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Il y a cent ans, Lénine mourait, lentement et progressivement empoisonné sur ordre de Staline…

mardi 23 janvier 2024, par Robert Paris

Il y a cent ans, Lénine mourait, lentement et progressivement empoisonné sur ordre de Staline…

Staline a fait embaumer Lénine pour qu’on ne puisse pas autopsier son corps mais créer un mausolée Lénine était complètement contraire aux conceptions de celui qui ne voulait pas qu’on le peigne, qu’on le sculpte, ni même qu’on édite ses œuvres complètes…

Les scientifiques ont retiré le sang, les fluides corporels, ainsi que les organes internes de Lénine.

https://www.parismatch.com/Actu/Insolite/Pourquoi-le-corps-de-Lenine-rajeunit-il-751312

Normal : il l’avait fait empoisonner…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2019

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2966

Parce que Lénine était le seul capable d’avoir les moyens de se mettre en travers de la montée de Staline… Il s’opposait progressivement à lui sur toutes les questions à commencer par sa personne et son pouvoir personnel !

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5715
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4168

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2018

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve505

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve178

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1570

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2941

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1659

Ils s’opposaient fondamentalement sur le type d’Etat, sur le rôle du parti et de l’auto-organisation des travailleurs, sur le type de parti, sur la bureaucratie, sur le caractère international de la révolution, sur la place des nationalités…

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4567

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3220

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article950

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3220

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article951

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2025

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2934

Parce que Lénine s’apprêtait à faire un bloc politique avec Trotsky
https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/staline/lt_stal19.htm

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2018

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3415

Staline n’a pas assassiné que Lénine…

http://www.matierevolution.org/spip.php?article3486

https://www.matierevolution.fr/spip.php?breve1035

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4058

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4666

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5191

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4850

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6148

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1438

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6945

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5985

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6239

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5956

Parce que Staline avait ce type de personnalité qui ne répugnait nullement à assassiner ses adversaires

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5987

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5613

Les pays impérialistes ont trouvé que la mort de Lénine était « naturelle » comme ils ont trouvé « naturelles » les accusations des procès de Moscou contre tous les anciens dirigeants révolutionnaires bolcheviks !!

https://www.lemonde.fr/passeurdesciences/article/2013/03/03/le-mystere-de-la-mort-de-lenine-enfin-resolu_5998870_5470970.html

Messages

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    Les falsificateurs, cités comme source dans la plupart des média, vont jusqu’à accuser Lénine d’avoir fondé le laboratoire des poisons de… Staline !

    https://www.marxists.org/francais/cmo/n34/Q_Chronique_8_.pdf

    Non ! Les crimes de Staline ne sont pas un héritage de Lénine, comme voudraient le faire croire Poutine et les puissances occidentales, alliées en l’occurrence contre la révolution bolchevique !

    https://www.wsws.org/fr/articles/2022/01/25/rogo-j25.html

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    Victime des empoisonnements de Staline, c’est aussi le cas de Nadejda Kroupskaïa, la veuve de Lénine, probablement empoisonnée, elle aussi, en 1939, à l’âge de 70 ans, à la veille du Congrès du Parti où elle aurait dû prendre la parole.

    https://www.geo.fr/histoire/la-kamera-de-lenine-a-poutine-en-passant-par-staline-histoire-dun-empoisonnement-secret-213912

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    Dans les procès verbaux du Plenum conjoint de juillet-août du Comité Central et du Comité Central Exécutif de 1927 (c’est bien, je crois, dans ces procès-verbaux), on peut lire (si l’on a accès à ces procès-verbaux secrets) une déclaration spéciale de Maria Oulianova pour la défense de Staline. L’essentiel de cette déclaration est ceci :

    1) Lénine rompit, peu de temps avant sa deuxième attaque, ses relations personnelles avec Staline pour des raisons de caractère purement personnel ;

    2) si Lénine n’avait pas apprécié Staline comme révolutionnaire, il ne se serait pas adressé à lui pour lui demander un service tel qu’on ne peut l’attendre que d’un vrai révolutionnaire. Il y a dans cette déclaration une demi-omission voulue, liée à un épisode très dramatique. Je veux le noter ici.

