Accueil > 01 - Livre Un : PHILOSOPHIE > Annexes philosophiques > Philosophie de la nature de Hegel

Philosophie de la nature de Hegel

jeudi 20 mai 2010, par Robert Paris

L’Encyclopédie des sciences philosophiques de Hegel, dont Philosophie de la nature est un chapitre de Sciences, est bien entendu marquée par son a priori idéaliste mais on peut dire aussi que ce point de vue lui a permis de s’élever au dessus du matérialisme mécaniste de l’époque et de la philosophie métaphysique qui était celle des philosophes des sciences de l’époque et des scientifiques aussi. Par contre, il s’y introduit bien entendu des erreurs propres y compris aux ouvrages scientifiques de son époque. Personne ne prétend que la philosophie puisse élever la science en la tirant par les cheveux !

Voici quelques extraits remarquables de G.W.F. Hegel dans « Philosophie de la nature » (Encyclopédie des sciences philosophiques) :

« Non seulement la philosophie ne peut être qu’en accord avec l’expérience naturelle, mais la naissance et la formation de la science philosophique ont la physique empirique pour présupposition et condition. »

« Ce à quoi je me suis appliqué et m’applique dans mes recherches philosophiques, c’est à arriver à la connaissance scientifique de la vérité. C’est là la voie la plus difficile, mais la seule qui possède un intérêt et une valeur pour l’esprit qui, une fois placé sur le terrain de la pensée, ne se laisse pas détourner de son but par de vaines apparences, et qui possède la volonté et le courage que donne l’amour de la vérité… Quant à la science, elle a devant elle ce riche contenu qu’ont amené des centaines et des milliers d’années d’activité scientifique, et ce contenu ne se présente pas à elle comme un fait, ou comme une matière historique que d’autres ont possédée, qui serait passée pour nous, et qui serait un objet fait pour la mémoire… »

« Le phénomène est un processus d’avènement et de disparition, qui, lui-même, n’advient ni ne disparaît, mais est en soi et constitue l’actualité et le mouvement de la vérité vivante. »

