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Quand la France colonisait les Indiens des Amériques

samedi 6 octobre 2018, par Robert Paris

Lire sur les Amérindiens

Quand la France tentait de coloniser les Amériques, contre l’Angleterre, en s’appuyant sur des tribus indiennes ou en les écrasant

Les tribus indiennes des Amériques n’ont pas attendu l’arrivée des Occidentaux, les colons anglais, français ou américains pour connaître des guerres fratricides, mais ce qu’ils ont connu de nouveau, c’est, notamment avec l’introduction des armes à feu, le massacre général des populations…

A la fin du XVIIe siècle survient parmi les tribus indiennes un nouveau phénomène qui se perpétue fort avant dans le XVIIIe siècle : l’association des Indiens et des Français dans la guerre. Donnons ici quelques repères pour comprendre cette période émaillée de conflits intercoloniaux, et interprétée à partir de 1744 comme une alliance franco-indienne contre les Britanniques : guerre du roi William (1688-1693) et traité de Ryswick ; guerre de la « reine Anne » (femme chef de la tribu des Pamunkey de Virginie), dite aussi du gouverneur Dudley (1702-1713), et traité d’Utrecht ; guerre du gouverneur Dummer (1722-1725) et traité de Boston ; guerre du roi George (1744-1748) et traité d’Aix-la-Chapelle ; guerre de Sept ans (1756-1763) et traité de Paris, dite aussi dernière guerre franco-indienne. Les tribus indiennes du Nord-Est s’engagent dans les rivalités franco-britanniques au XVIIIe siècle, pendant la Guerre de Sept Ans.

La politique amérindienne d’Henri IV concernant la Nouvelle-France, qui s’appuie sur des alliances avec les peuples sur place, sera déterminante pour la naissance et pour l’avenir de la colonie. Cette politique s’inscrit dans le prolongement d’expériences diverses que la France a élaborées, pendant le XVIe siècle, au Brésil et en Floride ou ailleurs dans les Amériques. Ce faisant, la France prend difficilement sa place dans la colonisation des Amériques, puisqu’elle est repoussée sans cesse vers le nord, soit par les Portugais et les Espagnols au Brésil, les Espagnols en Floride ou les Anglais et les Hollandais en Nouvelle-Angleterre.

Dans son célèbre ouvrage Des Sauvages qu’il publie avec l’appui du roi dès l’automne 1603, Samuel De Champlain décrit le déroulement de son voyage en Nouvelle-France en 1603. Il utilise souvent les termes nation ou peuple pour désigner les groupes rencontrés pendant l’expédition de 1603. Le 27 mai 1603, Champlain et Gravé Du Pont, ce dernier agissant comme chef de l’expédition, se rendent à la Pointe Saint-Mathieu près du port de Tadoussac, où ils rencontrent un groupe de Montagnais qui avait établi son campement. Cette rencontre permet la conclusion d’une première alliance documentée entre la France, représentée par Gravé Du Pont, les Montagnais et leurs alliés, représentés par le chef Anadabijou.

Dans les Grandes Plaines et dans la vallée du Mississippi, les Français contrôlent l’immense territoire de la Louisiane. Ils font du commerce avec les Amérindiens et organisent la traite des fourrures. Malgré quelques affrontements violents (guerre des Renards, soulèvements natchez et expéditions contre les Chickasaws), les relations franco-indiennes sont relativement bonnes en Louisiane, parce que les Français ne sont pas nombreux. L’impérialisme français s’exprime par quelques guerres et la mise en esclavage d’un certain nombre d’Amérindiens dès le début du XVIIIe siècle, malgré l’interdiction officielle. Ces esclaves sont capturés par les tribus au cours de raids et de batailles.

Quelques jours plus tard, soit le 9 juin 1603, les Algonquins et les Etchemins, nations alliées des Innus (Montagnais) dans la guerre contre les Iroquois (Coalition laurentienne), rencontrent à leur tour Gravé Du Pont et Champlain. Les célébrations qui ont débuté à la Pointe-Saint-Mathieu se poursuivent à Tadoussac et c’est le grand chef des Algonquins, Tessouat (Bessouat), qui, cette fois, est au centre des réjouissances protocolaires.

