début, non pas simple, mais en nombre dix, vingt, trente fois plus grand. Les espèces de céréales changent avec une extrême lenteur et ainsi l’orge d’aujourd’hui reste sensiblement semblable à celle d’il y a cent ans. Mais prenons une plante d’ornement plastique, par exemple un dahlia ou une orchidée ; traitons la semence et la plante qui en naît avec l’art de l’horticulteur : nous obtiendrons comme résultat de cette négation de la négation non seulement davantage de semence, mais aussi une semence qualitativement meilleure, qui donne de plus belles fleurs, et toute répétition de ce processus, toute nouvelle négation de la négation renforce ce perfectionnement. - Ce processus s’accomplit, de même que pour les grains d’orge, pour la plupart des insectes, par exemple les papillons. Ils naissent de l’œuf par négation de l’œuf, accomplissent leurs métamorphoses jusqu’à la maturité sexuelle, s’accouplent et sont niés à leur tour, du fait qu’ils meurent, dès que le processus d’accouplement est achevé et que la femelle a pondu ses nombreux oeufs. Que chez d’autres plantes et d’autres animaux le processus ne se déroule pas avec cette simplicité, qu’ils ne produisent pas une seule fois, mais plusieurs fois, des semences, des oeufs ou des petits avant de dépérir, cela ne nous importe pas pour l’instant ; nous voulons seulement démontrer ici que la négation de la négation se présente réellement dans les deux règnes du monde organique. En outre, toute la géologie est une série de négations niées, une série de destructions successives de formations minérales anciennes et de sédimentations de formations nouvelles. Tout d’abord, la croûte terrestre primitive résultant du refroidissement de la masse fluide se morcelle sous l’action des océans, de la météorologie et de la chimie atmosphérique et ces masses concassées se déposent en couches sur le fond de la mer. Des soulèvements locaux du fond océanique au-dessus du niveau de la mer exposent de nouveau des parties de cette première stratification aux effets de la pluie, de la température changeante avec les saisons, de l’oxygène et de l’acide carbonique de l’atmosphère ; ces mêmes influences agissent sur les masses rocheuses d’abord en fusion, puis refroidies, qui, sorties de l’intérieur de la terre, ont traversé les couches successives. Ainsi, pendant des millions de siècles des couches nouvelles ne cessent de se former, d’être détruites pour la plus grande partie et de servir derechef à la formation de couches nouvelles. Mais le résultat est très positif : production d’un sol où se mêlent les éléments chimiques les plus différents dans un état de concassage mécanique qui permet la végétation la plus massive et la plus variée."

    Engels dans "Anti-Dühring"

    • En philosophie, le combat entre les matérialismes et les idéalismes n’a jamais cessé et il est toujours aussi riche. Aucune philosophie n’a jamais éliminé définitivement son adversaire. Les arguments se sont étoffés et le combat d’idées a été à la base d’une dynamique plus grande que si les deux courants ne se confrontaient pas.

  • Ce qui est taillé en sens contraire s’assemble ; de ce qui diffère naît la plus belle harmonie ; tout devient par discorde.

    Héraclite.

  • Je ne vois pas où sont nichées ces fameuses contradictions dialectiques ? Un Etat, une civilisation, un être vivant, une cellule, un homme existent ou n’existent pas et cela n’est pas contradictoire ni opposable à une autre proposition …

    • La question est importante. Effectivement, tous les faits qu tu cites semblent n’exister qu’en positif. Un être est vivant ou ne l’est pas. Une civilisation fonctionne ou ne fonctionne pas. Une particule existe ou n’existe pas, etc…

      Et pourtant… Cette philosophie est pauvre pour décrire le monde. Sa réalité est d’un autre ordre. Elle n’est pas aussi simplement palpable… Elle contient en elle-même en permanence sa propre contradiction et n’existe que par le combat permanent entre les deux. Ce qui détruit est inséparable de ce qui construit et ils sont indispensables l’un pour l’autre même s’ils sont en combat permanent. C’est aussi vrai au sein de la cellule où se combattent gènes et protéines de la vie et gènes et protéines de la mort. La contradiction en question est dialectique car la négation de la négation y est une affirmation. C’est vrai tout autant d’une civilisation, d’un Etat, d’un système social qui produit lui-même ses forces de conservation et de destruction. C’est encore vrai pour la matière dans laquelle le processus de destruction est le fondement de la formation des particules. Ou encore de l’étoile ou de la galaxie.

