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Une seule armée digne d’être construite : l’armée rouge internationale des travailleurs !

jeudi 18 janvier 2024, par Alex, Waraa

Une seule armée digne d’être construite : l’armée rouge internationale des travailleurs !

La république bourgeoise par la voix de son président : travailleurs ayez foi dans l’armée française

Les voeux pour 2024 du président Macron ont porté sur 3 thèmes : l’armée, l’armée et encore l’armée. Si Engels écrivait que l’Etat est une bande d’hommes armés au service de la classe dominante, Macron le confirme par son discours : car l’armement de l’Etat bourgeois sous toutes ses formes y est évoqué :

« vous êtes au rendez-vous de la mobilisation.(...)

Grâce à ce réarmement économique, nous continuons d’être en mesure de financer notre modèle social, de nous protéger contre les crises ou l’inflation mais aussi d’investir pour réarmer nos services publics.

(...) Loi historique pour nos militaires : en une décennie, le budget de nos armées aura ainsi été doublé. Loi historique pour nos policiers, nos gendarmes, nos magistrats, nos greffiers, afin d’assurer l’ordre et l’unité républicaines en assumant de créer des milliers de postes pour mieux vous protéger. (...) Après le réarmement économique, le réarmement de l’Etat et de nos services publics, il nous faudra ainsi engager notre réarmement civique. (...) Déterminés, nous le serons à agir pour amplifier notre réarmement industriel, technologique et scientifique. (...) Nous devons donc continuer ce réarmement de la Nation face au dérèglement du monde. »

A l’extrême gauche du crétinisme parlementaire, face à Macron du centre gauche, le NPA appelle les travailleurs à chercher leur salut dans les actions armées des pays opprimés par l’impérialisme, comme le Yémen :

« Les houtistes sont très éloignés du peuple révolutionnaire qui s’est soulevé en 2011 pour mettre fin à la dictature et aux injustices aux Yémen, peuple qui a été étouffé par la répression et la guerre entre clans soutenus par les monarchies du Golfe ou l’Iran des mollahs. Mais les houthistes s’avèrent parmi les rares soutiens actifs aux PalestinienNEs face aux massacres perpétrés par Israël, et ce malgré, plusieurs années de guerre contre le gouvernement actuel du Yémen soutenu par l’Arabie Saoudite et une situation humanitaire désastreuse.

Les hostilités entre les houthistes et le gouvernement avaient commencé à décroitre et les pourparlers de paix étaient entamés. La coalition impérialiste relance donc le conflit dans cette région et affiche son mépris pour les populations civiles. Ces bombardements doivent cesser immédiatement. Le moyen le plus sûr de laisser passer les bateaux est d’arrêter les massacres en Palestine en défendant la justice le peuple palestinien. États-Unis et Royaume-Uni hors du Yémen ! »

Le NPA, innocente donc, sans le dire, l’impérialisme français ! Ce seraient les impérialismes ennemis (anglais et américains), qui seraient les ennemis ! Les staliniens français comme Thorez, faisaient coïncider l’internationalisme ouvrier avec le patriotisme français.

Le NPA oublie que "cette région", la Péninsule arabique abrite la base militaire française d’Abu Dhabi, à quelques encablures de la 5ème Flotte états-unienne basée à Bahrein. Karl Liebknecht qui déclarait à chaque peuple que l’ennemi principal est dans son propre pays, n’est plus une référence du NPA. Par exemple, on attend toujours une manifestation en France des extrêmes gauches opportunistes pour dire que l’armée française doit sortir d’Afrique !

Cette apologie honteuse de l’impérialisme français, en creux, du NPA est en cohérence avec sa récente allégeance à LFI exprimée dans son "Courrier public du NPA à La France insoumise concernant les élections européennes", où le NPA réclame des postes sur les listes LFI aux élections européennes de juin, gratuitement ! Dans son ralliement de plus en plus ouvert aux partis bourgeois, le NPA fait cependant, reconnaissons-le, preuve de sa capacité à assimiler la doctrine bourgeoise des "hommes d’Etat", c’est-à-dire prêts à soutenir les pires mensonges : en Mer Rouge le NPA offre une victoire sans effort aux travailleurs en collant une étiquette "anticapitaliste" aux armées houtistes, une étiquette "anti-travailleurs" aux flottes américaines et britanniques, alors que ce même NPA, pour l’Ukraine, soutien l’Angleterre et les USA qui fournissent des armes à l’Ukraine de Zelenski contre la Russie !

