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Bilan et leçons du mouvement des retraites de 2010

vendredi 19 novembre 2010, par Robert Paris

Pour défendre les retraites, il faut défendre :

 l’indépendance vis-à-vis des appareils syndicaux

 l’organisation des travailleurs en comités de lutte se fédérant par delà les sites, les professions, les localités, en unissant salariés et chômeurs, jeunes et vieux, avec ou sans papiers, français ou immigrés...

 combattre toutes les illusions sur les élections et sur la gauche

 unir la lutte des retraites à celle des salariés licenciés, des services publics, de la santé, des chômeurs, des sans papiers et des salaires...

 une lutte de classe sans compromission ni négociation qui s’attaque à nos adversaires réels de la grande bourgeoisie

 une perspective d’avenir : bâtir une société débarrassée de l’exploitation

Crise des retraites ou crise du capitalisme ?

Tous d’accord qu’il faut réformer ? Non !

Pourquoi ils s’en prennent à la retraite ?

Deux stratégies opposées : front de classe ou collaboration de classe

Comment enlever le caractère de classe au mouvement ?

Les trois pièges de l’unité

Où mène la stratégie d’usure de l’énergie des salariés ? A la défaite !

Journées d’action en 2009

Journée du 24 juin

Journée d’action du 7 septembre

Journée d’action du 23 septembre

Quand est-ce qu’on prend les bastilles du capital ?

L’intersyndicale a mené la lutte... dans le mur

Faut-il suivre les centrales syndicales ?

De quoi ont peur les centrales syndicales ?

Le seul gage de succès dans nos luttes : les diriger nous-mêmes !

Ce n’est pas Sarkozy qui nous a battus : c’est l’Intersyndicale

Les syndicats ont gagné la bataille de l’opinion... contre les travailleurs

Une "unité syndicale" contre le front des travailleurs en lutte

Négocier, c’est tromper

Retraites : comment lutter et comment gagner ?

Méthodes des centrales syndicales et méthodes ouvrières

Pourquoi toutes ces défaites ? Chronologie des luttes

Quelle politique de l’extrême gauche dans ce mouvement ?

Quelle politique des révolutionnaires dans les luttes sociales ?

Quelle politique des révolutionnaires dans les luttes sociales

Adresse au mouvement ouvrier

Grève générale, panacée universelle ?

« Grève générale, blocage de la production » est-il un slogan radical ? Qu’en pensent communistes, anarchistes et réformistes ?

Les réformistes, de la gauche bourgeoise et politicienne ou des bureaucraties syndicales, sont des adversaires résolus de la conscience et de la lutte de classe... même quand ils sont dans la rue et se prétendent avec les travailleurs en grève !!!!

Messages

  • Organisons nous pour défendre nos retraites

    On est arrivés au bout de l’action menée par l’Intersyndicale même si cette dernière affirme que ce n’est pas fini. Et, au bout, il n’y a rien : le gouvernement n’a pas bougé d’un pouce. Il faut croire que, malgré les cris de victoire poussés à chaque manifestation et journée syndicale, la méthode n’y était pas. Mais ce n’est nullement la leçon que tirent du mouvement syndicats et partis de gauche. Cependant, si Sarkozy avait été obligé de céder… il aurait quand même cédé.

    C’est sans doute que la méthode n’était pas si efficace pour apporter autre chose qu’une popularité des centrales syndicales et du PS. Ces derniers disent qu’ils ont gagné (la soi-disant bataille de l’opinion) alors que nous, travailleurs, avons perdu la retraite à 60 ans. Cherchez l’erreur …

  • Quant à la CFDT, dans un texte intitulé « Retraites, la peur avait-elle changé de camp », elle affirme que « La CFDT et l’intersyndicale n’ont jamais prôné de grève reconductible. (…) Le risque d’embrasement est réel sans que les organisations syndicales ne maîtrisent le système. (…) L’absence de dialogue risque de former un jour des positions jusqu’auboutistes. » La CFDT, pour sa part, est une jusqu’auboutiste du soutien du capitalisme et s’est empressée d’aller se jeter dans de nouvelles négociations avec ses petits copains du MEDEF. Mais elle a dit une vérité : l’unité syndicale n’a fait qu’empêcher les travailleurs de mener eux-mêmes la lutte de manière plus radicale... Tout cela avec une grande aide : celle de la CGT !