      La clef de l’énigme de toute structure dynamique n’est pas trouvée tant que l’on n’en a pas dévoilé le processus contradictoire…

    • Peut-on donner des exemples de phénomènes naturels dans lesquels on trouve ces contradictions dialectiques et développer l’exemple pour mieux comprendre ce caractère dialectique.

    • Un exemple qui est souvent dans l’actualité, c’est le climat puisque tout le monde parle de réchauffement comme s’il y avait un phénomène à sens unique sans contradiction. Même une augmentation moyenne donne une impression fausse car elle est le produit d’une tendance à l’augmentation qui coexiste avec une tendance à la diminution et la différence positive n’est pas si essentielle qu’on le dit. Mais, au contraire, le climat est un phénomène dialectique. Le nuage lui-même, élément fondamental du climat atmosphérique, est déjà une structure dynamique émergente et contradictoire. Il est fondé sur l’eau vapeur et sur l’eau liquide. Les deux sont des phases opposées des états de l’eau. Normalement les deux s’opposent : ou l’eau est sous forme vapeur ou elle est sous forme liquide, sans parler des cas encore opposés où elle est sous forme de cristaux solides. Mais cette opposition directe apparente cache l’interaction permanente, les changements d’états, permanents aussi. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’une telle masse d’eau tienne dans l’air en recevant l’énergie du rayonnement solaire. Normalement une telle masse d’eau devrait chuter instantanément du fait de la gravitation. Les gouttes d’eau tombent effectivement mais en tombant elles se réchauffent et vaporisent, remontent et ainsi de suite forment un mouvement collectif qui donne cette impression d’un nuage fixe et stable alors que c’est une structure émergente issue de phénomènes contradictoires se combattant sans cesse : changements d’état, échanges d’énergie, échanges électriques, etc... Ensuite, il y a le lien entre les mers et océans et les nuages. Plus le soleil réchauffe la surface des mers, plus se forment des nuages par vaporisation puis condensation, puis, à nouveau, au sein du nuage des condensations et vaporisations opposées et successives. Mais les nuages, qui sont un produit du réchauffement solaire, ont surtout un effet de refroidissement puisqu’ils bloquent les rayons solaires et les empêchent d’arriver à la surface terrestre. Mais, là aussi, ce phénomène contient en lui-même sa propre contradiction puisque les nuages sont aussi la principale cause du fameux effet de serre et donc de réchauffement car les rayons solaires reçus par la surface terrestre ne sont en partie réémis qu’à un autre niveau d’énergie qui, lui, ne passe pas la barrière des nuages et cette énergie reste donc dans l’atmosphère terrestre. Mais c’est un terrible contresens de faire de cet effet de serre un phénomène sans contradiction interne.

      Un autre élément du climat est la deuxième source de réchauffement terrestre, celle de l’écorce par le manteau lui-même réchauffé par les remontées de magmas dues au fait que le centre de la terre est en fusion et à très haute température. Là encore, on trouve ces fameuses contradictions dialectiques. L’écorce s’est refroidie et empêche la chaleur de sortir. Il y a donc un combat permanent entre la tendance des magmas et de l’énergie à se frayer un chemin vers la surface et la tendance de l’écorce refroidie à l’en empêcher. C’est ce combat qui donne à la fois le réchauffement de l’écorce (que l’on constate par exemple dans les mines profondes d’Afrique du sud), les volcans, les failles de l’écorce, la tectonique des plaques et les tremblements de terre. Tous ces phénomènes sont un seul et même phénomène contradictoire. Et le lien avec le réchauffement est contradictoire. Par exemple le magma a tendance dans une zone à s’accumuler et réchauffe l’écorce puis, brutalement cette accumulation provoque une éruption volcanique, l’énergie se disperse sous forme de grand nuage comme en ce moment en Islande, et ce nuage refroidit le climat…