À son retour en France, Champlain amène six autochtones. Voilà qui confirme pour les nations alliées et co-alliées, ainsi que pour les Français, qu’une alliance formelle est scellée et commence à s’organiser. Champlain accueille dans son vaisseau le fils de Tessouat, le grand sagamo de la nation algonquine qui contrôle le centre de l’économie des fourrures autour de la rivière Outaouais et de l’île aux Allumettes. L’Indien de l’Acadie qui est amené en Europe préparera sans doute l’alliance que la France entretiendra avec Membertou en Nouvelle-Écosse dès les années suivantes. La femme iroquoise, une prisonnière, symbolise l’ennemi commun de qui on prend les femmes pour les intégrer à sa culture. Parmi les représentants de la nation autochtone identifiée aux Canadiens, une femme et deux enfants, sans doute des Micmac de Gaspé ou de la baie des Chaleurs, font partie du groupe amené en France. Par ces gestes, autochtones et Européens s’engagent mutuellement.

Avec leurs nouveaux alliés en Nouvelle-France, les Français amorcent un mode de gestion du territoire autour de l’exploration du territoire à des fins agricoles (seigneuries) ou pour les ressources naturelles (concessions). Ce territoire de ressources naturelles apparaît déjà comme un territoire réservé aux « Sauvages ». Champlain et le lieutenant Gravé Du Pont seront au centre de la mise en place des alliances franco-indiennes amérindiennes en Nouvelle-France. Ils scelleront et entretiendront soigneusement ces premières alliances et ils en créeront de nouvelles avec les Micmacs, les Malécites et les Armouchiquois d’Acadie en 1604-1607.

Le terme « Montagnais » apparaît pour la première fois dans les récits de Champlain, qui, en 1603, l’utilise pour désigner les Amérindiens rencontrés dans la région de Tadoussac. Cette désignation pourrait alors amalgamer un certain nombre de groupes répartis sur les bassins du Saguenay et du lac Saint-Jean et qui seront connus plus tard comme les Tadoussaciens, les Kakouchaks ou Nation des Porc-Épics, les Chikoutimiens et les Piékouagamiens. D’autres groupes appartenant à la même réalité culturelle algonquienne (innu, montagnais), mais identifiés autrement par les chroniqueurs européens de cette période, occupent, au même moment, presque tout le territoire à l’est du Saguenay : les Bersiamites, les Papinachois et les Oumamiois ainsi que les Esquimaux et les Naskapi.

En 1609, les Français de Champlain entrent dans la guerre inter-indienne contre les Iroquois aux côtés des Hurons, des Pétuns, des Neutres et des Ériés.

1627 : Création par Richelieu de la compagnie des Cent Associés à qui le roi de France concède, à des fins commerciale, tout le territoire de la Nouvelle-France et de l’Acadie. La compagnie opère jusqu’en 1645.
Jusqu’à 1660, les Iroquois, très mobiles, attaquent les colons français, poussant certains d’entre eux à quitter la colonie pour rejoindre la métropole.

13 juin 1641 : début de la première guerre franco-iroquoise (fin en 1645). En dépit des nombreux traités de paix qui interrompront la guerre, elle durera 25 ans.

9 juin 1643 : au Québec, les Iroquois livrent une guerre d’embuscades contre le poste de Ville-Marie (Montréal). Trois colons sont tués et trois autres fait prisonniers.

30 mars 1644, Québec : les chiens, dont la fameuse chienne Pilote, dénichent des Iroquois cachés dans les alentours de Ville-Marie. Maisonneuve prépare l’attaque. Il s’avère cependant que les Iroquois sont au nombre de 200. Les Français doivent rapidement battre en retraite.