« La nature, suivant son existence déterminée, ne doit pas être divinisée et le soleil, la lune, les animaux, les plantes, etc., ne doivent pas être considérés et cités, de préférence aux êtres et événements humains… La nature est à considérer comme un système de degrés dont l’un provient nécessairement de l’autre et forme la vérité la plus prochaine de celui dont il résulte… La nature est en soi un tout vivant… On a, depuis fort longtemps, avancé toutes sortes de choses au sujet de la nature de l’espace. Je mentionne seulement la détermination kantienne, selon laquelle il est, comme le temps, une forme de l’intuition sensible. Ailleurs aussi, il est devenu habituel de poser comme principe que l’espace ne doit être considéré que comme quelque chose de subjectif dans la représentation. Lorsqu’on fait abstraction de ce qui, dans le concept kantien, appartient à l’idéalisme subjectif et à ses déterminations, il reste cette détermination exacte, que l’espace est une simple forme, c’est-à-dire une abstraction… Parler de points spatiaux comme s’ils constituaient l’élément positif de l’espace, est inadmissible, étant donné que, en raison de son indifférenciation, l’espace est seulement la possibilité, non pas l’être-posé, du négatif, et, par conséquent, est, sans réserve, continu ; c’est pourquoi le point est, bien plutôt, la négation de l’espace… On se représente ici le point comme ce qui est premier et positif, et l’on part de lui. Mais il est aussi bien inversement, dans la mesure où l’espace est le positif, la surface la première négation, et la ligne la deuxième négation… La disparition et régénération de l’espace dans le temps, et du temps dans l’espace, est le mouvement – un devenir, mai qui est aussi bien immédiatement l’unité, comme être-là identique, des deux, la matière. Le passage de l’idéalité à la réalité, de l’abstraction à l’être-là concret, ici : de l’espace et du temps à la réalité qui apparaît comme matière, est incompréhensible pour l’entendement, et s’opère donc pour lui toujours de manière extérieure et comme quelque chose de donné. La représentation courante est de faire remplir l’espace et le temps, comme vides, du dehors, par la matière, et de cette manière, de supposer les choses matérielles, d’une part, comme indifférentes à l’égard de l’espace et du temps, et, d’autre part, comme indifférentes à l’égard de l’espace et du temps, et, d’autre part, en même temps, comme essentiellement spatiales et temporelles… En vertu du moment de sa négativité, diversité ou abstraite singularisation, la matière se fractionne dans elle-même ; elle comporte de la répulsion. Mais son extériorité réciproque – puisque les éléments de cette diversité sont une seule et même chose – est tout aussi essentiellement l’unité négative de cet être-pour-soi qui est sur le mode de l’extériorité réciproque… C’est pourquoi la matière comporte de l’attraction… En tant qu’il est l’espace dans lequel le temps est supprimé, le corps a une durée, et en tant qu’il est le temps dans lequel la subsistance indifférente de l’espace est supprimée, il est passager et d’une façon générale un « Tout à fait » contingent. Mais il est l’unité liant les deux moments dans leur opposition ; ainsi, il a essentiellement du mouvement, le phénomène de la pesanteur. De même que les forces ont été regardées comme seulement implantées dans la matière, de même c’est particulièrement aussi le mouvement qui, même dans la physique se voulant scientifique, est considéré comme une détermination extérieure au corps ; en sorte qu’un axiome principal de la mécanique est que le corps ne serait mis en mouvement que par une cause extérieure, comme dans un état. D’une part, c’est l’entendement qui maintient séparés le mouvement et le repos comme des déterminations privées de concept, et, pour cette raison, ne saisit pas leur passage l’un dans l’autre, - d’une part, la représentation n’a en vue que les corps terrestres privés d’un Soi, qui sont l’ob-jet de la mécanique commune… La gravitation, qui est aussi appelée attraction, apparaît alors comme la même chose que la force centripète… En lui, se montre aussi la relativité du mouvement, en tant qu’il n’a purement et simplement de sens que dans le système de plusieurs corps… Les lois du mouvement absolument libre ont été découvertes – c’est bien connu – par Képler… Depuis lors, c’est devenu une manière de parler universelle, que Newton aurait le premier trouvé les preuves de telles lois… Toute la manière de cette prétendue preuve présente en général une texture embrouillée, à partir des lignes de la construction purement géométriques, auxquelles est donnée une signification physique de « forces subsistantes-par-soi », et, à partir de concepts d’entendement vides tels que ceux d’une force d’accélération, de petites parties du temps… De même que les forces ont été regardées comme seulement implantées dans la matière, de même c’est particulièrement aussi le mouvement qui, même dans la physique se voulant scientifique, est considéré comme une détermination extérieure au corps ; en sorte qu’un axiome principal de la mécanique est que le corps ne serait mis en mouvement que par une cause extérieure, comme dans un état. D’une part, c’est l’entendement qui maintient séparés le mouvement et le repos comme des déterminations privées de concept, et, pour cette raison, ne saisit pas leur passage l’un dans l’autre… » etc, etc… »

« Dans la chimie empirique, ce qui importe principalement, c’est la « particularité des produits », qui sont ordonnés alors selon des déterminations abstraites superficielles. Dans une telle mise en ordre, les métaux, l’oxygène, l’hydrogène, etc., les terres, le soufre, le phosphore, apparaissent les uns à côtés des autres en tant que corps chimiques « simples » ; d’une manière aussi chaotique, des processus plus abstraits et des processus plus réels sont mis sur le même rang… Sans compter que les substances animales et végétales devraient pourtant servir le plus à contrecarrer la métaphysique qui est dominante dans la chimie comme dans la physique, c’est-à-dire les pensées ou, bien plutôt, les représentations incultes d’une « invariabilité des matières élémentaires », de leur « composition » et du fait de « consister » en elles. Mais nous voyons accordé généralement que les matières chimiques élémentaires perdent, dans leur combinaison, les « propriétés » qu’elles montrent dans leur séparation, et, pourtant, avoir cours la représentation suivant laquelle elles seraient, sans les propriétés, les mêmes choses qu’elles sont avec elles, et ne seraient pas d’abord et seulement, en tant que choses avec ces propriétés, des produits du processus. »

