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Qu’est-ce que l’émergence ?

lundi 30 juin 2008, par Robert Paris

Stuart Kauffman dans « La complexité, vertiges et promesses » :

« Ce qui qualifie un phénomène émergent, c’est une propriété collective qui n’est présente dans aucune des molécules individuelles. Les lois qui gouvernent les systèmes émergents sont en relation avec les lois mathématiques des transition de phase survenant dans de tels systèmes, et plus généralement dans tout ce qui se passe à un niveau supérieur à celui des molécules individuelles. »

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Une structure est dite émergente si elle apparaît brutalement et est issue de la dynamique, c’est-à-dire que ses propriétés n’existaient pas préalablement dans les éléments qui l’ont composée.

Exemples : l’émergence de la vie, l’émergence de la matière, l’émergence de la civilisation.

Sa création n’a rien de surnaturel. Elle est le plus souvent un phénomène observable, reproductible, mesurable et qui correspond à des lois scientifiques reconnues. Même les transitions de phase qui ont donné naissance à notre univers peuvent être reproduites, si celles-ci mettent en jeu des énergies que l’on peut obtenir en laboratoire. On peut ainsi créer de la lumière et de la matière à partir du vide. Ce que l’on appelait autrefois « le mystère des origines » devient aujourd’hui lois de l’émergence.

Le terme d’émergence, de « création naturelle », ou d’« organisation spontanée », (production brutale d’une structure qui n’était pas précédemment conçue) ne doit pas prêter à confusion. Il n’a rien à voir avec l’idée d’un pouvoir créateur, métaphysique ou extra physique.

« On appelle « émergence » une combinaison préexistante d’éléments préexistants produisant quelque chose de totalement inattendu. Un exemple classique de ce type de phénomène est celui de l’eau, dont les caractéristiques les plus remarquables sont totalement imprévisibles au vu de celles de ses deux composants, l’hydrogène et l’oxygène ; pourtant la combinaison des deux ingrédients donne naissance à quelque chose d’entièrement neuf. » expose le paléoanthropologue Ian Tattersall qui réfléchit à l’émergence du langage, car la sélection adaptive ne lui semble pas une bonne explication de son apparition : « l’apparition de la pensée symbolique ne semble nullement être le résultat d’une tendance opérant sur la longue durée, comme la sélection darwinienne l’exige. L’autre hypothèse est donc elle-ci : (...) cette innovation relève probablement de ce que l’on appelle l’émergence. » « Des phénomènes d’émergence se produisent dans toute une gamme de systèmes à l’échelle du laboratoire, depuis la mécanique des fluides jusqu’à la cinétique chimique, l’optique, l’électronique ou la science des matériaux. » rapporte Grégoire Nicolis dans « L’énigme de l’émergence ». L’ordre émergent n’apparaît pas seulement à cause des propriétés de chacun des éléments mais de leurs interactions qui s’auto organisent. C’est un ordre collectif. Il a un caractère brutal d’apparition de nouveauté structurelle. L’émergence suppose un comportement global qui n’était pas inclus dans les propriétés de chacune des parties et un comportement survenant brutalement de façon discontinue. « On dira qu’une propriété ou un processus est émergent à un niveau d’organisation donné si, bien que réductible en principe aux propriétés de ses constituants de niveau inférieur, sa survenance semble impossible à prédire a priori à partir de la connaissance que l’on a de ces propriétés. » écrit Laurent Mayet dans son éditorial du dossier « L’énigme de l’émergence » dans la revue « Science et Avenir » de juillet 2005.

La vie a émergé de l’inerte. La matière a émergé du vide. Le temps et l’espace ont émergé de la matière. Les structures matérielles (des molécules aux galaxies) sont nées du temps et de l’espace…etc…


L’émergence

Le concept d’émergence est de plus en plus utilisé. Il repose sur la constatation que dans un ensemble formé de parties différentes, le tout est davantage que la somme des parties. Si nous regardons une montre, la montre est davantage que la somme de ses rouages. Si nous regardons un organisme vivant, celui-ci est plus que la somme de ses organes. Par ailleurs, ce qu’indique la montre, la mesure du temps et ce que l’on fera de cette mesure, ou le comportement qu’adopte l’organisme, ne peuvent être déduit de ce que sont les organes, même additionnés.