Or ni les armées bourgeoises impérialistes, ni les armées bourgeoises faussement anti-impérialistes ne sont celles des travailleurs ! Des groupuscules comme le NPA qui soutiennent ces armées (les premières en Ukraine, les secondes contre les premières en Mer Rouge) prétendent, en privé, "le savoir", mais déplorent l’absence du mouvement ouvrier qui "les oblige" à prendre ce genre de position.

Or le mouvement ouvrier, c’est d’abord la classe ouvrière, et elle est bien présente dans la péninsule arabique, le NPA en niant l’existence en ne s’adressant pas à elle. Au lieu d’un militarisme pseudo-révolutionnaire, c’est l’antimilitarisme qui reste la base de la politique révolutionnaire.

Le soldat Loup-Garou

Dès l’aube du mouvement ouvrier à partir de 1830, un antimilitarisme ouvrier apparut.

L’écrivain Ernest Lebloys (1824-1872), initié au socialisme par Pierre Leroux, publiait en 1849 une courte nouvelle, Le soldat Loup-Garou, où un jeune paysan conscrit dénonce les crimes que la bourgeoisie fait commettre aux travailleurs sous l’uniforme : la colonisation en Algérie dès 1830, et la répression de juin 1848 contre les ouvriers parisiens. Le programme de l’antimilitarisme révolutionnaire était écrit !

Oui, les guerres bourgeoises sont des guerres pour le profit, tout le monde le sait, mais, ce que peu disent aujourd’hui, également une forme de lutte des classes directe : faire massacrer des travailleurs par d’autres travailleurs.

Alexandre Dumas, le grand écrivain grâce à qui tout jeune lecteur apprend à détester les bandes armées catholiques fascisantes avant l’heure, anti-protestantes, celles qui perpétrèrent la Saint-Barthélémy en 1572, dénonça pourtant en bourgeois conscient cet antimilitarisme de l’aube du mouvement ouvrier :

"cette brochure, qui contient les plus abominables doctrines, est l’appel le plus odieux qu’on ait fait à l’insubordination".

Cette brochure Le soldat Loup-Garou fut répandue à des milliers d’exemplaires au prix d’un sou. Tout parti qui se dit révolutionnaire mais ne diffuse pas cette propagande antimilitariste ne l’est pas !

Différentes formes de conscription pour embrigader les travailleurs

La république bourgeoisie met en place une conscription de masse avec la loi de 1889 et celle de 1905 dite des deux ans. Le "service militaire" devint plus court mais mais concerna toute la jeunesse. Cette mise en contact de la jeunesse et de l’armée, antécédent du "réarmement" au programme du président Macron, créa de fait potentiellement deux pôles politiques dont les drapeaux sont : celui, bleu-blanc-rouge du militarisme au service de l’impérialisme français, et l’autre, le drapeau rouge du prolétariat dont le programme est celui du couplet de l’internationale

 »Appliquons la grève aux armées,

Crosse en l’air et rompons les rangs !

S’ils s’obstinent, ces cannibales,

A faire de nous des héros,

Ils sauront bientôt que nos balles

Sont pour nos propres généraux. »

1889, année de la loi militaire, fut aussi celle de la fondation de la IIème internationale, trois ans après le congrès syndical de 1886 qui aboutit à la création de la CGT en 1895. Cette époque est celle d’un mouvement ouvrier de masse, sans les enseignements duquel aucun mouvement révolutionnaire ne peut exister. Un historien énumère les formes de résistance pratiquées par les conscrits, qui devraient faire partie des slogans révolutionnaires d’aujourd’hui :