« Faute de cette différenciation, le plus grand embrouillement est introduit dans les sciences de la nature. On veut tout placer au même niveau. Il est vrai qu’on peut tout traiter selon la chimie, mais on peut aussi bien également tout traiter selon la mécanique, ou tout soumettre à l’électricité. Mais, par ce traitement des corps situés à l’un des niveaux, la nature des corps qui sont autres n’est pas épuisée… La nature est à considérer comme un système de degrés dont l’un provient nécessairement de l’autre et forme la vérité la plus prochaine de celui dont elle résulte…La nature est en soi un tout vivant… »

« On ne doit donc pas parler de forces. Si nous voulons dire : force, c’est une force une, dont les moments ne tirent pas comme deux forces suivant des côtés différents. Le mouvement des corps célestes ne consiste pas, pour eux, à être tirés d’un côté et d’un autre… »

« De même que les forces ont été regardées comme seulement « implantées » dans la matière, de même c’est particulièrement aussi le « mouvement » qui, même dans la physique se voulant scientifique, est considéré comme une détermination « extérieures » au corps… C’est l’entendement qui maintient séparés le mouvement et le repos comme des déterminations privées de concept, et, pour cette raison, ne saisit pas leur passage l’un dans l’autre. »

« L’aimant présente d’une manière naïve… la nature du concept de matière et l’idée d’une philosophie de la nature… Les pôles sont les bouts sensiblements existants d’une ligne réelle… cependant, en tant que pôles, ils ne possèdent pas la réalité sensible, mécanique… ils sont tout bonnement inséparables… Leur substance est l’unité dans laquelle ils sont… Ils n’ont de sens et d’existence que dans cette unité… La loi du magnétisme est énoncée en ces termes, à savoir que des pôles « homonymes » se repoussent et que ceux qui sont « hétéronymes » s’attirent, que les pôles homonymes sont « ennemis » et que les pôles hétéronymes sont « amis »…Tous les corps sont magnétiques… Antérieurement, magnétisme, électricité et chimisme ont été considérés totalement à part les uns des autres, sans connexion les uns avec les autres, chacun comme une force subsistant par elle-même… La philosophie a saisi l’idée de leur « identité » mais en réservant expressément leur « différence »… Il faut considérer comme un progrès essentiel de la science empirique d’avoir reconnu l’identité… entre magnétisme, électricité et chimisme… mais il importe aussi de se die qu’ils sont et comment ils sont en même temps à distinguer… La difficulté réside dans le besoin de réunir les deux démarches ; elle n’a sa solution que dans la nature du concept, mais non dans l’identité qui confond les dénominations dans un magnéto-électro-chimisme. »

« Tous les corps physiques sont ainsi magnétiques, même s’ils ne présentent pas, comme l’aimant, le magnétisme sensiblement… Les pôles ne sont pas opposés en raison de leur contenu matériel sensible propre, mais leur relation formelle d’opposition est originaire, réciprocité extériorisée… »

« Le corps a dans lui-même un géomètre secret, silencieux, qui, en tant que forme entièrement pénétrante, l’organise vers le dehors comme vers le dedans. »

« Dans le mouvement, l’espace se pose temporellement et le temps spatialement, le mouvement tombe dans l’antinomie de Zénon, qui est insoluble si les lieux sont « isolés » comme des points spatiaux et les moments des temps comme des points temporels, et la solution de l’antinomie, c’est-à-dire le mouvement, n’est à saisir que comme telle… que le corps qui se meut, en même temps est et n’est pas dans le même lieu, c’est-à-dire est en même temps dans un autre lieu, et que, tout aussi bien, le même point temporel, en même temps, est et n’est pas, c’est-à-dire est en même temps un autre point. »

« Le Vivant se met toujours en danger, il a toujours, à lui-même, un Autre, mais il supporte cette contradiction, ce que l’être inorganique ne peut pas faire. »