      Voici pour l’exemple du cliamt. Mais on aurait pu aussi bien développer l’exemple de la relation entre conscient et inconscient ou entre la vie et la mort…

    • Le concept le plus important de la dialectique est celui de la contradiction.

    • En physique, l’action et la réaction se combattent mais aucune ne l’emporte définitvement. Sinon, toute dynamique mènerait rapidement à l’immobilité. Par exemple, au sein de la matière à toutes les échelles, il y a toujours une contradiction entre attraction et répulsion mais aucune ne l’emporte définitivement. Sinon, la matière s’éparpillerait ou s’agglutinerait. L’atome se dissocierait ou s’écraserait sur lui-même.

    • En physique, l’action et la réaction se combattent mais aucune ne l’emporte définitvement. Sinon, toute dynamique mènerait rapidement à l’immobilité. Par exemple, au sein de la matière à toutes les échelles, il y a toujours une contradiction entre attraction et répulsion mais aucune ne l’emporte définitivement. Sinon, la matière s’éparpillerait ou s’agglutinerait. L’atome se dissocierait ou s’écraserait sur lui-même.

  • « Or ce n’est pas dans le temps que tout naît et périt, mais le temps lui-même est ce devenir, ce naître et ce périr, le Chronos qui engendre tout et détruit ses enfants. »

    Hegel dans l’ « Encyclopédie »

  • Si le monde est dynamique, changeant, s’il a produit au cours de son histoire des particules, des rayonnements, des molécules, de la matière, des étoiles, des planètes, des êtres vivants, c’est qu’il a la capacité de changer et pas seulement de se mouvoir. Et déjà la capacité de se mouvoir nécessite des contradictions dialectiques, comme le pensaient Parménide et Zénon, et comme l’avait souligné Hegel. Mais la nature change et ne se contente pas d’aller vers l’équilibre. Elle produit des structures loin de l’équilibre qui sont dynamiques. Ces structures dynamiques contiennent toutes des contradictions dialectiques, c’est-à-dire qu’elles sont dirigées par des tendances contraires qui non seulement coexistent mais sont inséparables.

    Donnons des exemples de ces contradictions dialectiques dans les phénomènes naturels.

    Le plus simple à mettre en évidence par chacun d’entre nous est celui des mécanismes contradictoires du cerveau. Fermez les yeux et convainquez vous que vous ne devez penser à rien. Un million de pensées vous viennent à l’esprit que vous avez du mal à chasser. Convainquez vous qu’il est très important que vous vous endormiez ce soir. Rien de mieux pour avoir du mal à dormir. Dans votre lit, pensez qu’il est important de ne pas bouger pour ne pas réveiller votre conjoint. Cela suffit à éveiller tous vos sens sur chacun de vos membres et à vous persuader qu’il est absolument indispensable que vous les bougiez. Convainquez vous que vous ne devez surtout pas manger entre les repas et vous voilà saisi de fringales systématiques qui vous apparaissent comme des besoins irrépressibles. D’une manière générale, il suffit que vous vous disiez que vous ne devez pas faire quelque chose, que ce n’est pas bien pour que vous ayez l’impression de vous priver de quelque chose dont vous aviez envie ! Vous touchez là un mécanisme général qui provient du fonctionnement du cerveau. Loin d’aller directement aux pensées et à l’analyse logique des situations, notre cerveau fonctionne par hypothèses successives suivies de leur contradiction. Les deux hémisphères déjà sont sources de pensées contraires. Leur dialogue, loin de résoudre la contradiction, en trouve toujours de nouvelles. Ce n’est pas généralement la source d’embarras particuliers ou de maladies mais la source de la richesse de notre pensée.

