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Freud et la religion

samedi 12 juin 2010, par Robert Paris

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Lire également :

2–I-0 Les neurosciences peuvent-elles répondre à la question : Freud avait-il raison ?

2–I–1 Relire Freud aujourd’hui

2-I-2 Psychanalyse et physiologie

2–I-3 Les neurosciences peuvent-elles nous éclairer sur la validité de la notion de l’inconscient freudien ?

2-I-4 Psychanalyse et dialectique

2-I-5 Psychisme et discontinuité

2-I-6 Psychanalyse et chaos déterministe

2-I-7 Freud, la religion et l’idéologie sociale

2-I-8 Comment fonctionnent la conscience et l’inconscience ?

2-I-9 Psychanalyse et sociologie, d’après Malinovsky

2-1-10 Totem et tabou : psychanalyse et anthropologie


Le sentiment religieux semble avoir une base dans le fonctionnement cérébral. Plus exactement, certains sentiments ou certaines images produites par le cerveau peuvent donner lieu par la personne qui les reçoit à des interprétations religieuses. L’isolement, la privation de nourriture ou de sommeil, l’excitation, la drogue, l’abstinence, ou le cumul de plusieurs d’entre eux provoquent des hallucinations, des visions qui sont autant de phénomènes venus de l’inconscient. L’individu qui en est le siège prend conscience que des idées et des sentiments qu’il n’avait pas formé consciemment se sont imposées à lui, de l’extérieur croit-il. Cela ne signifie certainement pas qu’il faille assimiler l’inconscient avec le spirituel. L’existence de phénomènes inconscients n’a plus aujourd’hui aucun caractère sulfureux, ni étrange ni métaphysique, qu’il avait autrefois. C’est la base des mécanismes de formation de la conscience, comme l’ont montré des neurologues comme Lionel Naccache. La construction d’idées religieuses à partir de ces émotions issues de l’inconscient est du même type que la création artistique ou que l’intuition scientifique : c’est la sublimation des images et des idées inconscientes. D’autre part, l’impression d’un autre qui vous parle est accrue par le dialogue cérébral entre les deux hémisphères cérébraux. On a parfois l’impression réelle d’un tel dialogue dans le sens : j’y vais, j’y vais pas, je le fais, je ne le fais pas. Enfin, certains circuits cérébraux et certaines images mentales semblent, d’après certains neurologues, accentuer ce sentiment religieux (sentiment d’une présence ou d’une parole qui leur communique directement des idées, des images ou des sentiments) chez certains patients particulièrement réceptifs. Ceux-ci peuvent croire réellement recevoir une parole venue d’ailleurs. Le reste a un caractère social et historique. C’est la manière dont une société reçoit un tel message, le besoin qu’elle en a et l’usage qu’elle en fait. Dans ce domaine, avant même le type de la prétendue révélation, c’est le type de société et ses besoins idéologiques mais aussi politiques et sociaux qui sont en cause et qui dictent des réponses sur le type de religion. Telle serait la source d’une "illusion", pour reprendre l’expression de Freud.

Freud, la religion et l’idéologie sociale

« L’homme de croyance et de piété est éminemment protégé contre le danger de certaines affections névrotiques : l’adoption de la névrose universelle le dispense de la tâche de former une névrose personnelle. » Freud dans « L’avenir d’une illusion »

Freud est plus connu pour ses prises de position sur le traitement psychologique des névroses et son interprétation des rêves que pour ses positions sur la société. Cependant, avec des ouvrages comme « Totems et tabous », « Moïse » et « L’avenir d’une illusion », notamment, il a étudié le sens des religions et le sens de l’organisation sociale et idéologique qu’il appelle « la culture ». Dans ce domaine, il a eu également des prises de position fermes et sans équivoque :

« Il faut sans doute chercher dans cette alliance de la digestion et de la dévotion la raison de la prospérité physique de nos abbés. » Freud et la religion dans ses lettres de jeunesse (à 18 ans) en 1874

« Il faut traiter la religion comme une affaire humaine. » Freud dans une conférence sur la psychanalyse en 1932

« Je pense en effet que, pour une bonne part, la conception mythologique de monde qui anime jusqu’aux religions les plus modernes n’est autre chose que psychologie projetée sur le monde extérieur. » Freud dans « Psychopathologie de la vie quotidienne »

« L’État a interdit à l’individu, l’usage de l’injustice, non parce qu’il veut l’abolir, mais parce qu’il veut en avoir le monopole, comme du sel et du tabac. »
Freud dans "L’avenir d’une illusion"


Extraits de « L’avenir d’une illusion » de Freud :