    Parlons d’abord de Maria I. Oulianova, sœur cadette de Lénine, dans l’intimité Maniacha. Vieille fille, réservée, entêtée, elle avait reporté toute la force de son amour non dépensé sur son frère Vladimir. Tant qu’il vécut, elle resta complètement dans l’ombre : personne ne parlait d’elle. Dans les soins dont était entouré Vladimir Ilyitch, elle rivalisait avec N. K. Kroupskaïa. Après sa mort elle parut au jour, plus exactement on la fit paraître. Oulianova, à la rédaction de la Pravda (elle était secrétaire du journal) était étroitement liée avec Boukharine, se trouvait sous son influence et fut entraînée derrière lui dans la lutte contre l’opposition. Le zèle d’Oulianova se nourrissait, outre son esprit borné et son fanatisme, de sa rivalité avec Kroupskaïa, qui longtemps et opiniâtrement se refusa à agir contre sa conscience. C’est dans cette période qu’Oulianova se mit à parler dans des réunions du parti, à écrire ses souvenirs, etc., et il faut dire que personne, parmi les proches de Lénine, n’avait encore manifesté autant d’incompréhension que cette sœur si totalement dévouée. Au début de 1926, Kroupskaïa se décida, quoique pour peu de temps, à se lier à l’opposition (par le groupe Zinoviev-Kamenev). C’est précisément à ce moment que la fraction Staline-Boukharine mit en vedette par tous les moyens, pour faire contre-poids à Kroupskaïa, l’importance et le rôle de Maria Oulianova.

    J’ai raconté dans mon autobiographie comment Staline s’efforçait d’isoler Lénine dans la deuxième période de sa maladie (avant la deuxième attaque). Il escomptait que Lénine ne se lèverait plus et tâchait de toutes ses forces à l’empêcher de s’exprimer par écrit. (C’est ainsi qu’il essaya d’empêcher la publication de l’article de Lénine sur l’organisation de la Commission Centrale de Contrôle pour la lutte contre le bureaucratisme, c’est-à-dire avant tout contre la fraction de Staline.) Kroupskaïa était pour Lénine malade la principale source d’information. Staline se mit à persécuter Kroupskaïa, et de la manière la plus grossière. Et c’est justement sur ce terrain que le conflit éclata. Au début de mars 1923 (le 5, je crois), Lénine écrivit (dicta) une lettre à Staline rompant avec lui toutes relations personnelles et de camarades. Le fond du conflit n’avait donc en aucune manière un caractère personnel : aussi bien n’était-ce pas possible de la part de Lénine...

    Et quelle est donc la demande de Lénine à laquelle Oulianova faisait allusion dans sa déclaration écrite ? Quand Lénine se sentit de nouveau aller plus mal, en février ou dans les tout premiers jours de mars, il fit venir Staline et lui adressa une prière instante : lui procurer du poison. Craignant d’être de nouveau privé de la parole et de devenir un jouet entre les mains des médecins, Lénine voulait rester seul maître de son sort. Ce n’est pas en l’air qu’il avait un jour approuvé Lafargue, qui préférait volontairement join the majority plutôt que de vivre en invalide.

    Maria Oulianova écrivait : " Une pareille demande ne pouvait être adressée qu’à un révolutionnaire... " Que Lénine considérait Staline comme un ferme révolutionnaire, c’est absolument indiscutable. Mais cela seul n’était pas suffisant pour s’adresser à lui pour une requête aussi exceptionnelle. Il est évident que Lénine devait considérer que Staline était, parmi les révolutionnaires dirigeants, celui qui ne lui refuserait pas du poison. Il ne faut pas oublier que cette prière fut adressée quelques jours avant la rupture définitive. Lénine connaissait Staline, ses arrière-pensées et ses plans, son attitude à l’égard de Kroupskaïa, tous ses actes calculés dans l’idée que Lénine ne pourrait plus se lever. C’est dans ces conditions que Lénine demandait à Staline du poison. Il est bien possible que ce geste – outre son but principal – fût une manière de mettre à l’épreuve Staline et de mettre à l’épreuve aussi l’optimisme contraint des médecins. Quoi qu’il en soit, Staline n’exauça pas la prière, mais en fit rapport au Politburo. Tout le monde protesta (les médecins persistaient encore à donner de l’espoir), Staline garda le silence...