    Le cerveau n’est pas plus particulièrement source de contradiction. On les retrouve partout, aussi bien dans l’inerte que dans le vivant. La plupart des gens restent sceptiques devant une telle affirmation. Comment une chose pourrait être elle-même et son contraire ? La lutte des contraires ne donne-t-elle pas la victoire finale à l’un des deux combattants ? La dialectique répond que la victoire donne naissance à un nouveau combat des contraires, qu’elle transforme autant le vainqueur que le vaincu. La fin de l’existence de contradictions serait la fin de toute dynamique. Car un système dynamique sans forces contradictoires aurait vite fait d’en venir à un état stable qui n’aurait plus aucune raison de changer. La mort de la structure est la seule fin possible des contradictions.

    Donnons-en quelques exemples.

    Commençons par la physique fondamentale.

    Le principe d’incertitude d’Heisenberg qui règle les limites de la mesure dans tous les domaines matériels est fondé sur la remarque suivante : plus on essaie de cantonner une particule de matière dans un espace étroit, plus il reçoit d’énergie pour en sortir…

    Partons dans la matière de l’extrêmement grand, dans les étoiles et les espaces interstellaires. Plus l’étoile est de grande taille et subit une forte pression de gravitation due à sa grande masse, plus elle émet une grande quantité de pression de rayonnement due à ses explosions nucléaires dans son noyau.

    Examinons maintenant une échelle intermédiaire : celle de la terre. La météorologie et la climatologie, la tectonique des plaques, le volcanisme et tous les mécanismes de géophysiques sont remplis de contradictions dialectiques. Ce sont par exemple les rétroactions négatives de phénomènes comme les coexistence de deux phases (liquide et gazeuse) au sein d’un nuage. Plus il y a une grande partie du nuage qui condense (en gouttelettes) et plus il y en a une part importante qui vaporise. C’est le fondement même de la structure dynamique du nuage. Et c’est loin d’être un exemple isolé. Les structures émergentes sont toutes le produit de telles contradictions dynamiques.

    Examinons l’émergence de la matière durable, dite réelle par opposition à la matière virtuelle qui est plus éphémère, au sein du vide. Elle est pleine de contradictions. Le vide contient autant de matière que d’antimatière et le temps y est symétrique (pas de flèche du temps). Par contre, le temps n’existe que sur de très courtes plages inversement proportionnelles aux émissions d’énergie. Le monde du vide engendre un monde de la matière qui lui est complètement contradictoire. Le monde dit matériel est formé de bosons et de fermions qui sont interdépendants mais complètement contradictoires. Ils obéissent à des logiques opposées. Par exemple, les bosons peuvent et apparaître et disparaître sans laisser de trace et sont grégaires. Les fermions sont anti-grégaires (principe de Pauli) et ne peuvent disparaître sans laisser de trace. Cependant ni les uns ni les autres ne peuvent exister sans leur contraire.

    Passons au vivant. Il n’est pas de domaine où soit plus évident l’existence des contradictions dialectiques. Elles sont partout présentes. Elles jouent le rôle le plus fondamental, celui de pilote de la dynamique qui est permanente.

    La cellule vivante est le siège d’un combat permanent des gènes et des protéines de protection de la vie et des gènes et des protéines de la mort qui cherchent à suicider la cellule de l’intérieur (apoptose). C’est le mécanisme fondamental mais c’est loin d’être le seul mécanisme contradictoire du fonctionnement biologique et génétique. Les gènes qui servent à produire des protéines peuvent également servir à bloquer le fonctionnement d’autres gènes. Ainsi, l’ADN est auto-bloquant, ce qui signifie lui qui est d’abord chargé de produire des protéines ne fait rien s’il n’est pas activé par des protéines spécifiques qui débloquent les gènes de blocage. Activation et blocage sont donc des fonctions assurées par les mêmes types de molécules.