Ceci paraîtra une banalité, mais la portée philosophique du concept est bien plus grande qu’on ne l’imagine a priori. Elle confirme ce que la science des systèmes indiquait par ailleurs : un système, même composé d’éléments simples, risque d’évoluer dans le temps de façon imprévisible.

Mais c’est en biologie et en physique que le phénomène de l’émergence est de plus en plus évoqué. En biologie, cela n’a rien d’inattendu. En physique, il oblige à admettre qu’il n’est pas possible d’expliquer l’apparition des structures complexes en recherchant des lois simples régissant les composants premiers de la matière. C’est tout récemment le prix Nobel américain Robert Laughlin qui l’a montré le mieux [ A different Universe, Robert B. Laughlin Basic Books 2005 ]. Robert Laughlin est un physicien quantique. Il connaît donc bien le non-réalisme de la mécanique quantique. Il considère que celui-ci, grâce à la prise en considération du phénomène de l’émergence, devrait être importé dans la physique des objets de notre monde, dits macroscopiques. Il en donne des exemples à propos des états de la matière super-fluides ou de la supraconductivité. Bien que ces états soient couramment utilisés, nul physicien ne peut expliquer à ce jour d’où ils proviennent.

Pour Laughlin, l’émergence remet en cause le primat du réductionnisme. Celui-ci inspire au contraire les grandes théories de la physique cosmologique, notamment la M. Théorie ou théorie du Tout, puisqu’elle vise à donner en quelques équations les recettes permettant de reconstruire notre univers dans tous ses aspects. La M.Théorie repose sur le postulat qu’en analysant les entités complexes de ce monde, par exemple les atomes, on peut en extraire les éléments fondateurs qui permettront ultérieurement de reconstruire ces entités complexes ou de les modifier. Il s’agit donc d’une démarche réductionniste analytique, conforme à ce que proposait Descartes : réduire le tout à ses parties, pour mieux le comprendre. Mais pour un nombre croissant de physiciens, il s’agit d’une entreprise vaine, reposant sur une erreur de conception fondamentale. Le physicien anglais David Deutsch [voir notre article http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2004/jan/deutsch.html ) avait déjà constaté que la physique théorique, à elle seule, n’était pas capable d’expliquer la génération de complexité correspondant à l’apparition de la vie ou des grands systèmes cognitifs collectifs propres aux sociétés humaines modernes. Il fallait trouver un autre paradigme explicatif. Depuis les travaux fondateurs de Stuart Kauffman (At Home in the Universe, the Search for Laws of complexity and Organisation, 1996), on sait aujourd’hui que ce paradigme existe, c’est celui de l’émergence. En forçant le trait, on dira que la théorie de l’émergence prend acte de l’échec de la pensée scientifique traditionnelle, analytique et mathématique.

L’émergence ne remplace pas une explication par une autre puisque précisément elle se borne à constater l’inexplicable. Elle ne permet pas en général de comprendre pourquoi tel phénomène complexe apparaît. A fortiori elle ne permet pas de prévoir comment évoluera ce phénomène. Elle permet seulement d’affirmer que cette apparition n’est pas due à un miracle mais qu’elle relève d’un processus physique. Elle est un peu comparable en cela à la théorie de la sélection darwinienne en biologie. La diversification des espèces s’explique en général par la sélection darwinienne, mais le détail de celle-ci comme la façon dont l’évolution se poursuivra à l’avenir ne peuvent être explicités par ce principe général. Ils ne peuvent qu’être constatés a posteriori.