« La culture humaine – j’entend par là tout ce en quoi la vie humaine s’est élevée au-dessus de ses conditions animales et ce en quoi elle se différencie de la vie des bêtes, et je dédaigne de séparer culture et civilisation – présente, comme on le sait, deux faces à l’observateur. Elle englobe d’une part tout le savoir et tout le savoir-faire que les hommes ont acquis afin de dominer les forces de la nature et de gagner sur elle des biens pour la satisfaction des besoins humains, et d’autre part tous les dispositifs qui sont nécessaires pour régler les relations des hommes entre eux et, en particulier, la répartition des biens accessibles. Ces deux orientations de la culture ne sont pas indépendantes l’une de l’autre (…) Il est remarquable que les hommes, si tant est qu’ils puissent exister dans l’isolement, ressentent néanmoins comme une pression pénible les sacrifices que la culture attend d’eux pour permettre une vie en commun. (…) On retire ainsi l’impression que la culture est quelque chose qui a été imposé à une majorité récalcitrante par une minorité qui s’y est entendue pour prendre possession des moyens de puissance et de contrainte. (…) Tandis que l’humanité a fait de constants progrès dans la domination de la nature et qu’elle est en droit d’en attendre de plus grands encore, il n’est pas certain qu’on puisse constater un progrès analogue dans la régulation des affaires humaines. (…) Une fois reconnu que toute culture repose sur la contrainte au travail et le renoncement pulsionnel, et que, de ce fait, elle suscite inévitablement une opposition chez ceux qui sont concernés par ces exigences, il apparut clairement que les biens eux-mêmes, les moyens de se les procurer et les dispositions prises pour les répartir ne pouvaient être le caractère essentiel, voire unique, de la culture. Car ils se trouvaient menacés par la révolte et la soif de destruction des participants à la culture. A côté des biens, voici venir maintenant les moyens qui peuvent servir à défendre la culture, moyens de contrainte et autres, qui doivent réussir à réconcilier les hommes avec elle et à les dédommager de leurs sacrifices. Ces derniers, quant à eux, peuvent être décrits comme le fond totémique de la culture. Par souci d’un mode d’expression homogène, nous appellerons « refusement » le fait qu’une pulsion ne peut être satisfaite, « interdit » le dispositif qui fixe ce refusement, et « privation » l’état qu’entraîne l’interdit. Le pas suivant consiste alors à faire la différence entre les privations qui concernent tout le monde et celles qui ne concernent pas tout le monde, mais seulement des groupes, des classes ou même des individus. Les premières sont les plus anciennes : avec les interdits qui les instaurent, la culture a inauguré le détachement avec l’état originaire d’animalité, il y a on ne sait combien de milliers d’années. A notre surprise, nous avons trouvé que ces privations continuent d’être à l’œuvre, continuent de former le noyau d’hostilité à la culture. Les souhaits pulsionnels qui en pâtissent renaissent avec chaque enfant (…) De tels souhaits pulsionnels sont ceux de l’inceste, du cannibalisme et du plaisir-désir de meurtre. Il semble singulier de regrouper ces souhaits qui paraissent susciter unanimement chez les hommes le rejet avec ces autres souhaits dont la permission ou le refusement font, dans notre culture, l’objet d’un si vif combat, mais on est psychologiquement fondé à le faire. (…) Seul le cannibalisme apparaît à tous comme prohibé et, au regard non analytique, comme complètement surmonté ; la force des souhaits de l’inceste, nous pouvons toujours la ressentir derrière l’interdit, et le meurtre, lui, est encore, dans des conditions déterminées, pratiqué voire commandé par notre culture. (…) Il n’est pas exact que l’âme humaine, depuis les temps les plus anciens, n’ait suivi aucun développement et que, en opposition avec le progrès de la science et de la technique, elle soit aujourd’hui la même qu’au commencement de l’histoire. (…) Pour ce qui est des restrictions relatives seulement à des classes déterminées de la société, on tombe sur des faits massifs et qui n’ont d’ailleurs jamais été méconnus. Il faut s’attendre à ce que ces classes laissées pour compte envient aux privilégiés leurs prérogatives et fassent tout pour se débarrasser de l’excédent de privation qui est le leur. Là où ce n’est pas possible s’affirmera au sein de cette culture un degré permanent de mécontentement qui pourrait bien conduire à de dangereuses révoltes. Mais lorsqu’une culture n’est pas parvenue à dépasser l’état où la satisfaction d’un certain nombre de participants présuppose l’oppression de certains autres, de la majorité peut-être – et c’est le cas de toutes les cultures actuelles - , il est alors compréhensible que ces opprimés développent une hostilité intense à l’encontre de la culture même qu’ils rendent possible par leur travail, mais aux biens de laquelle ils n’ont qu’une part trop minime. (…) Il va sans dire qu’une culture qui laisse insatisfaits un si grand nombre de participants et les pousse à la révolte n’a aucune chance de se maintenir durablement et ne le mérite pas non plus. (…) La satisfaction à l’idéal que la culture offre aux participants est de nature narcissique ; elle repose sur la fierté d’une réalisation déjà réussie. (….) Non seulement les classes privilégiées, jouissant des bienfaits de cette culture, peuvent y avoir part, mais aussi les opprimés, du fait du bien-fondé à mépriser ceux de l’extérieur les dédommage des préjudices qu’ils subissent dans leur propre sphère. On a beau être misérable