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Capitalisme : dernier bilan, plein de sang
lundi 14 février 2022, par
Capitalisme : dernier bilan, plein de sang
Les gouvernants capitalistes ne veulent plus qu’on parle du nombre de morts !
La dissimulation du COVID-19 : on ne montre pas les morts et on n’en parle pas
https://www.wsws.org/fr/articles/2022/02/05/pers-f05.html
Prévert dans « Paroles » :
Chanson dans le sang
Il y a de grandes flaques de sang sur le monde
Où s’en va-t-il tout ce sang répandu
Est-ce la terre qui le boit et qui se saoule
Drôle de saoulographie alors
Si sage... si monotone...
Non la terre ne se saoule pas
La terre ne tourne pas de travers
Elle pousse régulièrement sa petite voiture ses quatre saisons
La pluie... la neige...
Le grêle... le beau temps...
Jamais elle n’est ivre
C’est à peine si elle se permet de temps en temps
Un malheureux petit volcan
Elle tourne la terre
Elle tourne avec ses arbres... ses jardins... ses maisons...
Elle tourne avec ses grandes flaques de sang
Et toutes les choses vivantes tournent avec elle et saignent...
Elle elle s’en fout
La terre
Elle tourne et toutes les choses vivantes se mettent à hurler
Elle s’en fout
Elle tourne
Elle n’arrête pas de tourner
Et le sang n’arrête pas de couler...
Où s’en va-t-il tout ce sang répandu
Le sang des meurtres... le sang des guerres...
Le sang de la misère...
Et le sang des hommes torturés dans les prisons...
Le sang des enfants torturés tranquillement par leur papa et leur maman...
Et le sang des hommes qui saignent de la tête
Dans les cabanons...
Et le sang du couvreur
Quand le couvreur glisse et tombe du toit
Et le sang qui arrive et qui coule à grands flots
Avec le nouveau-né... avec l’enfant nouveau...
La mère qui crie... l’enfant pleure...
Le sang coule... la terre tourne
La terre n’arrête pas de tourner
Le sang n’arrête pas de couler
Où s’en va-t-il tout ce sang répandu
Le sang des matraqués... des humiliés...
Des suicidés... des fusillés... des condamnés...
Et le sang de ceux qui meurent comme ça... par accident.
Dans la rue passe un vivant
Avec tout son sang dedans
Soudain le voilà mort
Et tout son sang est dehors
Et les autres vivants font disparaître le sang
Ils emportent le corps
Mais il est têtu le sang
Et là où était le mort
Beaucoup plus tard tout noir
Un peu de sang s’étale encore...
Sang coagulé
Rouille de la vie rouille des corps
Sang caillé comme le lait
Comme le lait quand il tourne
Quand il tourne comme la terre
Comme la terre qui tourne
Avec son lait... avec ses vaches...
Avec ses vivants... avec ses morts...
La terre qui tourne avec ses arbres... ses vivants... ses maisons...
La terre qui tourne avec les mariages...
Les enterrements...
Les coquillages...
Les régiments...
La terre qui tourne et qui tourne et qui tourne
Avec ses grands ruisseaux de sang.
Prévert dans « Histoires » :
Ne craignez rien
Gens honnêtes et exemplaires
Il n’y a pas de danger
Vos morts sont bien morts
Vos morts sont bien gardés
Il n’y a rien à craindre
On ne peut vous les prendre
Ils ne peuvent se sauver
Il y a des gardiens dans les cimetières
Et puis
Tout autour des tombes
Il y a un entourage de fer
Comme autour des lits-cages
Où dorment les enfants en bas âge
Et c’est une précaution sage
Dans son dernier sommeil
Sait-on jamais
Le mort pourrait rêver encore
Rêver qu’il est vivant
Rêver qu’il n’est plus mort
Et secouant ses draps de pierre
Se dégager
Et se pencher
Et tomber de la tombe
Comme un enfant du lit
Horreur et catacombes
Retomber dans la vie
Vous voyez cela d’ici
Tout serait remis en question
L’affection et la désolation
Et la succession
Rassurez-vous braves gens
Honnêtes et exemplaires
Vos morts ne reviendront pas
S’amuser sur la terre
Les larmes ont été versées une fois pour toutes
Et il n’y aura pas
Il n’y aura jamais plus à revenir là-dessus
Et rien dans le cimetière
Ne sera saccagé
Les pots de chrysanthèmes resteront à leur place
Et vous pourrez vaquer en toute tranquillité
L’arrosoir à la main devant le mausolée
Aux doux labeurs champêtres des éternels regrets.
