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Des singes et des hommes - Vrai ou faux ?
vendredi 2 novembre 2012, par
Comparaison de l’homme et du singe
Une différence physiologique dans le cerveau ?
Vrai ou faux ? Des singes et des hommes !
C’est Darwin qui a affirmé le premier que l’homme descend du singe ?
Le naturaliste Carl Von Linné, mort avant la naissance de Darwin, écrivait :
« J’avoue n’avoir pu tirer des principes de ma science aucun caractère grâce auquel il serait possible de distinguer l’homme du singe. »
Le premier scientifique à avoir soutenu que les autres primates pouvaient être apparentés aux hommes est Giulio Cesare Vanini, avant Charles Darwin, dans les années 1600. L’affirmation du fait que l’homme est un singe est aujourd’hui banale, certains titres comme « L’homme est un singe comme les autres » soulignent cet état de fait.
La descendance de l’homme de Charles Darwin
Jane Goodall a joué un grand rôle pour modifier notre vision des singes ?
Jane Goodall a en effet réalisé l’une des premières et la plus longue étude de terrain menée sur les animaux sauvages vivant dans leur environnement naturel. Durant ses premières années à Gombe, elle découvre de nombreux aspects du comportement des chimpanzés.
En octobre 1960, elle observe un chimpanzé en train de fabriquer et d’utiliser des outils pour attraper des termites. Cette découverte ébranle la définition de « l’être humain » de l’époque qui attribuait alors ce comportement exclusivement à l’homme. Grâce à ses recherches, nous savons maintenant que les chimpanzés sont biologiquement semblables aux humains, qu’ils démontrent de nombreuses capacités intellectuelles, qu’ils chassent pour se procurer de la viande, qu’ils utilisent des outils et que les membres d’une même famille maintiennent des liens forts et durables et ce, durant toute leur vie.
Pendant les années qui suivent, ses travaux continuent à profondément transformer la manière de voir les primates (aussi bien les singes que les hommes). Elle a d’abord observé que les chimpanzés ne sont pas végétariens, mais plutôt omnivores, contrairement à ce que l’on pensait alors. Mais ses innombrables travaux l’ont amené à donner des noms aux animaux qu’elle côtoyait et ainsi à leur donner une personnalité, extrayant ainsi les primates d’une image simple pour estomper en partie la distinction entre les singes et les hommes.
Les singes sont nos cousins ?
Non seulement c’est vrai mais nous sommes des singes et même nous sommes au sein des singes nous sommes des singes du nouveau monde et au sein des singes du nouveau monde, nous sommes des grands singes. Nous sommes plus proches des chimpanzés que les orangs outangs, plus proches des orangs outangs que les gibbons et plus proches des gibbons que les macaques ou les colobes, plus proches de ces derniers que tous les singes du nouveau monde et plus proches des singes du nouveau monde que les prosimiens comme les lémuriens ou les tarsiers. Et comme tous ceux-là nous sommes des primates !
Les singes font partie de l’ordre des primates, tout comme nous.
Cet ordre comprend le taxon (sous-ordre) des Haplorhiniens (apparu il y a 65 millions d’années), et le groupe des simiiformes (aussi appelé anthropoïdés).
Les singes et les hommes font partie de ce groupe.
Il y a environ 30 à 35 millions d’années, est survenu la séparation entre les Catarhiniens (nez pointant vers le bas) et les Platyrrhinien (nez plat) ; il y a des singes chez ces deux groupes, mais les humains n’appartiennent qu’au premier.
Des catarhiniens sont sortis les hominidés (et quelques singes font partie de ce groupe, par exemple les chimpanzés et les orang-outans). Les hominidés ont évolués pour devenir les hominiens.
Il y a environ 6 millions d’années, les hominidés se sont différenciés, pour former les panines (dont les chimpanzés font partie, ce qui en font des singes "cousins") et les gorilliens.
La lignée des hominines a finalement donné nos vrais cousins, comme les australopithèques (les singes étant de la parenté plus éloignée, des "cousins éloignés"). L’espèce humaine est apparue il y a environ 3 millions d’années.
L’espèce humaine est (depuis environ 12,000 ans) réduite à un seul représentant (Sapiens Sapiens = nous), mais il pourrait y en avoir eu trois ou cinq (selon ce qu’on considère comme étant "sapiens") ce qui en feraient nos "frères" et nos "plus vrais cousins" seraient des races humaines moins "sapiens" (par exemple, les australopithèques, les ardipithèques et les paranthropus).