plébéien accablé par les dettes et les services de guerre, on n’en est pas moins Romain, on a sa part à la tâche de dominer d’autres nations et de leur prescrire des lois. Cette identification des opprimés avec la classe qui les domine et les exploite n’est elle-même à son tour qu’une partie d’un plus grand ensemble. (…) Si de telles relations suffisamment satisfaisantes n’existaient pas, il resterait incompréhensible que tant de culture, en dépit d’une hostilité justifiée de grandes masses humaines, se soient maintenues aussi longtemps. (…) La part peut-être la plus significative de l’inventaire psychique d’une culture ne s’est pas encore trouvée mentionnée. Ce sont, au sens large, ses représentations religieuses, en d’autres termes qu’il faudra justifier plus loin, ses illusions. En quoi consiste la valeur particulière des représentations religieuses ? Nous avons parlé d’hostilité à la culture, produite par la pression que la culture exerce, par les renoncements pulsionnels qu’elle réclame. (…) Les dieux conservent leur triple tâche, exorciser les effrois de la nature, réconcilier avec la cruauté du destin – en particulier, tel qu’il se montre par la mort – et dédommager des souffrances et privatisations qui sont imposées à l’homme par la vie en commun dans la culture. (…) Ainsi, se trouve créé un trésor de représentations, nées du besoin de rendre supportable le désaide humain, édifiées à partir du matériel que sont les souvenirs du désaide de la propre enfance et de celle du genre humain. (…) J’ai essayé de montrer que les représentations religieuses procèdent du même besoin que toutes les autres conquêtes de la culture, de la nécessité de se défendre contre l’écrasante surpuissance de la nature. (…) Je ne trouve pas cela si frappant. Estimez-vous donc que la pensée des hommes ne connaît aucun motif pratique, qu’elle n’est que l’expression d’un désir de savoir désintéressé ? Cela est pourtant fort invraisemblable. Je crois plutôt que l’homme, même lorsqu’il personnifie les forces de la nature, suit un modèle infantile. Il a appris au contact des personnes de son entourage qu’instaurer une relation avec elles est bien la voie pour les influencer et c’est pourquoi, plus tard, dans le même dessein, il traite tout ce qui se présente d’autre à lui comme jadis ces personnes. (…) Quelle est donc la signification psychologique des représentations religieuses et sous quelle rubrique pouvons-nous les classer ? A cette question, il n’est pas du tout facile de répondre d’emblée. Après avoir écarté diverses formulations, on s’arrêtera à l’une d’entre elles : ce sont des dogmes, des énoncés sur des faits et situations de la réalité externe (ou interne), qui font part de quelque chose qu’on n’a pas trouvé soi-même, et qui revendiquent qu’on leur accorde croyance. (…) Ils se donnent pour le résultat abrégé d’un assez long procès de pensée, fondé sur l’observation et assurément aussi sur la déduction, à celui qui a l’intention de passer lui-même par ce procès, au lieu d’adopter son résultat, ils montrent la voie à suivre. (…) Essayons de mesurer les dogmes religieux à la même aune. (…) Premièrement, ils méritent croyance parce que déjà nos pères originaires y ont cru ; deuxièmement, nous possédons les preuves qui nous sont transmises depuis ces premiers âges précisément ; et troisièmement, il est absolument interdit de soulever la question de cette accréditation. Cet acte téméraire était autrefois assorti de punitions les plus dures, et aujourd’hui encore la société voit d’un mauvais œil que quelqu’un le réitère. (…) Si les preuves que l’on avance en faveur de la crédibilité des dogmes religieux proviennent toutes du passé, on est amené à regarder autour de soi pour voir si le présent, plus facile à juger, ne peut pas, lui aussi, fournir de telles preuves. Si l’on réussissait de la sorte à soustraire au doute ne serait-ce qu’une seule pièce du système religieux, le tout gagnerait extraordinairement en crédibilité. (…) La première tentative est le « Credo quia absurdum » = « Je le crois parce que c’est absurde » (de Tertulllier). Cela veut dire que les doctrines religieuses sont soustraites aux revendications de la raison. (…) La seconde tentative est celle de la philosophie du « comme si ». Elle expose qu’il y a dans notre activité de pensée abondance d’hypothèses dont nous discernons pleinement l’absence de fondement, voire l’absurdité. Elles sont appelées fictions mais, pour une multitude de motifs pratiques, nous devrions nous comporter « comme si » nous croyions à ces fictions. (…) Il faut demander en quoi consiste la force interne de ces doctrines, à quelles circonstances elles doivent leur efficacité, qui ne dépend pas de leur reconnaissance par la raison. (…) Envisageons la genèse psychique des représentations religieuses. Celles-ci qui se donnent comme des dogmes, ne sont pas des précipités de l’expérience ou des résultats ultimes de la pensée. Ce sont des illusions, accomplissements des souhaits les plus anciens, les plus forts et les plus pressants de l’humanité ; le secret de leur force, c’est la force de ces souhaits. Nous le savons déjà, l’impression d’effroi liée au désaide de l’enfant a éveillé le besoin de protection – protection par l’amour – auquel le père a répondu par son aide, la reconnaissance du fait que ce désaide persiste tout au long de la vie a été la cause de ferme attachement à l’existence d’un père – désormais plus puissant, il est vrai. (…) Lorsque je dis que tout cela ce sont des illusions, il me faut délimiter la signification du mot. Une illusion n’est pas la même chose qu’une erreur, elle