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Révoltes en Côte d’Ivoire de 1999-2001

mardi 5 février 2008, par Robert Paris

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La Côte d’Ivoire, présentée autrefois comme le « pays-miracle » de l’Afrique francophone par son développement économique (et notamment une classe ouvrière relativement trsè importante), a connu une guerre civile qui dure depuis plusieurs années, avec une rébellion d’une fraction de l’armée, et dont elle ne sait pas encore si elle va sortir. Des bandes armées opposées règnent chacune sur une partie du pays. Des divisions opposent le nord et l’ouest au sud, les chrétiens aux musulmans et les ethnies entre elles. On pourrait croire que ces oppositions sont la véritable cause des afffrontements et pourtant il n’en est rien. L’origine des événements est très dfférente. Ce n’est pas des fractions armées que les événements sont partis. Ce n’est pas des oppositions ethniques, régionales ou religieuses non plus. C’est une révolte sociale, contre la dictature de classe, et politique, contre la dictature, qui est à l’origine de la déstabilisation du pouvoir, situation dont l’armée n’a fait que profiter.
La dictature a été une première fois déstabilisée du vivant de dictateur Houphoüet Boigny, en même temps que la plupart des régimes africains, lors des révoltes de 1988 à 1991, qui ont notamment fait chuter le dictateur Moussa Traoré, mais le régime d’Houphouët a laissé passer l’orage et la dictature a survécu. Après sa mort, le régime est très vite apparu pourri et insupportable. Les « barons » qui détournent toutes les richesses, en les partageant avec l’impérialisme français, ne sont pas du tout implantés dans la population. La classe ouvrière est nombreuse relativement aux autres pays d’Afrique. Sa mobilisation commence. Des syndicats naissent spontanément ou en liaison avec des partis d’opposition. Bédié ne voit pas d’autre issue pour se maintenir que de développer l’idéologie de l’ « ivoirité », thèse xénophobe violente selon laquelle une grande partie de la population qui vit depuis des générations en Côte d’Ivoire ne serait pas formée de « vrais Ivoiriens » ! Une grande partie des travailleurs, dont l’activité réside au sud du pays et à l’ouest, viennent du nord et sont accusés de ne pas être ivoiriens mais burkinabés !
Cette situation politique et sociale de plus en plus explosive va être attisée par la crise économique. La chute des cours du cacao et du café, ressources principales du pays, et l’endettement catastrophique vis à vis des institutions financières mondiales n’ont fait que rendre le pays plus ingouvernable et plus criantes les inégalités entre une bourgeoisie corrompue et rapace liée au pouvoir et une population pauvre dont la vie est chaque jour plus insupportable. Face à la contestation grandissante des travailleurs et des jeunes, Bédié choisit la dérive d’extrême-droite en favorisant l’ethnisme et la xénophobie. Il lance une campagne contre les prétendus "faux ivoiriens", contre certaines ethnies et contre les immigrés et fait attaquer ou expulser de nombreux immigrés burkinabés. Sa propagande raciste ne suffit pas à sauver Bédié et son régime qui sont tombés en 1999 sous les coups de la révolte populaire, même si c’est l’armée qui avait finalisé cette chute, avec la révolte des soldats se concluant par la prise de pouvoir de Gueï.