  • La presse note :

    Même si le mouvement d’opposition à la réforme se termine dans les formes d’action qu’on a connues jusqu’à présent, les syndicats ne se retrouvent pas pour autant à la case départ. Les manifestations auront été un révélateur de la recomposition syndicale. Avec des centrales en perte de vitesse qui auront couru derrière le mouvement, comme la CFTC ou la CFE-CGC. Contraintes de se réinventer suite à la nouvelle loi sur la représentativité syndicale (qui oblige les syndicats à obtenir 10% des voies aux élections professionnelles), elles manquent de plus en plus de visibilité et doivent envisager des stratégies d’alliances qui les sortiront du paysage syndical. Le réformisme syndical ne recule pas pour autant, avec la CFDT et l’Unsa qui continue sa progression et est maintenant bien perçue comme un interlocuteur de poids.

    La CGT elle-même a mis en pratique son virage vers un syndicalisme plus réformiste et moins contestataire, la ligne défendue par Bernard Thibault. Le leader syndical n’a pas cherché, au cours des derniers mouvements, à bloquer l’économie. On a pu remarque par exemple que la RATP et la SNCF, bastions de la CGT, sont allées au-delà du service minimum garanti pour assurer les déplacements. Et Thibault s’en est tenu à la ligne établie avec les autres membres de l’intersyndicale, majoritairement moins radicaux. Ainsi, en deux mois de bras de fer, il n’y aura pas eu d’appel à la grève générale.

  • François Fillon a déclaré mardi aux députés UMP que "la direction des grandes organisations syndicales est responsable pour le moment" sur la réforme des retraites, selon des participants à la réunion à huis clos du groupe UMP à l’Assemblée nationale.
    "La direction des grandes organisations syndicales est responsable pour le moment (...) On entre dans la dernière ligne droite. Le débat au Sénat", qui démarre mardi après-midi, "va être long, on est dans une course contre la montre", a dit le Premier ministre, selon des députés UMP.

    "Il faut rester sur l’objectif de l’équilibre (du régime des retraites) en 2018", a-t-il réaffirmé. Pas question donc de revenir sur les nouvelles limites d’âge (62 ans pour l’âge légal de départ en retraite, 67 ans pour une pension sans décote).
    Selon d’autres participants à la rencontre, le chef du gouvernement a estimé que "les syndicats ne parviennent pas à mobiliser".
    A l’issue de la réunion, le patron des députés UMP, Jean-François Copé, a réaffirmé devant la presse que des grèves reconductibles contre cette réforme seraient "dramatiques pour notre économie".

  • commentaire du Monde du 5 novembre :

    Face à un gouvernement intransigeant sur cette réforme "indispensable", les syndicats sont apparus, aux yeux de beaucoup, responsables dans leurs revendications comme dans leur manière unitaire de gérer le mouvement social.

    Responsables vis-à-vis du gouvernement et de la bourgeoisie et responsables de l’échec vis-à-vis des travailleurs...

  • La CFDT déclare dans Paris Normandie du 6 novembre :

    « Il nous importe de rester populaires et de conserver notre image de syndicalistes responsables »,

  • François Bayrou :

    "Nous avons trouvé que les directions des syndicats ont été responsables"