1645 : Signature d’un traité de paix, à Trois-Rivières, entre les Français, les Iroquois, les Hurons-Wendat, les Atikamekw et les Innu-Montagnais. Début des opérations de la Compagnie des Habitants qui fera la traite des fourrures jusqu’en 1666.1647
Début de la première guerre iroquoise qui s’étendra jusqu’en 1653.

15 octobre 1646, Québec : reprise des hostilités avec les Agniers (Iroquois) quand ces derniers capturent le père jésuite Isaac Jogues et Jean de La Lande. Les Agniers se rendent compte que les Français qui reviennent d’Europe causent des décès dans leur communauté (microbes). Pour conjurer la mort, un Agnier tue d’un coup de hache le père Jogue (18 octobre) et le lendemain Jean de La Lande. 16-19 mars 1649, Canada : les Hurons sont vaincus par la Ligue des Iroquois. Les Iroquois attaquent les missions huronnes de Saint-Ignace et de Sainte-Marie.

1649 : Les Iroquois détruisent le pays de Wendake et anéantissent presque complètement le peuple huron-wendat. D’autres nations iroquoiennes , tels les Pétuns, en 1650, les Neutres, en 1650-1651 et les Ériés, en 1656, seront tour à tour décimés.

Les Iroquois, du moins certaines tribus de la confédération, se rangent du côté anglais et les appuient dans la lutte contre les Français puis les insurgés jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. En face d’eux, les Algonquins s’allient aux Français dès leur rencontre avec Champlain en 1603, imités par les Ottawas, les MicMac, les Montagnais, les Abénakis et les Hurons.

En 1648, une armée considérable, estimée à un millier d’hommes issus de deux tribus iroquoises, les Agniers et les Tsonnontouans, effectue une campagne militaire décisive. Les guerriers parcourent le sud de l’Ontario pendant l’hiver. En mars, cette armée envahit le pays huron et détruit les villages de Saint-Ignace et de Saint-Louis, où se trouvent des missions. Un grand nombre de Hurons contre-attaquent et reprennent Saint-Louis. L’ensemble des forces iroquoises lancées dans cette campagne se jette alors sur les Hurons dont l’armée est détruite au cours d’une féroce bataille qui dure jusque dans la nuit. Les Agniers et les Tsonnontouans jugèrent s’être assez battus et retournèrent dans leur pays. Après cet épisode, la confédération huronne, qui avait déjà vu sa population chuter de moitié en raison des épidémies apportées par les Européens dans les décennies précédentes et qui était déchirée par de graves conflits internes, entre partisans et adversaires des missionnaires, se dissout. A l’été 1649, les villages sont abandonnés, ce qui cause une famine à l’hiver suivant qui provoque de nombreux décès. Les survivants se dispersent, beaucoup cherchant refuge chez leurs anciens ennemis iroquois.

Les attaques sont donc lancées contre les tribus adverses mais également contre les ennemis européens. Des primes sont versées par les Européens pour les scalps ramenés par leurs alliés afin de comptabiliser les pertes adverses, mais surtout de pousser les Amérindiens au combat. Les alliés des Français terrorisent les villages des colons anglais qui sont pillés et brûlés. Les soldats français agissent parfois directement aux côtés de leurs alliés. Le manque de moyens en hommes ne leur permet pas de pratiquer une guerre à l’européenne. Ils adoptent ainsi les techniques de combat des Amérindiens basées sur des raids rapides, les embuscades n’engageant qu’un nombre d’hommes réduit. Grâce aux avantages qu’ils tirent d’une mobilité plus grande, de l’effet de surprise, et du soin religieux qu’ils prennent à éviter les batailles rangées, les dirigeants de la colonie de la Nouvelle-France veulent au moins contenir les ambitions impériales des Anglais, sans disposer de la force massive d’armées régulières. Cette politique perdure jusqu’à la guerre de Sept Ans, où le conflit prend un visage européen menant deux armées régulières face à face et qui verra la défaite définitive des Français, les guerriers alliés n’étant d’autant secours face aux salves en terrain découvert. Dans le cadre de cette stratégie, l’appui des autochtones est indispensable afin qu’ils lancent des attaques seuls ou encadrés par des Français.

