jeudi 31 octobre 2013, par
Ce ne sont pas les travailleurs, ni ceux des USA ni du reste du monde, qui ont causé l’effondrement du capitalisme en 2007-2008, aux USA puis dans le monde, avec notamment la crise en Europe. Ce ne sont pas non plus les milieux populaires et pas même les milieux de la petite bourgeoisie qui en sont la cause. Non ! C’est le grand capital lui-même qui a scié la branche sur laquelle il était assis. C’est lui qui a produit la déstabilisation économique et ses conséquences sociales et politiques. C’est lui qui progressivement déstabilise le monde et détruit l’économie et la société.
Ce ne sont pas les travailleurs qui ont empêché toute véritable reprise économique. C’est le fonctionnement du système lui-même et ce malgré les interventions massives des Etats et des banques centrales. Ce qui empêche tout redressement et toute réforme, ce n’est nullement un groupe marginal ou un mécanisme accessoire du capitalisme mais son fondement même : la nécessité pour les capitaux privés de rechercher le profit maximum. C’est cette seule force, la même qui a conduit pendant des années à produire sans cesse davantage, à bâtir plus d’usines, à employer plus de salariés en capitalisant la plus-value extraite de leur travail, qui le conduit aujourd’hui curieusement à faire exactement l’inverse. On parle beaucoup de titres toxiques, d’investissements pourris, de tous types de subprimes et d’achats de titres de dettes publiques et privées. C’est dans ce domaine que le capital privé peut espérer faire le maximum de profit. Et c’est en retirant ses capitaux de l’investissement productif qu’il devient destructeur pour le système lui-même. En effet, le fondement de la création de richesses n’en reste pas moins la plus-value extraite du travail humain. Et plus les capitaux privés se retirent de la production, plus cette production de richesses se trait. Les échanges, les prêts financiers permettent de répartir la plus-value mais pas de la produire. La source qui enrichissait le capitalisme se tarit donc progressivement et sans l’intervention des Etats et des banques centrales, elle serait déjà complètement tarie.
Certes 2007 est très loin d’être la première crise capitaliste du monde et même loin d’être la première crise mondiale. Le système en a connu de multiples et de toutes sortes de gravité, ce qui amène bien des gens à penser que le fonctionnement trouvera certainement une issue.
Pourtant, de nombreux indices nous amènent à penser que cette fois c’est différent. Il ne s’agit pas d’une crise parmi tant d’autres. Ce n’est pas juste une crise grave. Ce n’est pas simplement une crise dangereuse. Tâchons de partir des constats de la situation pour comprendre ce qui se passe….
Nous constatons que, depuis 2007, il n’y a pas de reprise alors que les injections de capitaux publics à eux seuls représenteraient en nombre un effet de reprise. Certes, cette intervention des Etats et des banques centrales a sauvé tous les trusts, toutes les grandes assurances et toutes les grandes banques. Mais justement cela nous montre déjà que nous ne sommes pas dans une « simple » crise. Le mécanisme même des crises consiste à réguler un fonctionnement aveugle en supprimant, de temps à autre, les « canards boiteux » en faillite. Jamais, dans aucune crise capitaliste, on n’a sauvé des trusts, des banques, des assurances et des financiers sous le slogan « trop gros pour chuter ». Au contraire, dans les crises capitalistes précédentes, c’est leur chute qui a permis au système de retrouver son fonctionnement dynamique après une phase de récession. Ce que nous connaissons aujourd’hui n’est pas une phase de récession après une série de faillites. S’il y a faillite, ce n’est pas celle de quelques entreprises, de quelques pays, de quelques secteurs, c’est la faillite générale. C’est très différent et il convient de se demander pourquoi.
Autrefois, on nous expliquait que l’Etat devait laisser faire l’économie, que son rôle n’était pas de sauver les fameux « canards boiteux », non pas au nom de l’idéologie du libéralisme mais du caractère implacable et incontournable des lois économiques du capitalisme. Comment se fait-il que l’action des Etats soit capable (ou le prétende) d’empêcher le fonctionnement des lois du système ? Bien entendu, elle ne le peut toujours pas. Le capitalisme a toujours les mêmes lois et, si les Etats s’en libèrent, c’est uniquement pour faire durer la situation, pas parce qu’ils ont réussi à créer un nouveau fonctionnement du capitalisme libéré de ses propres lois ! Si, en 1929, les Etats ne pouvaient pas sauver les banques et les trusts qui chutaient lamentablement, ce n’est pas parce que les gouvernants étaient moins avisés qu’aujourd’hui.