  • THESES SUR LA QUESTION SYNDICALE

    1- La situation actuelle de la lutte des classes dans le monde se caractérise par une double contradiction, à la fois pour la classe capitaliste et pour la classe ouvrière. Double force, car le capitalisme est parvenu à dominer la planète et que la classe ouvrière s’est également étendue au monde entier. Double faiblesse, parce que le capitalisme a atteint ses limites et connaît une grave crise de suraccumulation qui le rend incapable de nouveaux investissements, cette perte de dynamisme ne pouvant être remplacée par les dépenses colossales des Etats et que le prolétariat connaît une grave crise de confiance dans ses propres forces, crise dans laquelle social-démocratie, nationalisme et stalinisme se partagent la responsabilité et d’où découle une faiblesse idéologique, politique et organisationnelle. Et même, on peut parler en un certain sens de crise morale dans la mesure où les travailleurs n’attendent souvent de leur classe et de ses organisations aucun changement radical de leur sort. Les trahisons des organisations dites ouvrières ne datent pas d’hier. Par contre, le fait que celles-ci s’affichent comme ne se revendiquant plus ni du pouvoir aux travailleurs, ni ’une classe ouvrière internationale, ni même du communisme et du socialisme, mais de la gestion "réaliste" de la société capitaliste, est uen relative nouveauté, un pas de plus dans la décadence.

    2- La décadence existe aussi dans le camp d’en face. La décadence impérialiste implique non seulement un effondrement économique mais, également, va certainement entraîner à brève échéance un effondrement social, politique et moral du cadre classique bourgeois. Bien évidemment, les révolutionnaires n’ont rien à regretter des illusions petites bourgeoises dans le système, que ce soient des illusions sur les institutions démocratiques (constitutions, gouvernements, légalité, rôle de l’Etat, services publics, syndicats) ou des illusions dans le mode de maintien de l’ordre bourgeois (violence des forces policières et armées, non respect des droits des citoyens, non respect de la légalité bourgeoise elle-même). Les relations de classe vont prendre un caractère beaucoup plus cru et rude. Cependant, la bourgeoisie, dans un premier temps, aura d’autant plus besoin de tromperies des masses à grande échelle. Le réformisme, qui n’a plus aucun sens en termes de possibilités réelles de réformes, d’amélioration de la situation des masses, prendra un rôle encore plus grand pour les classes dirigeantes, dans un premier temps. Il jouera le rôle de police de la classe ouvrière, rôle que les forces de répression ne pourront pas jouer dans une montée des mécontentements sociaux. Ce n’est pas seulement le rôle des partis de gauche. C’est également celui des associations et des syndicats. Ils serviront à encadrer la classe ouvrière, à étouffer sa voix et à l’empêcher de s’auto-organiser. Ils jouent déjà ce rôle bien entendu, mais ils vont devenir le principal outil des classes dirigeantes quand la crise va prendre une tournure plus catastrophique.

    3- Les révolutionnaires n’ont jamais eu d’illusions dans le rôle des organisations réformistes. La question n’est pas là. Il s’agit d’un rôle nouveau de celles-ci, en période de crise révolutionnaire, c’est-à-dire de crise dans laquelle la situation objective mène à la remise en question de la direction de la planète par la bourgeoisie impérialiste. Bien entendu, le problème est accru par le fait que nous sommes pour le moment dans une situation intermédiaire : la crise a connu ses premiers soubresauts sans que les travailleurs ne mesurent le sens de celle-ci. Bien entendu, tout l’effort des classes dirigeantes consiste à faire croire à la possibilité d’une pérennité du système et de préparer en attendant les tremblement de terre à venir des solutions politiques et sociales pour encadrer les masses. Si on comprend que l’avenir proche est celui d’affrontements sociaux de grande ampleur, on ne peut non plus ignorer que l’avenir pour les travailleurs n’est pas au mode d’organisation des périodes calmes : la démocratie bourgeoise, les associations, la gauche et les syndicats. Elle est à l’auto-organisation des travailleurs : comités de travailleurs élus et révocables sur les lieux de travail ou d’habitation.

    4- Cela ne signifie pas que les révolutionnaires doivent anticiper et quitter les autres types d’activité avant que les travailleurs n’en soient là. Mais cela a une grande importance en ce qui concerne la formation et la conscience des militants révolutionnaires eux-mêmes. Et, dans ce domaine, ce que l’on pense a encore plus d’importance que ce que l’on est encore momentanément en train de faire. Il faut, par la pensée, dépasser le niveau de l’activisme quotidien pour se préparer et préparer ceux qui nous entourent à ce qui va suivre….