26 juillet 1651 : les Iroquois attaquent l’Hôtel-Dieu de Jeanne Mance à Montréal.

2 mai 1660, Québec : bataille de Long Sault. Le 1er mai, Adam Dollard des Ormeaux et 16 de ses amis arrivent à Long-Sault et attendent, dans les restes d’une palissade abandonnée, les Iroquois (qui avaient déclaré la guerre aux Blancs) qui remontent la rivière Ottawa. Ne sachant pas que le groupe d’Iroquois compte environ 300 hommes, ils se barricadent dans leur palissade où ils seront assiégés pendant une semaine. Les Hurons font défection, l’eau se met à manquer, et quand un baril de poudre explose dans la palissade, les assiégés tombent aux mains des Iroquois.

8 juillet 1667, Québec : traité de paix de la France avec les Iroquois.

1670 : La petite vérole, amenée par les Européens, fait des milliers de morts chez les Indiens du Canada.

1675-1684 : Troisième guerre iroquoise.

1684 : Signature d’un traité de paix entre les Français et les Iroquois.

4 - 23 juillet 1687, Amérique du Nord : Denonville, pour la France, avec 800 soldats, 1 100 miliciens et 400 Amérindiens, ravage le pays des Tsonnontouans, empêchant ainsi les Iroquois et les Anglais d’enlever aux Français le contrôle du commerce des fourrures.

3 novembre 1687 : un raid de 100 à 200 Iroquois est repoussé au fort Chambly (rive gauche de la rivière Richelieu au Québec). 4-5 août 1689 : massacre de 97 canadiens par les Iroquois à Lachine (région de Montréal).

24 septembre 1689 : alliance entre les Anglais et les Iroquois contre la France. Début de la Première Guerre intercoloniale en Nouvelle-France, ou guerre franco-iroquoise dans le cadre de guerre de la Ligue d’Augsbourg. Elle se termine en 1697 avec le traité de Ryswick.

Les guerres franco-iroquoises sont une série de guerres entre les colons français implantés au Canada et la tribu des cinq nations (plus tard six), connu sous le nom d’Iroquois. Elles ont connu un paroxysme à la fin des années 1680, mais ont débuté bien avant. Les Iroquois sont historiquement proches de leurs partenaires commerciaux de la Nouvelle-Néerlande, néerlandais jusqu’en 1666, puis anglais. Ces derniers entraient en guerre contre la France à partir de 1689. Lorsque les Français arrivent, les Iroquois sont organisés en une confédération de « Cinq nations » : les tribus des Agniers (Mohawks), établis à l’Ouest de l’actuelle New York, celle des Onneyouts (Oneida), des Onontagués (Onondaga), des Goyogouins (Cayuga) et enfin celle des Tsonnontouans (Seneca). Les guerres franco-iroquoises ont eu des motifs principalement commerciaux, les Iroquois se battant contre les Hurons et les implantations françaises de la vallée du Saint-Laurent afin de contrôler le commerce des fourrures en provenance de Nouvelle-France et des colonies hollandaises de New York et du New Jersey.

18 février 1690, guerre franco-anglaise : les Français et leurs alliés Indiens venus de Montréal attaquent Colaer (Schenectady) dans la province de New York ; ils brûlent la ville et massacrent la population.

Au milieu de l’hiver de 1690, un détachement armé de cent quatorze Canadiens, composé surtout de Français nés au Canada, et quatre-vingt seize Indiens alliés sous le commandement de Jacques Le Moyne de Sainte-Hélène et Nicholas d’Ailleboust de Manthet quitte Montréal pour la colonie de New York, avec pour objectif le village de Schenectady. Ces hommes se déplacent en raquettes et tirent leurs provisions et leur équipement sur des traîneaux. C’est ainsi qu’ils arrivent en vue de leur destination avant minuit le 18 février. « Grâce à la neige qui tombait en épais flocons », ils avancent sans avoir été remarqués et ne trouvent pas de sentinelles en place. Les hommes s’engouffrent par une des portes du village restée entrebâillée « par négligence et indocilité des habitants ».