Prévert dans « Paroles » :
Le temps des noyaux
Soyez prévenus vieillards
soyez prévenus chefs de famille
le temps où vous donniez vos fils à la patrie
comme on donne le pain aux pigeons
ce temps-là ne reviendra plus
prenez-en votre parti
c’est fini
le temps des cerises ne reviendra plus
et le temps des noyaux non plus
inutile de gémir
allez plutôt dormir
vous tombez de sommeil
votre suaire est fraîchement repassé
le marchand de sable va passer
préparez vos mentonnières
fermez vos paupières
le marchand de gadoue va vous emporter
c’est fini les trois mousquetaires
voici le temps des égoutiers
Lorsque avec un bon sourire dans le métropolitain
poliment vous nous demandiez
deux points ouvrez les guillemets
descendez-vous à la prochaine
ou nous vous descendrons avant
on vous foutra par la portière
c’est plus pratique que le cimetière
c’est plus gai
plus vite fait
c’est moins cher
Quand vous tiriez à la courte paille
c’était toujours le mousse qu’on bouffait
mais le temps des joyeux naufrages est passé
lorsque les animaux tomberont à la mer
ne comptez pas sur nous pour les jeter la bouée
à moins qu’elle ne soit en pierre
ou en fer à repasser
il faut en prendre votre parti
le temps des vieux vieillards est fini
Lorsque vous reveniez de la revue
avec vos enfants sur vos épaules
vous étiez saouls sans avoir rien bu
et votre moelle épinière
faisait la folle et la fière
devant la caserne de la Pépinière
vous travaillez de la crinière
quand passaient les beaux cuirassiers
et la musique militaire
vous chatouillait de la tête aux pieds
vous chatouillait
et les enfants que vous portiez sur vos épaules
vous les avez laissés glisser dans la boue tricolore
dans la glaise des morts
et vos épaules se sont voûtées
il faut bien que jeunesse se passe
vous l’avez laissée trépasser
Hommes honorables et très estimés
dans votre quartier
vous vous rencontrez
vous vous congratulez
vous vous coagulez
hélas hélas cher Monsieur Babylas
j’avais trois fils et je les ai donnés
à la patrie
hélas hélas cher Monsieur de mes deux
moi je n’en ai donné que deux
on fait ce qu’on peut
ce que c’est de nous...
avez-vous toujours mal aux genoux
et la larme de l’œil
la fausse morve de deuil
le crêpe au chapeau
les couronnes mortuaires
et l’ail dans le gigot
vous souvenez-vous de l’avant-guerre
les cuillères à absinthe les omnibus à chevaux
les épingles à cheveux
les retraites aux flambeaux
ah que c’était beau
c’était le bon temps
bouclez-la vieillards
cessez de remuer votre langue morte
entre vos dents de faux ivoire
le temps des omnibus à cheveux
le temps des épingles à chevaux
ce temps-là ne reviendra plus
à droite par quatre
rassemblez vos vieux os
le panier à salade
le corbillard des riches est avancé
fils de saint Louis montez au ciel
la séance est terminée
tout ce joli monde se retrouvera là-haut
prés du bon dieu des flics
dans la cour du grand dépôt
En arrière grand-père
en arrière père et mère
en arrière grands-pères
en arrière vieux militaires
en arrière vieux aumôniers
en arrière les vieilles aumônières
la séance est terminée
maintenant pour les enfants
le spectacle va commencez.
Le capitalisme tue en masse… Vingt millions de personnes par an autrefois et maintenant bien plus !
Capitalism Kills Massively…
http://www.matierevolution.fr/spip.php?article6212
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5943
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5995
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6197
https://econ2017.sites.olt.ubc.ca/files/2021/06/Pdf_Paper_Eswaran_Mukesh_June2021_.pdf
Messages
1. Capitalisme : dernier bilan, plein de sang, 14 février 2022, 08:00, par lucifer
Nous menacer de mort par pandémie ne leur suffit plus, il leur faut la guerre mondiale.
2. Capitalisme : dernier bilan, plein de sang, 7 mai 2022, 08:40, par Laurence
Covid 17 millions de morts selon l’OMS
https://www.franceinter.fr/societe/jusqu-a-17-millions-de-morts-dans-le-monde-l-oms-revoit-a-la-hausse-son-bilan-de-la-pandemie-de-covid-19
Et sans doute beaucoup plus !
3. Capitalisme : dernier bilan, plein de sang, 8 mai 2022, 08:04, par Florent
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la pandémie de COVID a tué près de 15 millions de personnes dans le monde
https://www.wsws.org/fr/articles/2022/05/07/omsc-m07.html