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L’Afrique noire se révolte contre le colonialisme à la fin de la deuxième guerre mondiale

jeudi 6 novembre 2008, par Robert Paris

Kenya

Au Kenya, l’affrontement, qui va être impitoyable entre le peuple kenyan et le colonialisme anglais (rompant la prétention de ce colonialisme d’avoir pris en compte pacifiquement le passage à l’indépendance, comme en Inde et au Ghana), sera le fait exclusif de la révolte d’un côté et des forces coloniales de l’autre. Des leaders petits bourgeois, comme Jomo Kenyatta, vont faire maintes fois des offres de services au colonialisme anglais en se présentant comme un autre N’Krumah, mais sans succès. Son parti, le Kenyan African Union, est pacifiste, c’est-à-dire contre la violence révolutionnaire des masses africaines – la violence du colonialisme, il n’y peut rien bien sûr -. Il réclame seulement l’élargissement de la participation des Africains à un conseil qui n’a aucun pouvoir. Le KAU a une influence réformiste sur les syndicats qu’il entraîne dans son réformisme et la classe ouvrière ne jouera qu’un petit rôle dans la lutte. C’est le colonialisme anglais qui radicalisme la situation en affirmant, contre l’évidence, que le mouvement populaire des campagnes, le Mau-Mau, serait manipulé par le KAU. Ce mouvement de révolte a éclaté en 1952, parmi le peuple Kikuyu exaspéré par les exactions des Blancs qui volent les terres, le Kenya étant considéré par les Anglais comme une colonie de peuplement comme l’Afrique du sud et les propriétaires Blancs, 1% de la population, possèdent 25% des terres. Elle se traduit par des attaques physiques individuelles de colons blancs dans leurs fermes. Le colonialisme anglais le présente comme une lutte de sauvages barbares, et décide, en juin 1953, de déclencher une guerre d’extermination contre l’ensemble du peuple kikuyu. C’est la chasse à l’homme contre des paysans quasi complètement désarmés. 50.000 soldats britanniques et rhodésiens réalisent l’une des plus sanglantes répressions coloniales. Hommes, femmes et enfants sont déchiquetés par les bombardements des villages. Le pays tout entier est ratissé par l’armée. Ceux qui résistent sont abattus.