n’est pas non plus nécessairement ; elle n’est pas non plus nécessairement une erreur. (…) Il reste caractéristique de l’illusion qu’elle dérive de souhaits humains, elle se rapproche à cet égard de l’idée délirante en psychiatrie ; mais elle s’en distingue par ailleurs, indépendamment de la construction plus compliquée de l’idée délirante. Dans l’idée délirante, nous soulignons comme essentielle la contradiction avec la réalité effective ; l’illusion, elle, n’est pas nécessairement fausse, c’est-à-dire irréalisable ou en contradiction avec la réalité. Une jeune fille de la bourgeoisie peut, par exemple, se créer l’illusion qu’un prince viendra la chercher. C’est possible, quelques cas de ce genre se sont produits. (…) Nous appelons donc une croyance illusion lorsque, dans sa motivation, l’accomplissement de souhait vient au premier plan, et nous faisons là abstraction de son rapport à la réalité effective, tout comme l’illusion elle-même renonce à être accréditée. (…) Nous savons approximativement en quels temps les doctrines religieuses ont été créées, et par quelle sorte d’hommes. Si, de surcroît, nous apprenons pour quels motifs cela s’est produit, alors notre point de vue sur le problème religieux connaît un déplacement notable. (…) D’innombrables hommes trouvent dans la religion leur unique réconfort, ne pouvant supporter la vie que grâce à son aide. On veut leur ravir ce qui était leur appui et l’on n’a rien de mieux à leur donner en échange. (…) La science, même si elle avait beaucoup progressé ne suffirait pas aux hommes. L’homme a encore d’autres besoins impérieux qui ne peuvent jamais être satisfaits par la froide science, et il est fort singulier, c’est tout simplement le comble de l’inconséquence, qu’un psychologue, qui a toujours à quel point dans la vie des hommes l’intelligence cède le pas à la vie pulsionnelle, s’efforce maintenant de ravir aux hommes une précieuse satisfaction de souhait et entende les en dédommager par des nourritures intellectuelles. (…) La religion a, durant de nombreux millénaires, dominé la société humaine, elle avait le temps de montrer ce qu’elle est capable de faire. Si elle avait réussi à rendre heureux la majorité des hommes, à les réconforter, à les réconcilier avec la vie, à en faire les porteurs de la culture, il ne viendrait à l’idée de personne d’aspirer à une modification de l’état de choses existant. Au lieu de cela que voyons-nous ? Qu’un nombre effrayant d’hommes sont mécontents de la culture et s’y trouvent malheureux, la ressentant comme un joug qu’il faut secouer, que ces hommes ou bien appliquent toutes leurs forces à une modification de cette culture ou bien même qu’ils vont, dans leur hostilité à la culture, jusqu’à ne rien vouloir savoir de la culture ni de la restriction des pulsions. On nous objectera ici que cet état tient précisément du fait que la religion a perdu une partie de son influence sur les masses humaines justement par suite de l’effet regrettable des progrès de la science. (…) Il est douteux que les hommes, à l’époque où les doctrines religieuses exerçaient une domination sans restriction, aient été dans l’ensemble plus heureux qu’aujourd’hui ; plus moraux, ils ne l’étaient certainement pas. (…) Nous remarquons maintenant que le trésor des représentations religieuses contient non seulement des accomplissements de souhait, mais aussi des réminiscences historiques significatives. (…) De l’enfant à l’homme, nous savons qu’il ne peut mener à bien son développement vers la culture sans passer par une phase de névrose plus ou moins nette. Cela tient à ce que l’enfant ne peut pas réprimer par un travail rationnel de l’esprit un aussi grand nombre de ces revendications pulsionnelles qui sont inutilisables pour plus tard, mais qu’il doit les dompter par des actes de refoulement derrière lesquels se trouve se trouve, en règle générale, un motif d’angoisse. La plupart de ces névroses d’enfant sont spontanément surmontées pendant la croissance ; les névroses de contraintes de l’enfance en particulier ont ce destin. Pour le reste, c’est le traitement psychanalytique qui est censé y mettre ultérieurement bon ordre. (…) La religion serait la névrose de contrainte universelle de l’humanité (…) L’homme de croyance et de piété est éminemment protégé contre le danger de certaines affections névrotiques ; l’adoption de la névrose universelle le dispense de la tâche de former une névrose personnelle. (…) Je vous contredis donc lorsque vous en arrivez à déduire que l’homme, en tout état de cause, ne peut se passer de réconfort de l’illusion religieuse et que, sans elle, il ne supporterait pas le poids de la vie, la cruelle réalité effective. Bien sûr, il ne la supporterait pas, l’homme à qui vous avez infusé dès l’enfance ce poison doux – ou doux-amer. Mais l’autre, celui qui a été élevé dans la sobriété ? (…) L’être humain ne peut rester éternellement enfant, il faut qu’il finisse par sortir à la rencontre de la « vie hostile ». Il est permis d’appeler cela « l’éducation à la réalité ». Ai-je besoin de vous révéler que le seul dessein de mon écrit est d’attirer l’attention sur la nécessité de ce progrès ? (…) Celui qui considère qu’il faut défendre l’illusion religieuse de toutes ses forces, qui pense que, si elle est dévalorisée, notre monde s’effondre, pense qu’il ne nous reste plus qu’à désespérer de tout, de la culture et de l’avenir de l’humanité. Je suis, nous sommes libres de ce servage. Etant prêts à renoncer à une bonne part de nos souhaits infantiles, nous pouvons supporter que quelques-unes de nos attentes s’avèrent être des illusions. »