1999
La contestation politique n’a fait que contribuer à la déstabilisation du pays. Les dirigeants de l’opposition, l’ancien leader du Front Populaire Ivoirien Laurent Gbagbo (lié au PS français) et Alassane Ouattara (ancien premier ministre d’Houphouët puis directeur adjoint du FMI, accusé par le pouvoir d’être un étranger qui prétend gouverner le pays), alliés au sein du Front Républicain ont dénoncé le régime lors de manifestations importantes qui ont été réprimées. Les travailleurs en ont profité pour exprimer leur colère. Les journées de grève et de manifestation se sont succédés, allant jusqu’à bloquer la capitale par plusieurs grèves générales de tous les transports dans un climat d’agitation sociale grandissante. En 1999, ce sont les grèves et autres mouvements sociaux qui avaient discrédité le régime dictatorial de Bédié successeur d’Houphouët Boigny.
Pendant deux ans, en 1999 et 2000, la population était mobilisée dans la rue et faisait tomber un à un les gouvernements, ce n’est nullement autour de cette opposition xénophobe créée de toutes pièces entre Ivoiriens du nord et du sud, entre chrétiens et musulmans, entre Ivoiriens et étrangers, entre ethnies, que s’est cristallisée la mobilisation, mais contre la corruption, la misère et la dictature.
Lors de la mobilisation de fin 1999, comme plus tard fin 2000, les manifestants étaient aussi bien originaires du nord que du sud. Ils étaient surtout adversaires de la grande bourgeoisie du sud qui avait profité largement de la grande époque du parti unique PDCI pour bâtir des fortunes. La lutte contre la corruption de la grande bourgeoisie du PDCI est le point de rencontre de tous les mécontents qui déstabilisent de plus en plus le pouvoir qui, pour toute réponse, aggrave sa propagande xénophobe. L’inspecteur général des armées français Germanos parlait de « situation explosive » et, en novembre, un rapport de l’Etat major français remis à Chirac classait le pays en « zone orange ou danger imminent ».
Le coup final au régime de Bédié a été donné fin décembre 1999 par une mutinerie : celle des petits soldats de la poudrière d’Akouédo. Ces anciens militaires d’une force d’interposition internationale envoyée à Bangui, en République Centrafricaine, réclamaient à leur retour qu’on leur paie les primes promises, détournées selon eux par les chefs militaires. En Côte d’Ivoire, les petits soldats sont très misérables et se promènent en guenilles. Du coup l’exemple d’Akouédo a été suivi par des soldats de nombreuses casernes. C’est à la faveur de cette mutinerie que l’ex-général Gueï est apparu comme l’homme providentiel et a pu prendre le pouvoir sans heurt en 48 heures en mettant en place une junte militaire, le CNSP (comité national de salut public), qui a appelé au gouvernement les principaux partis politiques.
Très vite, son chef, le général Gueï, a montré qu’il comptait s’adjuger un rôle de Bonaparte, jouant sur l’opposition entre les diverses factions comme entre les diverses forces sociales pour se donner une stature d’homme au dessus de la mêlée. Il a cherché à apparaître capable d’attaquer les puissants et les corrompus, en fait agissant seulement contre les barons de l’ancien chef d’Etat Bédié. Le pouvoir militaire a remplacé les anciens dirigeants des sociétés d’Etat accusés de vol. Des militaires ont même pris d’importantes responsabilités dans les entreprises que détenait le clan Bédié et commandité des audits pour dévoiler les détournements financiers de l’ancien régime accusé d’avoir vidé les caisses du pays vers des comptes en banque suisses. Par cette opération dite "mains propres", Gueï a pu se constituer un trésor de guerre et prendre position dans l’appareil économique du pays. Mais ce n’est certainement pas le remplacement des caciques de Bédié par des militaires ou par l’équipe de Ouattara qui permettra d’en finir avec le clientélisme ! Pour laisser entendre qu’il ne s’agit pas seulement d’un remplacement d’équipe mais d’une lutte contre la corruption, le pouvoir a lancé l’opération « balayer la maison". Il a fait tout un battage médiatique autour de l’arrestation de policiers pris la main dans le sac en train d’arrêter les taxis populaires pour racketter la population. Ces policiers ripoux ont été montrés à la télévision et renvoyés de leur poste.
Gueï a, dès son premier jour au pouvoir, eu toute une démagogie sociale totalement nouvelle en Côte d’Ivoire. Sa première déclaration a consisté à affirmer que, devant la faillite des comptes de l’Etat, il interrompait le paiement des dettes auprès des organismes financiers internationaux pour payer les arriérées de salaires des fonctionnaires, restés impayées depuis des mois. Il a annoncé une augmentation de 30 % de la paie des militaires et donné de nombreux gages aux petits soldats. Le régiment de para-commandos, dont la mutinerie a permis le coup d’Etat, a été choisi comme garde présidentielle et son sergent-chef été nommé adjudant et membre de la junte militaire.
En même temps, le régime a tenu à faire croire qu’il prend en compte nombre de revendications des travailleurs. Par exemple, il a donné satisfaction aux ouvriers de la zone industrielle de Vridi (dans la banlieue d’Abidjan) qui avaient fait grève pour s’opposer à la pratique permanente de travail précaire et dénoncer des chefs du personnel détestés. Ces derniers seraient remplacés et les travailleurs auraient obtenu des emplois fixes. Des étudiants qui avaient été radiés de l’université et avaient perdu leurs chamlbres en cité universitaire pour participations aux manifestations seraient réintégrés et les militaires qui occupaient leurs chambres, délogés. Gueï a même parlé de faire revenir les paysans burkinabés violemment expulsés de Tabou. Il tient un discours selon lequel « il n’y aura plus de privilégiés bien payés qui pourront se permettre de ne pas mouiller la chemise pour le pays ». Et il a choisi de faire un exemple avec l’équipe nationale de football. Celle-ci, trop rapidement éliminée de la Coupe Africaine des Nations, a été enlevée vers un camp militaire où elle a subi brimades et discours de rééducation. Gueï s’est même montré prêt à ramasser les ordures dans les rues pour dénoncer l’état d’insalubrité des villes. Il a pris des mesures démonstratives de réduction du train de vie de l’Etat.
Cependant, malgré la popularité de Gueï, la crise du pouvoir n’est pas réglée et la situation politique et sociale reste instable et tendue. D’abord il y a les petits soldats qui sont toujours en mouvement et en armes, restent organisés et méfiants. Ensuite il y a les travailleurs et les paysans pauvres dont les problèmes ne sont pas réglés, loin de là. Enfin la situation politique n’est pas stabilisée malgré la participation des principaux partis au gouvernement car la question de la présidence reste en suspens. Le pouvoir militaire affirme qu’il va organiser de nouvelles élections et a établi un nouveau code électoral mais, du coup, la lutte pour le pouvoir reprend.. L’alliance entre les anciens partis d’opposition, le FPI de Gbagbo et le RDR de Ouattara, a explosé. Ils sont maintenant ennemis jurés, au point que le FPI s’allie même à l’ancien parti unique, le PDCI contre Ouattara. Gbagbo a repris la propagande de Bédié sur l’ivoirité et les accusations contre Ouattara d’être un burkinabé qui voudrait diriger la Côte d’Ivoire ! Le FPI, réputé parti de gauche et influent auprès des militants ouvriers, espère ainsi se rendre indispensable à la bourgeoisie en détournant le climat social vers une campagne raciste qui peut mener aux pires excès. Et c’est d’autant plus grave qu’une dérive d’extrême-droite est actuellement le principal danger, au moment où les groupes militaires indépendants se multiplient.