Ils s’établissent silencieusement à des points stratégiques à l’intérieur de la clôture, cherchant ainsi à empêcher la fuite des habitants qui auraient pu aller porter l’alarme à Albany, à quelque vingt kilomètres vers le sud. Puis, lâchant des cris de guerre sauvages, les assaillants lancent l’assaut contre le village endormi. À propos de ce raid, le maire d’Albany écrivit :

« Les mots manquent pour décrire les atrocités commises audit endroit. Les femmes enceintes furent éventrées et les enfants brûlés vifs et leur tête fracassée contre les portes et les fenêtres. » Les Canadiens se montrèrent tout aussi brutaux que leurs alliés. Le village entier est pillé et brûlé, soixante habitants sont massacrés, vingt-cinq hommes et jeunes gens sont faits prisonniers et environ cinquante vies sont épargnées. Au milieu du jour, la troupe reprend le chemin de Montréal, en emmenant cinquante chevaux chargés de butin.

Des raids similaires sont lancés la même année contre Salmon Falls et Fort-Loyal en Nouvelle-Angleterre, qui furent aussi dévastateurs.

Les colons canadiens établirent ainsi une tradition militaire liée à leur mode de vie avec pour modèle leurs alliés indiens, afin de combler le manque de soldats et d’encadrement. Un observateur des années 1750 a noté le contraste entre les coloniaux anglais et français :
« Nos hommes [les colons anglais] ne sont qu’un peuple de fermiers et de planteurs, qui ne savent se servir que de la hache et de la houe. Les leurs [...], depuis l’enfance parmi les Indiens, sont habitués à se servir des armes ; et ils ont la réputation de valoir dans cette partie du monde les troupes aguerries, s’ils ne leur sont pas supérieurs. Ce sont des soldats qui combattent sans recevoir de solde, habitués à vivre dans les bois sans être aux dépens de qui que ce soit, à marcher sans bagages, à se maintenir avec un minimum de munitions et de vivres ; cela représente pour nous un immense fardeau. »

La puissance iroquoise qui résiste aux Français conserve une importance capitale durant l’ensemble du XVIIe siècle et une grande partie du XVIIIe. La ligue des six nations est toujours un partenaire diplomatique particulier pour les Européens. Lorsque la guerre d’indépendance éclate, le chef des Mohawks, appelé Joseph Brant, est déjà depuis quatre ans secrétaire de Guy Johnson au département colonial des Affaires indiennes. Reçu à Londres, il s’engage à prendre les armes à la tête de 3 000 guerriers en échange de l’assurance que l’Angleterre viendrait en aide aux Iroquois. Totalement européanisé, Thayendanegea de son nom indien est fait capitaine puis colonel de l’armée anglaise lors de la guerre contre les Insurgés. Cet engagement du chef Mohawk aux côtés des Anglais va porter un coup fatal à la ligue.

25 janvier 1693 : départ de Montréal d’une expédition française contre les Iroquois. Trois villages iroquois au nord d’Albany sont attaqués et détruits par les Français, qui font 300 prisonniers (16-18 février). Le corps expéditionnaire est attaqué par les Anglais dans sa retraite.

4 août 1696, guerres franco-iroquoises : Frontenac, Callières et Ramezay, avec l’aide de 2 000 soldats, miliciens et Amérindiens, détruisent un village abandonné par les Onontagués (Iroquois) et ravagent toutes les récoltes de ses habitants, près d’Oswego.

4 août 1701 : signature de la Grande paix de Montréal, traité de paix entre les Français et les Iroquois en Nouvelle-France (Amérique du Nord). Les Cinq Nations iroquoises promettent de rester neutre dans d’éventuelles guerres entre Anglais et Français.

15 mai 1702 : l’Angleterre et les Pays-Bas déclarent officiellement la guerre à la France et à l’Espagne (Guerre de Succession d’Espagne). Les hostilités commencent entre colons français et anglais en Acadie (1703), entre colons anglais de Caroline et espagnol de Floride.

