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Les grandes énigmes de l’hominisation

vendredi 28 septembre 2018, par Robert Paris

Contrairement à une idée reçue, ce que l’on ne trouve jamais, c’est justement l’ancêtre commun !!! Et loin de trouver des évolutions continues entre les diverses espèces, on ne constate que des discontinuités !!!

Les grandes énigmes de l’hominisation

Avertissement : Le concept d’hominisation est une notion scientifiquement infondée et fausse et pourtant bien des gens croient que ce sont les sciences qui l’auraient produite… La notion d’hominisation sous-entend un processus qui aurait été à l’oeuvre tout au long POUR mener particulièrement à l’homme, processus que rien ne nous pousse à envisager.

Bien des gens croient que nous sommes plus informés sur l’évolution des espèces qui a donné naissance à l’homme depuis nos découvertes d’anciens ossements, en Afrique ou ailleurs. Cependant, nous allons essayer de montrer que ce n’est pas tout à fait exact et que nous ignorons encore l’essentiel des mécanismes qui ont mené à l’homme actuel, à l’espèce homo sapiens sapiens, comme nous l’appelons.

Tout d’abord, il convient de se rappeler que, si les ossements indiquent des lignes de l’évolution, qui correspondent à l’apparition (ou pas) de certaines particularités, cette manière de reconstituer le cours de l’Histoire est insuffisante. Et d’abord, à partir d’espèces diverses, tel ou tel fonctionnement nouveau a pu apparaître plusieurs fois, à partir de plusieurs embranchements différents.

Ensuite, rien ne prouve que l’évolution ait un caractère linéaire, qu’elle fonctionne de manière gradualiste, qu’elle agisse à sens unique, de façon irréversible, qu’elle ait même un sens, qu’elle corresponde à des buts, à des progrès, à des nécessités et pas à des hasards, à des discontinuités, à des circonstances inattendues.

On a pu essayer de reconstituer des embranchements menant d’une espèce d’hominidés à une autre, avec des grosses banches, des petites branches, des brindilles et au bout les feuilles, c’est-à-dire les espèces, mais est-ce que l’image de l’arbre est la bonne pour reconstituer une évolution avec des croisements, dans laquelle la recomposition peut être possible, et où le retour en arrière est également possible, par exemple en recomposant avec une espèce moins transformée, plus proche des ancêtres, de la base de toute la transformation ?

Nous savons que la base de toutes ces transformations est génétique et donc l’apparence physiologique des individus n’est qu’indicative et peut être trompeuse. Nous ne disposons pas des ADN de tous ces individus et de leurs ADN mitochondriaux, ce qui permettrait de tenter réellement d’établir des lignées se succédant. La forme des os et des organes et leur fonctionnement apparent ne permettent pas d’assurer que les histoires que nous imaginons soient crédibles.

D’autre part, la démarche « recherche de l’hominisation » n’est-elle pas, dès le départ, entachée de subjectivité puisqu’elle consiste à chercher ce qui mène à un résultat donné, à savoir « nous », comme si toute l’histoire de l’évolution devait mener quelque part et avoir « nous » comme objectif.

L’idée même que l’histoire a mené à l’hominisation n’est-elle pas aussi absurde que la thèse selon laquelle toute l’histoire de l’évolution des insectes aurait comme résultat de mener… au moustique tigre, par exemple !!!

Cette démarche ne correspond nullement au fonctionnement historique réel qui n’a pas de but, qui ne cherche pas à produire telle ou telle qualité, tel ou tel fonctionnement, mais produit au contraire tout ce qu’il est possible de produire, toute la diversité possible, la destruction sous toutes ses formes (ou sélection) se chargeant ensuite, en aveugle également, de supprimer la plus grande partie de ces productions, de ces individus comme de ces espèces ou groupes d’espèces.

On ne peut pas plus dire que l’ensemble de l’évolution « a mené » à l’homo sapiens sapiens, ni qu’elle a mené à l’homo, ni qu’elle a mené aux grands singes, ou aux singes, ni aux mammifères, ni à rien du tout.

L’évolution des espèces n’a mené nulle part… C’est une idée gênante mais c’est celle qui ressort de ce que le darwinisme moderne, celui par exemple de Stephen Jay Gould, nous a enseigné.

