dimanche 2 décembre 2018, par
Qui sont les gilets jaunes se demandent hypocritement les gouvernants, les journalistes et les politiciens. Des patrons, des professions libérales, des petits bourgeois, disaient-ils ! Des ultra gauches ou des extrême droites, des aventuriers, des casseurs professionnels, des excités ?!!! Tentatives ridicules de discréditer les gilets jaunes : moyens pitoyables face un mouvement de masse !!!!
Le principal slogan des gilets jaunes « Y’en a marre de la misère ! » nous le dit : ce sont ceux qui commencent à ne plus supporter de devoir vivre dans le dénuement…
C’est d’ores et déjà une insurrection des misérables, des opprimés, des exploités !
C’est la révolution sociale qui est « en marche » !!!
Toutes les forces coalisées de la répression, de la réforme, de la négociation, de la compromission, de l’opportunisme n’y ont rien pu : quand il le faut, les masses prolétariennes reprennent la direction de leur propre avenir en commençant par se réunir, se parler, décider, agir par elles-mêmes en se passant de tous les encadreurs politiques et sociaux que les classes possédantes s’étaient ingéniées à leur mettre partout pour les entraver.
Nous n’oublierons jamais, par exemple, que les dirigeants de tous les syndicats auront tout fait pour faire croire que les gilets jaunes étaient un mouvement fasciste, de petits bourgeois enragés et hostiles à la classe ouvrière !!! Si cela échoue, si ce mouvement est le plus important mouvement prolétarien depuis longtemps, ils auront tout fait pour l’empêcher, pour le casser dès son démarrage et tout au long !
Ce qui gêne les syndicats dans le mouvement des gilets jaunes, c’est l’auto-organisation et l’insurrection et on ne peut que le remarquer après une journée d’action commune samedi dernier, la CGT centrale restant hostile alors que les militants locaux sont souvent fondus dans le mouvement des gilets jaunes et que la CGT se garde relier les grèves et le mouvement, et refuse de constituer des comités de travailleurs dans les entreprises. La CGT est absolument contre l’auto-organisation et l’insurrection. Cela doit être retenu pour la suite : ces organisations de gauche ou syndicales réformistes ne sont pas des amis de la révolution sociale qui monte...
Oui, c’est bel et bien le caractère insurrectionnel des gilets jaunes qui s’oppose au caractère pépère et sans lendemain des mouvements initié par les appareils syndicaux depuis des années, par les intersyndicales comme par la seule CGT. Car les journées d’inaction syndicales étaient tout le contraire de ce mouvement : ni interprofessionnelles, ni auto-organisées, ni incontrôlables, ni menaçantes pour le pouvoir et pour les classes possédantes, ni radicales dans leurs objectifs et leurs perspectives, ni explosives et extensives, ni dangereuses en rien pour nos ennemis.
Jamais les appareils syndicaux n’ont voulu le contrôle de la lutte par ceux qui y participent. Jamais ils n’ont voulu que le pays entier soit bloqué, soit barricadé, soit en révolte. Jamais ils n’ont voulu que l’ensemble de la classe possédante, tous les profiteurs soient mis en cause. Jamais ils n’ont voulu globaliser les révoltes sociales, les unir en un seul mouvement et lancer celui-ci contre les possédants, contre les exploiteurs, contre les profiteurs !!! Jamais ils n’ont accepté la spontanéité de la lutte et reconnu la capacité des travailleurs, en dehors des états-majors syndicaux spécialistes en défaites ouvrières, de décider eux-mêmes, d’organiser eux-mêmes, de mener eux-mêmes les luttes sociales.
Et jamais ils n’ont permis que les luttes ouvrières, aussi importantes et suivies soient-elles, se fassent craindre des classes possédantes alors que les gilets jaunes sont aujourd’hui craints des classes possédantes et même au-delà des frontières ! Car leur exemple s’étend au-delà des frontières !!!
Dans le contenu social de la lutte, les Gilets Jaunes sont bien plus radicaux que ne l’ont jamais été les gauches réformistes, y compris les gauches de la gauche, les syndicats et les extrêmes gauches opportunistes. Mettre en cause les impôts, ces gens bien rangés ne l’ont jamais fait ! Mettre en cause les banques, non plus !
Macron a écarté d’un revers de main les revendications des Gilets pour plus de services sociaux et moins de taxes, qu’il a traitées d’enfantines et de déraisonnables : « On doit expliquer aux gens ce qu’il y a en face de leur impôt … Si personne ne le fait, tout le monde va croire que c’est normal que l’école soit gratuite ou que la collectivité paye quand on arrive en fin de vie. » En fait, les revendications de moins de taxes et de plus de services publics ne sont pas enfantines ; elles nécessitent l’expropriation de la classe dirigeante capitaliste...
Certes, Macron se sert se sert des violences des casseurs (dont nombre de policiers casseurs professionnels) dans les manifestations et blocages pour dénoncer le mouvement, le discréditer moralement. Mais la véritable violence n’est-elle pas celle des possédants et de leur gouvernement ? N’est-ce pas eux qui ont poussé des pères tranquilles, acculés à la misère, à se révolter ? N’est-ce pas eux qui ont poussé des mères de familles, y compris des mères célibataires, qui ne peuvent plus disposer du minimum pour les charges qu’ils assument, à se jeter dans la rue, quitte à risquer les coups de matraques et les ga lacrymogènes et même les arrestations !
La violence, c’est celle des classes possédantes qui clament : il nous en faut toujours plus, plus de milliards de profits sur le dos de tous ceux qui vivent de leur travail !
Ce n’est pas un hasard si tout le monde commence à comparer la situation politique et sociale à celle de l’Ancien Régime, celle d’une classe possédante et de son pouvoir complètement discrédités au point que les masses opprimées et exploitées ne comptent plus que sur l’insurrection pour imposer le changement indispensable !
Dans tout le pays, la liaison est en train de se faire entre tous ceux qui sont exploités, opprimés, écrasés, poussés à bout. Et maintenant, la seule véritable perspective, c’est que la classe ouvrière s’organise en comités de travailleurs, s’assemble dans les entreprises, discute et décide de ses revendications et de son programme d’action. Là où cela commence à se faire, les réticences des syndicats sont vite bousculées...
Si Macron et ses mandats les exploiteurs ont fini par mettre le feu aux poudres par leurs exactions, concussions, détournements, vols et prévarications sans fin, on pourra dire que la révolution sociale est bien la seule chose qu’ils n’auront pas volée !!!
Au cours du mouvement des gilets jaunes, la bourgeoisie entraine ses forces de l’ordre à la répression des insurrections et y habitue la population... Mais elle est en train de mener aussi très surement les prolétaires à l’insurrection sociale !
On pourra bientôt retrouver le slogan des prolétaires parisiens de 1871 : « Vive la Commune ! »