2000
C’est un véritable soulèvement populaire qui a fait tomber le pouvoir militaire de Gueï les 24-25 octobre 2000. Le Monde du 3 novembre 2000 écrivait : « des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues, mains nues, pour défier la garde prétorienne du général Robert Gueï ». Les manifestants, qui ont attaqué et fait tomber un à un les édifices publics jusqu’à la présidence en ayant de nombreuses victimes, étaient des travailleurs, des chômeurs et des jeunes, originaires aussi bien du nord que du sud du pays. Ce sont les « barons » de l’ancien parti unique PDCI, anciennement au pouvoir, et la grande bourgeoisie ivoirienne (essentiellement dans le sud et à Abidjan) comme l’impérialisme français qui ont préféré Gbagbo à Ouattara. Ce dernier conserve de son poste à la direction du FMI l’image d’un homme politique lié à l’impérialisme américain. Gbagbo a eu l’appui du parti socialiste alors au pouvoir. Il faut dire que Gbagbo fait partie de l’Internationale Socialiste, est personnellement lié à la Françafrique « de gauche », à ses amis « socialistes » Guy Labertit, Henri Emmanuelli ou Hervé Charasse. Mais, dès sa prise du pouvoir, il est évident que la grande bourgeoisie ivoirienne ne l’a choisi qu’en attendant que le volcan social soit calmé. Quant à la population pauvre, qui a le sentiment après deux chutes du pouvoir que c’est la rue qui fait et défait les présidents, elle va très vite s’apercevoir que Gbagbo ne va nullement améliorer son sort. Le Monde du 27 octobre 2000 écrit : « Le général Gueï a été contraint de céder le pouvoir sous la pression de la rue. Laurent Gbagbo est proclamé vainqueur du scrutin présidentiel. Mais la Côte d’Ivoire est au bord de la guerre civile. » Du coup, Gbagbo va appuyer dans les milieux jeunes, dès sa prise de pouvoir le 26 octobre 2000, une radicalisation violente sur des bases démagogiques pour diviser les milieux populaires. Il va l’encadrer avec l’aide des forces de gendarmerie. Le racisme anti-dioulas ou anti-étrangers, il ne l’invente pas mais il lui donne un cadre politique et des organisations. Dès le lendemain de sa prise du pouvoir, Gbagbo organise alors un véritable bain de sang dans les quartiers les plus populaires et les plus pauvres de la capitale. S’y sont adjoints des bandes de jeunes déclassés et des étudiants encadrés par des gendarmes et des groupes de militants du parti de Gbagbo, le Front Populaire Ivoirien, organisent des opérations militaires violentes contre les maisons de travailleurs. Mais l’objectif de Laurent Gbagbo est atteint : désormais la radicalisation des plus pauvres et de la jeunesse d’Abidjan ont une nouvelle connotation : hostile aux « dioulas » (terme sous lequel ils englobent les ethnies du nord), aux musulmans (Gbagbo a fait incendier des mosquées) et aux étrangers. Gbagbo relance la notion d’ « ivoirité » qui prétend que les gens du nord ne seraient pas de vrais ivoirirens mais plutôt de burkinabes ou des étrangers. Les violences se multiplient lors des élections législatives de décembre 2000. De nombreuses personnes sont torturées et des femmes violées par les bandes de Gbagbo. A noter qu’il n’y a toujours aucune protestation ni tentative d’interposition des troupes françaises pourtant cantonnées à deux pas, en plein Abidjan.

2001
Mais la déstabilisation sociale n’a pas diminué. Des grèves ouvrières se multiplient en avril-mai 2001. A tous les travailleurs qui revendiquent, Laurent Gbagbo, le seul dirigeant bourgeois qui se revendiquait autrefois des travailleurs, répond immanquablement : « il faut attendre » ou « le pays n’a pas d’argent » ou encore « mes prédécesseurs ont vidé les caisses ». Aux infirmiers en grève, le ministre de la santé publique a déclaré : « le budget ne permet pas de satisfaire aux revendications salariales ». Lors de fête du 1er mai, au palais présidentiel, le président Laurent Gbagbo, répondant aux syndicalistes, a déclaré : « Le FPI n’est pas ébranlé par les grèves intempestives des travailleurs » et « le processus de déblocage des salaires, ne débutera qu’en 2003. » Il a déclaré également que « son gouvernement n’a pas pour mission de donner de l’argent à qui que ce soit », que, pour lui, « l’argent s’achète », et, « on ne l’obtient que par le travail, l’abnégation, le courage et surtout l’esprit de créativité. » La classe ouvrière ivoirienne serait une force considérable. C’est l’un des rares pays d’Afrique où les travailleurs d’industrie soient nombreux et concentrés. Ils habitent les quartiers d’Abobo, d’Adjamé, de Yopougon, de Treichville, de Port-Bouet, de William Ville, ceux de la zone industrielle de Vridy, de la Sotra, de Filtisac, d’Ivoirail, de l’Assecna, ceux du port d’Abidjan et encore bien d’autres.