Extraits de « Le mouvement ’’Mau-Mau’’ » de Robert Buijtenhuij :
« Le premier syndicat permanent du Kenya, le « Kenya Indian Labour Trade Union », fondé en avril 1935 par Makhan Singh, était une affaire entièrement indienne. Les syndicats africains brillaient à cette époque par leur absence (…). Ce n’est qu’en juillet 1939 que les dockers de Mombasa ont déclenché – plus ou moins spontanément – la première grève « noire ». Quels faits nouveaux nous frappent dans l’activité politique du Kenya après la seconde guerre mondiale ? Le fait, d’abord, que le réveil politique a commencé à toucher toutes les ethnies du Kenya sans exception (…) Il y a ensuite le fait que les Africains du Kenya ont trouvé dans les activités syndicales un nouveau champ de bataille. Après une nouvelle grève à Mombasa en 1947, grève générale cette fois à laquelle participaient 15 000 Africains et qui a eu un succès retentissant. Son organisateur, Chege Kibachia, a en effet fondé le premier syndicat africain, la « Africain Workers Federation ». Considérée avec méfiance par le gouvernement, cette organisationa été de courte durée ; elle s’est progressivement dissoute après l’arrestation de son président en août 1947. L’action de Chege Kibachia a cependant été à l’origine d’un mouvement syndical qui comptait en 1952, 27.588 membres en 13 syndicats ; à la même époque, il y aurait eu au Tanganika un seul syndicat avec 381 membres et en Ouganda trois organisations ouvrières avec 259 membres. Nous verrons que cette activité syndicale fait partie intégrante du cadre dans lequel il convient de situer la révolte mau-mau. L’événement qui cependant caractérise le mieux la nouvelle orientation de la vie politique (…) : le fondation du premier mouvement politique, la « Kenya African Union » dont l’origine remonte à 1944. (…) Jomo Kenyatta, revenu au Kenya en 1946, (…) devint président de cette nouvelle organisation en juin 1947. (…) C’était d’abord un mouvement de masse qui avait en 1952 au moins 100.000 membres et dont certains meetings attiraient des foules de 20.000 à 25.000 personnes. (…) Le KAU a posé dès le début le problème de l’Indépendance (…). Les colons, qui suivaient avec inquiétude l’évolution politique de la « Gold Coast », parlaient avec horreur du « Gold Coatism » pour désignet toute mesure favorable aux Africains. (…)
Le 25 novembre 1952, l’éviction de 2.500 squatters travaillant sur les fermes de Leshaw Ward pour des raisons de sécurité et par représailles à la suite de l’assassinat du commandant Meiklejohn et de son épouse, ces mesures inspirées par la peur et excécutées dans un climat de panique voisin de l’hystérie, ont été d’autant plus ressenties par l’ensemble des squatters que les évictions avaient été effectuées manu militari et que des méthodes particulièrement dures avaient été employées pour briser toute tentative de résistance ou de protestation. (…) Un exode soudain (…) a amné vers les réserves kikuyu une masse de squatters dont le nombre a été évalué de 100.000 à 200.000 personnes. (…)
Dans une première phase qui a duré de 1948 jusqu’en 1950, le mouvement a pris naissance parmi les masses déshéritées (…) Ce n’est que dans une deuxième phase qui a duré du début 1950 jusqu’à la déclaration de l’état d’urgence en octobre 1952, que des évolués et des leaders nationaux ont pris le pas sur les masses populaires anonymes. Puis, après la déclaration de l’état d’urgence et l’arrestation de la quasi-totalité des leaders nationaux kikuyus, les masses paysannes se sont retrouvées de nouveau seules pour s’engager dans la résistance armée. (…)
Cette armée paysanne sans armes, sans expérience militaire et sans cadres instruits, a malgré tout résisté durant près de quatre ans à l’armée moderne anglaise et, jusqu’en 1954, elle n’a pas seulement su garder ses positions, mais même les améliorer à certians égards. (…) Un facteur qui explique la durée de la résistance kikuyu est l’existence, à Nairobi et dans les réserves, d’un réseau de soutien, remarquablement bien organisé, qui a fonctionné pendant plusieurs années grâce à la complicité active ou passive de la grande majorité du peuple kikuyu. (…) Les structures territoriales de l’armée favorisaient les liaisons étroites entre les unités combattantes et les comités mau-mau dans les villages ou les communes d’origine des maquisards. (…) Ces comités mau-mau du réseau de soutien ont pu tenter sérieusement de se substituer au gouvernement colonial en créant une