  • Mais qu’est-ce donc que cette terrible négation de la négation qui gâche à ce point l’existence de M. Dühring et qui joue chez lui le même rôle du crime impardonnable que le péché contre le Saint-Esprit dans le christianisme ? - Une procédure très simple, qui s’accomplit en tous lieux et tous les jours, que tout enfant peut comprendre, dès qu’on élimine le fatras mystérieux sous lequel la vieille philosophie idéaliste la dissimulait et sous lequel des métaphysiciens incurables de la trempe de M. Dühring continuent à avoir intérêt à la cacher. Prenons un grain d’orge. Des milliards de grains d’orge semblables sont moulus, cuits et brassés, puis consommés. Mais si un grain d’orge de ce genre trouve les conditions qui lui sont normales, s’il tombe sur un terrain favorable, une transformation spécifique s’opère en lui sous l’influence de la chaleur et de l’humidité, il germe : le grain disparaît en tant que tel, il est nié, remplacé par la plante née de lui, négation du grain. Mais quelle est la carrière normale de cette plante ? Elle croît, fleurit, se féconde et produit en fin de compte de nouveaux grains d’orge, et aussitôt que ceux-ci sont mûrs, la tige dépérit, elle est niée pour sa part. Comme résultat de cette négation de la négation, nous avons derechef le grain d’orge du début, non pas simple, mais en nombre dix, vingt, trente fois plus grand. Les espèces de céréales changent avec une extrême lenteur et ainsi l’orge d’aujourd’hui reste sensiblement semblable à celle d’il y a cent ans. Mais prenons une plante d’ornement plastique, par exemple un dahlia ou une orchidée ; traitons la semence et la plante qui en naît avec l’art de l’horticulteur : nous obtiendrons comme résultat de cette négation de la négation non seulement davantage de semence, mais aussi une semence qualitativement meilleure, qui donne de plus belles fleurs, et toute répétition de ce processus, toute nouvelle négation de la négation renforce ce perfectionnement. - Ce processus s’accomplit, de même que pour les grains d’orge, pour la plupart des insectes, par exemple les papillons. Ils naissent de l’œuf par négation de l’œuf, accomplissent leurs métamorphoses jusqu’à la maturité sexuelle, s’accouplent et sont niés à leur tour, du fait qu’ils meurent, dès que le processus d’accouplement est achevé et que la femelle a pondu ses nombreux oeufs. Que chez d’autres plantes et d’autres animaux le processus ne se déroule pas avec cette simplicité, qu’ils ne produisent pas une seule fois, mais plusieurs fois, des semences, des oeufs ou des petits avant de dépérir, cela ne nous importe pas pour l’instant ; nous voulons seulement démontrer ici que la négation de la négation se présente réellement dans les deux règnes du monde organique. En outre, toute la géologie est une série de négations niées, une série de destructions successives de formations minérales anciennes et de sédimentations de formations nouvelles. Tout d’abord, la croûte terrestre primitive résultant du refroidissement de la masse fluide se morcelle sous l’action des océans, de la météorologie et de la chimie atmosphérique et ces masses concassées se déposent en couches sur le fond de la mer. Des soulèvements locaux du fond océanique au-dessus du niveau de la mer exposent de nouveau des parties de cette première stratification aux effets de la pluie, de la température changeante avec les saisons, de l’oxygène et de l’acide carbonique de l’atmosphère ; ces mêmes influences agissent sur les masses rocheuses d’abord en fusion, puis refroidies, qui, sorties de l’intérieur de la terre, ont traversé les couches successives. Ainsi, pendant des millions de siècles des couches nouvelles ne cessent de se former, d’être détruites pour la plus grande partie et de servir derechef à la formation de couches nouvelles. Mais le résultat est très positif : production d’un sol où se mêlent les éléments chimiques les plus différents dans un état de concassage mécanique qui permet la végétation la plus massive et la plus variée.

