Site : Matière et révolution
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David Böhm explique ainsi dans « Observation et Interprétation » :
« Dans cette théorie, par conséquent, il n’y a pas de particule qui garde toujours son identité (...) Le mouvement est ainsi analysé en une série de recréations et de destructions, dont le résultat total est le changement continu de la particule dans l’espace. »
« J’avoue qu’un être qui existe quelque part et qui ne correspond à aucun point de l’espace ; un être qui est inétendu et qui occupe de l’étendue ; qui est tout entier sous chaque partie de cette étendue, qui diffère essentiellement de la matière et qui lui est uni ; qui la suit et qui la meut, sans se mouvoir ; qui agit sur elle et qui en subit toutes les vicissitudes ; un être dont je n’ai pas la moindre idée ; un être d’une nature aussi contradictoire est difficile à admettre. »
Diderot dans « La suite d’un entretien entre D’Alembert et Diderot »
Chaque structure matérielle (du quanta à l’atome, la molécule et … l’amas de galaxies en passant l’objet matériel à notre échelle) est composée essentiellement de vide et de sous-structures elles-mêmes composées essentiellement de vide ! La taille du noyau d’un atome est très petite devant la taille de l’atome dont il est la partie la plus « solide », « grande » et « dense » car les électrons périphériques sont éloignés du noyau de l’atome et son d’une « taille » beaucoup plus réduite. Les structures matérielles « solides » sont constituées d’atomes beaucoup plus éloignés que leur taille. Les molécules d’un gaz laissent entre elles également des espaces largement plus grands que leurs tailles. Dans l’espace, les étoiles sont beaucoup plus petites que les distances qui les séparent, même au sein d’ensembles relativement comme une galaxie ou un amas d’étoiles. Dans le groupe d’amas de galaxies, il y a essentiellement du vide entre les amas de galaxies, essentiellement du vide également entre galaxies d’un amas, entre étoiles d’une galaxie, entre étoile et planètes d’un système solaire, et encore une majorité de vide au sein de la matière moléculaire des étoiles et des planètes, du vide entre les molécules, du vide entre les atomes d’une molécule, du vide entre le noyau et les électrons d’un atome et finalement au sein même d’un noyau ... A chaque échelon des structures de l’univers matériel, on mesure des dimensions de la matière beaucoup plus petites que les espaces de « vide » séparant les structures [1]. En somme chaque zone non vide serait composée d’une zone vide et … d’une zone vide plus petite et ainsi de suite. En moyenne l’espace contient très peu de matière (dix milligrammes dans un volume équivalent à la terre) et la matière contient du vide ! Cela ne signifie pas que la matière soit une illusion. C’est seulement l’image de la matière dure, compacte, d’un seul tenant et solide qui est périmée. La matière est une structuration du vide. Elle n’est pas figée. Elle est sans construite et détruite, sans cesse pénétrée par le vide qui l’entoure.
On a commencé en sciences physiques par considérer la matière comme des objets fixes puis on y a mis du mouvement à l’intérieur, conçu comme mouvement d’objets fixes internes plus petits et ainsi de suite. On s’est aperçu que les échanges entre ces objets consistaient en échange de quantités liées au mouvement. Il en a été de même pour les échanges matière/rayonnement ou rayonnement/rayonnement : ce sont des échanges de mouvement. Finalement il en a été de même pour les échanges matière/vide rayonnement/vide ou du vide avec lui-même : ce sont des échanges de mouvement. Ensuite, on s’est aperçu que le vide peut se matérialiser, que la matière peut produire du rayonnement. Mais comment la matière peut-elle extraire de la lumière de sa propre structure ou emmagasiner de la lumière ? Encore faut-il que matière, lumière et vide soient bâtis sur des bases communes. Finalement, il s’avère que ces différentes formes (matière, lumière) sont seulement des formes d’organisation du mouvement qui ne doit pas être conçu à proprement parler comme mouvement d’objets. Le fait que deux de ces prétendus « objets » puissent se lier en mettant en commun des énergies en minimisant leur énergie globale signifie qu’ils n’étaient pas de simples objets.