Article de décembre 2006

de Jean-François Dortier :

"D’où vient le besoin de croire ?"

"Depuis quelques années, des chercheurs ont entrepris d’aller fouiller dans les méandres du cerveau pour y déceler les mécanismes mentaux archaïques qui pousseraient à croire à l’existence des dieux.

"C’est au milieu des années 1990 qu’est née la neurothéologie. Andrew Newberg de l’université de Pennsylvanie est l’un des pionniers du domaine. Ce chercheur a eu l’idée de scanner le cerveau des personnes en train de pratiquer la méditation transcendentale. L’imagerie cérébrale montre que l’extase mystique est associée à une chute d’activité d’une zone précise du cortex pariétal. Or cette zone est justement l’aire cérébrale responsable de l’orientation dans l’espace. L’inhibition de cette aire entraîne donc un sentiment d’indifférenciation entre le soi et le non-soi. De là à penser que l’on avait découvert le "centre de la religion", au même sens qu’il existe un centre du plaisir ou du langage, le pas fut vite franchi. Cependant, les choses ne sont pas si simples. (...) "l’expérience mystique mobilise plusieurs régions du cerveau, et non un centre unique." affirme Mario Beauregard, de l’université de Montréal.

De surcroit, le fait que des zones cérébrales soient activées lors d’expériences mystiques ne signifie en rien que le cerveau soit programmé pour croire. (...)

Pour comprendre comment les humains en sont venus à croire à l’existence d’entités invisibles auxquelles ils vouent un culte, les psychologues évolutionnistes avancent une autre hypothèse. Selon la psychologue Paul Bloom, la croyance en l’existence des "âmes" est un fait universel qui apparaît très tôt dans l’enfance. Cette croyance est un dérivé accidentel d’un mécanisme simple : nous nous percevons nous-mêmes comme des êtres dotés d’un esprit indépendant de notre corps. Les croyances religieuses s’expliqueraient comme le sous-produti d’un mécanisme mental (infantile). (...) Sur ce point, la psychologie évolutionniste rejoint une hypothèse avancée par Sigmund Freud dans "l’avenir d’une illusion". "

"Elles [les doctrines religieuses] sont toutes des illusions, indémontrables, nul ne saurait être contraint de les tenir pour vraies, d’y croire. Quelques-unes d’entre elles sont tellement invraisemblables, tellement en contradiction avec tout ce que notre expérience nous a péniblement appris de la réalité du monde, que l’on peut - tout en tenant compte des différences psychologiques - les comparer aux idées délirantes. On ne peut pas juger de la valeur de la réalité de la plupart d’entre elles. Tout comme elles sont indémontrables, elles sont irréfutables."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"Lorsqu’il s’agit de questions de religion, les hommes se rendent coupables de toutes les malhonnêtetés possibles. Les philosophes étirent la signification des mots jusqu’à ce que ceux-ci conservent à peine quelque chose de leur sens d’origine, ils appellent Dieu quelque vague abstraction qu’ils se sont créée et les voilà désormais, à la face du monde, déistes, croyants en Dieu, ils peuvent s’enorgueillir d’avoir reconnu un concept de Dieu plus élevé plus pur, bien que leur Dieu ne soit plus qu’une ombre sans substance..."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"Ce fondement rationnel de l’interdit du meurtre, nous ne le communiquons pas, mais nous affirmons que c’est Dieu qui a édicté l’interdit. Nous osons donc deviner ses intentions et nous trouvons que lui non plus ne veut pas que les hommes s’exterminent les uns les autres. En procédant ainsi, nous revêtons l’interdit culturel d’une solennité toute particulière, non sans risque de faire dépendre son observance de la croyance en Dieu."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"La religion serait la névrose de contrainte universelle de l’humanité ; comme celle de l’enfant, elle serait issue du complexe d’Œdipe, de la relation au père. Selon cette conception, il serait à prévoir que se détourner de la religion doit s’effectuer avec la fatale inexorabilité d’un processus de croissance et que nous nous trouvons aujourd’hui même au beau milieu de cette phase de développement."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

