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Mobile et immobile, localisé et dispersé, à l’équilibre ou au non-équilibre, en conservation et en changement, quelles oppositions et quels liens ?

vendredi 15 octobre 2021, par Robert Paris, Tiekoura Levi Hamed

Quelles oppositions et quels liens entre ce qui change et ce qui ne change pas, entre ce qui bouge et ce qui ne bouge pas, entre ce qui est continu et ce qui est discontinu, entre ce qui est localisé et ce qui ne l’est pas, ce qui est matière et ce qui est lumière, ce qui est réel et ce qui est virtuel…

Chacun sait que ces propositions sont souvent opposées diamétralement et qu’on a souvent recherché si « oui ou non », la matière était en mouvement, en changement, ou, au contraire, immobile ou constante, ou encore continue ou (exclusif) discontinue.

On croit souvent être capable de répondre simplement à de telles questions. Par exemple, chacun croit savoir que les plantes et les arbres ne bougent pas alors que les animaux bougent. On se trompe puisque certains arbres et certaines plantes parviennent à « bouger » et elles le font aussi via leurs graines… On croit souvent aussi que la matière est « en mouvement », que la lumière « se déplace » à une vitesse proche de 300.000 kilomètres par seconde donc qu’elle est « en mouvement ». Cela n’empêche pas le mouvement d’être une notion qui peut être relative… Mais la réalité du mouvement d’objets est difficile à définir au niveau microscopique puisqu’on ne peut pas définir d’objet en continu, les particule et antiparticules apparaissant et disparaissant sans cesse…

On croit également savoir que les « choses » ou « objets » sont localisés, c’est-à-dire en des lieux déterminés et pas dispersés dans l’espace. Et pourtant, on découvre en physique quantique qu’une particule est partiellement dispersée et partiellement localisée. Quand on la capte sur un écran, elle est localisée, mais quand on ne la capte pas, elle est dispersée dans une zone appelée son nuage de polarisation et qui entoure la particule. Elle peut sauter en un temps très court en tout point du nuage. Et les prétendus « mouvements » des particules ne sont pas du tout ce que nous appelons mouvements à notre échelle, c’est-à-dire des trajectoires continues et régulières où tous l’objet passe successivement par tous les points de la trajectoire.
Pourtant, cela paraît évident : ou un objet est là ou il n’y est pas, ou un objet est mobile ou il est immobile, ou il y a un objet, ou il y a un objet ou il y a du vide, ou c’est du continu ou c’est du discontinu, etc, les dichotomies fondées sur des oppositions diamétrales sont nombreuses et la plupart des gens les croient valides.

Nous savons, depuis la relativité, que le mouvement peut être relatif. Nous avons aussi appris que l’objet est une image qui ne fonctionne qu’à notre échelle, qui est extrêmement grande par rapport à l’échelle microscopique.

Au niveau quantique, celui des particules, des atomes et des molécules (en nombre petit), on ne peut plus raisonner sur des objets fixes ayant une position fixe dans un temps donné. Il faut raisonner sur un ensemble constitué par l’« objet » quantique entouré d’une myriade de particules et de leurs antiparticules éphémères (et dites pour cela virtuelles), de toutes les sortes qui font un ballet incessant autour de la particule, celle-ci changeant sans cesse d’identité, la particule dite réelle étant toujours l’une des particules virtuelles du nuage. Du coup, suivre de manière continue une particule dans sa trajectoire n’a aucun sens. La particule n’a pas d’existence continue et donc pas de mouvement continu.

L’écoulement du temps tel que nous le connaissons n’existe tellement pas au niveau quantique qu’il est même capable de s’écouler en sens inverse pour les antiparticules virtuelles !