    En 1926, Kroupskaïa m’a fait part de ce jugement de Lénine sur Staline : " Il n’y a pas chez lui la plus élémentaire honnêteté humaine. " Dans son testament, il a exprimé en substance la même idée, seulement avec plus de ménagement. Ce qui était alors en germe n’a fait depuis que se développer pleinement. Le mensonge, la falsification, le document contrefait, l’amalgame judiciaire, ont pris une extension sans précédent dans l’histoire, et, comme le montre l’affaire Kirov, deviennent une menace directe pour le régime stalinien.

    Source :

    https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/journal/journal20_02.htm

    Lire ici le rapport d’Oulianova :

    https://www.marxists.org/francais/general/oulianova_m/Oulianova%20Maria%20Lenine.pdf

    Lire aussi :

    https://www.matierevolution.fr/spip.php?article2019#forum38260

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    Trotsky écrit :

    « Politiquement, Staline et moi avons été longtemps dans des camps opposés et irréconciliables. Mais dans certains cercles, c’est devenu la règle de parler de ma « haine » de Staline et d’assumer a priori que tout ce que j’écris, non seulement sur le dictateur de Moscou mais sur l’Union soviétique, est inspiré par ce sentiment. Pendant les dix années de mon présent exil, les agents littéraires du Kremlin se sont systématiquement déchargés de la nécessité de répondre pertinemment à ce que j’écris sur l’U.R.S.S. par une allusion trop commode à ma « haine » de Staline. Freud désapprouvait hautement cette variété de psychanalyse de pacotille. La haine, est, après tout, une sorte de lien personnel. Or, Staline et moi nous avons été séparés par des événements qui ont anéanti et réduit en cendres tout ce qu’il pouvait y avoir de personnel entre nous, sans laisser aucun résidu d’aucune sorte. Il y a un élément d’envie dans la haine. Mais pour moi, en esprit et en sentiment, l’ascension sans précédent de Staline représente la chute la plus profonde. Staline est mon ennemi. Mais Hitler aussi est mon ennemi, et de même Mussolini, et de même beaucoup d’autres. Aujourd’hui, je porte aussi peu de haine à Staline qu’à Hitler, à Franco ou au mikado. Avant tout, je m’efforce de les comprendre, de façon à être mieux équipé pour les combattre. D’une manière générale, dans les questions d’importance historique, la haine personnelle est un sentiment médiocre et méprisable. Il n’est pas seulement dégradant, il rend aveugle. Eh bien ! à la lumière des événements qui se sont récemment déroulés dans le monde, aussi bien que dans l’Union soviétique, beaucoup de mes adversaires eux-mêmes se sont convaincus que je n’étais pas si aveugle : celles de mes prédictions qui semblaient les moins plausibles se sont montrées correctes.

    Ces lignes d’introduction pro domo sua sont d’autant plus nécessaires que je vais aborder maintenant un thème particulièrement pénible. Je me suis efforcé de dégager les caractéristiques générales de Staline sur la base d’une observation attentive et d’une minutieuse étude de sa biographie. Je ne nie pas que le portrait qui en résulte soit sombre et même sinistre. Mais je défie quiconque d’essayer de lui en substituer un autre, de trouver une figure plus humaine derrière ces faits qui ont choqué l’imagination des hommes durant les dernières années - les épurations massives, les accusations sans analogue, les procès fantastiques, l’extermination d’une entière génération de révolutionnaires, et finalement les récentes machinations dans le domaine international.