véritable « administration parallèle ». (…) Le réseau de soutien de Nairobi s’occupait surtout du ravitaillement des armées de la forêt en armes et en nouvelles recrues, et de la collecte des fonds nécessaires à la défense des membres du mouvement devant les cours de justice et à l’entretien des familles des membres du mouvement détenus ou disparus au combat. (…) Cependant, les leaders mau-mau de Nairobi n’ont jamais tenté d’exploiter leur contrôle sur la population africaine pour ouvrir un deuxième ou troisième front contre le gouvernement colonial. (…) L’exception (…) est une campagne de résistance passive lancée à Nairobi en 1953 et qui comprenait entre autres le boycottage des autobus municipaux européens et des boutiques de thé tenues par des Asiatiques ainsi que l’interdiction de fumer en public, de boire de la bière européenne et de porter des chapeaux. (…) Aucune grève générale et très peu de grèves partielles n’ont été mentionnées par les leaders du mouvement mau-mau (…)
Dans les réserves kikuyu, la politique (des Anglais) des « hameaux stratégiques » a été mise en œuvre pour empêcher le contact entre les combattants mau-mau et leurs supporters dans les campagnes. (…) A partir du début de 1954, le pays kikuyu commença à ressembler à un immense camp de concentration. Toute la population concentrée dans des villages nouveaux, devait d’ailleurs construire de ses propres mains, villages fortifiés et entourés de barricades et de barbelés, dont les habitants ne pouvaient sortir qu’une heure par jour (et encore sous escorte militaire) pour se ravitailler. (…) A partir de l’été 1954, l’armée mau-mau a été contrainte de se replier sur elle-même. La forêt devint alors sa seule dimension, son dernier sanctuaire dont elle ne sortait plus guère. (…)
Au fur et à mesure qu’approchait l’indépendance, les survivants (de l’armée mau-mau) se sont manifestés avec une audace croissante pour devenir, à la fin de 1963, un véritable problème pour les nouveaux responsables du pays. (…) A partir de l’été 1961, (…) la libération de Jomo Kenyatta était imminente et l’indépendance commençait à devenir une réalité relativement proche. La question des anciens combattants devenait brûante : quelle serait leur place dans le Kenya indépendant ? (…) le nouveau gouvernement de Jomo Kenyatta n’était pas prêt à leur accorder des faveurs (propriétés des anciens colons ou postes gouvernementaux). (…) En ce qui concerne les fermes, le gouvernement n’avait nullement l’intention d’exproprier les colons blancs. (…) Le Kenya de Jomo Kenyatta n’était ni radical ni socialiste (…) La révolte mau-mau était une révolution nationale et une révolte sociale en même temps, et en temps que révolte sociale elle réclamait les terres cultivées par les colons européens pour le peuple africain. Pour Jomo Kenyatta, par contre, la décolonisation signifiait avant tout l’indépendance politique et il entendait rester en bons termes avec les Anglais et les colons sur le plan économique. (…) Dès sa libération en 1961, Jomo Kenyatta a annoncé la couleur (…) « Nous n’avons pas l’intention de former un gouvernement de gangsters … Nous dissiperons les appréhensions des gens qui craignent qu’un Kenya indépendant ne se jette sur leurs propriétés pour les confisquer. » (cité par le Monde du 28 août 1961) (…) A l’égard de ceux qui croyaient pouvoir en toute impunité prêter serment d’allégeance à des organisations clandestines de résistance à la politique libérale officielle, Mr Kenyatta a déclaré (durant l’été 1963) : « Nous serons impitoyables à l’égard de ceux qui fabriquent des fusils dans la brousse. » l’indépendance elle-même n’a rien changé à cet état de choses. (…) En novembre 1963, un mois avant l’indépendance, un appel du gouvernement kenyatta aux derniers combattants leur enjoignait de se « rendre » avant la célébration officielle de l’indépendance. (…) Le premier à répondre à l’appel du gouvernement Kenyatta en vue d’une capitulation fut Mwariama, qui se présenta le 8 décembre 1963 à la résidence de Jomo Kenyatta à Gattundu. (…) Le maréchal Mwariama a été condamné en mars 1964 à cinq ans et trois mois de prison pour outrage à un agent de police en fonction et possession illégale d’armes. (…) Parmi les personnalités du nouveau régime, on ne compte à notre connaissance aucun ancien combattant de la forêt et peu d’anciens détenus (…). Sur le plan purement matériel aussi, très peu de choses ont été faites pour les anciens combattants. »