2002
La mutinerie commence le 19 septembre 2002. Combats et répression ont déjà fait des centaines de morts dans la capitale. Le pays est coupé en deux : le nord aux mains des mutins ainsi que la deuxième ville du pays, Bouaké, et le sud, dont la capitale Abidjan, aux mains du pouvoir de Laurent Gbagbo, le président-dictateur soi-disant socialiste. Se présentant comme une force d’interposition, les forces militaires françaises régionales appuyées par des renforts et du matériel lourd ont atteint la région contrôlée par la mutinerie et en ont retiré les expatriés notamment français et américains. L’intervention française étonne d’autant moins que la Côte d’Ivoire n’est rien d’autre qu’une succursale de la France. Une dépendance française plutôt prospère autrefois qui bascule de plus en plus vers la misère et la violence. En fait, l’intervention française va bien au delà d’une simple interposition ou encore d’une action pour protéger les ressortissants français, comme le prétend le gouvernement français. Ainsi, les troupes ivoiriennes divisées et affaiblies par la rébellion n’ayant pu intervenir contre la mutinerie lourdement armée, ce sont des troupes angolaises payées et armées par la France qui ont sauvé le pouvoir à Abidjan (alors que l’Angola n’a aucune frontière commune avec la Côte d’Ivoire ni aucune raison d’y intervenir). A l’intervention française s’est rajoutée une intervention américaine qui n’a pas plus que celle de la France pour but de défendre la population et risque encore de s’ajouter une intervention de troupes inter-africaines. On risque ainsi d’aller vers une congoisation de la Côte d’Ivoire, une véritable catastrophe !
Par contre, la prétendue intervention étrangère que prétexte Laurent gbagbo pour faire appel aux troupes françaises qui vont lui donner un soutien logsitique et en nourriture, personne n’en a vu la couleur. L’accusation contre le Burkina Faso n’a d’autre but que de détourner la colère des plus pauvres des ivoiriens contre les étrangers. La mutinerie a été causée par la révolte de troupes qui devaient être démobilisées par le gouvernement, dans un pays où il n’y a pas d’autre emploi ni source de revenu à espérer. Quant à savoir quel clan de la bourgeoisie ivoirienne espérait s’appuyer sur cette révolte de soldats, il est impossible de le dire. Des opposants au régime comme le général Gueï ont été retrouvés morts mais sa mort peut aussi bien être due au pouvoir qui profite des événements pour se débarrasser de ses adversaires. Ce qui est par contre certain, c’est que la population civile, qui n’a pris aucune part cette fois-ci à la mutinerie, a été victime des bandes de tueurs du pouvoir. Des quartiers entiers de travailleurs ont été la cible des violences et exactions des forces armées gouvernementales comme cela avait été le cas déjà lors de la prise du pouvoir par Laurent Gbagbo les 25 et 26 octobre 2000. Les victimes civiles ne sont pas seulement des habitants d’Abidjan qui ont été pris entre deux feux par les forces armées des deux camps. Une fois de plus la lutte des clans de la bourgeoisie a été le prétexte à un bain de sang contre les quartiers populaires qui représentent une partie importante d’une des capitales les plus ouvrières d’Afrique. Des bidonvilles ont été volontairement incendiés comme celui d’Agban et d’autres ont été expulsés par les forces armées de Laurent Gbagbo. Des milliers d’habitants misérables ont dû fuir, abandonnant tout. Et depuis le 6 octore, c’est ouvertement et officiellement, à la télévision et à la radio gouvernementales (les autres ayant été volontairement supprimées) que Laurent Gbagbo appelle au meurtre contre les burkinabés et à l’incendie contre les bidonvilles qu’il accuse d’ « héberger des assaillants ». En montant ainsi la population d’Abidjan, Gbagbo est en train de fomenter un véritable génocide non seulement contre les burkinabés, contre tous les étrangers mais aussi contre les nordistes, les musulmans, les dioulas, un massacre xénophobe raciste et fasciste.
Pour calmer et détourner le mécontentement social, Gbagbo va accentuer sa politique d’extrême-droite, en organisant et en finançant des bandes de nervis parmi la jeunesse pauvre, les fameux groupes « patriotes ». Il appuie notamment les exactions de membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire, FESCI dans les cités universitaires. Ceux qui refusent de manifester à leurs côtés sont molestés. Des originaires du nord subissent des violences y compris mortelles. Ce sont des milliers de jeunes qui sont ainsi encadrés par le pouvoir et mobilisables à tout moment. Leurs exactions (vol, viol, assassinat) sont nombreuses contre les habitants originaires du nord ou étrangers et elles restent impunies.
Depuis le 6 octobre 2002, c’est ouvertement et officiellement, à la télévision et à la radio gouvernementales (les autres ayant été volontairement supprimées) que Laurent Gbagbo appelle au meurtre contre les burkinabés et à l’incendie contre les bidonvilles qu’il accuse d’ « héberger des assaillants ». Le bidonville d’Agban est incendié par des pro-Gbagbo. Des milliers de gens du nord et d’étrangers sont expulsés violemment d’Abidjan. Les exactions touchent cette fois les villes de province et les campagnes. Les paysans pauvres et les ouvriers agricoles sont très durement frappés.
L’intervention impérialiste française n’a apporté ni la fin des exactions du régime du dictateur Gbagbo, ni la fin de la rébellion militaire qui tient le nord et l’ouest du pays. Chirac maintient le mythe selon lequel ce sont les Africains qui souhaitent l’occupation militaire de la Côte d’Ivoire par la France. Il a même affirmé en février dernier que, « si ce n’était plus le cas, la France se retirerait immédiatement. »
Quant au peuple ivoirien, il paie par l’occupation de bandes armées, ivoiriennes comme impérialistes, et par le développement d’un mouvement du type d’un fascisme de pays pauvre, l’échec de deux insurrections dans lesquelles la classe ouvrière n’a pas eu de politique indépendante et n’a pas pu, du coup, briguer à prendre le pouvoir et à l’enlever aux brigands de la bourgeoisie.