Nos adages bien connus « mobile ou immobile », « continu ou discontinu », « localisé ou étendu », etc., sont devenus faux du moment qu’on étudie la matière à une petite échelle. C’est seulement pour un très grand nombre de quanta que la physique devient celle du bon sens habituel, dans lequel on peut raisonner diamétralement. Le grand nombre de quanta agit dès lors pour donner l’impression que la matière fonctionne ainsi. Cela n’est pas étonnant, aucune réalité n’est la même pour un individu et pour un très grand nombre d’individus.

Mais en physique quantique, il y a pire encore : l’individu n’existe pas. On ne peut pas distinguer individuellement deux particules du même type. Elles n’ont généralement rien de différent et, si elles sont proches, personne ne peut dire quelle est la particule A et quelle est la particule B.

Un autre point renversant : l’état d’un système à un moment donné n’est pas la base à partir de laquelle l’évolution amène à l’état du système un moment plus tard. Non, la dynamique fait passer de l’ensemble des états possibles à un moment à un nouvel ensemble d’états possibles un moment après, les différents états possibles ayant des probabilités d’exister qui sont déterminées. Là encore, on ne peut pas dire l’état du système était celui-ci donc il sera celui-là. Ici encore, on ne peut pas répondre par « oui ou non » si le système sera tel sachant qu’il était tel. Tout comme il y a seulement une probabilité de présence de la particule, il y a seulement une probabilité d’un système d’être dans tel ou tel état. La raison en est qu’on ne dispose jamais d’une particule nue mais toujours d’une particule entourée d’un essaim de particules et d’antiparticules virtuelles s’agitant en tous sens et apparaissant et disparaissant sans cesse à grande vitesse.

Etre ou ne pas être, être mobile ou ne pas être mobile, être corpusculaire ou être ondulatoire, être continu ou être discontinu, etc., tout cela ne peut pas être tranché de manière fixe, ni de manière diamétralement opposée.

Quand même, dirons certains, comment confondre la matière et le vide ou la matière et la lumière ? En fait, ce sont des facettes d’un même phénomène.

Les belles assurances de la pensée du commun des mortels concernant la matière sont donc pleines d’idées fausses.

Nous croyons souvent aussi que le mouvement perpétuel n’existe pas, mais, là aussi, avec un tout petit nombre de quanta, il est tout aussi possible d’avoir du mouvement perpétuel, de remonter le temps ou encore de disparaitre avant d’apparaitre !!!

La logique formelle et diamétrale doit céder la place à la logique dialectique !!!

Les contraires cessent d’être incompatibles pour devenir indispensables l’un à l’autre, pour se transformer l’un dans l’autre, pour se combiner tout en continuant à s’opposer…
Les lois de la Physique sont autant des lois du changement que des lois de conservation. La particule matérielle reste identique à elle-même (ses constantes sont inchangées) mais, pour y parvenir, elle change sans cesse d’identité et ces caractéristiques sautent sans cesse d’une particule virtuelle à une autre.

« Il faut tout changer pour ne rien changer », comme l’a écrit Leopardi dans « Le guépard »…

Tout change ou rien ne change ? Et pas les deux, de manière inséparable et en interaction ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2912

Tout est ou en mouvement ou immobile ? Et pas les deux, de manière inséparable et en interaction ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3581

Tout est ou corpuscule ou onde, local ou étendu ? Et pas les deux, de manière inséparable et en interaction ?

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article882

Tout est ou matière ou énergie ? Et pas les deux, de manière inséparable et en interaction ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5108

Ou un mouvement limité dans le temps ou pas de mouvement ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3306

Tout est ou matière ou vide ? Et pas les deux, de manière inséparable et en interaction ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3492

Tout est ou matière ou lumière ? Et pas les deux, de manière inséparable et en interaction ?

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article38

Tout est ou inerte ou vivant ? Et pas les deux, de manière inséparable et en interaction ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4643

La matière/lumière/vide : dialectique du positif et du négatif

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article44

Les paradoxes du mobile et de l’immobile

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article32

Continuité/discontinuité : une question philosophique

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article10

La matière est elle-même intrinsèquement dialectique

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5017

Equilibre ou non-équilibre ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve292

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