Si le pays obtient finalement son indépendance en 1963, cela ne signifiait pas effectivement une victoire pour les combattants comme le rapporte la romancière NGugi Wa thiongo dans « Pétales de sang » :
« C’était à la veille de l’indépendance. Alors, vous pouviez imaginer ce que cela représentait pour moi d’émotions, d’espoirs et de souvenirs. (…) Tout allait changer. Plus jamais, je ne verrai le Blanc se moquer de nos efforts. (…) Les usines, les plantations, tout allait être à nous. (…) Des mois et des semaines après, je chantais encore le chant de l’espérance. J’ai attendu la réforme agraire et la redistribution des terres. J’ai attendu un emploi. (…) J’ai entendu dire qu’on donnait des prêts pour permettre d’acheter les fermes des Européens. Je n’ai pas compris pourquoi il me faudrait acheter des terres déjà payées au prix du sang. (…) J’ai attendu. Je me suis dit : OK. Je me fais muet, je me fais sourd. Et j’ai regardé les choses évoluer. J’ai vu les événements. J’ai vu la tension monter entre les Noirs.

Cameroun

Au Cameroun, c’est la classe ouvrière qui commencé la lutte en 1955, comme on l’a rappelé, à Douala, à Yaoundé et dans d’autres villes de moindre importance. C’est ce qui va amener les dirigeants nationalistes comme Ruben Nyobe, ancien syndicaliste, à se radicaliser. L’organisation de Ruben, l’UPC, n’est pourtant pas si radicale. Au début, elle se contente d’organiser des manifestations non violentes. La répression ne va pas lui donner le choix. Pour le pouvoir français, il n’est pas question d’accepter le moindre compromis, car l’UPC est « communiste ». En 1955, la répression de Roland Pré, gouverneur du Cameroun, fait 5000 morts. L’UPC n’a pas choisi tout de suite la lutte armée. Très clairement, Um Nyobé, tout stalinien qu’il était, ne proposait pas la révolution, ni la lutte radicale. Il ne s’en cachait pas, déclarant : « Nous offrons des garanties qui prouvent non seulement notre détermination d’œuvrer pour sortir le Cameroun de l’impasse, mais aussi de travailler de concert avec le gouvernement français (…) ». Ce qui montre le mieux les limites sociales et politiques des nationalistes de l’UPC, c’est leur volonté de laisser la classe ouvrière en dehors du combat. L’UPC mobilise trois régions : Bassa, Bamiléké et la Sanaaga. Les travailleurs de Douala qui ont pourtant maintes et maintes fois montré leur combativité sont laissés en dehors par l’UPC. Nyobé a tourné le dos à la classe ouvrière, d’où il vient. Désormais, il est un dirigeant de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie camerounaises. Il s’adresse à eux ainsi qu’aux chefs traditionnels.