    5- Le syndicalisme n’est pas et n’a jamais été le mode unique d’organisation de la classe ouvrière. Il a longtemps été le mode d’organisation des plus grandes masses. De nos jours, dans les pays impérialistes, ce serait une tromperie que de dire qu’il organise les travailleurs. Ni il les réunit, ni il leur donne les moyens de discuter, de décider, d’avoir voix au chapitre, même pour la simple confection d’un tract, pour la décision d’une action, pour l’élection d’un dirigeant, pour la conclusion d’une lutte. C’est bien connu : c’est le bureaucratisme quasi-total. C’est loin d’être nouveau mais cela a pris encore des proportions supplémentaires avec l’aggravation de la dépendance des syndicats vis-à-vis de l’Etat et des trusts.

    6- Pour les révolutionnaires, cela n’est pas le premier point. Bureaucratisés ou pas, les syndicats sont un certain niveau de conscience limité de la classe ouvrière, niveau qui ne mène nullement spontanément à la conscience historique du rôle du prolétariat et même qui s’y oppose en quelque sorte. En effet, la plus large masse des travailleurs qui adhère aux syndicats en attend une amélioration des conditions de vie et de travail en accord avec la légalité de cette société et en discussion avec la classe dirigeante. La base d’accord entre les militants honnêtes du syndicat et la bureaucratie existe bel et bien. Il est aisé pour la bureaucratie de rappeler aux travailleurs ou aux militants de base qui ruent parfois dans les brancards sous les coups de trahisons trop grossières que les militants révolutionnaires, eux, veulent renverser la classe dirigeante ! Ce n’est pas le cas des travailleurs du rang… Du moins, pas pour le moment. Et encore moins des militants syndicalistes, sauf exception.

    7- Pour nous, la conscience de classe, c’est la conscience des intérêts d’avenir de l’humanité et non la défense d’intérêts d’un groupe social, celui des travailleurs, avec des revendications particulières pour lui. C’est une conscience communiste. Le rôle des révolutionnaires de défenseurs d’une conscience d’avenir du prolétariat est inséparable de leur rôle dans la lutte des classes quotidienne. Cela suppose de démontrer sans cesse aux travailleurs qu’ils représentent un autre avenir, d’autres possibilités sociales, d’autres solutions au fonctionnement social. Ce n’est pas un simple rôle de mobilisation et de revendication. En fait partie notre rôle internationaliste, dimension totalement occultée actuellement par les syndicats. En fait également partie notre propagande pour un mode d’organisation autonome du prolétariat qui ne nécessite pas de grandes luttes sociales. Dans les problèmes de tous les jours des travailleurs peuvent s’auto-organiser. Nous l’avons vécu sur la question de l’amiante dans l’entreprise, sur la question des transports dans l’entreprise, sur la question des sans-papiers ou dans une grève sur les salaires ou contre les licenciements. Nous pouvons le vivre demain sur la question du stress et des suicides. Nous pouvons également connaître des comités de travailleurs sur des questions comme la hausse des prix ou les licenciements. Toutes les fois qu’il est possible de mettre en place une véritable auto-organisation des travailleurs, il est hors de question de faire appel aux syndicats même si nous en faisons partie, même si nous y militons, même si nous les dirigeons.

    8- La raison fondamentale est la suivante : il faut que les luttes sociales préparent l’organisation révolutionnaire politique mais préparent aussi la classe elle-même à son rôle de direction et ces deux question ne doivent pas être confondues comme Lénine l’a maintes fois répété.

    "Une des erreurs les plus grandes et les plus dangereuses que commettent les communistes (comme, d’ailleurs, les révolutionnaires en général qui ont mené à bien le début d’une grande révolution), c’est de se figurer que la révolution peut être accomplie par les mains des seuls révolutionnaires. Or, pour assurer le succès de toute action révolutionnaire sérieuse, il faut comprendre et savoir appliquer pratiquement l’idée que les révolutionnaires ne peuvent jouer un rôle que comme avant garde de la classe réellement avancée et viable. L’avant garde ne remplit sa mission que lorsqu’elle sait ne pas se détacher de la masse qu’elle dirige, lorsqu’elle sait véritablement faire progresser toute la masse. Sans l’alliance avec les non communistes dans les domaines d’activité les plus divers, il ne saurait être question d’aucun succès en matière de construction de la société communiste."

