Euthanasie du capitalisme

Euthanasie du capitalisme

Agir contre ses propres principes en s’autodétruisant, personne n’imagine le capitalisme faire cela et pourtant…

Pourtant, il arrive sans cesse maintenant que les grandes institutions financières rachètent des titres pourris, dépensent des sommes colossales pour aider des entreprises et banques en faillite, agissant ainsi à contrario de la recherche du profit maximal, pourtant un des grands principes du capitalisme.

Examinons sérieusement la question. Quels sont les principes de base du capitalisme et comment pourrait-il être amené à les violer, à les détruire ou à les attaquer ?

Bien sûr quand nous disons principes de base, nous ne parlons pas de lois morales, de lois politiques, de lois légales mais de lois sociales.

Chacun des principes qui suivent est indispensable à tous les éléments du système et au fonctionnement d’ensemble. Qu’un seul soit mis en cause durablement et le système meurt.

Le premier principe est la propriété par une minorité de l’essentiel des capitaux, des biens nécessaires à la production et des entreprises productives ainsi que des moyens de distribution et de transport, des moyens de financement et d’investissement. Si tout le monde peut accéder à la propriété des moyens de production, il n’y a plus de capitalisme.

Le second principe est que tout capital mérite de recevoir une plus-value et que toute somme, fût-elle énorme, qui ne parvient pas à gagner un profit n’est plus du capital. L’accroissement est un principe indispensable au capital et au capitaliste.

Le troisième principe est la manière de parvenir à cet accroissement du capital, à savoir le surtravail exigé du travailleur, en somme du salaire impayé. La plus-value extraite du travail humain est la manière dont le capital peut s’accroitre et il n’y en a pas d’autres. Toute autre forme d’enrichissement ne crée pas de capital supplémentaire et se contente de répartir des plus-values entre diverses fractions du capital. Sans investissement productif pas de capital s’accroissant et multiplication des méthodes spéculatives pour y suppléer sans pouvoir le faire durablement.

Le quatrième principe est le mode de régulation après coup par la chute des investissements qui ont échoué, les faillites et les crises périodiques, indispensables pour purger le système des « canards boiteux ».

Sur ces quatre principes de base du capitalisme, le système dans son état actuel (depuis 2007-2008) en transgresse systématiquement trois (les trois derniers). Une grande part des capitaux ne parviennent pas à trouver d’investissement productif rentable et sont contraints de spéculer et de se faire aider pas des institutions étatiques ou inter-étatiques par des artifices financiers divers et inventés au fur et à mesure.

Ces astuces pour contourner le problème ne font qu’en agrandir la taille puisqu’ils parviennent à donner des surprofits aux capitaux mais sans créer de plus-value, donc sans richesse supplementaire pour les étayer. Donc ils augmentent le total des capitaux et ne permettent pas plus à trouver d’investissements productifs à mettre en face.
Plus le grand capital est aidé par les banques centrales et les Etats, plus il s’enlise dans le bourbier des investissements productifs insuffisants par rapport au total des capitaux.

Ce n’est pas une question conjoncturelle, qui ne serait qu’en phase de récession ou en phase d’expansion ou qui devrait se résorber toute seule. Ce n’est pas un simple problème qui trouvera sa solution, ou encore une crise qui peut être résolue ou encore qui ne peut pas l’être mais qui est supportable. En fait, c’est ce que l’on appelle communément la mort par suicide du fait de l’âge ou euthanasie.

Le capitalisme a fait son temps. Il ne peut aller plus loin. Il peut se trainer encore un petit peu car il n’a pas envie de disparaitre. Il peut rendre la fin moins douloureuse pour les classes possédantes (et beaucoup plus pour les exploités). Mais il ne peut plus retrouver sa dynamique, il ne peut plus retrouver des investissements productifs pour une fraction croissante de son capital, il ne peut plus laisser les crises cycliques réguler le système. Il ne peut plus se passer des aides financières massives des Etats et des banques centrales. Il ne peut plus fonctionner selon ses propres règles. Ce système est mort. Plus vite les prolétaires en prendront conscience, plus ils auront de chance de jouer leur propre rôle de direction de tout la société pour donner un avenir à l’humanité.

Qu’est-ce que le capitalisme ? Quel est son avenir ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5911

Que veut dire K. Marx en affirmant que « La véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même » ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5914

L’ultime crise mortelle du capitalisme ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5848

Le capitalisme en phase dégénérative

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5836

L’euthanasie économique

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article5923

Le capitalisme à l’agonie

https://www.pauljorion.com/blog/tag/le-capitalisme-a-lagonie/

Le capitalisme aboutit à l’euthanasie économique

https://blogs.mediapart.fr/le-moine-copiste/blog/111020/le-capitalisme-aboutit-leuthanasie-economique

Euthanasier le capitalisme ?

https://www.youtube.com/watch?v=rVdXcl0eIZ0

Historique de la fin du capitalisme

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5888

Le capitalisme meurt d’avoir... trop bien réussi à accumuler du capital

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7478

Le capitalisme mortifère

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7314

Les théories de l’effondrement capitaliste, adeptes et détracteurs

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7441

Quand la Banque Centrale Européenne abaissait son taux d’intérêt en dessous de zéro

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article6360

Le capitalisme malade ? C’est grave, docteur ou c’est la mort ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5938

L’euthanasie par les taux d’intérêts négatifs

https://www.lemonde.fr/idees/article/2016/03/08/l-euthanasie-par-les-taux-d-interet-negatifs_4878489_3232.html

Quantitative Easing, assouplissement monétaire, un joli nom pour soins palliatifs d’un capitalisme à l’agonie

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article5530
Capitalisme : chronique d’une mort annoncée

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4686

Le système de cavalerie financière à la Madoff, une survie illusoire d’un capitalisme mondial en bout de course

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4561

Le capitalisme à l’agonie

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4518

Le capitalisme peut-il durablement se passer des crises ?

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3771

Le capitalisme ne doit pas seulement produire, ni seulement de manière croissante, mais il doit révolutionner sans cesse les forces productives (et les détruire aussi sans cesse dans des crises ou des guerres) ou, s’il n’en est plus capable, c’est qu’il est mort...

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3418

Pourquoi la dynamique du capitalisme se heurte à ses propres limites : son succès lui-même étouffe dans les limites de la propriété privée des moyens de production

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3250