« Les particules ne sont pas des objets identifiables. (...) elles pourraient être considérées comme des événements de nature explosive (...) On ne peut pas arriver – ni dans le cas de la lumière ni dans celui des rayons cathodiques - à comprendre ces phénomènes au moyen du concept de corpuscule isolé, individuel doué d’une existence permanente. »
Le physicien Erwin Schrödinger
dans « Physique quantique et représentation du monde »
L’étude des particules a révélé non leur simplicité mais l’existence interne d’un monde nouveau tout aussi complexe. Même le « simple » électron n’a pas de frontière fixe, palpable. Il a plusieurs sortes de dimensions suivant les expériences auquel on le soumet [2]. Sa limite n’est pas figée. Sa position n’est pas définie à la manière de celle d’une petite pierre [3]. La meilleure preuve que l’électron n’est un objet distinct, c’est qu’on ne peut pas le séparer d’un autre électron avec lequel il interagit. On ne peut plus ni les distinguer individuellement l’un de l’autre ni analyser séparément leurs états car ils les ont mis en commun. La physique quantique a démontré qu’on ne peut en même temps préciser sa position et sa vitesse. Ce n’est pas nos instruments de mesure qui sont en défaut. Il s’agit d’une propriété fondamentale de la structure elle-même. L’électron, pas plus qu’aucune particule de matière, n’est un objet comme une pierre. C’est un processus dynamique capable de se maintenir globalement égal à lui-même pendant un certain temps (dépassant le temps dit de Planck [4]). Sa frontière est définie de manière dynamique par un « écrantage », encore appelé nuage de polarisation, dû aux interactions et aux agitations de quanta (grains) dits virtuelles (du même type que les particules matérielles et les photons lumineux mais dont le temps de vie est plus court que le temps de Planck) qui l’entourent.
Bien des expériences démontrent que la matière n’est rien d’autre qu’une structuration durable issue de la dynamique du vide. Tout d’abord, constatons qu’il n’y a pas de matière solide intraversable. Il suffit d’y mettre l’énergie pour passer n’importe quelle barrière matérielle. Certains corpuscules traversent tout comme les neutrinos. Ensuite, il est aisé de transformer du mouvement en matière et de la matière en mouvement. Par exemple, le choc de deux particules produit de nouvelles particules. Inversement, lors de chocs ou d’explosions de structures de la matière peut se transformer en mouvement. Matière et état agité du vide sont donc inséparables, interactifs, se produisant mutuellement et se détruisant aussi.
Les amours bien particulières de la matière et du vide nous offrent des surprises étonnantes. Matière, lumière et vide s’interpénètrent. La matière est un produit du … vide. En effet, elle émet des photons (lumière) qui sont des couples particule/antiparticule comme en contient le vide. Les photons peuvent apparaître et disparaître spontanément dans le vide. Les photons apparaissent dès que du vide est excité par un champ. Pour que le corpuscule interagisse avec le vide, pour qu’il puisse émettre et absorber des photons, c’est-à-dire du vide excité, il faut que le matériau de la matière soit du vide ! Le vide fait sans cesse apparaître et … disparaître des couples particules/antiparticules ! Le vide produit donc de la matière. Il suffit d’un choc pour que de l’énergie du vide se transforme en matière !! Le choc de deux particules donne des particules nouvelles qui n’existaient pas auparavant. Il y apparition ! Si deux corpuscules interagissent sur un mode ressemblant à une onde, ils interfèrent. Si les phases des « ondes » sont opposées, il y a suppression des deux corpuscules. En somme, deux corpuscules se sont fait disparaître mutuellement pour donner … du vide ! Voilà de nombreuses preuves que matière et vide ne sont pas de nature différente mais seulement des structures à des niveaux différents de la même réalité. Si on observe du vide recevant une énergie importante, par choc ou par rayonnement, on y voit apparaître de nouvelles particules de matière qui n’existaient pas auparavant. L’opposition diamétrale de la logique formelle tombe et doit être remplacée par la contradiction dynamique de la matière et du vide.