Au plan d’une vision générale sur l’Univers, le concept de l’émergence ne permet pas de comprendre immédiatement pourquoi le monde est ce qu’il est et moins encore ce qu’il deviendra. Il permet juste de comprendre qu’aucune théorie réductionniste, comme la théorie du Tout évoquée ci-dessous, ne permettra jamais d’analyser et reproduire la complexité du monde. Mais en vérité il fait beaucoup plus. Il oblige à ouvrir les yeux sur des problèmes non résolus, voire insolubles en l’état, ce qui aura le grand avantage d’éviter que leurs soient données de fausses solutions. Parmi ces problèmes non résolus se trouvent les mécanismes eux-mêmes qui permettent l’émergence. Rien ne dit qu’ils seront un jour explicités par la science. Sont-ils généraux ou propres à tel ou tel domaine de la matière et de la vie ? On ne peut le dire encore. Mais il n’est pas interdit qu’à force de travail et en évitant les fausses bonnes solutions, on puisse en faire progressivement apparaître quelques-uns.

La « théorie » (qui n’est pas une théorie au sens traditionnel du terme) de l’émergence relève en effet du domaine scientifique. Elle ne se borne pas à constater l’hétérogénéité ou la non-prédictabilité de certains phénomènes, ce qui n’aurait aucun intérêt pratique. Lorsque le scientifique constate l’apparition d’un phénomène émergent, il a tout à fait le droit de l’étudier, en faire la typologie, l’intégrer au corpus des connaissances du moment. Il ne dira pas que le phénomène émergent révèle la réalité en soi du monde, il dira seulement qu’il s’intègre à l’ensemble des relations établies ici et maintenant entre un réel inconnaissable en essence, des instruments permettant de générer des phénomènes nouveaux et des esprits humains générateurs de systèmes de représentation symbolique. Dans cette perspective, le scientifique se doit d’être d’abord un expérimentateur instrumentaliste, aux yeux grands ouverts, comme le demande Robert Laughlin. C’est en effet en observant les phénomènes inattendus générés par le fonctionnement des appareils traditionnels ou nouveaux qu’il peut identifier des émergences pouvant expliquer ces phénomènes. Il ne prétend pas en faisant cela qu’il accède à une quelconque réalité en soi, à un quelconque univers fondamental. Il se borne à dire qu’il construit une réalité relative à lui et à ses observations, s’inscrivant momentanément et parfois localement dans le devenir de la société scientifique humaine, qui constitue elle-même une émergence plus globale.
Mais on peut penser que, même en ce cas, on ne pourra pas utiliser les mécanismes de l’émergence, à supposer qu’ils aient été compris, à générer tel univers plutôt que tel autre, sauf peut-être sur un plan très local. Les résultats obtenus auraient en effet de grandes chances d’être différents de ceux attendus, ce qui ne permet pas de grandes ambitions. Il faut se résoudre à vivre avec l’incertitude. Mais c’est peut-être ainsi que notre univers est devenu ce qu’il est.

La théorie de l’émergence ressemble ainsi un peu, au plan épistémologique, à la physique quantique. Celle-ci se refuse à postuler l’existence d’un réel en soi. Elle se borne à rassembler les interprétations relativisées des phénomènes que les observateurs voient émerger au travers de leurs instruments. A nouveaux instruments, à nouveaux observateurs, nouveaux phénomènes. Néanmoins, l’émergence de ces nouveaux phénomènes permet de construire un monde qui bien que reposant sur des fondements inexpliqués, existe cependant en termes de réalité relativisée, dans le monde macroscopique qui est le nôtre. La physique quantique est typiquement constructiviste. Elle construit un monde relatif à l’homme. On retrouvera là Protagoras : "L’homme est la mesure de toute chose". Mais l’homme n’est pas la seule mesure des choses. Comme il n’est pas le seul organisme complexe existant sur Terre, et dans la mesure où le processus de qualification des émergences provenant de l’univers quantique sous-jacent est accompli en permanence par d’innombrables organisations physiques ou matérielles en prise avec cet univers quantique, chacune de ces organisation construit sa propre réalité relative. On aura la réalité relativisée du termite ou celle de la bactérie, qui coexistera et éventuellement interagira avec la réalité relativisée construite par l’Homme. Autrement dit, on aboutira au monde complexe tel que la science humaine peut l’observer, résultant de l’activité émergente d’une infinité d’acteurs matériels et biologiques, sur fond d’indétermination quantique.