Manuscrits de 1844 de Karl Marx :

« L’Encyclopédie de Hegel commençant par la logique, par la pure pensée spéculative et finissant par le savoir absolu, par l’esprit philosophique ou absolu, c’est-à-dire surhumain et abstrait, conscient de lui-même, se saisissant lui-même, elle n’est dans sa totalité pas autre chose que le déploiement de l’esprit philosophique, son objectivation de soi ; l’esprit philosophique n’est pas autre chose que l’esprit du monde aliéné qui se saisit lui-même mentalement, c’est-à-dire abstraitement, sans sortir de son aliénation de soi. - La logique c’est l’argent de l’esprit, la valeur pensée, spéculative, de l’homme et de la nature - son essence devenue complètement indifférente à toute détermination réelle et pour cela même irréelle - c’est la pensée aliénée, qui fait donc abstraction de la nature et des hommes réels : la pensée abstraite. L’extériorité de cette pensée abstraite... la nature telle qu’elle est pour cette pensée abstraite. Elle est extérieure à l’esprit, elle est sa perte de lui-même ; et il la saisit aussi extérieurement comme une pensée abstraite, comme la pensée abstraite aliénée - enfin l’esprit, cette pensée qui revient à sa propre source, qui sous la forme de l’esprit anthropologique, phénoménologique, psychologique, moral, artistique, religieux, n’estime toujours pas qu’elle est pour soi jusqu’à ce qu’elle se trouve enfin elle-même comme savoir absolu, et par conséquent comme esprit absolu, c’est-à-dire abstrait, jusqu’à ce qu’elle se rapporte à elle-même et reçoive l’existence consciente qui lui convient. Car son existence réelle est l’abstraction. »

Commentaires sur Hegel et la philosophie de la nature

Tome 1

Tome 2

Tome 3

Hegel dans « Phénoménologie de l’esprit » :

« Il n’est, d’ailleurs, pas difficile de voir que notre temps est un temps de la naissance et du passage à une nouvelle période. (…) De même que, chez l’enfant, après une longue nutrition silencieuse, la première respiration interrompt un tel devenir graduel de la progression de simple accroissement, - c’est là un saut qualitatif -, (…) de même se désintègre fragment après fragment l’édifice du monde précédent, tandis que le vacillement de celui-ci n’est indiqué que par des symptômes isolés (…) l’insouciance, l’ennui qui viennent opérer des fissures dans ce qui subsiste, le pressentiment indéterminé de quelque chose d’inconnu, sont des signes avant-coureur que ce quelque chose d’autre est en préparation. Cet effritement, progressant peu à peu, qui n’altérait pas la physionomie du tout, est interrompu par l’explosion du jour qui, tel un éclair, installe d’un coup la configuration d’un monde nouveau. (…) La substance vivante est (…) la négativité simple en sa pureté, par la même scission en deux de ce qui est simple (…) le devenir lui-même (…) le sérieux, la douleur, la patience et le travail du négatif (…) et, d’une façon générale, l’auto-mouvement de la forme. »

Une autre version de Philosophie de la nature :

Lire ici - "Philosophie de la nature", tome 1

Lire ici - "Philosophie de la nature", tome 2

Lire ici - "Philosophie de la nature", tome 3

Lire ici l’Encyclopédie des sciences philosophiques de G.W.F. Hegel

Philosophie de la nature

Messages

  • Quelques citations de Friedrich Hegel :

    « La pierre seule est innocente. » - Phénoménologie de l’esprit

    « L’histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté. » - Introduction à la philosophie de l’histoire

    « L’histoire n’est pas le lieu de la félicité. Les périodes de bonheur y sont ses pages blanches. »

    « L’extériorisation de la volonté comme volonté subjective ou morale est l’action. » - Les principes de la philosophie du droit

    « Toutes les choses sont contradictoires en soi. » [ Georg Wilhelm Friedrich Hegel ]

    « L’évolution n’est pas une simple éclosion sans peine et sans lutte, comme celle de la vie organique, mais le travail dur et forcé sur soi-même. »

    « C’est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même. »