En terme de lien de parenté, certains singes viendraient tout juste après ces vrais cousins.
Les hominoïdes qui regroupent les gibbons et les grands singes (dont l’homme) ont en commun de multiples caractéristiques : la position verticale, une cage thoracique plate, leur dentition, des articulations très souples au niveau des bras et des épaules, une gestation longue, une éducation longue, l’absence de queue, des cerveaux larges et complexes avec un néocortex plus développé, une vision performante et plus développée que les autres sens, une vie sociale complexe.
Sommes-nous plus proches des chimpanzés ?
Il semble bien que oui et que l’homme et le chimpanzé (ou plutôt leurs ancêtres communs) aient trois millions d’années de branche commune d’évolution…. Et que les deux espèces de chimpanzés pan et l’homme soient quasiment… de la même espèce !
L’homme est le seul à avoir la station debout ?
C’est faux ! Le gibbon à mains blanches et son cousin le siamang ont au sol une locomotion parfaitement bipède bien que vivant essentiellement dans les arbres où il n’est pas vulnérable aux attaques des panthères. .
L’homme est le seul à avoir une main de ce type
Non, les babouins ont une main du même type que la nôtre.
L’homme est le seul à manger de la viande
Pas du tout ! Le babouin et le chimpanzé, par exemple, en mangent aussi. Les babouins d’Afrique de l’Est chassent par exemple l’antilope. Ainsi les chimpanzés chassent d’autres animaux, antilopes ou singes, pour en consommer la viande. En Côte d’Ivoire, ils coopèrent pour optimiser leurs chances de capture. Lorsqu’une proie est détectée, le groupe se scinde. Alors que certains grimpent dans l’arbre pourchassant le colobe, d’autres se postent en des lieux stratégiques, prêts à cueillir le petit singe affolé rabattu vers ses bourreaux. La viande, met de choix, est ensuite à l’issue d’un bruyant concert de cris d’excitation et de joie, partagée et distribuée à tous les membres du groupe, même ceux n’ayant pas participé à la chasse.
L’homme est-il le seul à utiliser des outils ?
Non ! Le capucin, un singe du Nouveau monde, est capable de casser des noix en les jetant contre un tronc d’arbre. Les macaques du japon utilisent des techniques pour sortir la nourriture, la laver, l’attraper.
Décrits pour la première fois par Jane Goodall, les outils et inventions des chimpanzés se révèlent multiples et complexes, empreints d’un caractère traditionnel, ils sont usités inégalement selon les communautés. A Gombe en Tanzanie, les chimpanzés excellent dans la pêche aux fourmis. Pour atteindre ces petites créatures à la morsure douloureuse, ils fabriquent, en effeuillant une brindille d’une taille choisie, une sonde cane à pêche, introduite dans la fourmilière.
Agacés et menacés par cet objet intrus, les insectes le mordent de toutes leurs mandibules et sont ensuite délicatement cueillies par le chimpanzé à l’appétit robuste. Ailleurs, ils se confectionnent de petits coussins douillets pour s’asseoir au sec dans le sous-bois détrempé.
En Sierra Leone, amateurs des fruits du kapokier au tronc recouvert d’épines acérées, les chimpanzés ne se déplacent pas sans leurs tongs : fabriquées à partir de brindilles coincées sous la plante des pieds, ils escaladent sans douleur ces troncs inhospitaliers et vont cueillir les fruits convoités. En Guinée et en Côte d’Ivoire, ils utilisent marteaux et enclumes de pierre ou de bois pour casser des noix de palme, de coula ou de Panda, un comportement qui ne nécessite pas moins de 10 années d’apprentissage pour le jeune. 39 comportements culturels ont ainsi été recensés chez les chimpanzés à travers l’Afrique du simple usage d’outils aux coutumes et traditions sociales telles que la poignée de main lors d’une séance de grooming ou la danse de la pluie célébrée par les mâles dominants qui, à l’arrivée d’une averse simulent une charge, le poil hérissé, et tapent de toutes leurs forces sur les troncs d’arbres avoisinants en traînant de lourds branchages, le tout dans un concert de cris des plus bruyants.
Les chimpanzés sont aussi pharmaciens, consommant des plantes à vertus médicinales, utilisées également par les hommes des populations voisines, comme l’Aspilia ou les tiges de Vernonia amygdalina.