Madagascar


En mars 1947, c’est l’insurrection de Madagascar. La France va mettre cinq mois à l’écraser, malgré la violence de la répression. En juin et en décembre 1946, des signes avant-coureurs de la grande révolte ont été émis. Ces premières révoltes sont durement réprimées. Ces étincelles vont allumer un grand incendie. Dans la nuit du 29 au 30 mars 1947, toute la partie Est de l’île se soulève, contre la misère, contre les exactions des Européens et du pouvoir colonial. C’est une explosion spontanée. Cela se voit notamment au fait que, sans armes, l’insurrection le restera jusqu’à la fin de l’année 1948. Les plus pauvres, les plus opprimés se mobilisent, n’ont plus peur de la répression, ne reviendront plus en arrière. La réaction coloniale est violente et débute, dès le 4 avril, avec la proclamation de l’état de siège dans dix districts. Le 31 mars, c’est un camp militaire français qui est attaqué par plusieurs centaines d’hommes seulement armés de sagaies et de coupe-coupes. C’est la guerre côté français : infanterie, parachutistes et aviations attaquent les civils désarmés et font déjà un carnage. Le 30 avril, un camp militaire, celui de Moramanga, est attaqué. Les révoltés libèrent cent cinquante prisonniers. Les Européens, survoltés, organisent une véritable milice de tueurs et le carnage commence. Les exactions et l’arrivée de renforts militaires n’y suffisent pas. Ce n’est qu’en juillet que le colonialisme commencera à prétendre qu’il est désormais à l’offensive. Il faudra toute l’année 1948 au colonialisme français pour en finir avec les rebelles. Le 7 décembre 1948, Mr De Chevigné, Haut commissaire de France à Madagascar, déclare : « Le dernier foyer rebelle a été occupé. » Bilan : l’île est ravagée et il y a eu bien plus que les 80.000 morts reconnus officiellement, sans compter les blessés, les personnes arrêtées, les torturés.
Tout au long des événements, les principales organisations malgaches comme françaises n’ont pas pris le parti des insurgés. Le Parti communiste français ne risquait pas de le faire puisqu’il participait au pouvoir colonial français qui écrasait la révolte. En juin 1947, au onzième congrès du PCF à Strasbourg, Maurice Thorez conclue : « A Madagascar, comme dans d’autres parties de l’Union Française, certaines puissances étrangères ne se privent pas d’intriguer contre notre pays. » L’empire colonial français, hypocritement appelé « Union française », est défendu par le PCF. Dans les « Cahiers du communisme » d’avril 1945, on peut lire : « A l’heure présente, la séparation des peuples coloniaux avec la France irait à l’encontre des intérêts de ces populations. » Quant à François Mitterrand, il déclarait le 6 avril 1951, alors que des milliers de Malgaches pourrissaient dans les geôles de la France : « Je me déclare solidaire de celui de mes prédécesseurs sous l’autorité duquel se trouvait M de Chevigné quand il était haut commissaire. Les statistiques manquent de précision mais il semble que le nombre de victimes n’ait pas dépassé 15.000. C’est beaucoup trop encore, mais à qui la faute si ce n’est aux instigateurs et aux chefs de la rébellion. »
A Madagascar, l’attitude des organisations de gauche ne vaut pas mieux. Le 8 avril, ils envoient à Ramadier, président du Conseil, le télégramme suivant : « Les comités et groupes suivants, France combattante, Union rationaliste, CGT, Ligue des droits de l’homme, Groupes d’études communistes, Fédération socialiste, soucieux de traduire l’opinion de tous les Français et Malgaches unis dans un sincère désir de construire une véritable Union française, profondément indignés des troubles actuels, s’inclinent devant les victimes, condamnent toute la réaction factieuse, approuvent les mesures prises par l’autorité civile et lui font confiance pour rétablir l’ordre dans la légalité démocratique et poursuivre l’œuvre constructive vers une véritable union. » L’opposition démocratique malgache, elle, avait été accusée d’avoir organisé la révolte, accusation totalement infondée en ce qui concerne sa direction. Les dirigeants du M.D.R.M (Mouvement démocratique de rénovation malgache) n’étaient nullement politiquement de taille à vouloir une insurrection contre le colonialisme français. Il s’agissait tout au plus de politiciens libéraux. Mais il fallait bien que le pouvoir trouve des coupables ayant manipulé les masses malgaches. Dès le lendemain de l’insurrection des 29-30 mars, ses dirigeants sont arrêtés et torturés. Le MDRM avait déclaré : « Les événements du 30 mars apparaissent comme le fait d’éléments ou de groupes isolés de la population ayant agi spontanément sous la pression des souffrances endurées et des persécutions subies. » M de Coppet, Haut commissaire à Madagascar, déclare : « Le M.D.R.M est le responsable des troubles à Madagascar. La preuve de la préméditation des crimes est établie, c’est là un coup préparé minutieusement et de longue date. » Le 26 mars, le M.D.R.M collait une affiche appelant les populations au calme. Pourtant, le 7 mai, déjà 13.000 militants de ce parti sont arrêtés et torturés et les députés sont inculpés de crime et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Il en résultera dix condamnations à mort et trois aux travaux forcés à perpétuité, qui se rajoutent à plus de cent mille morts. Même après l’indépendance, la mainmise de l’impérialisme français se maintiendra, notamment avec la mise en place de la dictature de Tsiranana.