Le rôle de l’impérialisme français

Ce pays, qui était autrefois cité en exemple comme celui d’une décolonisation réussie, est en fait resté sous la dépendance de la France, pillé par les Bolloré et autres Bouyghes (maître notamment des secteurs du bâtiment mais aussi de l’eau et l’électricité). Les Bouygues et les Bolloré détiennent plus que jamais les secteurs du café, du cacao, de l’huile, du savon entre autres propriétés. Bolloré vient même de s’offrir le port d’Abidjan (la Carena) et la société des chemins de fer alors que le domaine de la téléphonie portable est passée entre les mains du trust français Orange qui vient de racheter Ivoiris.
C’est seulement en novembre 2004, avec les deux journées de destructions massives des biens français en Côte d’Ivoire (entreprises, écoles, restaurants, maisons), que la population française a été informée de la guerre de la France en Côte d’Ivoire (qui représente 1,5 millions d’euros par jour de dépenses militaires selon l’hebdomadaire Jeune Afrique). A noter que les victimes françaises sont loin d’être toutes des riches et des exploiteurs même si ces « expatriés » vivent mieux que la population du pays. Le numéro de Jeune Afrique du 5 décembre 2004 raconte par le menu les crimes de l’armée française en Côte d’Ivoire : « le 6 novembre, des manifestants tentent de s’introduire à l’intérieur de la base française, huit à neuf d’entre eux sont abattus, admet l’Etat-Major de l’opération Licorne », « les militaires français tentent de « sécuriser » l’aéroport mais là encore font des victimes civiles », « dans la nuit du 6 au 7 novembre, trois cent obus de vingt millimètres vont être tirés par les hélicoptère français sur les premiers rangs des manifestants. Bilan : entre dix et trente morts. », « le 9 novembre, devant l’hôtel Ivoire, la foule apparaît joyeuse et déterminée avant que des coups de feu tirés depuis les blindés français la dispersent dans la panique la plus totale (57 civils tués et 2226 blessés). »
La France semble s’opposer à Gbagbo dans ces épisodes. Pourtant lors de la prise du pouvoir de ce dernier, le 25 octobre 2000, il a eu la caution et l’aide de la France. Quand ce dernier massacrait les travailleurs des quartiers populaires d’Abidjan entre 2000 et 2004, et particulièrement ceux des immenses bidonvilles, la France n’avait rien à redire. Les troupes françaises ne cherchaient pas à d’interposer. Gbagbo n’avait aucune condamnation française à craindre. C’est la France qui a sauvé le pouvoir de Gbagbo lorsque, face à la mutinerie de l’armée le 19 septembre 2002, il ne disposait d’aucune troupe. Les mutins, n’ayant pu prendre le pouvoir à Abidjan, ont occupé le nord et l’ouest du pays qu’ils tiennent toujours. Le bombardement de l’aviation ivoirienne par la France le 6 novembre 2004 a marqué la limite du soutien français à Gbagbo. Pour se justifier, Chirac a déclaré « nous ne voulons pas laisser se développer une situation pouvant conduire à l’anarchie ou à un régime de nature fasciste » sous-entendant que le régime de Gbagbo conduit au fascisme. Il visait ainsi les bandes de jeunes nationalistes mobilisées et encadrées par le président Laurent Gbagbo avec l’aide de l’armée, de la gendarmerie et des escadrons de la mort, les forces spéciales du pouvoir. Bien avant de dénoncer l’impérialisme français, en fin 2004, ces groupes ont derrière eux quatre années d’exactions violentes contre les travailleurs. Cette milice xénophobe et raciste terrorise les quartiers populaires d’Abidjan. Les victimes sont aussi bien les originaires du nord que ceux des pays voisins (Burkina Faso, Mali, Libéria, Sénégal,…).
L’action de ces « groupes patriotes » n’a rien à voir avec une révolte spontanée contre l’impérialisme français. Elle est patronnée par la femme de Gbagbo. Elle est encadrée par lé gendarmerie et l’armée. Elle bénéficie de l’impunité comme l’avait montré le premier massacre celui du 26 octobre 2000. Dans la zone industrielle de Yopougon, on retrouvera un véritable charnier de 57 corps dont de nombreux jeunes assassinés et torturés. Le Monde du 7 décembre 2000 écrit : « Les violences ont été extrêmes à l’égard d’immigrés ouest-africains, notamment à Port Bouët II et à Adjamé. » Le Monde du 3 novembre 2000 écrit : « La répression a été menée essentiellement par la gendarmerie et la police, très tôt ralliée au nouveau pouvoir, qui ont semé la terreur, usé de torture et tué de sang-froid. » Dans les quartiers pauvres. celles d’Abobo, de Yopougon, de Koumassi ou de Pôtôtpôtô, le nombre des civils qui ont été arrachés à leur maison pour être froidement exécutés se multiplient. Dans les mois qui suivent, les exactions se multiplient contre des quartiers pauvres terrorisés. Des bidonvilles ont été volontairement incendiés comme celui d’Agban. Les cadavres jonchent les rues et personne n’ose même y toucher tant la peur de ceux que l’on appellera les « escadrons de la mort de Gbagbo » est grande. Toutes les enquêtes internationales, notamment en août 2001 celle de Human Right Watch, accuseront directement Gbagbo qui échappe de justesse à des procès internationaux notamment en Belgique. En février 2002, Le Monde titre « les escadrons de la mort de Gbagbo » et dénonce « l’enlèvement de 500 personnes » car l’ONU a protesté officiellement contre les crimes du président ivoirien et notamment l’organisation dénonce « la destruction des bidonvilles qui continue de manière assez intense ». Des dizaines de milliers de travailleurs voient leurs demeures brûlées au lance-flamme et seraient y trouvent la mort. Une fois encore, il n’y a eu aucune réaction d’indignation de la France ni tentative de sauver des civils de la mort ou des violences alors que les troupes françaises étaient encasernées juste à côté.
Pendant deux ans, lorsque la population était mobilisée dans la rue et faisait tomber un à un les gouvernements, ce n’est nullement autour de cette opposition xénophobe créée de toutes pièces entre ivoiriens du nord et du sud, entre chrétiens et musulmans, entre ivoiriens et étrangers, entre ethnies, que s’est cristallisée la mobilisation mais contre la corruption, la misère et la dictature. Lors des deux grandes époques de mobilisation, fin 1999 et fin 2000, les manifestants étaient aussi bien originaires du nord que du sud. Ils étaient surtout adversaires de la grande bourgeoisie du sud qui avait profité largement de la grande époque du parti unique PDCI pour bâtir des fortunes. La lutte contre la corruption de la grande bourgeoisie du PDCI est le point de rencontre de tous les mécontents qui déstabilisent de plus en plus le pouvoir qui, pour toute réponse, aggrave sa propagande xénophobe. L’inspecteur général des armées français Germanos parlait de « situation explosive » et, en novembre, un rapport de l’Etat major français remis à Chirac classait le pays en « zone orange ou danger imminent ».