    Maintenant, je vais présenter des faits plutôt exceptionnels, ainsi que des pensées et suspicions qui s’y rattachent, sur ce sujet-ci : comment un révolutionnaire provincial est devenu le dictateur d’un grand pays. Ces pensées et suspicions ne me sont pas venues d’un coup. Elles ont mûri lentement, et toutes les fois qu’elles me venaient à l’esprit dans le passé, je les rejetais comme le produit d’une méfiance excessive. Mais les « procès de Moscou » - qui révélèrent un diabolique essaim d’intrigues, de faux, de falsifications, d’empoisonnements et de meurtres, issu du dictateur du Kremlin - ont projeté une lueur sinistre sur les années antérieures. Je commençais alors à me demander avec une insistance croissante : « Quel fut le rôle réel de Staline au temps de la maladie de Lénine ? Le "disciple" ne fit-il rien pour "hâter" la mort de son "maître" ? »

    Je me rends compte mieux que quiconque de la monstruosité d’un tel soupçon. Mais qu’y faire, quand il découle de circonstances, de faits, et du caractère de Staline lui-même ? En 1922, l’appréhension de Lénine l’avait conduit à donner cet avertissement : « Ce cuisinier ne nous préparera que des plats épicés. » Ils se trouvèrent être non seulement épicés, mais empoisonnés, et pas seulement au sens figuré mais littéralement. En 1937, je notai par écrit, pour la première fois, des faits, qui, en leur temps (1923-1924), ne furent connus que de sept ou huit personnes, et alors seulement partiellement. De ce nombre, en dehors de moi-même, seuls Staline et Molotov sont encore parmi les vivants. Mais ces deux derniers - en accordant que Molotov fût parmi les initiés, ce dont je ne suis pas certain - n’ont aucune raison de confesser ce que je vais exposer maintenant. Je dois ajouter que chaque fait mentionné par moi, chaque référence et citation, peuvent être confirmés, soit par des publications soviétiques officielles, soit par des documents conservés dans mes archives. J’eus l’occasion de fournir des explications orales et écrites devant la commission d’enquête sur les « procès de Moscou » présidée par John Dewey, et pas une seule des centaines de ces références et citations que j’ai présentées n’a jamais été contestée.

    L’iconographie, riche en quantité (pour ne rien dire de sa qualité), constituée durant les dernières années, montre invariablement Lénine en compagnie de Staline. Ils sont assis côte à côte, prennent conseil l’un du l’autre, se regardent amicalement. Cet encombrant motif répété en peinture, en sculpture, sur l’écran, est dicté par le désir de faire oublier le fait que la dernière période de la vie de Lénine fut dominée par un violent conflit entre Staline et lui, conflit qui s’acheva par une rupture totale. Comme toujours, il n’y avait absolument rien de personnel dans l’hostilité de Lénine à l’égard de Staline. Il est certain qu’il appréciait hautement certains traits de Staline, sa fermeté de caractère, son opiniâtreté, même sa dureté et sa ruse, attributs indispensables dans les batailles, et par suite utiles au quartier général du Parti. Mais, avec le temps, Staline profita de plus en plus des occasions que son poste offrait pour recruter des hommes dévoués à lui personnellement, et pour se venger de ses adversaires. Ayant reçu en 1919 la direction du commissariat de l’Inspection ouvrière et paysanne, Staline la transforma progressivement en un instrument de favoritisme et d’intrigues. Il fit du secrétariat général du Parti une source inépuisable de faveurs et de prébendes. Il avait mésusé de la même façon, pour des fins personnelles, de sa position de membre du Bureau d’organisation et du Bureau politique. Un motif personnel pouvait être discerné dans toutes ses actions. Peu à peu Lénine devint convaincu que certains traits de Staline, multipliés par l’appareil du Parti, étaient directement nuisibles. C’est ainsi que mûrit sa décision d’écarter Staline de l’appareil et de le replacer dans la situation de simple membre du Comité central du Parti. Les lettres de Lénine de cette époque sont ce qu’il y a de plus inaccessible dans l’Union soviétique d’aujourd’hui. Heureusement, des copies dactylographiées et des photocopies d’un certain nombre d’entre elles sont dans mes archives, j’en ai déjà publié quelques-unes.

