mardi 19 mai 2020, par
Au IIIe siècle, à partir de 253 environ, dans la région d’Auzia, des soulèvements importants ont lieu, concernant les peuples de Bavares, des Quinquegentanei et des Fraxinenses, avec leur chef Faraxen. Ces soulèvements menacent la province voisine de Numidie. L’agitation dure jusqu’à la fin du siècle, avec des périodes plus ou moins violentes. Il revient au tétrarque Maximien de ramener l’ordre par son expédition de 297-298. Nul doute aussi que des alliances avec de grands chefs maures, comme les ancêtres de Firmus et Gildon aidèrent aussi à ramener la paix.
Des troubles politiques éclatant au plus haut niveau politique de l’Empire romain vers l’an 235, ont mis un frein à la croissance économique de Rome, et frappé l’économie de la Numidie de plein fouet. Les villes s’arrêtent alors de croître et les campagnes n’arrivent plus à écouler leur production, et bientôt le pays se retrouve dans un déclin, tout comme Rome elle-même. En l’an 238 les propriétaires Gétules se plaignent de l’imposition fiscale élevée dans cette atmosphère de régression économique, mais leur plainte ne reçoit pas de réponses favorables.
Alors que rien n’est fait pour remédier aux troubles politiques et à la crise économique qui s’installe dans le temps, plusieurs rébellions se déclenchent entre 253 et 288, tant en Numidie qu’en Maurétanie voisine. Pendant cette période, une nouvelle religion arrive de Rome. Le christianisme fait son entrée en l’an 256, et durant le siècle suivant, dans une atmosphère de déclin grandissant, les populations des villes côtières algériennes, ainsi qu’une minorité de la population dans les campagnes se convertissent à la nouvelle religion.
Les Quinquegentiens apparaissent pour la première fois dans les rapports romains en 253, lorsqu’il forment une coalition avec les Bavares et les Fraxinenses, deux autres tribus ou confédérations berbères de la région, et envahissent et pilonnent des colonies dans la province romaine de Numidie. Ces hostilités conduisent à une intervention romaine, mais en raison de problèmes plus urgents, comme la mort de l’empereur Émilien et la succession impériale, la guerre dure 9 ans. En 262, le légat de Numidie, Caius Macrinius Decianus, réussi à rétablir l’ordre. La confédération tribale est dissoute, et les tribus sont repoussées dans leurs terres natales. Au cours de l’insurrection, les Quinquegentiens constituent l’élément principal de la rébellion.
En 289, les Quinquegentiens envahissent la partie orientale de la Maurétanie césarienne. Cette fois, ils sont de nouveau soutenus par les Bavares. La rébellion est un succès au début, mais en 297, les forces romaines de Maximien Hercule lancent une offensive sanglante qui repousse les rebelles dans leurs terres natales, dans l’Atlas et les montagnes de Grande Kabylie ; cependant, Maximien n’est pas satisfait de ce résultat et au début de l’an 298, il envahit leurs pays d’origine pour infliger une punition plus sévère aux rebelles ; en utilisant des tactiques de la terre brûlée. Les Quinquegentiens vaincus sont déportés et dispersés. La même année, l’empereur renforce les limes entre la Maurétanie césarienne et la province d’Afrique. La guerre est conclue et les Quinquegentiens disparaissent des rapports romains.
En 313, avec les crises politiques et économiques romaines qui s’éternisent, la nouvelle religion devient une arme qui sert d’alibi religieux à une nouvelle révolte, encore une fois maghrébine. Mais cette fois la révolte est religieuse et politique.
Sur une inscription historique
Confins de la Maurétanie sous César
Aedemon, le Spartacus de la Maurétanie
La révolte de Tacfarinas contre Rome
Juba de Maurétanie contre Rome
La révolte de Gildon contre l’empire romain
La révolte de Firmus contre Rome
Les luttes du début du Ier siècle av. J.-C. au nord de la Maurétanie
Numides de Massinissa contre Rome
Les frontières africaines de l’empire romain
Comment les romains se défendaient en Numidie et en Maurétanie