L’homme ou l’espèce fabulatrice ?
Jamais un être humain ne peut se contenter de ce qu’il sait vraiment. Sur chaque question, il lui semble indispensable de broder, de construire des présomptions et même d’y croire, de vouloir que les autres y croient, et d’agir en fonction de cette conception librement inventée. Même les sciences, les études savantes, les philosophies sont fondées sur de telles fabulations humaines qui dépassent largement ce que l’homme sait.
Sans ces inventions et ces (...)
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La part de l’inconscient et de l’irrationnel dans la formation de la pensée
La fable ne s’oppose pas à la connaissance, ni l’imaginaire au réel, ni encore l’inconscient au conscient. Ils s’opposent et se composent dans une unité dialectique.
"J’interprète, donc je suis. Nous sommes tous les romanciers de notre propre vie. la fiction est source de notre liberté. (...)
Freud mit au jour un rouage essentiel de notre conscience : précisément ce besoin vital d’interpréter, de donner du sens, d’inventer à travers des constructions imaginaires. Nous commençons à connaître aujourd’hui la réalié cérébrale de ces fictions mentales qui gouvernent notre pensée consciente. Nous les avons rencontrées en pleine action avec les patients au cerveau divisé, avec les patients souffrant de négligence et in fine avec chacun d’entre nous. (...) La psychanalyse freudienne me semble véhiculer cet art de composer notre existence sous la forme de ce roman sans cesse révisé que nous n’achevons jamais d’écrire."
Le neurologue Lionel Naccache dans "Le nouvel inconscient"