    La santé de Lénine s’aggrava soudainement vers la fin 1921. La première attaque le frappa en mai de l’année suivante. Pendant deux mois, il fut incapable de se mouvoir, de parler ou d’écrire. Il entra lentement en convalescence au commencement de juillet. Quand il put retourner au Kremlin, en octobre, et reprendre son travail, il fut littéralement effrayé par le développement de la bureaucratie, de l’arbitraire et des intrigues dans les institutions du Parti et du gouvernement. En décembre, il ouvrit le feu contre Staline à propos des persécutions exercées à l’égard des nationalités, spécialement contre la politique qu’il imposait en Géorgie, où l’autorité du secrétaire général était ouvertement défiée Il attaqua Staline sur la question du monopole du commerce extérieur, et préparait pour le prochain congrès du Parti un discours que ses secrétaires, citant ses propres mots, désignaient comme « une bombe contre Staline ». Le 23 janvier, au grand effroi du secrétaire général, il soumit un projet de création d’une commission ouvrière de contrôle qui devrait mettre un terme à la toute-puissance de la bureaucratie. « Parlons franchement, écrivait Lénine le 2 mars, le commissariat de l’Inspection ouvrière et paysanne ne jouit pas aujourd’hui de la plus légère autorité... Il n’y a pas de pire institution, chez nous, que notre commissariat de l’Inspection. » Or, Staline était à la tête de cette Inspection. Il comprit ce que signifiait un tel langage.

    Au milieu de décembre 1922, la santé de Lénine empira de nouveau. Il dut s’abstenir d’assister aux conférences, restant cependant en contact avec le Comité central au moyen de notes et de messages téléphonés. Staline agit immédiatement pour tirer profit de la situation en cachant à Lénine une grande partie des informations centralisées au secrétariat du Parti. Il s’efforçait de l’isoler, d’écarter ceux qui lui étaient le plus proches, tandis que Kroupskaïa faisait tout ce qu’elle pouvait pour défendre le malade contre ces manœuvres hostiles. Mais Lénine était capable de reconstituer une vue d’ensemble de la situation sur la base d’indications fortuites à peine perceptibles. « Protégez-le contre tout souci », insistaient les médecins. C’était plus facile à dire qu’à faire. Immobilisé dans son lit, isolé du monde extérieur, Lénine était en proie à l’inquiétude et à l’indignation. La cause principale en était Staline, dont la conduite devint plus impudente à mesure que les bulletins de santé des médecins devinrent moins favorables. En ces jours, Staline était sombre, la pipe serrée entre les dents, une lueur sinistre dans ses yeux jaunes, grognant au lieu de répondre. Son destin était en jeu. Il était résolu à surmonter tous les obstacles. Ce fut alors que la rupture finale eut lieu entre Lénine et lui.

    L’ancien diplomate Dmitriévsky, toujours très amical à l’égard de Staline, rapporte ce qu’on disait dans l’entourage du secrétaire général au sujet de ce dramatique épisode : « Comme Kroupskaïa, dont les constants tourments l’agaçaient, lui téléphonait une fois encore pour obtenir de lui quelque information, Staline... lui répondit dans un langage outrageant. Kroupskaïa, toute en larmes, alla immédiatement se plaindre à Lénine. Celui-ci, dont les nerfs étaient déjà tendus au plus haut point par les intrigues, ne put se contenir plus longtemps. Kroupskaïa envoya aussitôt la lettre de rupture à Staline... "Mais vous connaissez Vladimir Ilitch, dit triomphalement Kroupskaïa à Kaménev, il ne serait jamais allé jusqu’à rompre des relations personnelles, s’il n’avait pensé nécessaire d’écraser Staline politiquement." »

  • La suite :

    Kroupskaïa dit réellement ce qui est ici rapporté, mais pas du tout sur un ton de triomphe ; au contraire, cette femme toujours sincère et sensible était pleine d’appréhension craintive et de souci. Il n’est pas vrai qu’elle se « plaignit » de Staline ; elle était toujours disposée, dans la mesure où elle le pouvait, à jouer le rôle de tampon. Mais, en réponse aux questions pressantes de Lénine, elle ne pouvait lui en dire plus que ce que le secrétariat voulait bien lui communiquer, et Staline dissimulait les informations les plus importantes. La lettre de rupture, ou plutôt la note de quelques lignes dictée le 6 mars à une sténographe de confiance, annonçait sèchement la rupture de toute « relation personnelle et de camarade avec Staline ». Cette note, le dernier texte de Lénine, est en même temps la conclusion définitive de ses relations avec Staline. L’attaque la plus sévère de toutes surgit alors et avec elle la perte de la parole.

