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Le capitalisme n’est plus qu’un tombeau pour l’humanité. La vie humaine nécessite d’autres perspectives d’avenir…

mardi 28 mars 2023, par Karob, Robert Paris

Déjà avant covid, le capitalisme mortel...

Edito

« Nous n’avons que nos chaînes à perdre et un monde à gagner » écrivait Karl Marx et c’est plus vrai que jamais…

Le capitalisme n’est plus qu’un tombeau pour l’humanité. La vie humaine nécessite d’autres perspectives d’avenir qui ne seront plus fondées sur l’accroissement sans fin du capital privé…

Le changement radical de type de société n’est plus seulement une aspiration des adversaires du système mais une nécessité prouvée par la chute du système lui-même. Le capitalisme a tellement dépassé ses propres limites de capitalisation qu’il suffit d’une simple faillite de la petite banque de la Silicon Valley aux USA pour faire trembler l’ensemble de l’édifice bancaire et financier mondial ! Déjà quatre banques (Silvergate, SVB, Signature, First Republic) ont chuté aux USA et une cinquième (PacWest) est déjà sur la sellette. Après la chute de Credit Suisse, les banques européennes (Deutsche Bank, Socicété Générale et BNP notamment) et asiatiques sont elles aussi menacées.

Toutes les banques y compris les banques centrales sont au bord du gouffre et la petite banque américaine qui a précipité la chute n’est que le petit caillou qui enraye un mécanisme déjà complètement défaillant.

La chute bancaire et financière actuelle rappelle un fait incontournable : aucun retour au monde d’avant l’effondrement du capitalisme en 2007 n’est possible. (lire sur la crise économique actuelle qui n’est nullement une crise conjoncturelle, une simple récession)

Le capitalisme ne parvient plus qu’à se survivre comme une caricature de lui-même. En pleine phase soi-disant libérale, il ne se maintient que grâce à des aides pharaoniques des Etats et des banques centrales. Sans eux, tout le système serait déjà par terre. Il en résulte une conséquence : soit l’humanité fait un grand pas en avant, vers un monde sans capital, sans exploitation ni Etat capitaliste, au service de tous ceux qui vivent de leur travail, soit on va vers une grande chute collective dans une horreur dictatoriale, guerrière, fasciste et esclavagiste sans cesse croissante qui sera très loin d’un simple retour en arrière…

Il y a une vaste tromperie sur l’avenir que l’on nous prépare et elle consiste à nous faire croire que c’est seulement un recul économique et social important mais provisoire qui nous attend. Cela signifie que nous devrons faire quelques sacrifices mais que l’essentiel du système social sera préservé. Or, c’est totalement faux. Bien sûr, nous ne prétendons pas prédire l’avenir et nous ne savons ni à quelle date ni sous quelle forme l’édifice entier va chuter, mais le fait qu’il chute n’est pas une prédiction. C’est une certitude.

On nous dit « les retraites vont se réduire », « les salaires vont se réduire en même temps que les prix vont augmenter », « notre accès à la santé, au logement, à l’énergie et à l’éducation va diminuer », « la pollution de la planète va augmenter », « la paix du monde est menacée », « la santé est menacée par la montée des maladies », « l’équilibre financier est menacé », mais la pérennité du système est conservée. Et c’est le contraire de la vérité.

On nous dit que la récession et l’inflation sont grandissantes, mais que cela ne menace pas la solidité de l’édifice.

On nous dit que la Russie et la Chine sont des puissances agressives et qui s’attaquent aux principes de la communauté internationale, mais qu’on va les sanctionner pour les empêcher de nuire.

On nous dit que la pandémie covid a été un mal nouveau et important qu’on n’a pas toujours su combattre, mais qu’on en tire des leçons et que la prochaine pandémie nous trouvera mieux préparés.

On nous dit que la pollution de la planète reste inquiétante mais que c’est seulement pour le réchauffement climatique que cela l’est. Et c’est encore faux !

On nous dit qu’il y a une crise de l’énergie, mais que le nucléaire reste une solution qui préserve de la hausse du gaz carbonique.