20 mai 1702, Floride espagnole : des Indiens Creeks, encouragés par les colons anglais de Caroline, attaquent la mission de Santa Fé de Toloca en territoire Timucua.

29 février 1704 : attaque franco-indienne sur la position anglaise de Deerfield (actuellement dans le Massachusetts).

29 août 1708 : saccage de la colonie britannique d’Haverhill par les franco-indiens.

1er mai 1716 : les Français commandés par Louvigny, partent de Montréal avec 225 soldats et miliciens ainsi que plusieurs Amérindiens. En Juin-juillet, ils attaquent les Renards dans leur territoire du Wisconsin et obtiennent une capitulation à la Butte des Morts.

19 avril 1735 : une expédition franco-amérindienne, sous Noyelles, assaille les Renards et les Sauks dans leur fort de la rivière des Moines (Iowa). Après quelques escarmouches, un traité est conclu.

26 mai 1736 : bataille d’Ackia entre les Français et les indiens Chickasaw dans l’actuel État du Mississippi.

6 juin 1736 : massacre du lac des Bois au Canada ; le père Aulneau, le fils aîné de La Vérendrye et vingt et un de leurs compagnons périssent attaqués par les Sioux.

22 février 1740 : Le Français Pierre Céloron de Blainville, avec une centaine de soldats et de miliciens canadiens ainsi que 200 Amérindiens alliés, attaque les indiens Chickasaws (près de la ville actuelle de Memphis, Tennessee). Ces derniers signent la paix

28 mai 1754 : bataille de Jumonville Glen (soldats français de LouisXV contre ceux de Georges Washington). Les Indiens de la vallée de l’Ohio se rangent en grande majorité aux côtés des Français, qui sont avant tout des négociants et n’occupent pas effectivement les territoires indiens. En revanche, les Britanniques convoitent à l’évidence leurs terrains de chasse et leur espace vital. Le contraire se déroule dans la vallée du Mississippi.

1754-1756 : guerre entre France et Angleterre en Amérique. Avec la guerre franco-indienne (1754–63), que mènent les Français et les Anglais, tous deux alliés avec d’innombrables tribus indiennes, la France perd la maîtrise de l’Amérique du Nord, d’abord en 1758 dans la vallée de l’Ohio, puis en 1761 dans le Québec. La courte domination sur la Louisiane de 1800 à 1803 n’y changera rien.

3-9 août 1757 : le général français Louis-Joseph de Montcalm, allié aux Amérindiens, prend Fort William Henry, sur le Lac George, qui commande la haute vallée de l’Hudson (9 août).

2 juin 1763, rébellion de Pontiac, alliés des Français contre les Anglais : les Ojibwés s’emparent de Fort Michilimakinac. La rébellion de Pontiac, conspiration de Pontiac ou guerre de Pontiac opposa l’Empire britannique à une confédération de tribus amérindiennes de la région des Grands Lacs, du Pays des Illinois et de la Vallée de l’Ohio entre 1763 et 1766. Le conflit fut causé par les politiques désavantageuses qu’imposaient les Britanniques après avoir battu les Français durant la guerre de la Conquête (1754-1760). Les guerriers de nombreuses tribus rejoignirent le soulèvement indien dont le but était de chasser les troupes et les colons britanniques de la région. La guerre est nommée du nom du chef outaouais Pontiac, le plus prééminent des chefs amérindiens durant le conflit. La guerre débuta en mai 1763 lorsque les Amérindiens, offensés par les politiques du général britannique Jeffery Amherst, attaquèrent plusieurs forts et implantations britanniques. Huit forts furent détruits et des centaines de colons furent tués ou capturés tandis qu’un nombre plus important quitta la région. Les expéditions britanniques de 1764 entraînèrent des négociations de paix qui durèrent deux ans. Les Amérindiens furent incapables de chasser les Britanniques mais le soulèvement poussa le gouvernement britannique à modifier les politiques à l’origine du conflit.

31 juillet 1763 : victoire de Pontiac à Bloody Run près de Detroit.