    Une année plus tard, quand Lénine était déjà embaumé dans son mausolée, la responsabilité de la rupture, comme il apparaît nettement du récit de Dmîtriévsky, était ouvertement attribuée à Kroupskaïa. Staline l’accusait d’ « intrigues » contre lui. Iaroslavsky, qui faisait habituellement les commissions douteuses de Staline, dit en juillet 1926, à une séance du Comité central : « Ils tombèrent si bas qu’ils osèrent tourmenter Lénine malade avec leurs jérémiades, se plaignant d’avoir été blessés par Staline. Quelle honte d’avoir mêlé des affaires personnelles à des questions politiques de la plus haute importance ! » - « Ils », c’était Kroupskaïa. On se vengeait ainsi contre elle des affronts que Staline avait dû subir de la part de Lénine. De son côté, Kroupskaïa me parla à diverses reprises de la profonde méfiance de Lénine à l’égard de Staline durant les derniers mois de sa vie. « Volodya me disait : "Il" (Kroupskaïa ne le désignait pas par son nom, mais inclinait la tête dans la direction de l’appartement de Staline) est dépourvu de l’honnêteté la plus élémentaire, de la plus simple honnêteté humaine... »

    Le « Testament » de Lénine - c’est-à-dire ses ultimes conseils sur l’aménagement de la direction du Parti fut écrit en deux fois durant sa seconde maladie : le 25 décembre 1922 et le 4 janvier 1923. « Staline, devenu secrétaire général, déclare, le Testament, a concentré dans ses mains un pouvoir immense et je ne suis pas convaincu qu’il puisse toujours en user avec suffisamment de prudence. » Dix jours plus tard, cette formule réservée sembla insuffisante à Lénine, et il ajouta un post-scriptum : « Je propose aux camarades de réfléchir au moyen de déplacer Staline de ce poste et de nommer sa place un homme qui, sous tous les rapports, se distingue du camarade Staline par une supériorité, c’est-à-dire qu’il soit plus patient, plus loyal, plus poli et plus attentionné envers les camarades, moins capricieux, etc. » Lénine s’efforçait d’exprimer son appréciation de Staline en termes aussi peu offensants que possible, mais il insistait sur la nécessité de l’éloigner du seul poste qui pouvait lui donner son exceptionnel pouvoir.

    Après ce qui s’était passé durant les mois précédents, le « Testament » ne pouvait être une surprise pour Staline. Il le ressentit néanmoins comme un coup cruel. Quand il lut le texte pour la première fois - Kroupskaïa le lui avait transmis pour le congrès du Parti qui allait se réunir - en présence de son secrétaire, Mekhlis, plus tard chef politique de l’Armée rouge, et du dirigeant soviétique Syrtsov, qui a depuis disparu de la scène, il éclata en exclamations grossières et vulgaires qui donnaient la mesure de ses vrais sentiments à l’égard de son « maître ». Bajanov, un autre ex-secrétaire de Staline, a décrit la séance du Comité central à laquelle Kaménev lut le « Testament » : « Une génie terrible paralysa tous ceux qui étaient présents. Staline, assis sur les marches de la tribune, se sentait petit et misérable. Je l’examinai attentivement ; malgré son sang-froid et son affectation de calme, il était évident qu’il sentait que son destin était en jeu... » Radek, assis près de moi à cette séance mémorable, se pencha vers moi et dit : « Maintenant, ils n’oseront plus rien contre vous. » Il songeait à deux passages du Testament : l’un qui me caractérisait comme « l’homme le plus capable du présent Comité central », et l’autre qui demandait l’éloignement de Staline de son poste de secrétaire à cause de sa grossièreté, de sa déloyauté et de sa tendance à abuser du pouvoir. Je répondis à Radek : « Au contraire, ils voudront maintenant aller jusqu’au bout et aussi rapidement que possible. » En fait, non seulement le Testament ne réussit pas à mettre fin à la lutte intérieure - ce qu’avait voulu Lénine, - mais il l’intensifia au suprême degré. Staline ne pouvait plus douter que le retour de Lénine à l’activité signifierait la mort politique du secrétaire général. Et inversement, seule la mort de Lénine pouvait laisser la voie libre pour Staline.