Religion, névrose universelle :
" [...] l’homme de croyance et de piété est éminemment protégé contre le danger de certaines affections névrotiques ; l’adoption de la névrose universelle le dispense de la tâche de former une névrose personnelle."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"A mon avis, il faudrait très longtemps à un enfant non influencé pour qu’il commence à ce faire des idées sur Dieu et les choses au-delà de ce monde. Peut-être ces idées emprunteraient-elles alors les mêmes voies que celles qu’elles ont prises chez ses aïeux, mais on n’attend pas que ce développement ait lieu, on lui sert les doctrines religieuses à un moment où il n’a encore ni intérêt pour elles, ni la capacité d’en saisir la portée."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"Une partie [du] refoulement des pulsions est accomplie par les religions, en tant qu’elles incitent l’individu à offrir en sacrifice à la divinité ses satisfactions pulsionnelles. "A moi la vengeance" dit le Seigneur. On croit reconnaître dans l’évolution des vieilles religions que bien des "forfaits" auxquels l’homme avait renoncé étaient "passés" à Dieu et étaient encore permis en son nom, de telle sorte que la cession à la divinité était le moyen par lequel l’homme se libérait de la domination de ses pulsions mauvaises et nuisibles à la société."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"La raison dernière du besoin de religion m’a frappé comme étant le désemparement infantile, tellement plus grand chez l’homme que chez les animaux. A partir de ce moment, il ne peut se représenter le monde sans parents, et s’octroie un Dieu juste et une nature bonne."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"Ainsi, en retirant de l’au-delà ses espérances ou en concentrant sur la vie terrestre toutes ses énergies libérées, l’homme parviendra sans doute à la rendre supportable à tous, et la civilisation n’écrasera plus personne."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"Il n’y a aucune instance au-dessus de la raison. Si la vérité des doctrines religieuses est dépendante d’une expérience vécue intérieure qui témoigne de cette vérité, que faire des nombreux hommes qui n’ont pas vécu une expérience si rare ? On peut réclamer de tous les hommes qu’ils appliquent le don de la raison qui est en leur possession, mais on ne peut édifier un devoir valable pour tous sur un motif qui n’existe que chez un très petit nombre."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"Celui qui est parvenu à accepter sans critique toutes les absurdités que lui offrent les doctrines religieuses, et même à fermer les yeux sur leurs mutuelles contradictions, n’est pas quelqu’un dont la faiblesse de pensée doive nous surprendre outre mesure. Or nous n’avons pas d’autres moyens pour dominer nos pulsions que notre intelligence. Comment peut-on attendre de personnes qui se trouvent sous la domination d’interdits de penser qu’ils accèdent à l’idéal psychologique, au primat de l’intelligence ?"
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"Il serait certes très beau qu’il y eut un Dieu créateur du monde et une Providence pleine de bonté, un ordre moral de l’univers et une vie future, mais il est cependant très curieux que tout cela soit exactement ce que nous pourrions nous souhaiter à nous-mêmes."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"[…] il y aurait un indubitable avantage à laisser Dieu tout à fait hors du jeu et à admettre honnêtement l’origine purement humaine de tous les dispositifs et prescriptions culturels. En même temps que le caractère sacré revendiqué par les commandements et lois, tomberaient aussi leur rigidité et leur immutabilité. Les hommes pourraient comprendre que ceux-ci ont été crée non pas tant pour les dominer que bien plutôt pour servir leurs intérêts, ils établiraient avec eux un rapport plus amical, se fixant pour but, au lieu de les abolir, de seulement les améliorer."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’avenir d’une illusion)

"Dans les temps passés les représentations religieuses ont exercé sur l’humanité, malgré leur manque incontestable d’accréditation, la plus forte des influences. [...] Celles-ci, qui se donnent comme des dogmes, ne sont pas des précipités de l’expérience ou des résultats ultimes de la pensée, ce sont des illusions, accomplissements des souhaits les plus anciens, les plus forts et les plus pressants de l’humanité ; le secret de leur force, c’est la force de ces souhaits."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L’Avenir d’une illusion)

"L’ignorance est l’ignorance. Nul droit à croire quelque chose n’en saurait dériver."
(Sigmund Freud / 1856-1839 / L’avenir d’une illusion)

"Les idées religieuses, qui professent d’être dogmes, ne sont pas le résidu de l’expérience ou le résultat final de la réflexion : elles sont des illusions, c’est-à-dire la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l’humanité, le secret de leur force est la force de ces désirs. Nous le savons déjà : l’impression terrifiante de la détresse infantile avait éveillé le besoin d’être protégé - protégé en étant aimé -, besoin auquel le père a satisfait ; la reconnaissance du fait que cette détresse dure toute la vie a fait que l’homme s’est cramponné à un autre père, à un père cette fois plus puissant."
(Sigmund Freud / 1856-1839 / L’avenir d’une illusion)

"Le Dieu de chaque homme est à l’image du père, le rapport personnel à Dieu dépend du rapport au père charnel, il oscille et se transforme avec ce dernier, et Dieu n’est au fond qu’un père élevé au rang supérieur."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ Totem et tabou / 1913)

"Dans la phase animiste, c’est à lui-même que l’homme attribue la toute-puissance ; dans la phase religieuse, il l’a cédée aux dieux, sans toutefois y renoncer sérieusement, car il s’est réservé le pouvoir d’influencer les dieux de façon à les faire agir conformément à ses désirs. Dans la conception scientifique du monde, il n’y a plus place pour la toute-puissance de l’homme, qui a reconnu sa petitesse et s’est résigné à la mort, comme il s’est soumis à toutes les nécessités naturelles."
(Sigmund Freud / 1856-1839 / Totem et tabou / 1913)

"Seuls les croyants qui demandent à la science de leur remplacer le catéchisme auquel ils ont renoncé, verront d’un mauvais oeil qu’un savant poursuive et développe ou même qu’il modifie ses idées."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ Au-delà du principe de plaisir)

"Le commandement "Aime ton prochain comme toi-même" est la défense la plus forte contre l’agression humaine et un excellent exemple de la démarche non psychologique du sur-moi-de-la-culture. Le commandement est impraticable ; une inflation aussi grandiose de l’amour peut seulement en abaisser la valeur, elle ne peut éliminer la nécessité. La culture néglige tout cela ; elle se contente de rappeler que plus l’observance du précepte est difficile, plus elle est méritoire. Mais celui qui, dans la culture présente, se conforme à un tel précepte ne fait que se désavantager par rapport à celui qui se place au-dessus de lui. Quelle ne doit pas être la violence de cet obstacle à la culture qu’est l’agression, si la défense contre celle-ci peut rendre aussi malheureux que l’agression elle-même !"
(Sigmund Freud / 1856-1939/ Le malaise dans la culture / 1930)