    Lénine dans "Le matérialisme militant"

    « Ce qui caractérise toute révolution, c’est que la conscience des masses évolue vite : des couches sociales toujours nouvelles acquièrent de l’expérience, passent au crible leurs opinions de la veille, les rejettent pour en adopter d’autres, écartent les vieux chefs et en prennent de nouveaux, vont de l’avant, et ainsi de suite. Les organisations démocratiques qui reposent sur le lourd appareil du suffrage universel doivent forcément, aux époques révolutionnaires, retarder sur l’évolution progressive de la conscience politique des masses. Il en va tout différemment des soviets. Ils s’appuient directement sur des groupements organiques, comme l’usine, l’atelier, la commune, le régiment, etc. (…) Le délégué du Conseil municipal ou du zemstvo s’appuie sur la masse inorganique des électeurs qui, pour un an, lui donne pleins pouvoirs et puis se désagrège. Les électeurs du soviet, au contraire, restent toujours unis entre eux par les conditions mêmes de leur travail et de leur existence, et ils ont toujours l’œil sur leur délégué ; à chaque instant, ils peuvent l’admonester, lui demander des comptes, le révoquer ou le remplacer par une autre. »

    Léon Trotsky

    Dans « L’avènement du bolchevisme »

    9- Il en résulte les tâches suivantes pour les communistes révolutionnaires :

     militer en développant le maximum de liens avec la classe ouvrière et pas seulement avec ses militants organisés
     ne jamais s’isoler de la masse des travailleurs et les faire juges de nos positions, de nos orientations et de nos combats par tous les moyens (prises de paroles, affiches, tracts publics)
     participer à l’activité syndicale mais en ayant conscience que l’on intervient en terrain miné, en préparant les camarades non seulement aux combats avec les bureaucrates mais aux pressions multiples et aux déformations que représente la participation aux organismes syndicaux
     ne jamais participer à des responsabilités syndicales tant qu’on n’a pas de groupes autour de soi sur des bases politiques claires et tant que l’on n’a pas de parution publique régulière communiste révolutionnaire sur l’entreprise
     ne briguer des responsabilités syndicales que sur la base d’un soutien clair et sur des objectifs écrits et votés des travailleurs
     s’interdire de diriger une lutte en tant que syndicaliste sans se donner les moyens d’organiser tous les travailleurs en lutte en faisant élire des organes de direction de cette lutte.
     Et ne jamais oublier que prôner la grève générale et même la révolution sans l’organisation de comités de grève, de comité central de grève, de comité d’usine et de soviets, c’est envoyer la classe ouvrière à la défaite et même bien pire…

    • Je pense qu’il faut supprimer dans ces thèses le "nationalisme" en tant que facteur responsable de la faiblesse idéologique de la classe ouvrière. Car le nationalisme est bourgeois alors que la social-démocratie et le stalinisme sont deux courants issus du mouvement ouvrier, qui se sont ralliés à la bourgeoisie. Par ce fait, ils avaient cessé de mener le combat contre le nationalisme au sein de la classe ouvrière. Et ils ont arrimé cette dernière au nationalisme, surtout depuis 1914 pour la social-démocratie, et depuis le début du processsus de bureaucratisation de l’URSS pour le stalinisme.

    • Pour défendre les retraites, il faut défendre :
      l’indépendance vis-à-vis des appareils syndicaux

      l’organisation des travailleurs en comités de lutte se fédérant par delà les sites, les professions, les localités, en unissant salariés et chômeurs, jeunes et vieux, avec ou sans papiers, français ou immigrés...

      combattre toutes les illusions sur les élections et sur la gauche

      unir la lutte des retraites à celle des salariés licenciés, des services publics, de la santé, des chômeurs, des sans papiers et des salaires..