L’importance du vide pour la matière ne peut pas être négligée. En effet, tous les phénomènes fondamentaux de la matière ne sont rien d’autre que des interactions avec le vide. L’effet d’expansion dit improprement « big bang » n’est rien d’autre que l’expansion du vide entre les matières. On remarque en effet que ce ne sont pas les distances entre deux atomes, deux molécules, deux étoiles qui augmentent dans une zone où les matières sont en interaction (via des photons), ce sont les distances entre des matières très lointaines qui augmentent. C’est l’espace vide qui manifeste un effet du type expansion. Cet effet est inverse de l’effet matériel du type rapprochement qui est appelé la gravitation [5]. Elle n’est donc que l’effet inverse de l’expansion du vide. On a déjà cité un autre effet du vide qui est la pression de l’énergie du vide qui est bien supérieure à la gravitation, encore appelé effet Casimir. Il convient donc d’inverser l’image que l’on avait de la relation entre vide et matière. C’est le vide qui est à l’origine de l’agitation et non la matière qui se déplacerait et se modifierait dans un vide, simple spectateur.
Michel Paty dans « Nouveaux voyages au pays des quanta » :
« L’électron interagit avec les « paires virtuelles » de son propre champ électromagnétique. (…) Le vide quantique contient de telles paires virtuelles et cet effet a été observé sous le nom de « polarisation du vide ». L’électron se trouve interagir avec la charge d’un des éléments de la paire virtuelle, en sorte qu’un électron quantique n’est jamais « nu » mais « habillé » d’un essaim ou nuage de paires virtuelles qui polarisent son environnement immédiat et modifient, par voie de conséquence, ses niveaux d’énergie. (…) La procédure dite de renormalisation considère que la masse et la charge physique de l’électron sont celles de l’électron « habillé » et non celles de l’électron « nu ». ce dernier n’existe pas réellement, puisqu’il est toujours impensable sans son champ. »
Atome : rétroaction de la matière/lumière et du vide (de la microphysique à l’astrophysique)
* 01- Les contradictions des quanta
* 02- La matière, émergence de structure au sein du vide
* 03- Matière et lumière dans le vide
* 05- Le vide destructeur/constructeur de la matière
* 06- La matière/lumière/vide : dialectique du positif et du négatif
* 07- La construction de l’espace-temps par la matière/lumière
* 08- Lumière et matière, des lois issues du vide
* 09- Matière noire, énergie noire : le chaînon manquant ?
* 10- Les bulles de vide et la matière
* 11- Où en est l’unification quantique/relativité
* 13- Qu’est-ce que la rupture spontanée de symétrie ?
* 14- De l’astrophysique à la microphysique, ou la rétroaction d’échelle
* 15- Qu’est-ce que la gravitation ?
* 16- Big Bang ou pas Big Bang ?
* 17- Qu’est-ce que la relativité d’Einstein ?
* 19- Qu’est-ce que l’antimatière ?
* 21- Qu’est-ce que le spin d’une particule ?
* 22- Qu’est-ce que l’irréversibilité ?
* 23- Qu’est-ce que la dualité onde-corpuscule
* 26- Le quanta ou la mort programmée du continu en physique
* 26- La discontinuité de la lumière
* 27- Qu’est-ce que la vitesse de la lumière c et est-elle indépassable ?
* 28- Les discontinuités révolutionnaires de la matière
* 30- Qu’est-ce qu’un système dynamique ?
* 31- Qu’est-ce qu’une transition de phase ?
* 32- Quelques notions de physique moderne
* 33- Qu’est-ce que le temps ?
* 34- Henri Poincaré et le temps
* 35- La physique de l’état granulaire
* 36- Aujourd’hui, qu’est-ce que la matière ?
* 37- Qu’est-ce que la rupture de symétrie (ou brisure spontanée de symétrie) ?
* 38- Des structures émergentes au lieu d’objets fixes
* 39- Conclusions provisoires sur la structure de la matière