Nous constatons d’abord que, six ans après la chute, la banque centrale américaine, la FED, affirme elle-même qu’il n’est toujours pas possible d’arrêter les injections massives et mensuelles de capitaux publics sous peine de risques systémiques. Et la politique de la FED dicte celle des autres banques centrales du monde… Sans ces milliards de dollars, très vite, le capitalisme ne serait plus qu’un lointain souvenir.
Nous constatons que tous les trusts, toutes les assurances, toutes les bourses, toutes les banques contiennent aujourd’hui essentiellement des investissements issus de capitaux publics et non de capitaux privés, situation qui ne s’est jamais produite, même de 1929 à la deuxième guerre mondiale ni pendant la reconstruction de l’après-guerre malgré des interventions massives de l’Etat du New Deal de Roosevelt à la politique économique étatique dictée par Hitler ou le Japon. C’est une première. Sans ces capitaux publics, toutes les grandes entreprises capitalistes du monde seraient aujourd’hui à terre… Si les Etats et les banques centrales retiraient brusquement leur argent des trusts automobiles, sidérurgiques, des banques et des bourses, il n’en resterait pas même les ruines ! S’ils cessaient de financer à fonds perdus le secteur du Bâtiment, des trusts pharmaceutiques (sur le dos de la Santé), de l’informatique et du nucléaire, ils s’écrouleraient irrémédiablement et on n’en entendrait même plus parler ! Et ces interventions étatiques ou centrales vont à contre-tendance économique. Elles sont contre-profitables. C’est pour cela que les capitaux privés s’en détournent alors qu’auparavant elles se jetaient sur tous ces investissements productifs.
On peut se dire que si ces Etats agissent ainsi, c’est qu’ils espèrent redresser le système et le relancer mais c’est complètement erroné. Cette intervention a, au contraire, l’effet inverse. L’essentiel de l’argent des Etats et des banques centrales permet de racheter les titres pourris, de payer les intérêts des dettes privées et publiques, donc rend encore plus rentable l’investissement dans les titres pourris et le désinvestissement du capital productif…
Il est remarquable que Bush ait été accusé par son propre camp, par le parti républicain, de communisme lorsqu’il a lancé le plan Bush-Paulson qui revenait à commencer de mettre toute l’économie privée sous contrôle d’Etat. Depuis, les plans du même type se sont multipliés et l’Automobile n’est plus le seul secteur, avec les banques, à être entièrement aux mains de l’Etat. On peut considérer que l’économie mondiale est étatisée pour l’essentiel, même si le pouvoir reste aux mains de pro-capitalistes et même à cause de cela. Nous constatons que ce ne sont pas des hommes politiques étatistes qui ont décidé ces interventions massives des Etats mais, au contraire, des libéraux comme les Bush ou les dirigeants anglais, japonais ou allemands… Obama n’a pas agi différemment ni Hollande différemment de Sarkozy. Ce n’est pas un manque d’imagination politique ou économique mais parce que la situation dicte de manière impérieuse la politique.
Bien entendu, ni Bush ni Obama, pas plus que Sarkozy ou Hollande ne sont communistes quand ils interviennent dans l’économie. Ils ne croient pas que les capitaux publics puissent faire fonctionner le système à la place des capitaux privés. Ils ne visent pas à retirer de l’argent des capitalistes ni leur enlever la mainmise sur la société. Ils visent, au contraire, à casser par avance tout développement de la lutte des classes. S’ils laissaient faire « les lois aveugles de l’économie capitaliste », comme ils l’avaient toujours plus ou moins fait auparavant, on ne reparlait plus du capitalisme que comme un vieux souvenir d’une société balayée par l’Histoire. L’effondrement de 2007, sans intervention des Etats, aurait donné l’équivalent de la révolution du monde arabe mais à l’échelle mondiale et dirigée par le prolétariat mondial. C’est ce spectre qui hante aujourd’hui la classe capitaliste et les gouvernants. Ils se servent des interventions étatiques pour retarder l’effondrement et profiter du délai pour semer les ferments de guerre entre les civils afin de détourner des risques de la guerre civile révolutionnaire des opprimés contre les oppresseurs capitalistes.