Les études ont montré que les chimpanzés consomment les feuilles entières et rugueuses d’Aspilia, sans les mâcher, ce qui a pour effet d’évacuer les parasites du tube digestif. L’observation d’une femelle ayant recouvré la santé après avoir consommé les tiges amères de Vernonia amygdalina a permis la découverte de molécules d’intérêt thérapeutique. En Ouganda, l’observation du comportement des chimpanzés de Kibale a été à l’origine de la mise à jour de nouvelles molécules antipaludiques et antitumorales.
L’homme est le seul à influencer ses congénères par des modes et de la culture ?
Pas du tout ! Dans les années soixante, une macaque du Jigokudani (Japon) a examiné les hommes en train de se baigner l’hiver dans des sources chaudes d’origine volcanique. Elle a progressivement convaincu les autres macaques qui depuis ont adopté ce mode de vie.
Les orangs-outans possèdent également, comme les chimpanzés, une culture. Récemment, une étude comparative des populations d’orangs-outans sauvages a montré qu’il existait des variations comportementales importantes d’une population à l’autre, similaires à celles observées chez les chimpanzés sauvages. Vingt-quatre comportements traditionnels ont ainsi été répertoriés par les auteurs, parmi lesquels l’utilisation d’outils pour pêcher les insectes et pour ouvrir les gros fruits épineux de Neesia mais également des vocalises liées à la construction du nid (dénommées "raspberry", ou des techniques d’amplification des vocalises à l’aide de feuilles.
L’homme est le seul à avoir une vie sociale intense et complexe ?
Du tout ! Tous les grands singes sont dans le même cas, vivent en groupe, sont structurés, ont une vie sociale et même une vie politique, des luttes de pouvoir par exemple, des relations hiérarchiques, une histoire politique, des buts sociaux. L’astuce, l’intelligence, le sens des relations sont des qualités indispensables dans les relations entre grands singes au sein de la tribu. Les singes ne reconnaissent pas seulement les liens tribaux, les liens hiérarchiques mais aussi les liens entre parents et enfants même quand l’enfant a grandi. Ils mémorisent les liens de paternité et de maternité.
L’homme est le seul à avoir une activité collective en vue de se nourrir ?
La coopération collective des singes peut être organisée un point très élevé comme pour les babouins du pied du Kilimandjaro se défendant contre des félins. Des chasseurs ont rapporté qu’ils pouvaient monter des guet-apens à une panthère et l’amener à chasser l’un des leurs jusqu’à un défilé de rochers où ils l’écrasent sous des pierres. Voilà une chasse très bien conçue et exécutée collectivement !
Un ancien récit rapporté par un chasseur raconte qu’une tribu de babouins cynocéphales entouré une fois le chasseur puis lui ont apporté un bébé qui s’étouffait lui mettant dans les bras visiblement pour qu’il le soigne. Il a réussi à faire vomir le bébé qui a ainsi rejeté un objet qui l’étouffait. Puis la maman s’est emparé de l’enfant et toute la troupe s’est égaillée...
L’homme est le seul à avoir la conscience de soi
Il est vrai que la plupart des singes ne se reconnaissent pas dans un miroir mais il y a un cas à part : les chimpanzés, eux, en sont capables. Il faut dire que la préoccupation des singes est de surveiller la présence d’autres singes et l’image miroir déclenche immédiatement une réaction de peur d’apparition d’un autre singe empêchant toute observation réfléchie de l’image sur le miroir.
Quel singe est le plus proche de nous ?
Le bonobo est celui qui nous ressemble le plus en tout cas, d’un point de vue génétique mais aussi comportemental. Le bonobo est notre plus proche cousin et nous partageons avec lui 99.4% de notre code génétique. Les bonobos ne vivent que dans les forêts tropicales humides du nord de la République Démocratique du Congo, souvent inondées. Là, ils vivent en groupes, au sein d’une société de type égalitaire à tendances matriarcales. Ce sont les femelles qui jouent un rôle primordial, prenant souvent des décisions pour l’ensemble du groupe. En cela, les bonobos sont très différents des autres grands singes. Les bonobos sont très pacifiques, et peu de violentes bagarres ont lieu. Quand éclate une querelle, c’est le sexe qui se substitue à la violence pour résoudre le problème. Le sexe sert à tout chez les bonobos et est omniprésent dans leur monde : il est utilisé pour se saluer, se réconcilier, apaiser les tensions, à exercer un chantage…
Ce que les singes nous apprennent sur la "nature humaine"....
Débat sur les singes et l’homme
Le rôle du travail dans la transformation du singe en homme
Formation et filiation de l’homme
Et si le singe descendait de l’homme ?
L’homme et le singe – vidéo de l’Université de tous les savoirs