« Tirer en l’air est le seul usage subversif indécelable de l’arme en maintien de l’ordre . Tous les autres — jeter son fusil, le garder à l’épaule, le briser, mettre crosse en l’air—exposent dangereusement. La propagande antimilitariste, se concevant comme une forme de "gymnastique révolutionnaire", en appelle pourtant à de telles extrémités : "Le devoir des poltrons est de tirer en l’air, celui des hommes de coeur de refuser carrément de tirer sur leurs frères", clame Gustave Hervé dans Le Piou-piou de l’Yonne en 1901. (...) Les attentes les plus fortes de l’antimilitarisme défensif n’adviennent qu’une fois : la mutinerie des hommes du 17ème de ligne, lors de la révolte du Languedoc viticole en 1907 (...) Décidant de rentrer chez eux, à Béziers, pour éventuellement protéger la population d’une violente répression—contre d’autre conscrits donc—les mutins s’arment pour le combat, se répartissant 12000 munitions. Sur la route, croisant une colonne légaliste commandée par un général, ils tirent plusieurs salves de semonce, forçant ainsi le chemin vers Béziers, entrant dans la ville à l’aube, , crosse en l’air et au son de L’Internationale, accueillis par une foule en liesse. »

Une Association Internationale Antimilitariste (AIA) avait été fondée en 1904 à l’initiative de l’anarchiste hollandais F.D. Nieuwenhuis. En France ses locaux étaient ceux de la CGT, son secrétaire Yvetot, un des principaux dirigeants de la CGT aux côtés de Griffuelhes. Ce n’est pas un hasard si l’antimilitarisme révolutionnaire atteint en 1905-1907 son sommet au même moment où le syndicalisme révolutionnaire lui-même atteint le sien, notamment avec la journée du 1er mai 1906.

En 1905, l’"Affiche rouge" de l’AIA, qui dut aux signataires (dont les Cégétistes Pouget et Yvetot) des peines de prison, faisait bien le lien entre la répression anti-ouvrière en métropole et aux colonies, avec en ligne de mire la guerre au programme contre l’Allemagne :

 »Quand on vous commandera de décharger vos fusils sur vos frères de misère—comme cela s’est produit à Châlon, à la Martinique, à Limoges—travailleurs, soldats de demain, vous n’hésiterez pas, vous n’obéirez pas (...) vous tirerez sur les soudards galonnés qui oseront vous donner de pareils ordres. Quand on vous enverra à la frontière défendre le coffre-fort des capitalistes contre d’autres travailleurs abusés comme vous l’êtes vous-mêmes, vous ne marcherez pas. Toute guerre est criminelle. A l’ordre de mobilisation, vous répondrez par la grève immédiate et par l’insurrection. »

C’est un tel appel qui était récemment d’actualité envers les jeunes franco-israéliens qui sont partis massacrer les Palestiniens. Aucune organisation politique ou syndicale de gauche n’a ressorti l’Affiche rouge de 1905 !

Mutinerie, action directe révolutionnaire du prolétariat, soulèvement des paysans, sont les trois piliers formant un triangle, sans lesquels, comme une table, aucune révolution ne peut rester debout, sans lesquels l’"étincelle" d’une politique révolutionnaire n’allumera aucun "triangle du feu" d’une révolution durable.

La question paysanne pose celle de la nécessité pour la classe ouvrière de s’adresser aux classes petites-bourgeoises, à participer massivement, pour en prendre la tête, aux mouvements interclassistes contre le grand capital.

L’antimilitarisme prend aujourd’hui la forme de la lutte contre les violences policières, contre la police tout court en politique intérieure, et contre les les guerres impérialistes en politique extérieure.

Un groupuscule comme Lutte Ouvrière incarne le mieux la négation de ce "triangle révolutionnaire" ... au nom de la révolution.

En mettant en avant (en paroles, peu en actes, la porte-parole de LO, N. Arthaud, étant tout sauf une ouvrière) le pilier ouvrier de la révolution, LO prétend renforcer le rôle de ce pilier contre celui des deux autres, en dénonçant toute alliance des ouvriers avec les autres classes comme les paysans (N. Arthaud est contre les Gilets jaunes, et ne s’adresse jamais au paysans), ainsi que toute lutte contre les guerres de l’armée française (les généraux du Niger et du Mali qui ont expulsé l’armée française de ces pays sont dénoncés par N. Arthaud comme réactionnaires, tout comme les indépendantistes algériens étaient dénoncés par M. Thorez).

Sur l’échelle de la lutte contre le militarisme, le plus haut type d’action, fusiller des généraux de l’armée française, n’a pas été accompli par le prolétariat français. La plus grande mutinerie fut celle de de l’Armée d’Orient envoyée en 1918-1919 contre les révolutions russes et ukrainiennes, et elle eut lieu surtout sous l’influence de la direction bolchévique de ces révolutions.