Et l’intervention des Etats, si elle est dictée par l’économie, est avant tout politique. Elle vise des buts politiques de classe de fond, c’est-à-dire de préserver l’avenir même des classes dirigeantes.
On ne peut parler encore de capitalisme qu’au sens où c’est toujours la même classe dirigeante qui reçoit les profits mais ceux-ci sont de plus en plus uniquement ponctionnés directement sur la population et non produits par l’expansion de l’échelle de la production et des échanges. Le capitalisme s’autodétruit…
Le capitalisme avait consisté en l’appropriation privée des moyens de production, permettant l’appropriation privée de la plus-value extraite du travail humain. Le succès de ce système l’a porté à de nombreuses avancées économiques. Depuis les années 2000, ce système a atteint ses limites et il ne se maintient plus que par des méthodes totalement artificielles, des méthodes mondiales à la Madoff, de cavalerie financière, non pas privée comme un Madoff, mais publique et générale, mondiale.
Quelle peut bien être l’utilité des interventions étatiques financières massives ? Aider l’économie ? Faire repartir la machine productive ? Relancer l’activité ? Remettre en fonction le système ? Ces sommes colossales qui inondent les marchés font exactement l’inverse : elles permettent au capital privé de participer profitablement à des investissements dans les dettes, dans les montages purement financiers, dans la titrisation des destructions économiques, monétaires ou financières, miser sur la chute et non sur le développement. Car les interventions d’Etat maintiennent la rentabilité de toutes ces opérations de peur que la non-rentabilité de celles-ci emportent le tout… Ces investissements, qui sont ainsi sécurisés momentanément par les Etats, ne se déversent nullement à un moment donné dans la production, contrairement à ce qui se passait quand le système fonctionnait, même à ses pires moments de crise. Ces types d’investissements nécrophiles (nécrophages qui se nourrissent de tout ce qui décline et meurt et qui produisent et propagent la mort – donc propagateurs de nécrose) se développent et empêchent toute relance sérieuse des investissements productifs. Le capital nécrophile a succédé au capitalisme misant sur le développement industriel, l’accumulation du capital fondé sur l’exploitation du travail humain.
En fournissant des profits de plus en plus importants aux investissements non productifs, les Etats ne font que rendre la fin du système plus irrémédiable. Par contre, ils retardent l’effondrement social et politique pour profiter du délai afin de casser le moral des travailleurs.
Pendant ce temps, les classes capitalistes et les gouvernants ne sèment pas des investissements productifs d’avenir : ils sèment la haine partout parmi les peuples, les dressant les uns contre les autres pour que la colère ne se tourne pas contre les classes dirigeantes et les Etats à leur service.
La raison de ce choix est le fait que le système n’a pas une simple maladie soignable, un défaut qu’il s’agirait de redresser, une réforme difficile à mettre en œuvre. Il n’est pas en recul ou momentanément affecté. Au contraire, le capitalisme a connu son plus grand succès. Il a ainsi atteint ses limites au point qu’il est passé de la spirale ascendante à la spirale descendante.
Détourner le prolétariat de la voie révolutionnaire, c’est d’abord le lancer dans toutes les croyances absurdes sur la possibilité de réformer, c’est ensuite diviser la classe ouvrière en multiples catégories opposées. Cela consiste à faire croire qu’il faut s’accrocher chacun à son emploi, chacun à son travail, chacun à son entreprise, à son site, à son secteur de production, à son patron, à son pays, à sa nationalité, à son gouvernement. Et, pendant ce temps là, les classes dirigeantes aidées par les gouvernants font campagne pour semer des ferments de haine entre prolétaires, entre peuples, entre régions, entre religions, entre hommes et femmes, entre jeunes et vieux, entre nationaux et immigrés, entre réguliers et sans papiers, entre public et privé, entre contrats précaires et non précaires, entre salariés et chômeurs et on en passe…
En 2007, Greenspan, directeur de la banque fédérale américaine, la FED, déclarait : « j’ai vue un abime s’ouvrir sous nos pieds ». L’abime est plus grand que jamais et s’ouvre sans cesse plus, et à mesure les Etats agrandissent la taille de la bâche chargée de couvrir le trou. Nul ne peut dire quand l’ensemble s’écroulera mais, comme à Fukushima, ce n’est qu’une question de temps.