  • Depuis plus de 100 ans, les seules grandes luttes ont été des grèves sauvages, spontanées et de masse. Et toutes ces luttes se sont données comme base d’organisation, non pas la forme syndicale, mais celle des assemblées générales, où tous les ouvriers débattent de leur propre lutte et des problèmes à résoudre, avec des comités élus et révocables pour centraliser la lutte. La grande grève de Mai 1968 en France est déclenchée malgré les syndicats. En Italie, au cours des grèves de l’Automne chaud de 1969, les travailleurs chassent les représentants syndicaux des assemblées de grévistes. En 1973, les dockers d’Anvers en grève s’attaquent au local des syndicats. Dans les années 1970, en Angleterre, les ouvriers malmènent souvent les syndicats tout comme ceux de Longwy, Denain, Dunkerque en France, lors de la grève de 1979. En août 1980, en Pologne, les ouvriers rejettent les syndicats qui sont ouvertement des rouages de l’État et organisent la grève de masse sur la base des assemblées générales et des comités élus et révocables (les MKS). Les micros sont utilisés pendant les négociations, pour que tous les ouvriers puissent suivre, intervenir et contrôler les délégués. Et il faut se souvenir en particulier de comment cette lutte s’est terminée : par l’illusion d’un nouveau syndicat, libre, autonome et combatif, à qui la classe ouvrière pouvait confier les rênes de la lutte. Le résultat fut immédiat. Ce nouveau syndicat, "tout beau, tout neuf", nommé Solidarnosc, coupa les micros pour tracter en secret et orchestra, de concert avec l’État polonais, la dispersion, la division et, finalement, la défaite violente de la classe ouvrière   !

  • Tract de participants à l’Assemblée générale de la Gare de l’Est (Paris)
    ADRESSE à tous les travailleurs

    A l’initiative de cheminots de la Gare de l’Est et d’enseignants du 18e, nous avons été une centaine de salariés (du rail, de l’éducation, de la poste, de pme de l’agro-alimentaire, de l’informatique…), de retraités, chômeurs, étudiants, travailleurs avec ou sans papiers, syndiqués ou non, à nous réunir le 28 septembre et le 05 octobre pour discuter des retraites et plus largement des attaques que nous subissons et des perspectives pour faire reculer ce gouvernement.

    Nous avons été des millions à manifester et faire grève lors des dernières journées d’action. Le gouvernement ne recule toujours pas. Seul un mouvement de masse sera en mesure de le faire. Cette idée fait son chemin au travers des discussions autour de la grève illimitée, générale, reconductible et du blocage de l’économie…

    La forme que le mouvement prendra est notre affaire. C’est à nous tous de le construire sur nos lieux de travail avec des comités de grève, dans nos quartiers au travers d’Assemblées Générales souveraines. Ils doivent réunir le plus largement possible la population travailleuse, coordonnés à l’échelon nationale avec des délégués élus et révocable. C’est à nous de décider des moyens d’actions, des revendications… Et à personne d’autre.

    Laisser les Chérèque (CFDT), Thibault (CGT) et Cie décider à notre place, c’est se préparer à de nouvelles défaites. Chérèque est pour les 42 annuités. On ne peut pas non plus avoir confiance en Thibault qui ne revendique pas le retrait de la loi, comme nous n’oublions pas qu’en 2009 il buvait le Champagne avec Sarkozy alors que des milliers d’entre nous étaient licenciés, nous laissant nous faire battre séparément. Nous n’avons pas plus confiance dans les prétendus “radicaux ». La radicalité de Mailly (FO) c’est de serrer la main d’Aubry en manif alors que le PS vote les 42 annuités. Quant à Sud-Solidaires, à la CNT ou l’extrême-gauche (LO, NPA), ils ne nous offrent d’autres perspectives que l’unité syndicale. C’est à dire l’unité derrière ceux qui veulent négocier des reculs.

    Si aujourd’hui, ils enfourchent le cheval de la grève reconductible, c’est surtout pour éviter de se faire déborder. Le contrôle de nos luttes sert de monnaie d’échange pour être admis à la table des négociations… pourquoi ? Pour, comme il est écrit dans la lettre signée par sept organisations syndicales de la CFTC à Solidaire, “faire entendre le point de vue des organisations syndicales dans la perspective de définir un ensemble de mesures justes et efficaces pour assurer la pérennité du système de retraites par répartition.” Peut-on croire un instant qu’il peut y avoir une entente possible avec les casseurs de nos retraites depuis 1993, avec ceux qui ont entrepris la démolition méthodique de nos conditions de vie et de travail ?