JPB 08/12/05

suite de l’article

Des structures émergentes au lieu d’objets fixes

La matière issue d’une « brique élémentaire » de type atome qui sert de base à un jeu de construction, ou structure qui émerge sans cesse de l’agitation, ou les deux à la fois ?

D’autres articles du site sur l’émergence

L’émergence, un texte à l’extérieur du site

Un deuxième texte sur l’émergence à l’extérieur du site

Messages

  • S de bamako si l’émergence peut-être définir comme la naissance brutale d’un corps qui n’était pas inclu dans aucune de ses compossantes par exemple l’eau qui s’obtient suite au melange de l’hydrogène et de l’oxcigène je pense que l’émergence à un très grand lien avec l’auto-organisation,ensuite je voulais savoir si toute les matières ne présentaient pas un cas d’émergent.

    • Lorsqu’on remarque un ordre, soit il prééxistait soit il a émergé. Autrefois, l’émergence apparaissait un peu comme un miracle, c’est-à-dire comme irrationnel. ce qui est nouveau,c’est de trouver un mode d’émergence qui n’ait rien d’irrationnel. L’auto-organisation qui fait partie de la théorie du chaos déterministe est un mode d’émergence d’un ordre issu du désordre et qui n’a rine d’irrationnel. L’émergence existe pour la matière fondamentale puisqu’elle émerge du vide quantique.

    • Nous comprenons aujourd’hui plus que jamais, presque 100 ans après la découverte des limbes de ce monde étrange, qu’est la physique quantique, que ce monde classique qui fait figure de scęne de théâtre est l’émergence de la réalité fondamentale quantique. Cependant l’être humain ne peut vivre dans l’instabilité quantique. Quelle merveille de comprendre que deux physiques que tout oppose, sont insėcables.les opposés peuvent être complémentaires, quelle belle leçon pour la réconciliation de tous les peuples de la planète, qui forment un tout, issuent de la singularité initiale du big bang ou big bounce. Ce champ de higgs qui unifie
      Tout, nous a fait émerger. Alors oui, transition de phases, biologie intégrative, topologie, notion de topos de Grotendieck ces fameux ponts unifiants, les opérateurs hamiltonniens etc.... tout est d’une beauté vertigineuse etd ’une efficience à couper le souffle.
      Notre conscience est en train d’évoluer grandement, il ne tient qu’à nous de faire émerger cette nouvelle vision du monde.
      Deus sive natura spinoza, le spin qui osa !

  • L’émergence est un concept honni par les réductionnistes, car pour eux le monde se ramène à une substance matérielle explicable par la physique. Ils accusent donc l’émergence d’être un processus mystérieux et incompréhensible.

    Effectivement, dans leur optique substantialiste et/ou physicaliste il est difficile de concevoir l’émergence. En renonçant à la vision substantialiste du monde, le problème devient tout autre. Si on conçoit le monde en termes de niveaux d’organisation, tout change. Voyons les conséquences de cette hypothèse ontologique.

    On fait le postulat que le monde est constitué par des degrés d’organisation/intégration. Leur nombre n’est pas prédéfini, on suppose donc N niveaux d’organisation dans le monde. Pour comprendre l’émergence, il suffit d’admettre que le niveau N+1 est constitué par les éléments du niveau N, lorsqu’ils s’organisent ensemble. Il suffit que les ensembles constitués par cette organisation de complexité supérieure soient stables et qu’ils aient des propriétés propres (différentes de leurs composants de type N).

    Pour comprendre cela, il faut accepter d’avoir une vision que l’on nomme "holistique". Le holisme est une vision d’ensemble ou globale qui admet que la totalité produite par composition à une existence autonome. Autrement dit, il faut accepter que l’entité globale existe vraiment, que ce n’est pas une entité illusoire qui se dissipera sous les effets de l’analyse (ce qui est le credo réductionniste).