    Durant la seconde maladie de Lénine, vers la fin de février, 1923, à une réunion du Bureau politique à laquelle assistaient Zinoviev, Kaménev et l’auteur de ces lignes, Staline nous informa, après le départ du secrétaire, que Lénine l’avait fait soudainement appeler et lui avait demandé du poison. Lénine avait perdu une fois encore l’usage de la parole, il considérait son état désespéré, prévoyait proche une nouvelle attaque n’avait pas confiance en ses médecins, dont il avait remarqué les contradictions. Son esprit était parfaitement clair, mais ses souffrances étaient intolérables. J’étais en mesure de suivre le développement de la maladie de Lénine jour par jour grâce au D’ Guétier, notre commun médecin, qui était aussi un ami de notre famille.

    « Est-ce possible que ce soit la fin, Fiodor Alexandrovitch ? demandions-nous, anxieusement.

     Absolument impossible de le dire. Il peut encore s’en sauver, il a une puissante constitution.

     Et ses facultés mentales ?

     Essentiellement, elles resteront intactes. Chaque note n’aura peut-être pas sa pureté antérieure, mais le virtuose restera un virtuose. »

    Nous continuions à espérer et, tout d’un coup, je me trouvais inopinément en présence de la révélation que Lénine, incarnation même de la volonté de vivre, cherchait du poison pour lui-même. Par quelles luttes intérieures avait-il dû passer !

    Je me souviens à quel point l’expression du visage de Staline me sembla extraordinaire, énigmatique, peu en accord avec les circonstances. La requête qu’il nous transmettait était tragique ; pourtant un sourire malsain errait sur son visage comme sur un masque. Nous n’ignorions pas la contradiction qu’il pouvait y avoir entre ses traits et ses paroles. Mais, cette fois, c’était absolument insupportable, le côté odieux en était accru par le fait que Staline s’abstenait de formuler son opinion comme s’il attendait de savoir ce que les autres diraient : voulait-il voir d’abord quelle serait notre réaction, sans s’engager lui-même ? ou avait-il quelques pensées cachées, à lui ? ... Je vois devant moi Kaménev, pâle et silencieux, il aimait sincèrement Lénine, et Zinoviev, égaré comme toujours dans les moments difficiles. Savaient-ils quelque chose avant la séance ? Ou Staline lançait-il sa sinistre information comme une surprise sur ses alliés du triumvirat aussi bien que sur moi ?

    « Naturellement, nous ne pouvons pas même songer à accueillir cette requête ! m’exclamai-je. Guétier n’a pas perdu l’espoir. Lénine peut encore se rétablir.

     Je lui ai dit tout cela, répondit Staline, non sans une marque d’ennui, mais il ne voulait rien entendre. Le Vieux souffre. Il doit avoir le poison à portée de la main... Il ne l’utiliserait que lorsqu’il serait convaincu que son état est désespéré.

     En tout cas, c’est absolument hors de question, insistai-je, et je crois que, cette fois, Zinoviev m’appuya. Il pourrait succomber à une crise passagère et prendre la décision irrévocable.

     Le Vieux souffre », répéta Staline, le regard vague, au delà de nous et, comme précédemment, ne disant rien dans un sens ou dans l’autre. Sa pensée suivait visiblement une ligne parallèle à la conversation, mais pas entièrement en accord avec elle.