    La seule unité capable de faire reculer ce gouvernement et les classes dirigeantes, c’est de s’unir public et privé, salariés et chômeurs, retraités et jeunes, travailleurs avec ou sans papiers, syndiqués ou non, à la base dans des AG communes et en contrôlant nous même nos luttes.

    Nous pensons que le retrait de la loi sur les retraites est l’exigence minimale. Cela ne saurait suffire. Des centaines de milliers de vieux travailleurs survivent déjà avec moins de 700 euros par mois, pendant que des centaines de milliers de jeunes vivotent avec le RSA, quand ils l’ont, faute de travail. Pour des millions d’entre nous, le problème cruciale c’est déjà de pouvoir manger, se loger et se soigner. De cela nous ne voulons pas.

    Oui, les attaques contre les retraites sont l’arbre qui cache la forêt. Depuis le début de la crise, les classes dirigeantes avec l’aide de l’Etat jettent à la rue des centaines de milliers de travailleurs, suppriment des milliers de postes dans les services publics. Et nous n’en sommes qu’au début. La crise continue et les attaques contre nous vont devenir de plus en plus violentes.

    Pour faire face, nous ne devons surtout pas avoir confiance dans les partis de la gauche (PS, PCF, PG …). Ils ont toujours gérés loyalement les affaires de la bourgeoisie en ne remettant jamais en cause la propriété privée industrielle et financière ainsi que la grande propriété foncière. D’ailleurs en Espagne comme en Grèce, c’est la gauche au pouvoir qui organise l’offensive du capital contre les travailleurs. Pour nos retraites, la santé, l’éducation, les transports et pour ne pas crever de faim, les travailleurs devront accaparer les richesses produites pour subvenir à leur besoin.

    Dans cette lutte, nous ne devons pas apparaître comme défendant des intérêts catégoriels mais ceux de toute la population travailleuse, y compris les petits paysans, marins-pêcheurs, petits artisans, petits boutiquiers, qui est jetée dans la misère avec la crise du capitalisme. Nous devons les entraîner et nous mettre à la tête de toutes les luttes pour mieux nous en prendre au Capital.

    Que nous soyons salariés, chômeurs, précaires, travailleurs sans papiers, et cela quelque soit notre nationalité, c’est toute la population travailleuse qui est dans le même bateau.

    Rendez-vous pour en discuter
    en AG interpro mardi 12 octobre à 18 h et le mercredi 13 octobre à 17 h
    Bourse du travail, métro République

    Des travailleurs et précaires de l’AG interpro de la Gare de l’Est

    Le 8 octobre 2010

  • En politique et en particulier celle pour la classe ouvrière, tout ce qui n’est pas clair, va contre les intérêts des exploités.

    "Dans les dernières assemblées, les cheminots ont exprimé leur déception et leur écoeurement face à la politique des directions syndicales qui se sont moquées des avis exprimés et maintes fois votés en assemblée générale, au travers de motions multiples, demandant le retrait de la réforme contre les régimes spéciaux. Beaucoup de grévistes ont tenu à dire qu’ils ne s’étaient pas mis en grève pour obtenir un calendrier, celui des pompiers leur aurait coûté moins cher.

    Parmi les grévistes mécontents, nombreux ont aussi été les militants syndicaux, en particulier ceux de la CGT, qui se sont senti trahis par l’acceptation du fameux calendrier proposé par le gouvernement et la SNCF, et accepté par tous les responsables syndicaux. Avec le calendrier, leurs dirigeants acceptaient que les négociations se fassent dans le cadre imposé par le gouvernement à savoir l’acceptation des 40 annuités, des décotes, de l’indexation des pensions sur les prix et non plus sur les salaires, etc. Et même si des mesures limitant quelque peu l’impact des décotes et du nouveau mode de calcul des pensions peuvent être discutées, celles-ci sanctionneront d’importants reculs qu’auront à subir les cheminots, en particulier les récents embauchés et ceux qui le seront dans l’avenir. Cela, bien des grévistes l’avaient par avance et largement dénoncé. Et parce que les dirigeants syndicaux n’en ont pas tenu compte, des adhérents et militants de la CGT se sentent aujourd’hui trahis.