Un autre épisode est la propagande organisée par l’Internationale communiste dans l’armée française envoyée en Allemagne pour occuper la région charbonnière de la Rhur en 1923. Ces épisodes sont enterrés par la gauche, du PS à LFI, le NPA et LO, tout comme par la CGT. Pour LFI, la France insoumise n’est pas la France prolétarienne révolutionnaire.

Le faux anti-militarisme réformiste ou centriste

Le pire des drapeaux, dans la question du militarisme comme dans celle des revendications économiques (retraites, salaires) c’est le drapeau réformiste, qui fait semblant de réconcilier bourgeoisie et prolétariat.

C’est ce drapeau réformiste, sous la forme du centrisme qu’agite le NPA cité plus haut. En France, il s’appuie comme Mélenchon sur la tradition des armées révolutionnaires des sans-culottes de l’an II, qui firent reculer les armées féodales de toute l’Europe. C’est ce patriotisme, révolutionnaire en 1792, mais réactionnaire depuis 1848, de la France "progressiste", qui fut utilisé en 1914 par les socialistes qui entrèrent au gouvernement. Villepin en 2003, qui s’opposa à l’ONU à la guerre des USA contre l’Irak, est présenté par LFI et la CGT comme un héraut, voire un héros anti-impérialiste !

Les faux militarismes révolutionnaires

En 1918 à la fin de la guerre, les grandes puissances comme la France et l’Angleterre durent changer leur discours colonial : en 1914 l’Egypte devient un protectorat, pas une colonie, la Société des nations créa en 1919 les "mandats", nouveau nom pour les colonies. Mais c’est l’indépendance politique qui était déjà au programme des peuples opprimés. Des partis bourgeois entreprirent donc la lutte armée contre les puissances coloniales.

L’Armée populaire de libération, branche armée du Parti communiste chinois de Mao, chassa en 1949 les puissances étrangères de la Chine, sous leur domination depuis la Guerre de l’opium en 1840 ; Nasser et son groupe des "officiers libres" conquièrent l’indépendance réelle de l’Egypte en 1952 ; le FLN et son armée l’ALN obtiennent l’indépendance de l’Algérie en 1962. Innombrables sont les groupes armés "progressistes" qui partout dans le monde promettent la libération aux opprimés, puis deviennent leurs geôliers. L’OLP ou le Hamas sont des avatars de ces groupes bourgeois anti-ouvriers soutenus par la gauche et l’extrême gauche des puissances impérialistes, en guise de pseudo-anti-impérialisme.

Le "drapeau palestinien", faux drapeau des opprimés

Récemment, comme depuis des décennies, les organisations de gauche proposent aux jeunes des marches pacifiques avec des "drapeaux palestiniens". Peux de travailleurs et jeunes désirant sincèrement exprimer leur solidarité avec les Palestiniens massacrés par l’armée Israélienne savent que ce drapeau est en fait le prototype, peut-être le premier, des drapeaux d’une armée bourgeoise faussement libératrice. Ce drapeau est en effet celui de la "Révolte arabe" lancée en 1916 par le Sheriff de la Mecque, en alliance avec l’impérialisme britannique qui préparait le futur partage de l’Empire ottoman. Le fils du Sheriff, Faysal, proclama en vain son Royaume arabe à Damas en 1920, il fut chassé par l’armée française. S’allier à un impérialisme contre un autre pour assurer la libération nationale d’un peuple, comme le fit Faysal, est une défaite assurée pour ce peuple. Les mots d’ordre des manifestations "pro-palestiniennes" sont d’ailleurs très adaptés à ce drapeau palestinien dessiné par Sykes : soutien aux résolutions de l’Assemblée Générale de l’ONU, qui demandent un cessez-le-feu et des opérations humanitaires. S’adresser à l’ONU c’est aujourd’hui s’adresser à l’impérialisme américain, l’équivalent de s’adresser en 1916 à l’impérialisme britannique.C’est la Société des Nations crée par la France et la Grande-Bretagne qui créa le futur Etat d’Israël en 1920, et s’adresser à l’ONU est donc absurde.

L’armée Egyptienne

Le printemps arabe en Egypte début 2011 montre l’échec auquel mène le ralliement d’une révolution à l’armée.