C’est un véritable soulèvement populaire qui a fait tomber le pouvoir militaire de Gueï les 24-25 octobre 2000. Le Monde du 3 novembre 2000 écrivait : « des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues, mains nues, pour défier la garde prétorienne du général Robert Gueï, » Les manifestants, qui ont attaqué et fait tomber un à un les édifices publics jusqu’à la présidence en ayant de nombreuses victimes, étaient des travailleurs, des chômeurs et des jeunes, originaires aussi bien du nord que du sud du pays. Ce sont les « barons » de l ‘ancien parti unique PDCI, anciennement au pouvoir, et la grande bourgeoisie ivoirienne (essentiellement dans le sud et à Abidjan) comme l’impérialisme français qui ont préféré Gbagbo à Ouattara. Ce dernier conserve de son poste à la direction du FMI l’image d’un homme politique lié à l’impérialisme américain. Gbagbo a eu l’appui du parti socialiste alors au pouvoir. Il faut dire que Gbagbo fait partie de l’Internationale Socialiste, est personnellement lié à la Françafrique « de gauche », à Guy Labertit, Henri Emmanuelli ou Hervé Charasse. Mais, dès sa prise du pouvoir, il est évident que la grande bourgeoisie ivoirienne ne l’a choisi qu’en attendant que le volcan social soit calmé. Quant à la population pauvre, qui a le sentiment après deux chutes du pouvoir que c’est la rue qui fait et défait les présidents, elle va très vite s’apercevoir que Gbagbo ne va nullement améliorer son sort. Le Monde du 27 octobre 2000 écrit « Le général Gueï a été contraint de céder le pouvoir sous la pression de la rue. Laurent Gbagbo est proclamé vainqueur du scrutin présidentiel. Mais la Côte d’Ivoire est au bord de la guerre civile. » Du coup, Gbagbo va pratiquer immédiatement, dès le 26 octobre 2000, une radicalisation violente sur des bases démagogiques pour diviser les milieux populaires. Le racisme anti-dioulas ou anti-étrangers, il ne l’invente pas mais il lui donne un cadre politique et des organisations. Dès le lendemain de sa prise du pouvoir, Gbagbo organise alors un véritable bain de sang dans les quartiers les plus populaires et les plus pauvres de la capitale. S’y sont adjoints des bandes de jeunes déclassés et des étudiants encadrés par des gendarmes et des groupes de militants du parti de Gbagbo, le Front Populaire Ivoirien, organisent des opérations militaires violentes contre les maisons de travailleurs. Mais l’objectif de Laurent Gbagbo est atteint : désormais la radicalisation des plus pauvres et de la jeunesse d’Abidjan ont une nouvelle connotation : hostile aux « dioulas » (terme sous lequel ils englobent les ethnies du nord), aux musulmans (Gbagbo a fait incendier des mosquées) et aux étrangers. Gbagbo relance la notion d’ « ivoirité » qui prétend que les gens du nord ne seraient pas de vrais ivoirirens mais plutôt de burkinabes ou des étrangers. Les violences se multiplient lors des élections législatives de décembre 2000. De nombreuses personnes sont torturées et des femmes violées par les bandes de Gbagbo. A noter qu’il n’y a toujours aucune protestation ni tentative d’interposition des troupes françaises pourtant cantonnées à deux pas, en plein Abidjan.
Mais la déstabilisation sociale n’a pas diminué. Des grèves ouvrières se multiplient en avril-mai 2001. A tous les travailleurs qui revendiquent, Laurent Gbagbo, le seul dirigeant bourgeois qui se revendiquait autrefois des travailleurs, répond immanquablement : « il faut attendre » ou « le pays n’a pas d’argent » ou encore « mes prédécesseurs ont vidé les caisses ». Aux infirmiers en grève, le ministre de la santé publique a déclaré : « le budget ne permet pas de satisfaire aux revendications salariales ». Lors de fête du 1er mai, au palais présidentiel, le président Laurent Gbagbo, répondant aux syndicalistes, a déclaré : « Le FPI n’est pas ébranlé par les grèves intempestives des travailleurs » et « le processus de déblocage des salaires, ne débutera qu’en 2003. » Il a déclaré également que « son gouvernement n’a pas pour mission de donner de l’argent à qui que ce soit », que, pour lui, « l’argent s’achète », et, « on ne l’obtient que par le travail, l’abnégation, le courage et surtout l’esprit de créativité. » La classe ouvrière ivoirienne serait une force considérable. C’est l’un des rares pays d’Afrique où les travailleurs d’industrie soient nombreux et concentrés. Ils habitent les quartiers d’Abobo, d’Adjamé, de Yopougon, de Treichville, de Port-Bouet, de William Ville, ceux de la zone industrielle de Vridy, de la Sotra, de Filtisac, d’Ivoirail, de l’Assecna, ceux du port d’Abidjan et encore bien d’autres.
Pour calmer et détourner le mécontentement social, Gbagbo va accentuer sa politique d’extrême-droite, en organisant et en finançant des bandes de nervis parmi la jeunesse pauvre, les fameux groupes « patriotes ». Il appuie notamment les exactions de membres de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire, FESCI dans les cités universitaires. Ceux qui refusent de manifester à leurs côtés sont molestés. Des originaires du nord subissent des violences y compris mortelles. Ce sont des milliers de jeunes qui sont ainsi encadrés par le pouvoir et mobilisables à tout moment. Leurs exactions (vol, viol, assassinat) sont nombreuses contre les habitants originaires du nord ou étrangers et elles restent impunies.
Depuis le 6 octobre 2002, c’est ouvertement et officiellement, à la télévision et à la radio gouvernementales (les autres ayant été volontairement supprimées) que Laurent Gbagbo appelle au meurtre contre les burkinabés et à l’incendie contre les bidonvilles qu’il accuse d’ « héberger des assaillants ». Des milliers de gens du nord et d’étrangers sont expulsés violemment d’Abidjan. Les exactions touchent cette fois les villes de province et les campagnes. Les paysans pauvres et les ouvriers agricoles sont très durement frappés.
L’intervention impérialiste française n’a apporté ni la fin des exactions du régime du dictateur Gbagbo, ni la fin de la rébellion militaire qui tient le nord et l’ouest du pays. Le président français Chirac a maintenu le mythe selon lequel ce sont les Africains qui souhaitent l’occupation militaire de la Côte d’Ivoire par la France. Il a même affirmé que, « si ce n’était plus le cas, la France se retirerait immédiatement. » Son successeur Sarkozy prétend revoir les interventions militaires françaises en Afrique, mais pour le moment ce sont seulement des mots. L’impérialisme français peut estimer couteux le dispositif militaire en Afrique mais cela ne sera pas pour rendre aux peuples africains leurs droits ni pour arrêter que ses trusts en pillent les richesses !