Documents :

Grégoire Madjarian rapporte dans « La question coloniale et la politique du Parti communiste français » : « Madagascar, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, était exsangue ; sa population accablée de misère, au bord de la révolte. Les colonialistes ne se maintenaient qu’en exerçant une répression inouïe. (…) Le spectacle de l’effondrement des forces vichystes devant les armées britanniques en 1942 avait renforcé l’idée que la France était affaiblie et que le moment était venu de s’organiser pour hâter la libération de la patrie. Des sociétés secrètes s’étaient données pour objet un vaste soulèvement pour restaurer la souveraineté nationale. Jina et Panama, créées la première en 1941, la seconde en 1943. (…) Le MDRM (Mouvement démocratique pour la rénovation malgache) (…) pensait acquérir l’indépendance par voie légale et pacifique. L’indépendance elle-même était conçue dans le cadre de l’Union française et du maintien des intérêts économiques de la France. (…)
A partir de 1946, des manifestations populaires, souvent très violentes, se multiplièrent dans différentes villes de l’île contre l’arbitraire colonial. (…) Le 19 mai arrivait à Tananarive le nouveau haut commissaire, le socialiste de Coppet, déjà en fonction avant 1940. L’envoi de ce gouverneur d’avant-guerre cristallisa le mécontentement envers la métropole coloniale. (…) De Coppet était accueilli aux cris de « Vive l’indépendance ! ». De nombreuses bagarres éclataient contre les forces de police et les colons venus protéger le cortège officiel. Elles se transformèrent rapidement en émeutes. (…)
A Paris, à la suite de la pression des états généraux de la colonisation française, les parlementaires – dont ceux du PCF – votaient et faisaient approuver la constitution colonialiste de la quatrième république. L’assimilation était la règle : Madagascar était intégrée d’office, en tant que territoire d’outre-mer, dans la République française « une et indivisible » ; les Malgaches étaient désormais « citoyens français ». (…)
A la fin de l’année 1946, de grandes grèves dans les chemins de fer et les travaux publics paralysèrent les transports pendant près d’une semaine. Les dockers de Majunga et Tamatave arrêtèrent le travail, réclamant un salaire journalier de 65 francs ; on leu accorda 18 à 20 francs. Dès le 18 mai 1946, les planteurs de la côte pressentaient les événements : « (…) Rien ne permet de déterminer quand débutera la révolte, ni sous quelle forme, ni quelles seront les premières victimes. Mais elle doit logiquement éclater. » (cité par Bénazet dans « L’Afrique française en danger »). En janvier 1947, le président du Syndicat des planteurs, Ruheman écrit : « Le danger est grand et peut-être proche. En brousse, la transformation des esprits depuis moins d’un an est ahurissante. (…) Madagascar va devenir avant peu une autre Indochine. » (…) Depuis la mi-46, l’administration coloniale règne par la force et les prisons de Madagascar sont combles, les méthodes policières utilisées sans mesure. A plusieurs milliers de kilomètres de l’île, le bombardement de Haïphong, en décembre 1946, était le produit de la même réaction coloniale. L’objectif politique poursuivi dépassait le cadre du Vietnam. L’impérialisme français voulait donner un exemple de sa puissance retrouvée. Mais au bombardement de Haïphong répondit l’insurrection de Hanoï. (…) Dans la nuit du 29 au 30 mars 1947, réplique grandiose aux provocations coloniales et d’une ampleur insoupçonnable, une immense flambée de révolte et de colère embrasait toute la partie Est de l’île, affolant la poignée d’Européens imbus de leur supériorité, installés dans leur domination. A 80 kilomètres de Tananarive, le camp militaire de Moramanga, où étaient entraînée la « brigade française d’extrême-orient » était attaqué par deux mille hommes simplement armés de sagaies, qui tuaient une partie de la garnison, s’emparaient des armes, mettaient le feu à la poudrière. A la même heure, en différents points de l’île, des fermes de gros colons étaient détruites, les voies ferrées et les lignes électriques coupées dans trois districts, des bases aériennes assaillies. Plusieurs villages tombaient entièrement entre les mains des insurgés à l’armement toujours rudimentaire : sagaies, haches, coupe-coupes et les seuls fusils pris dans les postes occupés. L’insurrection s’en prenait à tout ce qui concernait la puissance militaire de la France et l’exploitation coloniale. Le 30, les insurgés étaient maîtres d’un sixième de l’île. Ils déployaient partout l’ancien drapeau blanc et rouge, en appelaient à la fraternité malgache.
L’insurrection revêt deux formes militaires : coups de main éclair réalisés par des éléments de la petite bourgeoisie urbaine et soulèvement paysan. Trois traits caractérisent le soulèvement : sa coordination (le déclenchement simultané des attaques la même nuit en est la preuve) ; son absence de commandement central ; enfin sa mauvaise organisation. Il ne réussit que dans de rares cas à s’emparer des armes ; il avorte en plusieurs endroits ; il ne parvient pas à s’étendre au-delà de la zone conquise dès le début. (…) Cependant, malgré les forces déployées, la révolte ne s’éteignait pas. Nouvelles attaques de garnisons les 7, 8 et 9 avril ; le 26, insurrection à Tananarive. Dans la nuit du 30 avril, les insurgés assaillent à nouveau le camp militaire de Maramanga et libèrent cent cinquante prisonniers. La réaction coloniale affirmait qu’il s’agissait d’ »un coup très dur porté à son prestige », se retournait contre la métropole et son représentant de Coppet, demandant des renforts et l’emploi de tous les moyens pour anéantir « ces bandits à abattre ». Les colons s’organisaient en groupes d’autodéfense et exécutaient des otages malgaches.
Début août, des renforts importants arrivaient dans l’île : Légion étrangère, Nord-Africains et tirailleurs sénégalais principalement. Suivit ce qui deviendra le scénario classique des campagnes coloniales de la quatrième république : quadrillage du territoire par les paras, ratissage, terreur sur les populations, exécutions sommaires. Les forces de répression fusillent, pillent, incendient les villages. (…)
La répression n’épargna pas le MDRM, qui en fut une des cibles privilégiées ; il faut expliquer pourquoi. Le jeu politique du Mouvement consistait à conquérir par les voies légales tracées par la Constitution les postes administratifs et parlementaires. Dans cette voie, il avait obtenu des succès – qui n’étaient pas de nature à changer son orientation : il possédait tous les parlementaires malgaches et dominait presque toutes les assemblées locales. Le MDRM n’avait cessé d’inviter les Malgaches à l’ordre et au travail. Le 3 juillet 1946, avant de rejoindre le Palais-Bourbon, les députés du Mouvement avaient adressé à la population de l’île un message radiodiffusé : « Chers compatriotes. Avant notre départ de Madagascar, notre chère patrie, nous tenons à vous adresser cet appel : restez calmes, évitez les troubles, parce que le désordre n’engendre jamais aucun bienfait. Rien ne s’accomplira sans la tranquillité et la paix. » En mars 1947, encore, le MDRM avait lancé des appels au calme ; le 30, dans une proclamation à la population, ses députés réprouvaient de la façon la plus formelle l’insurrection, ramenée à des « crimes », des « actes de barbarie et de violence ». Néanmoins, le même jour, Radio-Tananrive attribuait au MDRM la responsabilité du soulèvement. (…) Début avril 1947, 3.000 membres du MDRM étaient incarcérés, interrogés, torturés – dont les deux députés Ravoahangy et Rabénananjara (Raseta se trouvait à Paris lors de l’insurrection). (…)
Dans la métropole, les dirigeants du mouvement ouvrier ne manifestent visiblement aucune sympathie vis-à-vis des insurgés, mais prononcent au contraire une condamnation sans appel. L’une des plus sanglantes intervention militaire de l’impérialisme français commence sous un gouvernement à direction socialiste, auquel, jusqu’au 5 mai, participe largement le PCF. Ce dernier occupe, entre autres, le ministère de la Défense nationale (François Billoux). (…) Le Parti communiste, remarquait Le Monde du 18 avril, n’avait (….) Manifesté aucune opposition catégorique à l’envoi de renforts comme à la répression des émeutes. » (…)
Tandis que Madagascar n’arrivait plus à enterrer ses morts, le chef du groupe parlementaire PCF invoquait le « courant de liberté » que représentait l’impérialisme français, appelait à l’union sacrée pour défendre les droits de son pays à opprimer d’autres peuples : « Je le dis, et c’est là note sentiment profond : la France a des positions dans le monde, tous les Français et j’ajoute tous les peuples associés, nous avons intérêt que la France puisse maintenir ses positions. Mais nous serions bien aveugles si nous ne tenions pas compte de ce fait important, à savoir que les positions françaises dans le monde sont terriblement convoitées. » (débat au parlement le 9 mai 1947)