La vie se transforme tout en se conservant, elle se transforme pour se conserver, et se conserve pour se transformer, mais elle n’est pas dirigée par des buts, par des pouvoirs centraux, par des forces directrices, par des objectifs préétablis, par des volontés ou des lois qui diraient où il faut aller. Ceux qui ont cru interpréter la sélection comme un choix directif se trompent, comme ceux qui ont attribué à l’évolution une direction du progrès, de l’adaptation, de l’amélioration, de la complexification croissante, etc. Car la sélection est relative, elle dépend de l’évolution de l’environnement. On n’est pas abstraitement « adapté », ni « évolué », ni « plus progressif » et même pas « plus complexe » dans l’absolu.

Quand le climat, quand la végétation, quand le contexte change, le plus adapté devient le plus inadapté ! Le seul élément qui agit réellement en positif, c’est le fait que, peu avant (peu au sens des temps longs !), la lignée des espèces à laquelle on appartient ait eu des capacités évolutives importantes. En somme, c’est la capacité d’évoluer qui sert en période de changements environnementaux rapides et pas le fait en soi d’avoir progressé.

La meilleure preuve que l’hominisation présentée comme un but en soi ne mène nulle part c’est qu’aucun théoricien de celle-ci n’est capable de dire vers quoi cette hominisation devrait se diriger, vers quelle sorte d’humain plus évolué que nous, qui aurait quelle capacité nouvelle, quel fonctionnement nouveau, quelles caractéristiques, physiologiques ou autres, nouvelles ?

Aucun n’est capable de nous dire si nous sommes une impasse évolutive ou pas, c’est-à-dire si nous allons nous-mêmes devoir changer, dans quel sens et pourquoi. Et cela seul montre que la démarche « chercher le cheminement vers l’hominisation », en prétendant donner un objectif à l’évolution des espèces nous concernant, nous ramène en arrière, aux conceptions anthropocentriques, tout en le faisant avec tout un arsenal scientifique nouveau.

Personne n’est capable de nous dire, dans l’étude du passé, quelle faculté aurait été déterminante pour l’hominisation. S’agit-il de la station debout, du pouce opposable aux autres doigts, de l’évolution de la hanche, du crâne, d’une autre partie du squelette, ou d’autres évolutions encore, par exemple dues au caractère néoténique de l’homme, à l’apparition du langage, des outils, du feu, de la vie en collectivité, de la chasse et de la culture, de l’art, de la vie sédentaire et bien d’autres ?

La recherche du « propre de l’homme » a échoué et n’est pas une boussole dans l’étude de l’évolution, pas plus qu’on ne peut chercher le « propre du chimpanzé », le « propre de l’orang-outan », le « propre du gorille », pour les grands singes.

Nous ne connaissons pas davantage « le propre de l’homo neanderthalensis », ni celui d’autres hominidés… Rien ne dit qu’un tel « propre à telle espèce » existe. Il n’existe que dans le besoin de l’homme de fonder sa propre existence sur des bases apparemment plus solides, en réalité plus fictives.

Ce que nous constatons dans l’évolution des espèces est vrai pour l’évolution des grands singes comme pour celle des autres espèces et peut être résumé ainsi :

 tout est fondé sur la descendance avec modification

 cependant, cette modification peut être beaucoup plus brutale, dans le temps et dans l’étendue des modifications physiologiques se produisant conjointement dans tout l’être vivant, en somme plus révolution des espèces qu’évolution…

 les propriétés nouvelles sont davantage émergentes que produites « dans la continuité »…

- l’absence d’un sens de l’évolution marque l’effet de plusieurs niveaux hiérarchiques du Vivant ainsi que le mixage du hasard et de la nécessité.

L’ordre historique des « innovations » ne nous dit pas celles qui ont été déterminantes, celles qui ont des racines communes, celles qui nous distingueraient véritablement.

Notre ignorance historique de ce qui s’est produit pour les anciennes espèces d’hominidés est grande. Nous apercevons parfois une petite bribe d’histoire, un épisode par ci, par là, mais il y a tellement de choses que nous ne savons pas que nous ne pouvons pas réellement interpréter les épisodes sur lesquels nous tombons, également par hasard…

Ce n’est pas parce qu’un épisode des hominidés a survécu à l’érosion des années qu’il a nécessairement une grande importance dans l’histoire de nos ancêtres.