Certains se diront : le capitalisme qui coule, c’est une catastrophe assurée pour tous les travailleurs : quand une entreprise déjà coule, c’est les salariés qui trinquent. Bien sûr, cela ne veut pas dire que les lendemains vont être faciles. Mais c’est la chance de léguer à nos enfants et petits enfants un monde libre. Aujourd’hui, nous sommes toujours des esclaves, des prolétaires. Certes, on pouvait l’oublier si on vivait depuis longtemps dans un pays où un salarié en fixe avait une vie à peu près potable. Du jour au lendemain, on peut nous reprendre ce que l’on croyait avoir gagné définitivement : une vie juste correcte. Mais, même là où l’exploitation pesait le moins dur, nous n’étions que des prolétaires et n’avions que nos chaînes et nos illusions à perdre. Nous n’avons rien à pleurer de la fin du système d’exploitation. Que le système meurt, ce n’est pas notre société qui meurt, la société humaine. Dans les pays les plus riches, parmi les travailleurs un peu mieux traités, on a pu croire que cette société était la nôtre mais la situation ne fera que révéler chaque jour davantage que cela n’a jamais été vrai. On a pu croire qu’il y aurait un développement continu des richesses, du bien-être et de la démocratie mais cela est faux : la propriété privée des moyens de production ne permet pas un tel développement illimité. Il y a une limite à la capitalisation des profits et elle est atteinte. L’existence d’un capitalisme dynamique est de l’histoire passée. Comme les plus grands arbres ne croissent pas jusqu’au ciel, le capitalisme a lui aussi ses limites. Il n’est ni éternel ni ne peut croitre indéfiniment du fait des limites qu’imposent la capitalisation privée des profits.
Le but de la politique des gouvernants n’est nullement de relancer l’économie, nullement de sauver le système économique, nullement de retrouver la croissance, nullement de permettre aux capitaux privés de retrouver leur rôle économique dynamique, nullement non plus de sauver les emplois, d’aider les peuples à retrouver la sécurité et le bien-être. Toutes ces fables doivent être démontées. Le but est seulement d’entraîner le prolétariat dans le même gouffre que le capitalisme lui-même. C’est un but social et politique.
Inversement, les prolétaires doivent ne pas se contenter de se défendre sur le terrain économique mais se battre sur le terrain social et économique, en contestant pied à pied chaque orientation politique de la bourgeoisie. Cela suppose de relier le sort des travailleurs d’un pays à celui des travailleurs du monde. Cela suppose de relier le sort des travailleurs de toute entreprise à celle des autres travailleurs. Cela suppose de relier les luttes des chômeurs et des salariés. Cela suppose de donner un caractère politique aux luttes ouvrières. Et ce caractère politique consiste fondamentalement à dire : si la classe capitaliste n’est plus capable de gérer la société, si elle n’a plus d’avenir à offrir à la jeunesse, si elle ne propose aux peuples que misère et dictature, le prolétariat, lui, a toutes ses capacités et peut parfaitement offrir une alternative dans laquelle ce sont les banques, les trusts et les financiers qui soient sacrifiés définitivement aux intérêts unis des prolétaires et des couches intermédiaires sacrifiées elles aussi par la grande bourgeoisie. Ce qui a manqué ces dernières années, ce n’est pas les promenades et les journées nationales syndicales, ce n’est pas les promesses politiciennes et la recherche éternelle d’un sauveur politicien. Ce qui a manqué, c’est que la classe ouvrière affirme ses propres perspectives comme dirigeante de toute la société. L’incapacité des classes dirigeantes rend indispensable que la classe ouvrière s’affirme comme une future classe capable de diriger toute la société. La seule chose qui peut l’y préparer, c’est qu’au travers des crises sociales et politiques qui ne vont pas manquer dans cette phase d’effondrement général, elle s’auto-organise et se dirige elle-même, qu’elle décide aussi elle-même de ses orientations, sans accepter aucune mainmise par des partis et des syndicats liés au système, aux classes dirigeantes et au gouvernement.
