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Thèses sur la politique du prolétariat mondial face à la situation de l’Ukraine
mardi 3 juin 2014, par
Thèses sur la politique du prolétariat mondial face à la situation de l’Ukraine
1- Est erronée toute prise de position qui isole la situation ukrainienne de la crise que connaît le capitalisme depuis l’effondrement de 2007-2008. Ce serait effacer les racines, les causes, les buts des classes dirigeantes, les raisons de fond de la fuite en avant vers l’affrontement à l’intérieur comme à l’extérieur. C’est parce que le monde capitaliste est globalement dans l’impasse qu’il jette les peuples dans des violences extrêmes, dans des guerres civiles, dans des montées fascistes et demain dans la guerre mondiale et, si aujourd’hui c’est en Ukraine que cela se passe, ce n’est que l’avant-goût de ce qui attend le monde… Est erronée en particulier toute prise de position qui isole la montée fasciste en Ukraine de l’effondrement économique de la petite bourgeoisie et de la crise économique mondiale pour en faire un simple facteur politique. Est erronée toute prise de position qui efface la montée fasciste comme toute prise de position qui en fait un phénomène à part de l’évolution catastrophique du capitalisme.
2- Est erronée toute analyse qui présente les raisons des puissances impérialistes d’entrer en conflit comme une simple gourmandise : l’appétit consistant à vouloir croquer l’Ukraine, que ce soit de la part de l’Europe (et des USA) ou de la part de la Russie. Ce sont les nécessités dues aux contradictions des classes dirigeantes liées à la crise générale et mondiale qui sont facteur de guerre (mondiale comme locale).
3- Est erronée toute analyse qui part des opinions publiques et présente l’affrontement d’un côté ou de l’autre comme provenant du peuple ukrainien. Ce ne sont pas les opinions ukrainiennes ni européennes qui ont créé la situation d’affrontement mais les classes dirigeantes.
4- Est erronée toute analyse qui présente les risques de guerre comme conséquence du caractère belliqueux de tels ou tels dirigeants (que ce soit de Poutine ou de Hollande, Obama ou Merkel ou encore les dirigeants ukrainiens).
5- Est erronée toute analyse qui prend seulement le contrepied des thèses des deux camps, par exemple une thèse qui efface le rôle dirigeant de l’extrême droite à Kiev (camp ukrainien pro- impérialismes européens) sous le prétexte que c’est ce que souligne Moscou ou une thèse selon laquelle on ne doit pas tenir compte des demandes nationales des groupes russophones parce que c’est ce que défend l’impérialisme russe.
6- Est erronée toute analyse qui met en avant les affrontements entre Etats, entre régions, entre impérialismes comme si cela n’avait rien à voir avec l’affrontement fondamental, celui entre exploiteurs et exploités, entre le capitalisme et le prolétariat. La guerre est la poursuite de la lutte des classes par d’autres moyens. Les classes dirigeantes, en jetant le pays et le monde dans un affrontement guerrier, veulent détourner les exploités de leurs luttes pour des buts de classe en leur donnant de faux buts nationaux, régionaux, linguistiques, ethnique et autres… Ce qu’il y a de commun dans les deux camps en lutte, les pro russe et les anti russes, les pro européens et les anti européens, c’est que tous sont contre la lutte indépendante du prolétariat.
7- Est erronée toute analyse selon laquelle il y aurait la démocratie d’un côté, la dictature de l’autre, la révolution d’un côté, la contre-révolution de l’autre, la volonté populaire d’un côté et son écrasement de l’autre, des oligarques milliardaires d’un côté, le peuple de l’autre. C’est faux : les deux camps sont impérialistes, les deux se moquent de la démocratie, les deux se moquent des couches populaires et des travailleurs. Les deux camps sont fondés sur les profiteurs et contre les travailleurs. Les deux se fondent sur des milices fascistes. Les deux sont liés à des impérialismes qui n’ont comme différence que d’être des impérialismes récents d’un côté et anciens de l’autre.
8- Il est erroné et criminel de faire comme si nous n’avions que le choix entre ces deux camps. Il y a une tout autre perspective : celle du prolétariat internationaliste et qui n’est pas une simple vue de l’esprit mais un combat réel du camp des travailleurs en Ukraine comme ailleurs.
9- Il est erroné et mensonger de faire comme s’il fallait seulement choisir le moindre mal, entre l’alliance avec les forces fascistes de Kiev et l’alliance avec les forces des oligarques poutiniens.
10- Il est erroné et mensonger de prétendre que l’on a seulement le choix entre les droits démocratiques des ukrainiens pro européens ou les droits démocratiques des ukrainiens russophones. Le prolétariat est tout à fait capable de reconnaître les droits de tous les groupes de population et c’est la bourgeoisie qui a tout intérêt à monter les uns contre les autres.
11- Il est erroné et mensonger de pousser la petite bourgeoisie prise en tenaille comme devant choisir un des camps bourgeois. Elle peut aussi faire un autre choix social, celui d’un prolétariat qui offre une tout autre alternative de société. Jamais les milliardaires ne défendront la petite bourgeoisie alors que le prolétariat peut proposer une entente aux couches petites bourgeoises contre la grande bourgeoisie.
12- L’avenir de tous, en dehors de l’infime minorité capitaliste, est dans la lutte du prolétariat internationaliste et communiste, en Ukraine comme au-delà des frontières de l’Ukraine. Aucune élection dans le cadre bourgeois ne nous donnera la démocratie dont nous avons besoin : celle où ce sont ceux qui travaillent qui décident et pas des milliardaires soi-disant élus.
L’avenir passe par le renversement des pouvoirs bourgeois, à l’Est comme à l’Ouest et par la prise de pouvoir par des comités de travailleurs (des villes et des campagnes) élus et révocables s’alliant aux jeunes, aux femmes, aux couches moyennes et en prenant la tête pour former la république des conseils.
Messages
1. Thèses sur la politique du prolétariat mondial face à la situation de l’Ukraine, 3 juin 2014, 08:22, par Robert Paris
Quand le fascisme frappe, c’est que le capitalisme et la démocratie bourgeoise ont atteint leurs limites et que la seule manière d’avancer est d’aller vers la révolution prolétarienne. En Ukraine comme ailleurs.