Nous tombons tout aussi aisément sur des branches d’hominidés qui se sont éteintes sans descendance ou à descendance très rapidement éteinte après une ou deux transformations. Nous ne pouvons pas placer les différentes découvertes dans un scénario satisfaisant de l’ensemble de l’Histoire. Un grand nombre de découvertes ont contraints les savants à changer sans cesse leur scénario, démontrant surtout que nous ne sommes pas en état de vraiment reconstituer les étapes de l’histoire ni leur fonctionnement d’ensemble.

Et cela d’autant plus que les histoires régionales ne sont pas les mêmes suivant les zones de la planète que l’on étudie et que l’on ne sait plus où étudier pour trouver les évolutions déterminantes, si elles existent.

Bien entendu, nous avons tendance à dire que les évolutions des hominidés les plus importantes seraient celles qui ont mené à sapiens sapiens, mais, en réalité, nous n’avons absolument aucune preuve de cette affirmation, mis à part le fait que nous avons survécu et par les autres branches des hominidés !!

Mais il est complètement illusoire d’affirmer que, si nous avons survécu, ce serait à cause d’une quelconque supériorité, car rien ne le prouve.

Il serait tout aussi absurde d’affirmer que les dinosaures qui ont donné naissance aux oiseaux seraient supérieurs aux autres, ou que les ancêtres des mammifères, du type du rat, seraient supérieurs aux dinosaures.

Quand des espèces divergent, cela se fait dans l’isolement les unes par rapport aux autres et non en concurrence directe entre elles et donc la notion de supériorité ou d’infériorité ne peut pas avoir de bases réelles.

L’ « hominisation » est une notion aussi absurde que si l’on parlait pour les grands singes de la « chimpanzisation » ou de la « gorillisation ».

En ce qui concerne l’ensemble du Vivant, il est absolument impossible de donner « un sens » à l’évolution, sens qui signifierait que les espèces actuelles seraient des perfectionnements d’espèces anciennes menant à quelque chose de plus compétent, de plus solide, de plus quoi que ce soit…

Il n’y a pas de « bactérisation », de « virusisation » ni d’autres sortes d’évolutions vers quelque chose.

L’Univers du Vivant se développe en tous sens, dans toutes les possibilités de chaque situation, sans que chaque nouveauté apparaisse comme nécessaire mais seulement comme réalisée parce que possible…

L’être humain actuel est survenu parce qu’à partir de ses ancêtres, il était un « être possible ». Il n’était pas le seul et il n’a pas été le seul hominidé. Pendant longtemps, homo sapiens sapiens a coexisté avec plusieurs espèces d’hominidés sans qu’aucune espèce ne supplante ou ne remplace les autres, sans que cette prétendue supériorité n’apparaisse nettement.

D’ailleurs, une supériorité dans un ou plusieurs domaines peut être apparue sans que cela signifie un sens général à donner la supériorité en tout à une espèce sur les autres.

Dans les autres évolutions d’espèces, on ne constate pas ce genre de supériorité générale d’une espèce sur une autre. Si tant est que l’on parvienne à comparer des espèces qui n’ont pas le même mode de vie, certaines espèces ont des qualités diverses, parfois comparables, mais jamais une hiérarchie de capacités menant à une supériorité générale en tous points.

Notre besoin de nous croire supérieurs au reste du Vivant est assez triste et même lamentable pour ne pas avoir besoin du soutien des travaux des scientifiques. Bien des domaines des Sciences comme l’Histoire, la Sociologie, l’étude des crânes, la Physiologie humaine, la génétique et autres ont servi à faire croire à la « supériorité de l’homme blanc », qui suppose déjà qu’existe une chose que l’on puisse appeler « homme blanc » !!!!

Eh bien, l’emploi des sciences pour parler d’hominisation, de « montée vers l’homme », suppose de faire descendre le singe de l’arbre, et donc faire croire que « l’homme » serait non un type de singe mais autre chose.

Il est bien plus scientifique de dire qu’il n’y a pas davantage d’abstraction juste dans le terme « l’homme » que dans le terme « l’homme blanc ».