    Voilà ce qu’écrit Engels dans l"Anti-Dühring"

  • « La dialectique dite objective règne dans toute la nature, et la dialectique dite subjective, la pensée dialectique, ne fait que refléter le règne, dans la nature entière, du mouvement par opposition des contraires qui, par leur conflit constant et leur conversion finale l’un en l’autre ou en des formes supérieures, conditionnent précisément la vie de la nature. »

    Friedrich Engels, 1883

  • La dialectique de Hegel :

    "Le vrai et le faux appartiennent à ces idées déterminées qui sont considérées statiquement comme des essences séparées, isolées et fixées, sans aucun élément commun. Contre cette conception du vrai et du faux, il faut affirmer que la vérité n’est pas une monnaie qui porte une emprunte toute faite et qu’on n’a plus qu’à empocher. Il n’y a pas un faux tout fait pas plus qu’un mal. (...) La substance est essentiellement le négatif, en partie parce qu’elle implique une distinction et détermination du contenu, en partie parce qu’elle est un processus de différenciation simple (...) Pour le sens commun, l’opposition du vrai et du faux est quelque chose de fixe ; d’habitude, il attend que l’on approuve ou bien que l’on rejette en bloc un système philosophique existant ; et dans une explication sur un tel système il n’admet que l’une ou l’autre des deux attitudes. Il ne conçoit pas la différence des systèmes philosophiques comme le développement progressif de la vérité ; pour lui diversité veut dire uniquement contradiction. Le bourgeon disparaît dans l’éclosion de la fleur et l’on pourrait dire que celui-là est réfuté par celle-ci ; de même le fruit déclare que la fleur est une fausse existence de la plante, il se substitue à la fleur en tant que vérité de la plante. Non seulement ces formes se distinguent, mais encore elles se supplantent comme incompatibles. Cependant leur nature mouvante fait d’elles des moments de l’unité organique, en qui non seulement elles ne sont pas en conflit, mais où l’une est aussi nécessaire que l’autre ; et cette égale nécessité fait la vie de l’ensemble. (...) L’esprit doit reconnaitre dans la forme de ce qui semble se combattre et se contredire des moments mutuellement nécessaires. (...) le fond de la chose n’est pas épuisé dans sa fin, mais dans tout son accomplissement. le "résultat" n’est pas le tout concret ; il ne l’est qu’avec le processus dont il est le terme. La fin prise indépendamment du reste est l’universel mort, tout comme la tendance n’est qu’un simple effort, encore privé de réalisation ; et le résultat nu est le cadavre que la tendance a laissé derrière elle. (...) Le phénomène est un processus d’avènement et de disparition, qui lui-même n’advient ni ne disparaît, mais est en soi et constitue l’actualité et le mouvement de la vérité vivante. (...) Je nomme dialectique le principe moteur du concept (...) Considérer quelque chose rationnellement veut dire non pas apporter du dehors une raison à l’objet et l’élaborer. L’objet par lui-même est rationnel."

  • Dans la Postface de 1873 du Livre I du Capital, Marx écrivait que la dialectique,

    « Dans sa configuration rationnelle, elle est un scandale et une abomination pour les bourgeois et leurs porte-doctrinaires, parce que dans l’intelligence positive de l’état de choses existant elle inclut du même coup l’intelligence de sa négation, de sa destruction nécessaire, parce qu’elle sait toute forme faite dans le flux du mouvement et donc aussi sous son aspect périssable, parce que rien ne peut lui en imposer, parce qu’elle est, dans son essence, critique et révolutionnaire. »

  • Il me semble que la dialectique, sous entend que l’on peut etre raisonnable sans etre logique. Si c’est le cas je trouve cela completement fou !

    • La dialectique signifie que le monde n’existe pas seulement en positif mais sans cesse aussi en négatif et que les deux sont intimement liés. le mode d’exposition d’une recherche est nécessairement logique mais quel est le mode de fonctionnement du réel ?

    • Ce n’est pas sans être logique, c’est un autre type de logique. Celle de la négation puis de la négation de la négation.