Messages

  • En Côte d’Ivoire, le premier tour de l’élection présidentielle a été fixé au 29 novembre. Pour accompagner le processus électoral, un calendrier a été élaboré fixant des échéances pour la fin du recensement et la publication des listes.

    Que pensez-vous de cette nouvelle date ?
    Partagez-vous l’optimisme exprimé ces derniers jours par la classe politique ivoirienne ?
    vu ces reports intempestives de l’élection nul ne peut certifier que réellement qu’il auralieu le 29 novembre. Voyant le président Gbagbo dans son palais depuis je ne sais combien de temps, il n’accepterait pas que l’élection se tient !...BIL DE BKO.

    • Pour savoir s’il faut être optimiste ou pessimiste, il faudrait savoir ce que souhaite le lecteur. Veut-il que les classes dirigeantes deviennent sérieuse, responsables, s’entendent pour mieux faire fonctionner le système, pour qu’on reprenne l’exploitation rentable du pays, par exemple comme sous Houphouët ? Ou, au contraire, que les révoltes sociales reprennent comme en 1999-2000 mais cette fois aillent à leur terme : le renversement du pouvoir d’Etat et de la classe dirigeante tout entière ?

      Robert Paris

    • msg pou r bil de bko.bil de bko c’est impressionnant combien de foi tes écris donc tes idées son flou, clair, médiocre, génial plein de sens et a la foi sans aucun sens. Tu dit que la Libye était fermé, riche, etc. mais il n’existe pas de pays pauvre sur cette planète tu n’a rien compris Libye ou pas et sur le plan du pétrole et sur le plan archéologique mais qu’elle classe social jouissent de ces richesse ? moi je pense que c’est les classes dirigeante. Et toi c’est quoi ta réponse ?donc sur cet écris pour moi ton texte n’a aucun sens mais il a un sens pour toi et comme tout les opprimées qui défendent les idées de la classe dirigeante même si on a tout a perdre. on continuent a défendrent des idées d’un capitaliste dépassé mort et pourris et puant ?. Le plus choquant est que des personnes comme toi qui savent lire et écrire en Afrique et qui défendent des absurdités parce qu’il ne veulent pas résonné sur le mode en tant que classes sociaux riches et pauvre ,exploiteurs et exploités,oppresseurs et oppressés etc. etc. .je résume mes pensés embargo c’est ton problème pas la mienne,les restes de la Rome,de Nubie antique, trouvé par si par là en Libye c’est ton problème pas la mienne .alors j’ai un service a te demandé peut tu me trouvé les quantités de manifestations qui a eu lieu a tripoli,a banguassy, contre ton dieu khadafi depuis ces dix derniers années ? peut tu me trouvé des grèves qui on éclaté ses dix derniers années en Libye ?peut tu me dire comment ton dieu est arrivé au pouvoir après le roi idrisse ? autre chose qui selon moi-même si tu ne veut pas je te le demande ca même peut tu commencé a lire un article sur le site et le finir en entier ? sur la cote d’ivoire t’a rien compris,sur l’esclavage t’a rien compris sur la chine que t’a commencé a lire et que t’a refusé de le finir t’a rien compris sur la Libye t’a rien compris en tout selon moi selon moi. porte toi bien.

  • Election presidentielle en Côte d’Ivoire
    Que faire au soir des élections, comment déboulonner la dictature ?
    Apres cinq années de reports successifs, (6 fois en 5 ans) Laurent Gbagbo, le nouveau dictateur au pouvoir en Côte d’Ivoire depuis 2000, a fini par accepter sous la pression de la rue et du fait de l’influence de la communauté internationale, d’organiser une mascarade d’élection prévue pour le 31 octobre 2010.
    En profitant de la lutte du peuple travailleur, des pauvres et de l’ensemble de la jeunesse pour se hisser au pouvoir en 2000, Laurent Gbagbo, qui se disait alors socialiste, avant de se déclarer l’ami de Chirac, avait défendu bec et ongles que le multipartisme était la panacée, et que son élection à la présidence de la république apporterait aux Ivoiriens le développement économique et la prospérité.
    Résultat, en dix ans de pouvoir, il a fait de la Côte d’Ivoire, un pays économiquement en déconfiture sur tous les plans : 85% des usines que comptait le pays ont fermé depuis sa prise du pouvoir.
    Dès qu’il a comploté pour lancer sa théorie de l’ivoirité, prenant ainsi la suite des propositions xénophobes de Bédié qui avait été viré par les masses, afin d’écarter l’un de ses concurrents aux élections présidentielles de 2000, les trois quart des expatriés qui vivaient dans le pays ont été contraints de prendre la poudre d’escampette pour défendre leurs vies.
    Aujourd’hui, 80% des jeunes diplômés qui sortent de l’école (si on peut encore l’appeler ainsi, tant le système éducatif est en déconfiture,) sont au chômage. Le système de santé est en état de délabrement avance. Les hôpitaux, pour ce qu’il en reste encore, ne profitent qu’aux gros bonnets ou a ceux de la classe moyenne qui ont “les bras longs” pour décroche une prise en charge.
    Pour les travailleurs et les pauvres d’Abobo, de Yopougon et du fin fond des villages de Côte d’Ivoire, les hôpitaux sont devenus des mouroirs. Le nombre des enfants qui meurent a la naissance pour faute de soins ne fait qu’augmenter au fil des années. Il faut 400.000 Francs CFA pour accoucher sous césarienne. Combien d’habitants de yopougon yaosei ou de d’attiekoub derrière rai peuvent se le payer ?