Dans certaines affirmations, l’expression « l’homme » peut être utilisée à juste titre et dans d’autres, cela n’a plus aucun sens ! En particulier, au sein de l’évolution des hominidés, il n’a aucun sens de chercher où commence « l’homme », de même qu’au sein de l’évolution historique des grands singes, on ne peut pas chercher où finit « le singe » et où commence « l’homme ».

C’est nous qui donnons ce caractère figé et dichotomique à une transformation historique dynamique qui n’admet pas de telles oppositions diamétrales mais des contradictions dialectiques.

L’opposition diamétrale entre « l’homme » et « l’animal » est un préjugé et non un produit de l’étude scientifique. Il est donc inutile de chercher dans les sciences la réponse à la question « où commence l’homme » car dans cette question le terme « l’homme » n’a aucune signification réelle.

Choisir de faire passer la frontière entre telles ou telles espèces d’homo, d’hominidé, d’hominoïde ou de grand singe est un choix arbitraire qui peut avoir une valeur pour tel ou tel type d’étude, mais pas de valeur générale ni objective.

Nous avons encore bien du chemin à parcourir pour trouver les fils conducteurs qui nous manquent dans la connaissance de l’évolution des hominidés, et notre principal écueil reste nos préjugés d’homo sapiens sapiens. Nous sommes tout à fait incapables de nous oublier à partir du moment où nous étudions une histoire qui nous concerne.

Malheureusement, nous ne pouvons même pas dire que ce « centrisme » nous soit propre (l’anthropocentrisme) ou si, dans ce domaine comme dans bien d’autres, nous ne faisons que suivre une tendance générale !!!

Je crains fort que l’on ne parvienne pas à empêcher les humains de chercher « ce qui est le propre de l’homme », même si cette recherche n’a jamais rien donné pour faire avancer nos connaissances mais seulement des fausses pistes et de fausses directions de recherche…

« Comme les huit doigts de la main » de Stephen Jay Gould :

« L’homme est l’espèce dont le cerveau est le plus développé à la surface de la Terre. Mais comment établir la mesure de notre supériorité ? La valeur absolue de la taille cérébrale ne convient pas, puisque les baleines et les éléphants nous battent sur ce plan : ces animaux ont un bien plus gros corps que le nôtre, et ont besoin d’un cerveau très volumineux pour pouvoir coordonner une telle masse. Mais la taille cérébrale relative (rapport du poids du cerveau sur poids du corps) ne convient pas non plus, puisque la dimension cérébrale croît moins rapidement que la dimension corporelle, lorsque l’on parcourt la gamme des mammifères, depuis le plus petit rongeur jusqu’au plus grand des cétacés – et la musaraigne, selon ce critère inadéquat, serait le summum du développement cérébral mammalien.

L’émergence de l’homme, par Ian Taterstall :