    « Ce qui élève l’homme par rapport à l’animal, c’est la conscience qu’il a d’être un animal... Du fait qu’il sait qu’il est un animal, il cesse de l’être. »

    « La nature se suffit. »

    « Ecouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe. »

    « Un individu ne peut pas plus sortir de la substance de son temps qu’il ne peut de sa peau. »

    « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion. » - Extrait d’ Introduction à la philosophie de l’histoire

    « L’homme n’est rien d’autre que la série de ses actes. »

    « La grande ruse, c’est que les choses soient comme elles sont. »

    • Quelques citations de Friedrich Hegel :

      « La pierre seule est innocente. » - Phénoménologie de l’esprit

      « L’histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté. » - Introduction à la philosophie de l’histoire

      « L’histoire n’est pas le lieu de la félicité. Les périodes de bonheur y sont ses pages blanches. »

      « L’extériorisation de la volonté comme volonté subjective ou morale est l’action. » - Les principes de la philosophie du droit

      « Toutes les choses sont contradictoires en soi. » [ Georg Wilhelm Friedrich Hegel ]

      « L’évolution n’est pas une simple éclosion sans peine et sans lutte, comme celle de la vie organique, mais le travail dur et forcé sur soi-même. »

      « C’est par la médiation du travail que la conscience vient à soi-même. »

      « Ce qui élève l’homme par rapport à l’animal, c’est la conscience qu’il a d’être un animal... Du fait qu’il sait qu’il est un animal, il cesse de l’être. »

      « La nature se suffit. »

      « Ecouter la forêt qui pousse plutôt que l’arbre qui tombe. »

      « Un individu ne peut pas plus sortir de la substance de son temps qu’il ne peut de sa peau. »

      « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion. » - Extrait d’ Introduction à la philosophie de l’histoire

      « L’homme n’est rien d’autre que la série de ses actes. »

      « La grande ruse, c’est que les choses soient comme elles sont. »

  • Hegel dans « Phénoménologie de l’esprit » :

    « Il n’est, d’ailleurs, pas difficile de voir que notre temps est un temps de la naissance et du passage à une nouvelle période. (…) De même que, chez l’enfant, après une longue nutrition silencieuse, la première respiration interrompt un tel devenir graduel de la progression de simple accroissement, - c’est là un saut qualitatif -, (…) de même se désintègre fragment après fragment l’édifice du monde précédent, tandis que le vacillement de celui-ci n’est indiqué que par des symptômes isolés (…) l’insouciance, l’ennui qui viennent opérer des fissures dans ce qui subsiste, le pressentiment indéterminé de quelque chose d’inconnu, sont des signes avant-coureur que ce quelque chose d’autre est en préparation. Cet effritement, progressant peu à peu, qui n’altérait pas la physionomie du tout, est interrompu par l’explosion du jour qui, tel un éclair, installe d’un coup la configuration d’un monde nouveau. (…) La substance vivante est (…) la négativité simple en sa pureté, par la même scission en deux de ce qui est simple (…) le devenir lui-même (…) le sérieux, la douleur, la patience et le travail du négatif (…) et, d’une façon générale, l’auto-mouvement de la forme. »

  • Hegel dans « Phénoménologie de l’esprit » :

    « Il n’est, d’ailleurs, pas difficile de voir que notre temps est un temps de la naissance et du passage à une nouvelle période. (…) De même que, chez l’enfant, après une longue nutrition silencieuse, la première respiration interrompt un tel devenir graduel de la progression de simple accroissement, - c’est là un saut qualitatif -, (…) de même se désintègre fragment après fragment l’édifice du monde précédent, tandis que le vacillement de celui-ci n’est indiqué que par des symptômes isolés (…) l’insouciance, l’ennui qui viennent opérer des fissures dans ce qui subsiste, le pressentiment indéterminé de quelque chose d’inconnu, sont des signes avant-coureur que ce quelque chose d’autre est en préparation. Cet effritement, progressant peu à peu, qui n’altérait pas la physionomie du tout, est interrompu par l’explosion du jour qui, tel un éclair, installe d’un coup la configuration d’un monde nouveau. (…) La substance vivante est (…) la négativité simple en sa pureté, par la même scission en deux de ce qui est simple (…) le devenir lui-même (…) le sérieux, la douleur, la patience et le travail du négatif (…) et, d’une façon générale, l’auto-mouvement de la forme. »