      Par exemple, la fleur nie le bouton mais en même temps le conserve puisqu’elle en est le prolongement. De même le fruit nie la fleur tout en la conservant. Chaque terme nié est intégré. Les termes opposés ne sont pas isolés mais en échange permanent l’un avec l’autre.

  • Pour aller au delà, il est nécessaire de se demander : est-ce que le monde fonctionne selon les règles de la logique formelle à savoir :

     les contraires s’éliminent mutuellement

     le tout est la somme des parties

     dans une opposition, il ne peut apparaitre une situation qui les combine (tiers exclus)

     des tables de vérité selon la logique du vrai et du faux (de l’ami et de l’ennemi)

    Complètement fou, je ne sais pas ?

    Peut-être pas assez pour décrire vraiment le monde mais assez pour s’en approcher...

  • Le mécanisme de la nature, est-ce fou ou de la logique formelle ?

    Par exemple, le mécanisme de la molécule d’ADN en interaction avec les protéines ? La manière dont les gènes s’activent et s’inhibent mutuellement ?

    Le mécanisme du climat avec les nombreux effets rétroactifs ?

    Le mécanisme du cerveau avec les rétroactions des réseaux neuronaux ?

    le mécanisme de la matière avec le vide et les multiples rétroactions ?

    C’est fou ou de la logique formelle ?

    Eh bien, c’est ce que tu appelles fou et qui a quand même une logique.

    Cela s’appelle la logique dialectique.

    Voir ici

  • Et politiquement à quoi la dialectique peut servir à celui qui voudrait changer le vieux monde ?

  • La vie même nous la payons avec la mort.

    Panaït Istrati

  • « C’est la dialectique qui est la théorie de la connaissance (de Hegel et) du marxisme. »

    Lénine, 1915, Sur la question de la dialectique

  • Socrate à Glaucon dans « La République » de Platon :

    « Seule la dialectique a cette puissance d’atteindre l’ultime réalité »

  • « La thèse fondamentale de la dialectique marxiste est que toutes les limites dans la nature et dans la société sont conventionnelles et mobiles, qu’il n’y a aucun phénomène qui ne puisse, dans certaines conditions, se transformer en son contraire. »

    À propos de la brochure de Junius, Lénine, Juillet 1916

  • Socrate à Glaucon dans « La République » de Platon :

    « Seule la dialectique a cette puissance d’atteindre l’ultime réalité »

  • La dialectique est la science syllogistique dont les prémisses sont probables.

    Est-ce qu’il fera chaud le 15 Aout ?

    Je ne sais pas, peut-être, c’est possible, c’est probable, voilà le niveau de certitude des problèmes dialectiques.

    Tous les sujets de Bac Philo sont dialectique, l’éthique c’est de la dialectique, "qu’est-ce que le bonheur ?" "quel est le meilleur genre de vie ?" ect

    La philosophie c’est de la dialectique, c’est la logique des choses probables, et c’est parce que ces choses ne sont que probables qu’elles peuvent être contradictoires.

    Sujet 1 : La raison peut-elle rendre raison de tout ?
    Sujet 2 : Une oeuvre d’art est-elle nécessairement belle ?

    On peut répondre et argumenter dans les deux sens : oui et non !!