« Nous regardons notre propre espèce comme l’entité biologique ayant atteint un sommet évolutif, et même plus que cela, le sommet de l’évolution. Et nous aimons souligner ce fait en attribuant à nos plus proches apparentés une position plus basse que la nôtre sur la ligne ascendante qui culmine dans notre position élevée. Or, c’est une conception absolument fausse que de mesurer le succès évolutif de telle ou telle espèce en fonction de son progrès en direction du sommet d’une échelle. (...) La plupart des personnes qui veulent se représenter l’apparition de l’homme en termes d’histoire évolutive tendent à la concevoir comme un lent mouvement de perfectionnement, de nos adaptations au cours du temps. Si tel était le cas, le processus nous ayant façonnés apparaitrait rétrospectivement inéluctable. De nombreux paléoanthropologues, ces chercheurs qui étudient les archives fossiles, trouvent une certaine commodité intellectuelle à regarder notre histoire évolutive comme une longue montée laborieuse mais régulière, qui nous a fait passer du stade la brute à celui de l’être intelligent. Ils ont même forgé le terme d’"hominisation" afin de décrire le processus à l’origine de l’homme, ce qui renforce l’impression que non seulement notre espèce est unique en son genre, mais que le mécanisme évolutif qui nous a façonnés l’est tout autant. Cette conception présente de nombreux risques. (...) Les scientifiques l’ont appris petit à petit, à mesure que se sont accumulées les données des archives paléontologiques - lesquelles les ont contraint à abandonner l’idée que notre histoire biologique a uniquement consisté en une simple progression linéaire (...) Depuis des années, les paléontologues se rendaient vaguement compte que (...) les nouvelles espèces, au lieu d’apparaitre en raison d’une transformation graduelle d’une espèce souche, au cours du temps, semblaient surgir brusquement dans les archives géologiques (...) Elles disparaissaient aussi brutalement qu’elles étaient apparues (...) Les archives fossiles n’obéissaient pas aux prédictions de la théorie du changement graduel. (...) Le nouveau schéma explicatif était constitué de longues périodes de stabilité des espèces interrompues par de brefs phénomènes de spéciation, d’extinction et de remplacement. (...) Eldredge et Gould proposaient, en réalité, que l’évolution, tout en étant graduelle, procédait par à-coups : "l’évolution par sauts" (...) . Bien souvent les modifications de l’environnement non seulement surviennent en général trop rapidement pour que la sélection naturelle puisse y répondre immédiatement, mais elles ont aussi généralement pour conséquence de permettre la colonisation rapide de vastes portions de territoire par toutes sortes de nouvelles espèces, ce qui conduit à une compétition et à des remplacements rapides de faunes. Comme nous le verrons, notre propre genre Homo est peut-être apparu dans le cadre de ce type de "poussée de remplacement" faunistique promue par l’environnement. (...) Eldredge et Gould ont rejeté la notion selon laquelle nous devrions apercevoir un lent changement de génération en génération. Au contraire, ils ont estimé que la spéciation est un processus rare, difficile à réaliser, ce qui a pour conséquence que les lignées sont pour l’essentiel stables, et que les remplacements d’espèces ne se produisent qu’occasionnellement et rapidement. (...) Nous avons tendu jusqu’à présent à voir l’histoire de notre lignée comme moins touffue qu’elle n’a réellement été. En même temps, nous avons toujours tendu à voir notre propre espèce comme plus centrale dans l’évolution de notre famille qu’elle ne peut l’être, étant donné qu’elle ne représente en fait qu’une brindille terminale parmi d’autres au sein d’un gros buisson (mais il est vrai la seule survivante aujourd’hui). (...) Mais accepter ce cadre explicatif nous conduit à abandonner, une fois pour toutes, la notion tenace selon laquelle nous sommes le résultat final, parfait ou non, d’un processus continu d’amélioration. (...) Dans le cas de notre lignage, par exemple, les paléo que l’apparition de la bipédie, l’évolution de la dimension du cerveau ou de certains détails du crâne et de la denture. (...) Si fascinants et importants qu’ils soient, les caractéristiques et les complexes fonctionnels n’existent pas à l’état isolé. (...) La nature peut seulement agréer ou rejeter un organisme dans sa totalité. Par conséquent, il est par exemple totalement inutile, dans un sens fondamental, de débattre de la question de savoir si la bipédie est apparue en tant d’adaptation locomotrice, ou bien en tant que mécanisme thermorégulateur, ou bien en tant que moyen d’augmenter le champ de vision, ou bien encore en tant que moyen d’éviter l’attention des prédateurs intéressés prioritairement par les silhouettes horizontales. Il suffit d’admettre que ce comportement est simplement apparu chez la première espèce bipède de notre lignage probablement (....) plus en complément à l’aptitude à grimper aux arbres qu’en remplacement de celle-ci. (...) Ces premiers individus bipèdes (et cette première espèce bipède) étaient des organismes fonctionnels globaux, et s’ils ont connu un succès évolutif, c’est nécessairement en tant que tout, et non pas en tant que véhicules de l’un ou l’autre de leurs "traits". »

Pascal Picq, Débat sur les singes et l’homme :

« Dans des schémas obsolètes de l’hominisation, où l’on présente encore le singe comme se redressant progressivement pour arriver à l’homme debout. Si cette vision est complètement remise en cause aujourd’hui, on le doit notamment aux recherches sur les grands singes, que confirment d’ailleurs les données de l’anthropologie moléculaire : les chimpanzés sont plus proches de l’homme qu’ils ne le sont de tous les autres singes et animaux. Or il faut bien reconnaître qu’on n’a commencé à étudier le mode de vie et le comportement naturel de ces primates que depuis peu - à partir des travaux entrepris dans les années soixante, notamment par Jane Goodall, Dian Fossey et toute une série de chercheurs anglo-saxons, puis américains. »

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