Que le capitalisme ait atteint ses limites n’est nullement une mauvaise nouvelle. Bien sûr, cela ne signifie nullement que le socialisme va arriver tout seul sans l’intervention spontanée et auto-organisée (soviets) des prolétaires, ni sans une lutte politique consciente et organisée des révolutionnaires (deux éléments aussi indispensables l’un que l’autre – inutile de séparer l’un des deux éléments de la dialectique de l’intervention révolutionnaire du prolétariat, l’élément spontané et l’élément conscient). Mais le premier des éléments d’une situation révolutionnaire – que la classe exploiteuse ne parvienne plus à faire fonctionner son propre système – est d’actualité. L’occasion historique est là : aucun révolutionnaire ne peut pleurer avec les réformistes ou les centristes en se plaignant que les travailleurs et les milieux populaires en pleine plein la figure. Il n’y a pas de révolution dans les périodes calmes : inutile de se plaindre que la période soient aux coups, apprenons seulement à les rendre. Inutile de se plaindre aussi des montées de la contre-révolution qui accompagnent les montées de la révolution aussi immanquablement que dans toutes les époques du passé. L’alternative n’est pas réforme ou recul mais révolution ou contre-révolution sociale. Tout courant qui prétend qu’on doit se faire entendre des classes dirigeantes, qu’on doit juste montrer notre force agit en ennemi du prolétariat. Aujourd’hui, les prolétaires se retrouvent devant une situation historiquement nouvelle qu’ils vont progressivement apprendre à connaitre : celle où les luttes économiques sont dépassées et où toute lutte efficace doit devenir une lutte à mort contre le système. Chaque combat doit y préparer. Chaque revendication doit élever le prolétariat à cette conscience. Il ne s’agit pas de lutter pour une amélioration économique, pour éviter que les capitalistes s’enrichissent sur notre dos. Il s’agit d’une lutte à mort entre un système qui menace de nous enterrer avec son Titanic qui coule et des passagers qui refusent d’être engloutis. C’est une lutte de classe politique. On conçoit dès lors que l’analyse de la crise actuelle soit fondamentale et indispensable pour apprécier le sens et les moyens des combats du prolétariat. La nécessité de l’auto-organisation des prolétaires en collectifs, conseils, comités, assemblées générales, coordinations, etc., provient du fait que la lutte revendicative doit se transformer sans cesse en lutte politique, doit franchir sans cesse les limites de la légalité bourgeoise, doit franchir sans cesse les barrières de la propriété privée, doit s’affranchir de toutes les barrières des institutions de la bourgeoisie à commencer par celles derrière lesquelles ont enferme les luttes ouvrières, celles des centrales syndicales réformistes et celles derrière lesquelles on enferme l’intervention politique du prolétariat, celles du parlementarisme dit démocratique. Vive l’intervention directe des travailleurs ! Vive l’auto-organisation des prolétaires ! Vive la perspective du renversement de toute exploitation et de toute oppression dont les conditions objectives sont maintenant réunies ! Tous ceux qui appellent le prolétariat à pleurer sur ce qu’il est en train de perdre avec la période calme du capitalisme n’ont aucune vocation à développer une perspective dans les situations qui viennent. Vive la mort du capitalisme et vive la vie de l’humanité libérée de ce système d’exploitation et d’oppression ! A mort le pessimisme des politiques qui regardent vers le passé avec regret ! Assez des pleureuses qui voient dans le prolétariat une classe qui ne fait que souffrir, que prendre des coups, que payer et se faire battre, alors que c’est une classe d’avenir que les anciennes classes dirigeantes craignent avec raison ! Assez des discours dans lesquels on prétend donner des solutions aux travailleurs à leur place, alors que la solution, c’est justement le prolétariat révolutionnaire organisé lui-même !