"Il existe deux grandes provinces volcaniques au Groenland, l’une d’âge paléocène située sur la côte Ouest et l’autre d’âge essentiellement éocène située sur la côte Est. De part leur âge, tout comme les laves de Kerguelen (objet du plan quadriennal actuel), ces séquences volcaniques représentent un intérêt tout particulier pour l’étude des variations à long terme de l’intensité du champ géomagnétique, en particulier pour le passage champ faible mésozoïque, champ fort plio-pléistocène."
CNRS
Des volcans actifs présents sur la côte du Groenland et dans les îles Britanniques ont créé un réchauffement planétaire, il y a 55 millions d’années.
Des chercheurs de l’Université d’Oregon ont confirmé cette hypothèse en analysant des données géologiques et des fossiles marins.
Ils affirment que les quantités de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane libérées dans l’atmosphère ont fait monter les températures de :
5 degrés Celsius à la surface de l’océan dans les tropiques ; 6 degrés Celsius dans les eaux arctiques.
Ces analyses montrent pour la première fois une relation directe entre un événement volcanique et le début d’une période de réchauffement planétaire.
Il y a des indications dans l’histoire marine du globe de ce réchauffement planétaire ainsi que des indices géologiques témoignant des éruptions volcaniques à la même période. — Robert Duncan, Université d’Oregon
Cette période appelée Maximum Thermique du Paléocène-Éocène (PETM) a duré environ 220 ans. Le climat y était très chaud.
D’autres effets
Les importantes émissions de CO2 ont aussi fortement accru l’acidification des eaux marines, ce qui a provoqué la disparition de nombreuses espèces.
Les premières éruptions volcaniques ont commencé il y a environ 61 millions d’années et ont duré 6 millions d’années. Durant cette période, 10 millions de kilomètres cubes de magma sont remontés à la surface de la Terre.
Les résultats complets sont publiés dans le magazine Science.
ALASKA
Le téphra
Image composite par radar satellite du téphra de l’éruption du Mont Spurr en Alaska, le 17 septembre 1992.Le radar satellite a suivi la trace du nuage de cendre à travers tout le Canada jusqu’au Groenland.
(courtoisie de D. Schneider, Observatoire de volcan de l’Alaska, Commission géologique des états-Unis)
Les coulées de lave, coulées pyroclastiques et nuées ardentes, les projections balistiques ainsi que les glissements de terrain et effondrements de secteur ne représentent une menace que pour les communautés et ressources se trouvant à proximité d’un volcan. Comme règle d’or, les études suggèrent que les zones durement touchées par ces dangers et d’autres risques volcaniques se situent dans un rayon de 50 km. Parce qu’il y a peu d’infratructures érigées et Canadiens résidant à l’intérieur de ces périmètres, les dangers principaux—et par conséquent, les risques—proviennnent de la cendre volcanique (téphra) et lahars.
Le téphra présente le plus grand danger dans l’Ouest canadien. Durant les 12 000 dernières années, les volcans de l’arc magmatique des Cascades sont entrés en éruption plus de 200 fois. Plusieurs de ces éruptions ont déposé d’importantes quantités de téphra dans le sud de la Colombie-Britannique, composées pour la plupart de particules fines cendreuses en une couche de quelques millimètres. Les volcans alaskiens des Aléoutiennes sont entrés en éruption encore plus souvent, recouvrant des parties du Nord canadien de cendres (ex. White River Ash). En 1992, pendant l’éruption du Mont Spurr en Alaska, la cendre projetée vers le sud-est, au-dessus du Canada, a traversé le Territoire du Yukon, vers la Colombie-Britannique et l’Alberta avant de survoler l’Ontario et le Québec et de disparaître au-dessus de l’Atlantique nord.
Malgré la proximité de volcans actifs et en éruption aux États-Unis, des accumulations importantes de téphra (plus de 10 cm) sont très rares. Cependant, on peut envisager plus fréquemment des dépôts en plus petites quantités. L’éruption du Mont St-Hélène, le 18 mai 1980, a occasionné le dépôt d’une couche de cendre de 1 mm dans le sud-est de la Colombie-Britannique jusqu’au Manitoba. Pendant son éruption de 1992, le Mont Spurr a occasionné un dépôt de cendre suffisant pour qu’on ferme l’autoroute d’Alaska à cause d’une visibilité réduite.