L’historien égyptien de gauche Mahmoud Hussein fait l’apologie de l’appel au secours à l’armée, par le groupe Tamarrud, au nom du peuple égyptien, en 2013, qui rappellerait la révolution de 1919. Le Printemps arabe égyptien ayant abouti au renversement de Moubarak, des élections amènent au pouvoir l’extrême droite des Frères musulmans, leur chef Morsi étant élu président en 2012 :

« Ce sont trois activistes, dont le cuir s’est tanné au soleil de Tahrir, qui vont trouver la clé pour sortir de l’impasse. Le 26 avril [2013], ils proposent de donner au peuple l’occasion de s’exprimer. En recourant à l’idée—celle-là même d’où est née la révolution de 1919—de la pétition populaire. Morsi ayant été élu avec 13.2 millions de voix, les promoteurs de la pétition se font fort de recueillir (...) au moins 15 millions de voix, proclamant qu’elles lui retirent leur confiance et demandant par anticipation une nouvelle élection présidentielle. Il est soutenu par les Socialistes révolutionnaires. (...) Dans le courant du mois de mai, les responsables de l’initiative sont contactés et discrètement encouragés par l’institution militaire. (...) Deux mois suffiront pour que les organisateurs aillent déposer 15 millions d’exemplaires signés au siège de la Haute Cour constitutionnelle. Le 23 juin, Sissi déclare : "Seule m’importe la volonté du peuple égyptien.

Les responsables de Tamarrud donnent à Morsi jusqu’au mardi 2 juillet pour démissionner, faute de quoi ils appelleront le pays à entrer en désobéissance civile. [L’armée] donne 48 heures aux "responsables politiques" pour "satisfaire les demandes du peuple". (...) L’armée vient d’offrir au peuple, plus qu’un soutien, une victoire assurée. Le mercredi 3 juillet, les chars de l’armée commencent à se déployer autour du palais présidentiel.(...) Dans la soirée, le peuple d’Egypte vit la plus grande manifestation de son histoire. (...) Le flot populaire représente plusieurs fois la place Tahrir de janvier 2011.

Victoire du peuple, voulue par lui, venue de lui. (...) cette victoire qui est la sienne est, à ce moment même, en train de lui être volée. Elle va, récupérée par l’armée, se refermer sur lui, se retourner contre lui, étouffer sa créativité propre. Elle va devenir sa défaite. Très peu de personnes, cette nuit-là, ont la tête assez froide pour le pressentir. Pour prendre conscience de l’énormité de la dette que le peuple vient de contracter à l’égard de l’armée. Pour mesurer le prix dont il va payer cette victoire.

Dans la nuit du 3 juillet, Morsi est arrêté et emmené vers une destination inconnue.

L’historien Mahmoud Hussein sait pourtant bien que le mouvement ouvrier révolutionnaire a apporté depuis longtemps la réponse à ces questions. Il écrivait à une époque antérieure (1969) où il se disait marxiste :

De même qu’elles ne peuvent s’en remettre à la bourgeoisie pour les mener au socialisme ou au communisme, les masses populaires ne peuvent s’en remettre à elle pour les libérer de l’impérialisme (...)

(...) la bourgeoisie locale ne peut pas libérer son pays. Son intérêt de classe—fondé sur l’exploitation des masses—lui dicte de composer avec l’impérialisme. »

Au Soudan, la révolution de 2019 a payé le même prix. Lire ici sur révolution et contre-révolution au Soudan

L’émancipation des travailleurs ne peut être que l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes. Ce principe de la 1ère Internationale exprimé il y a 160 ans reste valable. Son corollaire est que l’antimilitarisme est un des paragraphes de tout programme ouvrier.

Retournons à l’école de l’écrivain Ernest Lebloys qui dénonçait les "soldats loup-garous", ainsi qu’à l’école des travailleurs de l’Empire des Tsars qui en 1917 fusillèrent leurs propres généraux. Macron appelle au réarmement de l’Etat bourgeois, appelons au désarmement de la bourgeoisie, dont la première étape est l’armement des travailleurs du monde entier, contre les armées impérialistes et nationales locales. Ce ne sont pas les missiles des houtis qui sont nos alliés en Arabie, mais des soviets armés réunissant femmes des Philippines, ouvriers pakistanais du pétrole et masses pauvres d’Arabie Saoudite, d’Oman et du Yémen, alliés aux prolétaires de Gaza !

Le prolétariat démolira toutes les armées des exploiteurs !

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