  • Expérience ou philosophie en sciences ? Hegel répond ainsi dans son « Cours d’histoire de la philosophie » :

    « Nous avons déjà dit combien il est important de se référer au contenu de l’actuel, du présent : car le rationnel doit avoir une vérité objective. (…) Cependant, les expériences, essais, observations ne savent pas ce qu’ils accomplissent en vérité (…) Le résultat des observations et des essais, quand ils sont justes, est précisément que seul le concept est objectif. Au cours des expériences, le particulier sensible s’évapore, et devient un universel (…) L’autre erreur formelle commise par tous les empiriques consiste à croire qu’ils s’en tiennent à l’expérience seulement ; ils sont inconscients du fait qu’en recevant leurs perceptions, ils font de la philosophie. L’homme ne s’arrête pas au particulier et il ne peut pas le faire. Il cherche l’universel ; il s’agit de pensées même quand ce n’est pas des concepts. L’une des formes de pensée philosophique remarquable est la notion de force. Il y a la force électrique, magnétique, de gravitation. C’est un concept universel, non perceptible ; les empiriques acceptent de telles notions, sans les critiquer, sans en avoir conscience. »

    • DE l’UNIVERS AU SYSTEME NERVEUX ......

      "De nos jours, la matière n’est pas distribuée uniformément partout dans l’espace, mais est arrangée au lieu de cela dans un complexe "tissu cosmique” de filaments et de murs délimitant des bulles de vide. Des régions avec des concentrations élevées de galaxies sont connues comme des amas de galaxies tandis que des régions de faible densité sont dénommées vides. Cette distribution non homogène de matière est appelée la distribution à Grande Echelle de l’Univers. Lorsque l’Univers est considéré dans son ensemble cette distribution a une apparence similaire au réseau de neurones du cerveau." PGJ Astronomie

      Penser nature et société selon un même mode dynamique : la philosophie de la révolution

      « Une révolution est un phénomène purement naturel qui obéit davantage à des lois physiques qu’aux règles qui déterminent en temps ordinaire l’évolution de la société. Ou plutôt, ces règles prennent dans la révolution un caractère qui les rapproche beaucoup plus des lois de la physique, la force matérielle de la nécessité se manifeste avec plus de violence. »

      Friedrich Engels

  • « Le communisme, abolition positive de la propriété privée (elle-même aliénation humaine de soi) et par conséquent appropriation réelle de l’essence humaine par l’homme et pour l’homme ; donc retour total de l’homme pour soi en tant qu’homme social, c’est-à-dire humain, retour conscient et qui s’est opéré en conservant toute la richesse du développement antérieur. Ce communisme en tant que naturalisme achevé = humanisme, en tant qu’humanisme achevé = naturalisme ; il est la vraie solution de l’antagonisme entre l’homme et la nature, entre l’homme et l’homme, la vraie solution de la lutte entre existence et essence, entre objectivation et affirmation de soi, entre liberté et nécessité, entre individu et genre. Il est l’énigme résolue de l’histoire et il se connaît comme cette solution… L’essence humaine de la nature n’est là que pour l’homme social ; car c’est seulement dans la société que la nature est pour lui comme lien avec l’homme, comme existence de lui-même pour l’autre et de l’autre pour lui, ainsi que comme élément vital de la réalité humaine ; ce n’est que là qu’elle est pour lui le fondement de sa propre existence humaine. Ce West que là que son existence naturelle est pour lui son existence humaine et que la nature est devenue pour lui l’homme. Donc, la société est l’achèvement de l’unité essentielle de l’homme avec la nature, la vraie résurrection de la nature, le naturalisme accompli de l’homme et l’humanisme accompli de la nature. »

    Marx, Manuscrits de 1844

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.