5-6 août 1763 : défaite de Pontiac à la bataille de Bushy Run, dans le Comté de Westmoreland (Pennsylvanie).

14 septembre 1763 : bataille du Trou du Diable. Les Senecas battent les Britanniques à Devil’s Hole, près des chutes du Niagara.

14 décembre 1763 : les « Paxton Boys » tuent six Indiens pacifiques à Conestoga, en Pennsylvanie. Le 27, les quatorze survivants mis à l’abri dans la prison de Lancaster sont massacrés à leur tour.

17-20 octobre 1764 : traité de paix entre le colonel britannique Henri Bouquet et les Shawnee, les Sénécas et les Lenapes. Bouquet exige le retour de tous les captifs britanniques.

24 juillet 1766 : le chef des outaouais Pontiac signe la paix avec les Britanniques à Oswego. Fin de la rébellion de Pontiac.

5 novembre 1768 : les Iroquois cèdent la vallée de l’Ohio aux colonies britanniques au traité de Fort Stanwix ou traité des six Nations (William Johnson).

20 avril 1769 : le chef des outaouais, Pontiac, allié des Français, est assassiné à Cahokia. Il avait mobilisé toutes les tribus de la région des Grands Lacs contre les Britanniques après la victoire de ces derniers sur les Français scellée par le traité de Paris de 1763. Cette révolte força le roi George III à faire la proclamation royale de 1763, qui affirmait les droits illimités des Indiens sur les terres qu’ils occupaient et interdisait toute nouvelle colonisation au-delà des Appalaches, entraînant le mécontentement des marchands et des spéculateurs américains. Pontiac fut assassiné en 1769 par un Amérindien illinois à la solde de marchands américains. L’assassinat de Pontiac marque le début d’un mythe. Malgré l’échec de sa rébellion, il a inspiré beaucoup d’Amérindiens dans leur résistance à la domination européenne.

1803 : Napoléon Bonaparte vend le territoire de la Louisiane française aux Américains : cela ouvre la porte aux migrations forcées pour les Amérindiens.

Lire encore :

Guerres Indiennes en Amérique du Nord

La guerre de Sept ans : Français et Indiens (1756-1763)

La Rivalité Franco-Anglaise en Amérique

Guerre de Sept Ans

Les Amérindiens du Canada

Dans le pays des Hurons

La guerre France/Angleterre

Les autochtones et les guerres européennes au Canada

L’alliance franco-indienne

Alliances indiennes en Nouvelle-France

Le siège de Québec

Guerre de sept ans

Un site religieux qui glorifie encore la colonisation française !!!

Un film qui glorifie la relation coloniale de la France avec les Indiens d’Amérique du nord et du Canada !!!

Une vision romancée : « Le dernier des Mohicans » de Fenimore Cooper

Un roman colonial : « Le chef des Hurons » de Léon Ville

Encore un roman colonial !!! « L’Algonquine »

Le point de vue colonial : « Histoire du Canada sous la domination française »

Messages

  • Bonjour,
    Je souhaiterais pouvoir utiliser la première illustration de votre article. Est-ce possible ?

  • En 1759, Antoine Léonard Thomas écrit un poème à la gloire de Joseph Coulon de Villiers Jumonville, tué cinq ansd plus tôt en Amérique coloniale française entre le rives du Saint-Laurent et les Pays d’En-Haut. Cela donne une idée de la mentalité coloniale française aux Amériques :

    « Les grossiers habitants de ces lointains rivages

    Formés par nos leçons, instruits par nos usages,

    Dans l’école des Arts et de l’humanité,

    De leurs sauvages mœurs corrigent l’âpreté.

    Sous leurs toîts de roseaux ils bravent la molesse,

    Leur arc et leur carquois sont leur seule richesse :

    Leur cœur simple et naïf dans sa férocité,

    Respecte du Français la sage autorité :

    Le Français bienfaisant console leur misère,

    Les aime en Citoyen et les gouverne en Père. »

    Méprisant et paternaliste !!!

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