    Longtemps considéré comme la locomotive économique des pays francophone en Afrique de l’ouest, le pays régresse irrémédiablement vers le niveau de la Guinée de Sekou Toure des années 70-80. Les Ivoiriens qui ne sortaient du pays que pour aller étudier en Europe ou au Etats-Unis, se trouvent aujourd’hui en grand nombre immigrant dans les pays voisins comme le Mali, le Burkina-Faso, le Ghana ou le Togo etc…
    Alors que les nouveaux milliardaires issus du pouvoir Gbagboiste, (il a produit une quarantaine en dix ans), vivent a Angre, a la Riviera ou au Deux plateaux, dans des villas qui sortent de terre comme des champignons, et dont on trouve rarement l’équivalent en Europe, un pan entier de la population vie dans des maisons de bois, comme par exemple a Ajoufoue, a Porboue derrière wofe, a Adjame pailet ou a Mossikro ect…
    Alors que les nouveaux riches, amis de Gbagbo, (ils viennent de lui faire un cadeau de 500 millions pour sa campagne) se pavanent dans des voitures de luxe ultra moderne, pendant ce temps, pour vaquer à leurs occupations, de plus en plus de travailleurs et de pauvres doivent marcher d’Adjame a Trechiville ou d’Adjame à Abobo ou yopougon.
    Quant “les grotos”, “les en haut de en haut” n’hésitent pas à gaspiller de l’eau pour arroser leurs jardins, les femmes d’Attiekoube derrière rai et ceux des petits villages sont obliges de faire des kilomètres à pied pour aller puiser de l’eau insalubre dans les marigots. Les denrées alimentaires sont devenues intouchables pour les petits revenus et se déplacer d’un point à l’autre devient un parcours du combattant à cause de l’impraticabilité des routes.
    En son temps, Houphouet Boigny avait créé la caisse de stabilisation pour gérer les revenus du café et du cacao, même si les trois quarts de ce pactole lui servaient à entretenir les copains et les coquins, et à alimenter ses comptes en banque à l’étranger, le reste de cet argent servait au moins à développer l’agriculture. Aujourd’hui, bien malin serait celui qui pourrait affirmer avec certitude où Gbagbo et ses acolytes mettent la totalité des revenus du pétrole de la Côte d’Ivoire. Alors que le budget de souveraineté du président de la république était abusivement fixé à 15 milliards, Laurent Gbagbo l’a fait porter à 75 milliards pour son profit personnel. Pendant ce temps, dans la population, les trois quarts des petites gens n’arrivent même pas à se faire un repas par jour.
    En dix ans de pouvoir, Laurent Gbagbo, l’auteur de “Pour une alternative démocratique pour la Côte d’Ivoire”, a fait de la dictature un modèle de gouvernement. Les journalistes sont jetés en prison sans procès, et des opposants politique qui ont le malheur d’être moins connus croupissent à la MACA en ce moment même. La théorie de l’ivoirité qui est à l’origine de la guerre civile et qui a provoqué les massacres et les fosses communes de yopougon et d’Abobo, sont le fait de sa politique et des actions ignobles des escadrons de la mort à sa solde.
    En dictateur convaincu de l’efficacité de la magouille et du bourrages des urnes, Laurent Gbagbo dont la politique est déjà condamnée (avant même qu’il n’accepte la tenue des élections), par prés de 90% du peuple de Côte d’Ivoire, se pavane dans toutes les radios et les télévisions d’Etat, pour clamer qu’il est “100 pour 100 candidat” et qu’il gagnera ces élections.
    En fait, le peuple travailleur de Côte d’Ivoire, la population pauvre et la jeunesse qui ont fait tomber trois dictateurs en espace de 10 ans, n’acceptera pas son passage en force. Parce qu’ils savent que s’il arrive à se maintenir ; les attaques contre les travailleur, les attaques contre les gens les plus pauvres, les licenciements abusifs, les détournements de derniers public, les raquettage des transporteurs de woroworo et de leur passages, les renconnements de la population pauvre par une police corrompu, l’ivoirité, l’ethnisme, le régionalisme, la guerre civile, les prodromes, et les fosse communes ne serons pas derrière nous, ils seront devant nous.
    Le pouvoir de Laurent Gbagbo étant un pouvoir dictatorial aujourd’hui avéré, que doivent faire le peuple travailleur, les pauvres et l’ensemble de la jeunesse au cas ou il foutrait la merde ou s’autoproclamerait Président de la république au soir des élections ?
    Ils doivent descendre massivement dans la rue pour créer le rapport de force nécessaire au renversement de sa dictature, tout en prenant les dispositions pour éviter la prise du pouvoir par un autre Gbagbo, ou un quelconque opportuniste qui se présentera comme le “sauveur” des ivoiriens. Il faut qu’émergent pendant la lutte, et au soir des élections, des cadres de la lutte ouvrière, capable de déboulonner la dictature et de faire en sorte que les travailleurs et les pauvres de Côte d’Ivoire, (sans distinction ethnique, religieuse ou de nationalités), prennent le pouvoir, pour designer la, ou les personnes auxquelles ils ont le plus confiance pour dirige le pays. Ces personnes doivent être immédiatement révocables dès qu’ils montreront la moindre velléité de tromper les intérêts de la population pauvre de Côte d’Ivoire.

    DES COMMUNISTES INTERNATIONALISTES IVOIRIENS
    MILITANT EN EUROPE

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