"Au fond, personne ne croit à sa propre mort, et dans son inconscient, chacun est persuadé de son immortalité."
(Sigmund Freud / 1856-1939)

"Le diable est encore le meilleur subterfuge pour disculper Dieu."
(Sigmund Freud / 1856-1939)

Messages

  • Je me nomme zongo,etudiant à la fiash.j’ai une vision sur la religion et j’aimérais la partagée avec vous.pour moi la religion est le rattachement de l’homme à une divinité.Elle est là pour amener l’ataraxie au sein de la société.MAIS JE me démande si elle joue cette role de nos jours.Car j’ai l’impréssion quelle est la source même de la violence ;elle est remplie d’espoir ;sinon elle meurt

    • Cher zongo

      tu soulèves une question qui n’est pas facile à traiter et à discuter : quelle est la place aujourd’hui de la religion.

      Bien des gens de milieu populaire pensent avoir une religion qui est bien à eux et seraient choqués qu’on en parle en mal. En même temps, il y a un autre niveau. Quand on voit que la religion sert de prétexte à des affrontements entre populations pauvres comme au Nigéria par exemple, on ne voit aucun rôle positif. Et quand les gens deviennent fatalistes devant des catastrophes sociales, là aussi le rôle de cette idéologie est parfaitement négatif.

      En même temps, ce sur quoi il s’agit de convaincre essentiellement autour de nous, c’est surtout une religion dangereuse : la croyance dans l’Etat des classes dirigeantes. Bien des peuples qui étaient très religieux se sont quand même révoltés comme les russe de 1917, les espagnols de 1936, les portugais de 1975 ou les haitiens de 1986.

      L’essentiel est de ne pas croire que l’Etat va te sauver alors qu’il est au service des exploiteurs. Voilà la plus dangereuse des religions.

      Cependant, nous voulons qu’au cours de la lutte les opprimés se libèrent de toutes leurs oppressions y compris idéologiques.

      Donc les opprimés n’ont pas de nationalisme, pas de religion, pas de système d’exploitation à défendre.

    • Pour revenir à la religion, les hommes n’ont besoin d’aucune sorte de chaîne ! Ni une chaîne qui les lie à leurs souffrances actuelles et passées par la prière, par le fatalisme, par la croyance dans le paradis, par l’espoir faux de la rédemption, ni une chaîne qui les lie aux dirigeants religieux. Tout cela n’existe que parce que les problèmes réels des hommes sur terre ne sont pas résolus et que les hommes se croient impuissants face à ces problèmes.

      "Je ne vois pas dans la religion le mystère de l’Incarnation mais le mystère de l’Ordre Social. La religion rattache au ciel une idée d’égalité qui empêche le riche d’être massacré par le pauvre."

      Napoléon Bonaparte au Conseil d’Etat, le 4 mars 1806

      "Il faut beaucoup de naïveté ou de mauvaise foi pour penser que les hommes choisissent leurs croyances indépendamment de leur condition."

      Claude Lévi-Strauss, dans "Tristes Tropiques"

      "Le mot Dieu n’évoque, pour moi, rien d’autre que l’expression et le résultat de la faiblesse humaine, et la Bible, une collection de légendes honorables, mais primitives et assez naïves."

      Einstein dans une lettre au philosophe Eric Gtkind (1954)

      « Comme expression ultime de toutes les formes d’asservissement, la bourgeoisie a dépouillé l’exploitation du travail de son voile mystique, qui l’enveloppait autrefois : les gouvernements, religions, familles, lois, institutions du passé comme du présent se réduisent enfin, dans cette société, au simple antagonisme entre capitalistes et ouvriers salariés, en étant les instruments de l’oppression, grâce auxquels la bourgeoisie maintient sa domination et assujettit le prolétariat. »

      Karl Marx, dans "Le Manifeste communiste"

      "L’abolition complète de la religion ne sera atteinte que dans une structure socialiste complètement développée, c’est à dire, lorsqu’il y aura une technique qui libérera l’homme de toute dépendance dégradante envers la nature. Cela n’est possible que dans le cadre de rapports sociaux déniés de tout mystère, parfaitement lucides et n’oppressant pas l’humanité. La religion traduit le chaos de la nature et le chaos des rapports sociaux dans le langage d’images fantastiques. Seule l’abolition du chaos terrestre peut supprimer à jamais son reflet religieux."