Dans « L’insurrection malgache de 1947 » de Jacques Tronchon :

Sur la cause de la révolte, cete ouvrage cite Marcel de Coppet, Haut-commissaire de la République française à Madagascar au moment des événements, organisateur de la répression violente et barbare et nullement suspect de sympathie pour le colonisé malgache révolté :
« Il faut avoir le courage de reconnaître qu’à Madagascar la juste mesure a été dépassée. (….) Toutes les réquisitions des travailleurs, pratiquées sur une grande échelle, souvent au détriment des cultures vivrières les plus indispensables aux autochtones, n’étaient pas justifiées par l’effort de guerre. Quant aux prestations, elles perdirent leur caractère d’impôt en nature, pour s’apparenter à nouveau à la corvée. » (3 mars 1949)

De Coppet explique en février 1947 dans sa Conférence des Hauts-commissaires :
« Quand survint l’armistice (signé par Pétain avec le vainqueur allemand), les Hova exploitèrent au mieux la défaite française : la France pouvait donc être battue ; bien mieux, elle pouvait même se résigner à la défaite ; elle manquait à la fois de force matérielle et de force d’âme. Plus n’était besoin de la craindre. En 1943, au lendemain de la campagne anglaise (victorieuse contre les Allemands) (…) Madagascar fut placée sous l’égide de la France combattante. La situation économique était alors sérieuse. On pensa pouvoir y remédier en « stimulant la production ». Pour ce faire, on doubla tout simplement la durée des prestations, on aggrava, de façon non moins illégale, les peines disciplinaires et on réquisitionna partout la main d’œuvre pour la mettre à la disposition, non seulement des services publics mais aussi des entreprises privées. Ce fut une très grave erreur. La production ne s’en accrut guère et, il faut avoir le courage de le dire, Madagascar regretta Vichy. C’est de ce moment, d’ailleurs, (en juin 1946) que date l’explosion généralisée d’un mécontentement qui devait aller en s’amplifiant. (…) La population urbaine d’enhardit. (…) Tout est prétexte au désordre des rues : l’arrivée d’un train, une foire, un marché, un enterrement. (…) Cette période d’agitation, au cours de laquelle des grèves sont déclenchées à Tamatave et Majunga, ne s’étend pas au-delà du 23 juin 1946, date de la dernière échauffourée à Tananarive ou ailleurs. Pour mettre un terme à toute cette agitation, j’ai simplement appliqué la loi mais je l’ai appliquée dans toute sa rigueur (…) Certes la température a baissé, mais le mal subsiste (…) »