  • Ce qui me gêne dans la dialectique (de hegel, notamment) et plus largement c’est qu’on dirait que le processus historique produit un mieux, un plus vaste, une réconciliation, une libération, un avènement. Comme si le travail du négatif ou de la contradiction permettait de "déboucher" sur quelque chose. La métaphysique est réintroduit me semble-t-il dans cet espèce de providentialisme larvé, de téléologie. Pourquoi l’histoire humaine par exemple irait-elle vers un mieux, vers la libération des "classes opprimées", vers plus de conscience ? Pourquoi le TEMPS serait-il un facteur de révélation de quoi que ce soit de plus vrai, de meilleur. Pourquoi à T+1 la vue sur l’Etre serait plus grande est plus large qu’à T ?
    Ne peut_on considérer que l’histoire n’est pas préformation mais épigénèse, que le travail du négatif fait prendre des directions inattendues, imprévisibles voire chaotiques ou folles. Qu’aucun Soir glorieux n’est au programme. Que peut être l’histoire humaine va tourner en rond dans la nuit, que les progrès techniques vont engendrer dans d’autres domaines des régressions éthiques terrifiantes, que toutes les nouveautés scientifiques engendreront leur lot de nouvelles perversions inconnues ? Qui nous dit que l’homme va progresser vers une quelconque lumière morale. Le nouveau est parfois simplement nouveau sans apporter véritablement de "progrès". Qui nous dit que le temps et la dialectique ne produisent pas du bizarre, de l’incongru, de la régression, de l’anéantissement, du discontinu etc...
    On dirait, mais je ne suis pas philosophe, que la dialectique de Hegel et de Marx réintroduit Dieu (et donc une certaine stabilité ontologique) par le biais de la flèche du temps qui pointerait vers un SENS défini à l’avance, un point Oméga de convergence, un grand Accomplissement. Que chaque note de musique de la symphonie particique à une cohérence à venir, que chaque chose prend son sens dans ce qui suit et ce qui précède, etc...
    Autre objection : Qui nous dit que la contradiction qui travaille l’existence doit être ou va être "résolue". Pourquoi le fond des choses ne serait pas une contradiction permanente, une contradiction de fond, un chaos, non susceptible de déboucher sur quoi que ce soit, une guerre sans issue, sans commencement ni fin, un mouvement brownien qui ne peut déboucher que sur un autre mouvement brownien, sans qu’on puisse parler de résolution, d’accomplissement, de direction, de sens ?

    Bref je trouve que Marx ou Hegel sont des "croyants" qui s’ignorent. La Dialectique est une sorte d’eschatologie qui projette un destin, un Salut, etc.
    Le fond des choses est peut être (pas très rassurant j’en conviens) la contradiction livrée au hasard, une génération aveugle et permanente de nouveautés étranges, le "bien" et le "mal" (est-ce que cela veut dire quelque chose ?) livrés à toutes sortes de métamorphoses chaotiques. On peut aussi imaginer un désordre qui finit par produire régression et extinction de la conscience.
    _

  • Vous plaisantez ? il para^t évident qu’Hegel décrit l’ Histoire comme la réalisation pleine et entière de l’Esprit, une prise de conscience progressive, une fusion avec le réel et le concret, une marche de la Raison vers l’universel, le savoir absolu, etc..
    Quant à Marx, c’est un peu la même chose : fin du capitalisme, société sans classes, socialisme inexorable. Bref tout ira mieux, les gens seront gentils et l’(exploitation de l’homme par l’homme aura cessé. Si ça ce n’est pas croire que l’histoire est orientée par un Progrès, je ne vois pas. Le matérialisme dialectique est donc comme la dialectique hégélienne sous tendu par l’idée d’un progrès auquel on peut pas échapper.
    Ce sera mieux après, etc. Je ne suis pas du tout spécialiste de ces questions, je m’interroge sur une conception qui me para^te relever d’une théorie de l’histoire avec des lois (économiques) auxquelles on ne pourrait pas échapper et qui traceraient notre Destin

  • Pour la pensée matérialiste scientifique marxiste, en étudiant le Capital de Marx, l’évolution des espèces de Darwin, les comportements de la matière et de la lumière au travers des fentes de Young, ou encore la génétique de Monod, le but n’est pas d’y retrouver les contradictions dialectiques au sens de Hegel. Ce serait placer l’idée au dessus de la réalité. Mais si ce n’est pas le but, c’est cependant une étape nécessaire car, en étudiant scientifiquement les faits, nous devons inévitablement les confronter à notre rationalité. Et si celle-ci en est restée au niveau du bon sens ou de la logique formelle, nous ne pouvons pas comprendre ces faits.

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