      Léon Trotsky

    • « Il faut sans doute chercher dans cette alliance de la digestion et de la dévotion la raison de la prospérité physique de nos abbés. » Freud et la religion dans ses lettres de jeunesse (à 18 ans) en 1874

      « Il faut traiter la religion comme une affaire humaine. » Freud dans une conférence sur la psychanalyse en 1932

      « Je pense en effet que, pour une bonne part, la conception mythologique de monde qui anime jusqu’aux religions les plus modernes n’est autre chose que psychologie projetée sur le monde extérieur. » Freud dans « Psychopathologie de la vie quotidienne »

      « L’État a interdit à l’individu, l’usage de l’injustice, non parce qu’il veut l’abolir, mais parce qu’il veut en avoir le monopole, comme du sel et du tabac. » Freud dans "L’avenir d’une illusion"

      Extraits de « L’avenir d’une illusion » de Freud :

    • cher zongo , a mon avis la religion n’a été conçue que pour expliquer l’inexplicable comme la création de l univers par exemple ou encore nos origine , le tout afin que la société ne se pose plus que des question basique comme "j’ai faim, qu’ est ce que je pourrais manger ?". ainsi de nos jour grâce aux sciences on expliquer de nombreuse chose et la religion petit à petit disparaitra mais tu peut te rassuré que non, en te disant que tout ce que tu as acquis ne sont que des étiquettes que des personnes on placée sur des "objets" et que la religion est la seul vérité.
      pour conclure tu as 2 options : _ Croire en la religion qui t’as été inculquer ( science ou religion divine...)
      _ ou croire en ta religion celle qui te parait vrai ( celle que TU t’es crée)
      puisque la religion c’est la vérité
      pour ce qui est de la source de violence la religion n’est qu’un prétexte, une image où sous laquelle les "hommes" se voile pour ne pas voir leur instinct primaire et voir qu il sont comme des animaux. Car OUI regarde tes cours d’histoire on dit que l’homme est un conquérant la aussi c’est une étiquettes collée sur un faite car l’homme est un animal à la base est son espace de territoire est très important pour lui c est "dans nos gènes" c la transmission culturelle qui nous est transmis pour survivre. bref tous sa pour dire que les actes terroristes et guerre n’ont rien avoir avec la religion

    • Sans les classes dirigeantes, les institutions religieuses auraient depuis longtemps disparu. D’ailleurs là où les Etats et les classes dirigeantes ont été balayés, les croyances n’ont laissé aucune trace. Qui respecte en Egypte la croyance des pharaons ? Changez la société et les idéologies changeront avec...

  • Enlever à un peuple l’homme qu’il honore comme le plus grand de ses fils n’est pas une chose qu’on entreprend volontiers ou d’un coeur léger, surtout quand on appartient soi-même à ce peuple.

    « Enlever à un peuple l’homme qu’il honore comme le plus
    grand de ses fils n’est pas une chose qu’on entreprend volontiers ou
    d’un cœur léger, surtout quand on appartient soi-même à ce peuple.
    Mais on ne s’autorisera d’aucun exemple pour repousser la vérité au
    profit d’un hypothétique intérêt national, et l’on est aussi en droit
    d’attendre de l’élucidation d’un réseau de circonstances un gain
    pour notre connaissance. »
    Sigmund Freud

    Premières lignes du texte Moïse et la religion monothéiste

  • Bonjour à tous,

    En ces temps d’attaques nauséabondes contre la personne qui a inventé la psychanalyse, il me semble utile d’aller voir quelques textes de référence pour alimenter les discussions que nous pourrions avoir autour de nous.

    Ce sont les mêmes matérialistes vulgaires anti-dialecticiens qui attaquent Freud aujourd’hui, que ceux qui prétendaient lutter contre les créationnistes sans citer ni Engels, ni Gould, ni Darwin.

    Freud est un lecteur de Darwin, il s’y réfère dans son texte sur Moïse.

    Freud est un lecteur de la bible, et il analyse les fables et les contradictions qui y sont contenues pour essayer d’établir des hypothèses sur lesquelles les recherches récentes continuent de travailler et d’apporter des matériaux qui vont dans le sens que Freud supputait en 1938.

    La psychanalyse, quand elle n’est pas utilisée à des fins destructrices par des cyniques, a contribué à aider les individus à se libérer de leurs névroses. Certains psychiatres aident même les psychotiques (Je pense à Searles, qui a travaillé sur le contre-transfert, et qui a publié également des articles dans l’ouvrage l’effort pour rendre l’autre fou), même si cela peut prendre 10 ou 20 ans. Cela ne veut pas dire que la guérison soit absolue, mais c’est loin d’être le propos des calomniateurs qui se permettent aujourd’hui d’attaquer d’un point de vue moral et méprisant le créateur de cette science.

    Je n’en dis pas plus et vous laisse aller voir les textes de trotsky et de freud eux-mêmes, si vous souhaitez vous faire un avis mieux éclairé sur ces questions.

    Merci de m’avoir lu et bonnes lectures.

    Lettre de Trotsky à Pavlov (concernant la psychanalyse) :
    http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/litterature/pavlov.htm

    Freud et les bolcheviks :
    http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1512

    http://www.matierevolution.org/spip.php?article1505#forum127

    Freud et la religion :

    http://www.matierevolution.fr/spip.php?article206

  • Contrairement au cliché si souvent répété selon lequel Freud "réduirait tout au sexe", il a clairement affirmé que "la base sur laquelle repose la société humaine est, en dernière analyse, de nature économique : ne possédant pas assez de moyens de subsistance pour permettre à ses membres de vivre sans travailler, la société est obligée de limiter le nombre de ses membres et de détourner leur énergie de l’activité sexuelle vers le travail. Nous sommes là en présence de l’éternel besoin vital qui, né en même temps que l’homme, persiste jusqu’à nos jours." (Introduction à la psychanalyse, Conférence 20, La vie sexuelle de l’homme).

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