Tout cela n’est que balivernes, faux dangers, fausses solutions, fausses menaces et fausses crises.

Il ne faut pas compter sur la classe possédante pour dévoiler ses vraies craintes et ses vrais projets destructeurs.

Mais à quoi bon nous dire que ce qui nous attend serait une catastrophe d’une toute autre ampleur, alors que ce qui précède est déjà bien assez inquiétant et menaçant. Pourquoi se mettre le moral à zéro et voir la vie en noir, d’autant qu’on se sent tout de suite dépassé par de telles considérations qui nécessiteraient de comprendre par soi-même sans suivre les avis officiels et l’opinion publique, aussi bien la politique internationale que la physique du climat, l’économie mondiale que la guerre mondiale…

En fait, ce n’est rien de tout cela : ce qu’il faut comprendre, c’est que ce monde capitaliste est d’abord et avant tout le produit de la lutte de classes et que ce qui change de manière brutale en ce moment est encore un produit de la lutte des classes.

Et les tromperies qui précèdent, aussi diverses soient-elles, ont en commun d’effacer les vraies motivations, les vrais buts, les vrais fondements qui sont tous enracinés dans la lutte des classes.

Dans nos sociétés, la lutte des classes est partout est pas seulement dans les grèves, dans les gilets jaunes, dans les révoltes et révolutions, pas seulement sur le plan économique et social, mais partout. Elle est présente dans le discours des scientifiques (ceux qui parlent en public), dans celui des média, dans celui des gouvernants et hommes politiques, dans celui des religieux, dans celui de toutes les institutions, partout.

C’est la lutte des classes qui explique que les gouvernants soient de plus en plus dictatoriaux, que le monde entier se mette en position de guerre mondiale, que la santé et l’espérance de vie chute brutalement, que les classes dirigeantes règnent par la peur…

Le discours sur le climat, le discours sur l’énergie, le discours sur la pandémie, le discours sur la guerre d’Ukraine, le discours sur la situation des femmes, tous les discours actuels se prétendent en dehors de la lutte des classes et c’est une preuve de plus qu’ils sont tous mensongers.

Mais, me direz-vous, la lutte des classes n’existe plus du moment que le prolétariat ne s’envisage plus comme une classe d’avenir capable de bâtir une nouvelle société.

En fait, le propre des révolutions sociales est justement de dire brutalement : « nous n’étions rien, soyons tout ! » Cela signifie que la veille encore de toutes les grandes révolutions, la classe opprimée se considérait comme « un rien », comme méprisée et même parfois méprisable. Et surtout comme incapable d’une perspective sociale d’avenir pour toute la société. Certains oublient d’ailleurs que la bourgeoisie elle-même a été dans la même situation dans le passé historique.

Bien des travailleurs s’estiment incapables d’avoir un avis personnel, rompant avec ce qui est dit dans les média, sur toutes les questions précédemment citées comme la question de l’énergie, du climat, de la pandémie, de l’eau, du nucléaire, de la pollution, de la guerre, de l’impérialisme, du terrorisme et on en passe…

Ce n’est pas par incapacité réelle mais parce que toute la société capitaliste vise à implanter cette idée dans leur tête comme toute la société esclavagiste visait à mettre dans la tête des esclaves qui étaient dominés de façon naturelle et incontestable.

Les forces réformistes ont toujours joué un rôle important dans cette croyance des opprimés dans la fatalité de leur sort d’opprimés.

Les effondrements économiques, sociaux et politiques qui viennent vont nécessairement remettre en question bien des choses sur la croyance dans l’éternité du système capitaliste et sur la prétendue incapacité des prolétaires à gouverner la société et à lui offrir un nouvel avenir.

C’est cela qui doit dicter la tâche des révolutionnaires communistes et pas de suivre les prétentions réformistes (politiques ou syndicaux) à contrer ou amoindrir les reculs économiques, sociaux et politiques.

Ce n’est nullement une thèse pessimiste car elle signifie que l’humanité a encore de belles pages à écrire…

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