Sur l’historique de l’insurrection, De Coppet écrit :
« L’éclatement de l’insurrection, dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 mars 1947, n’est pas une réelle surprise. Plusieurs événements survenus cette nuit-là sur différents points du territoire malgache, comprennent qu’ils marquent le début du soulèvement contre l’occupation française. A plus forte raison, les autorités coloniales, informées précisément de la date. Dès la fin novembre 1946, celles-ci se trouvent sur le qui-vive. A plusieurs reprises, des forces de l’ordre sont sévèrement molestées par la population. Le 29 novembre 1946, entre Ifanadiana et Androrangavola, le 31 janvier à Marolambo, l’incident tourne à l’émeute. (…) Quant aux leaders du MDRM, ils multiplient depuis longtemps les mises en garde officielles pour détourner les militants du parti de toute action violente. (…) Un télégramme (du Bureau politique du MDRM de Madagascar du 29 mars 1947) est approuvé à l’unanimité : « prière de diffuser et afficher. Ordre impératif est donné à toutes sections, à tous membres du MDRM de garder calme et sang-froid absolus devant manœuvres et provocations toutes natures destinées à susciter des troubles au sein de la population malgache et à saboter la politique pacifique du MDRM. Diffusez et accusez réception. » (…)
Le premier foyer de l’insurrection se déclare vers 22 heures dans le district de Manakara, plus précisément dans un triangle dont les points seraient Ambila, Sahasinaka et Ampasimanjeva. Le premier objectif des insurgés est de s’attaquer aux garnisons militaires, aux postes de gendarmerie, tant pour récupérer des armes que pour neutraliser la réaction de leurs adversaires. Certains commandos prennent d’assaut les concessions européennes et les bâtiments administratifs. (…) L’insurrection est désamorcée partout où l’occupant se trouve sur le pied de guerre. A Tananarive en particulier, le coup de main est décommandé au dernier moment, et la circulation de plusieurs convois militaires dans les rues de la ville au soir du 29 mars a pu provoquer en partie cette ultime défection. (…) Au matin du 30 mars, il est évident que les conjurés n’ont pas atteint leur but, celui d’ » un soulèvement de tous, partout et à la même heure. » Pourtant, cet échec initial n’empêche pas l’insurrection de s’étendre rapidement à partir de ses foyers des districts de Manakara et de Moramanga. Les troupes qui ont attaqué le camp de Tristani se replient le long de la voie ferrée du M.L.A, en dévastant les concessions des colons européens ou malgaches francophiles. La plupart sont massacrés. (…) Au bout de quelques jours, l’insurrection a gagné l’ensemble de la côte est, puisque Mananjary, Tamatave, Fénérive, Antalaha, Andapa, Sambava et Vohémar sont à leur tour plus ou moins menacées. (…) Dans toutes régions contrôlées par les insurgés, un gouvernement malagasy s’organise, sous l’autorité plus ou moins directe de Victorien Razafindrabe au nord, et de Michel Radaoroson (dit Rakotozaly) au sud. (…) Jusqu’en juillet 1947, l’insurrection ne cesse de s’étendre. Il s’agit de contrôler les secteurs les plus vastes possible, et de mobiliser les populations paysannes en vue de « l’attaque décisive » sur les grands centres. Des combats sont livrés jusque dans les banlieues de Tananarive, Fianarantsoa et Tamatave. L’occupant redoute très fortement que l’insurrection gagne l’ensemble des régions centrales et déferle ensuite sur les régions occidentales. (…)
Les leaders du MRDM se désolidarisent, dès qu’ils en ont eu connaissance, du mouvement de violence inauguré sur la côte est, fidèle en cela à leur appel au calme du 27 mars. (…) Ils sollicitent la possibilité de faire afficher dans tout Madagascar, ou au besoin de radiodiffuser, une « proclamation » désavouant l’insurrection de manière catégorique : « Nous réprouvons de la façon la plus formelle ces actes de barbarie et de violence et nous espérons que la justice fera jaillir toute la vérité et déterminera la responsabilité de ces crimes. » (…)
Depuis le 1er avril, la Justice a ouvert une vaste instruction judiciaire sous l’inculpation de complot contre la sûreté de l’Etat et ordonné l’arrestation des militants MDRM les plus influents. Aussitôt une répression policière implacable s’abat sur tout Madagascar : c’est à la vérité tous les militants du parti qui sont traqués quel que soit leur rang. Les inculpés sont entassés sans ménagement dans des prisons trop exiguës, quand ce n’est pas dans de véritables camps de concentration « aménagés » à la hâte. Dans de telles conditions, la situation des détenus est intolérable. Les sévices de toutes sortes et les tortures subies au cours des interrogatoires de l’instruction viennent ajouter à leurs souffrances physiques et morales. (…)
Contrairement aux prévisions initiales des autorités françaises, la répression militaire de l’insurrection malgache se révèle longue et coûteuse. Revenu de son optimisme du mois de juin, le général Pellet écrit dans un rapport en septembre 1947 : « Il serait prématuré d’émettre dès maintenant une opinion sur l’avenir de la rébellion. (…) Pourtant tous les moyens sont mis en œuvre pour en venir à bout. La tête des chefs insurgés est mise à prix. Des tribunaux d’exception se forment pour procéder à des exécutions exemplaires autour desquelles il est fait grand tapage. Des inculpés soumis à la torture puis corrompus sont envoyés auprès des insurgés comme agents de renseignement. » (…)
Dans les districts en état de siège, le sort des populations civiles peut devenir dramatique. (…) Le chef de district d’Ambatondrazaka fait procéder à des arrestations massives. Le 5 mai, avant l’aube, 16 otages sont transférés à la gare et enfermés dans trois wagons plombés, affectés d’ordinaire au transport des bestiaux. (…) Vers minuit, les militaires de garde reçoivent l’ordre de faire feu sur le train. (…) les 71 rescapés de cette tuerie sont transférés à la prison. (…) Ils en sont extirpés définitivement le jeudi 8 mai dans l’après-midi pour être conduits devant le peloton d’exécution. (…) C’est « l’affaire du train de Moramanga ».

Messages

  • Cameroun

    Au Cameroun, c’est la classe ouvrière qui commencé la lutte en 1955, comme on l’a rappelé, à Douala, à Yaoundé et dans d’autres villes de moindre importance. C’est ce qui va amener les dirigeants nationalistes comme Ruben Nyobe, ancien syndicaliste, à se radicaliser. L’organisation de Ruben, l’UPC, n’est pourtant pas si radicale. Au début, elle se contente d’organiser des manifestations non violentes. La répression ne va pas lui donner le choix. Pour le pouvoir français, il n’est pas question d’accepter le moindre compromis, car l’UPC est « communiste ». En 1955, la répression de Roland Pré, gouverneur du Cameroun, fait 5000 morts. L’UPC n’a pas choisi tout de suite la lutte armée. Très clairement, Um Nyobé, tout stalinien qu’il était, ne proposait pas la révolution, ni la lutte radicale. Il ne s’en cachait pas, déclarant : « Nous offrons des garanties qui prouvent non seulement notre détermination d’œuvrer pour sortir le Cameroun de l’impasse, mais aussi de travailler de concert avec le gouvernement français (…) ». Ce qui montre le mieux les limites sociales et politiques des nationalistes de l’UPC, c’est leur volonté de laisser la classe ouvrière en dehors du combat. L’UPC mobilise trois régions : Bassa, Bamiléké et la Sanaaga. Les travailleurs de Douala qui ont pourtant maintes et maintes fois montré leur combativité sont laissés en dehors par l’UPC. Nyobé a tourné le dos à la classe ouvrière, d’où il vient. Désormais, il est un dirigeant de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie camerounaises. Il s’adresse à eux ainsi qu’aux chefs traditionnels.

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