    Si on admet la complexification organisationnelle et qu’on en étudie les effets, on constate que les entités globales ont une action sur les unités sous-jacentes dont elles sont formées (il se produit une rétroaction au niveau inférieur). C’est ce qui explique que des dynamiques vraiment nouvelles puissent se créer. En effet, elles ne dépendent pas des constituants de plus bas niveau, puisqu’elles n’existent que par rétroaction des entités de haut niveau sur les précédents. Pour le saisir, cela implique d’avoir une approche dynamique, c’est à dire de considérer les interactions s’effectuant dans le temps.

    De plus, une fois formé, les entités de type N+1 interagissent entre elles et de cette interaction naît des manifestations factuelles qui caractérisent le niveau N+1. Dire que le niveau N+1 émerge du niveau N signifie à la fois qu’il se constitue à partir du niveau N et qu’il a une existence propre et des propriétés différentes de N. Il y a une filiation et une dépendance eu égard au niveau inférieur mais aussi une autonomie du niveau supérieur et une rétroaction du supérieur sur l’inférieur.

    • Merci pour ce commentaire très clair. Je suis justement en train d’essayer d’expliquer ce qu’est l’émergence pour grand public et pour cela de rassembler mes idées plutôt rhizomiques sur le sujet ("ce qui se conçoit bien s’énonce clairement...etc.") et trouver les mots les plus usuels. Votre commentaire va m’aider grandement.

    • Jacques Monod a très bien expliqué les phénomènes d’émergence en biologie dans son livre « le hasard et la nécessite ».
      Le concept d’émergence semble pouvoir s’appliquer aussi à la physique subatomique et aux modèles macroscopiques.
      Le thème philosophique commun aux différents concept de transcendance, d’immanence ou d’émergence est une certaine idée du concept d’ordre et d’organisation mais aussi de causalité et de déterminisme.
      Soit ce ordre est extérieur, intérieur, ou inhérent à l’organisation et à sa structure. L’idée même d’ordre et de déterminisme dans la nature peut être débattu car on n’explique pas pourquoi la nature suit des lois nécessaires et parfois un hasard indéterminé. La question philosophique qui se pose en fond est la question de la liberté.
      Si tout est déterminé, comment expliquer alors le hasard ? Si tout est hasard, pourquoi la nature semble suivre des lois nécessaires ?
      La science semble suivre une voix inconfortable mêlant hasard et déterminisme, et ce ne serait que la raison humaine qui verrait des raisons et des déterminismes la ou il n’y en n’a pas. L’évolutionnisme expliquerait les évolutions de la structure indépendamment de toute transcendance, mais sans donner de raison à cette évolution autrement que par les nécessités de la structure.
      La structure et notre pensee se developperaient donc suivant la Philosophie des processus telle que la decrite Whitehead. En faisant cela est ce qu’on instrumentalise pas la nature ? Pour Pierre Duhem la theorie est instrumentale, Poincaré a dit que la science avec d’autres hypotheses auraient pu suivre d’autres voies. La science se fonde sur des paradigmes, cf Khun Kant reconnaissait qu’on ne pouvait connaitre que les phenomenes et non les choses en soi.
      Le concept d’emergence ne transcende donc pas vraiment ceux d’immanence et de transcendance. II ne nous dit pas pourquoi cet ordre est determine, parfois indetermine, et l’explication de cet ordre est soumis a debat, un nouveau modele explicatif peut venir depasser l’ancien ; Newton, Einstein..

  • Je trouve bien interessant que l’on cherche à comprendre le phénomène de l’émergence
    Aussi je vous renvoie à un livre publié par nos soins en 2012 sur ce sujet
    "Comprendre le phénomène de l’émergence" Robert Evola, Publibook,Paris 2012
    Livre disponible dans les librairies FNAC et autres librairies en ligne.

  • "Le tout (un solide, un nuage, un organisme) mène sa vie de manière autonome. Les règles qui le régissent ne dépendent pas de celles qui régissent ses constituants. Elles traduisent un autre niveau d’organisation. Elles témoignent du phénomène le plus mystérieux et donc le plus fascinant de la nature : l’émergence".

    Robert B. Laughlin, La Recherche, 07/2005

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