    Il est possible, sans doute, que des événements ultérieurs aient influencé certains détails de mes souvenirs, bien que, en général, je sais pouvoir me fier à ma mémoire. Cependant, cette scène, est de celles qui ont laissé en moi une empreinte indélébile. A mon retour chez moi, je la décrivis en détail à ma femme. Et toujours, depuis, chaque fois que je la revois en pensée, je ne puis m’empêcher de me dire : la conduite de Staline, toute son attitude étaient déconcertantes et sinistres. Que voulait cet homme ? Et pourquoi gardait-il toujours cet insidieux sourire sur son visage ? ... On ne décida rien, puisqu’il s’agissait d’une conversation privée hors séance, mais nous nous séparâmes dans l’accord implicite que nous ne pouvions pas même retenir l’idée d’envoyer du poison à Lénine.

    Ici, naturellement, une question se pose : comment et pourquoi Lénine, qui à ce moment se méfiait extrêmement de Staline, s’adressa-t-il à lui pour une telle requête, qui en soi présupposait le plus haut degré de confiance personnelle ? Un mois auparavant, Lénine avait écrit l’impitoyable post-scriptum à son Testament. Et c’est quelques jours après qu’il rompit toute relation personnelle avec lui. Staline n’avait pu manquer de se poser à lui-même la question : pourquoi est-ce justement à moi que Lénine s’adresse ? La réponse est simple : Lénine voyait en Staline le seul homme capable de lui apporter du poison parce qu’il avait un intérêt direct à le faire. Avec son instinct infaillible, le malade devinait ce qui se passait au Kremlin et hors de ses murs, et il connaissait les sentiments réels de Staline à son égard. Lénine n’avait pas même besoin de faire le tour de ses camarades les plus proches pour se convaincre que pas un, sauf Staline, voudrait lui consentir cette « faveur ». En même temps, il est possible qu’il ait voulu éprouver Staline : savoir à quel point ce « cuisinier de plats épicés » serait avide de profiter de cette occasion ? En ces jours, Lénine ne songeait pas seulement à sa mort mais au destin du Parti ; son nerf révolutionnaire était incontestablement le dernier à se rendre. »

    https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/staline/lt_stal19.htm

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    Comment et pourquoi Staline a tué Trotsky

    https://www.youtube.com/watch?v=Q3IeLvDAkNw
    Bien sûr Arte ne voit là qu’une simple rivalité entre deux personnalités

    Mais voici une autre version

    https://www.youtube.com/watch?v=OkRcb-nSjcI

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    Si on ne peut pas analyser le cerveau, on ne peut pas prouver que Lénine a été empoisonné.
    Cherchez alors pourquoi le cerveau de Lénine a-t-il été découpé en plus de 30.000 morceaux ! Pas pour en prouver le génie !

    https://www.bbc.com/afrique/articles/c72gjkm4k2go

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    Il y a eu une véritable complicité du monde capitaliste occidental sur les assassinats de révolutionnaires dans le monde par les staliniens, dont l’assassinat de Lénine et celui de Trotsky.

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    Causes officielles de la mort de Lénine

    https://www.marxists.org/francais/doc_mort_VIL/medecins_mort_Lenine.pdf

    Que de médecins pour attester que Lénine est mort dans les règles de l’art !

    L’art de la médecine pour couvrir la bureaucratie de l’accusation d’empoisonnement…

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    La dernière émotion de Lénine rapportée par sa femme : découvrir que l’offensive contre Trotsky était déjà lancée…

    https://www.marxists.org/francais/frank/works/1980/08/emotion.pdf

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    La veuve de Lénine, Kroupskaïa, adressait peu après la mort de Lénine cette lettre à Trotsky :

    « Cher Lev Davidovitch, je vous écris pour vous raconter qu’environ un mois avant sa mort, parcourant votre livre, Vladimir Ilitch s’arrêta au passage où vous donnez une caractéristique de Marx et de Lénine, et me pria de lui relire encore une fois ces lignes, et les écouta très attentivement et ensuite voulut les revoir encore une fois de ses yeux.

    « Et voici ce que je veux encore vous dire : les sentiments que Vladimir Ilitch a conçus pour vous lorsque vous êtes venu chez nous à Londres, arrivant de Sibérie, n’ont pas changé jusqu’à sa mort.

    « Je vous souhaite, Lev Davidovitch, de garder vos forces et votre santé et je vous embrasse bien fort. N. Kroupskaïa. »

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