    Dans aucune assemblée, même si la reprise du travail s’est faite avec parfois une courte majorité et en traînant les pieds, les grévistes n’ont trouvé la force d’outrepasser le mur syndical auquel ils se heurtaient. Y avait-il avec cette grève la possibilité de faire vraiment reculer le gouvernement ? La question reste ouverte. Non pas à cause d’un manque de volonté et de combativité des grévistes mais parce que le mouvement n’a pas été au bout de ses possibilités, arrêté dans sa phase encore ascendante, au lendemain même de la manifestation où les grévistes des transports et de l’énergie avaient rejoint ceux de la fonction publique. Ce jour-là, le 20 novembre, les cheminots étaient encore presque partout installés dans la grève et avaient conscience que, tant qu’ils ne reprendraient pas le travail, ils pourraient encore faire reculer le gouvernement."

    extrait de l’article n°2052 du 30 novembre 2007de Lutte Ouvrière, groupe politique se revendiquant révolutionnaire communiste.

    Quand ces militants nous disent que les bureaucrates n’ont pas écouter la base et que c’est pour cela que les syndiqués sont écoeurés, il y a plusieurs mensonges : cette organisation tentent de nous faire croire que les travailleurs doivent se faire entendre des centrales
    — > faux , les trotskystes savent que les centrales sont les pires ennemis des travailleurs surtout quand ceux ci commencent à lutter vraiment ensemble.

    Les travailleurs doivent se syndiquer et respecter l’ordre syndical pendant les grèves
    — > Faux , Lutte Ouvrière a passer son temps à expliquer dans les années 70/80 que la classe ouvrière doit s’auto organiser en comités de grève.

    Il faut tenir compte du moral des travailleurs et laisser les bureaucrates contrôler les syndicats tant que la pression n’est pas suffisante.
    — >Faux , et l’exemple de novembre 2007 le montre bien ; si les travailleurs commencent rapidement à se mettre en mouvement, les centrales casseront aussi rapidement celui ci si aucune struture autonome des travailleurs n’a été crée.

    L’idée même de comité de grève est rendue confuse et même dénaturée aujourd hui parmi les militants d’entreprise de l’extrème gauche car il faudrait soi disant attendre le moment (pour en parler ou le faire)....tellement attendre qu’ à chaque bataille (ou préparation) c’est la formule de l’intersyndicale qui est choisie ou proposée par les militants de lutte ouvrière, NPA, POI et PC biensûr.
    C’est la formule de la défaite car ces centrales ne sont d’accord sur rien à part négocier au nom des travailleurs avec le gouvernement pour récupérer des contreparties financières, sociales ou politiques.

    LO dit : "Y avait-il avec cette grève la possibilité de faire vraiment reculer le gouvernement ? La question reste ouverte."
    La méthode proposée qui consiste à suivre ou critiquer au mieux les centrales, nous donnent la réponse depuis au moins 30ans, c’est à dire depuis les dernières grèves ou une forme d’auto-organisation des travailleurs a réellement été expérimentée :
    — >défaite après défaite les travailleurs sépuisent et les jeunes sont atomisées, n’ayant aucune raison de penser à la lutte de classe.

    Pourtant elle est là et menée par un patronnat et une bourgeoisie qui veut nous mettre KO avec des licenciements rythmés par vague.
    La solution consiste à renouer avec les méthodes de lutte "ancestrales" ou révolutionnaires —> celle des comités de grèves ou ce sont les grèvistes non syndiqués qui élisent leur représentant en priorité !

    Des structures nouvelles donc, émergent de la masse des travailleurs qui ne sont plus organisées et dirigées par eux mêmes.

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