Accueil > 03 - Livre Trois : HISTOIRE > 2eme chapitre : Révolutions de l’Antiquité > La fin du monde un 21 décembre 2012 ? Les causes de la chute des civilisations

La fin du monde un 21 décembre 2012 ? Les causes de la chute des civilisations

samedi 2 janvier 2016, par Robert Paris

Lire sur la fin d’un monde

Est-ce qu’il n’y a que les gogos qui craignent la fin du monde ?

Décembre 2012 était la date de la fin du monde pour la civilisation maya. Cela fait rire bien des gens et d’autres, moins nombreux, croient que leur monde va finir. On ne sait pas exactement lesquels sont plus près de la vérité tant le capitalisme semble incapable de se relever de l’effondrement qui l’a frappé en 2007-2008. Cela n’a rien à voir avec une cause mystique. La conception des Mayas ne provenait pas non plus d’une cause mystique mais d’un calcul qu’ils avaient établi sur les effondrements des civilisations qui les avaient précédées. On a beaucoup jasé sur la prédiction maya mais les civilisations américaines avaient connu de nombreuses disparitions et nouvelles apparitions de civilisations et en cherchaient la cause dans l’action divine...

Pour les Mayas, le 20 décembre 2012 annonçait surtout un monde nouveau. Sur ce plan, il reste du chemin à parcourir...

En tout cas, s’il y a bel et bien des gens qui sont tellement perturbés dans le monde capitaliste pour croire en des religions « survivalistes », il y a très peu qui pensent que le capitalisme n’est pas éternel et pourtant...

Quelle fin pour le capitalisme ?

Une autre version de la fin du onde

Que disait vraiment le calendrier Maya ?

Comment expliquer la chute des civilisations par des révolutions sociales

 4000 : l’empire sumérien du Croissant fertile (Syrie, Irak, Liban), inventeur de l’agriculture, de l’écriture, des mathématiques, s’effondre

 2200 Mésopotamie : effondrement de l’empire d’Akkadé sous la double pression de l’insurrection des cités sumériennes et de l’incursion des Gutis, venus du Nord.

 2200 Egypte : Appauvrissement, chaos

 2150 Egypte : fin de l’Ancien empire. Des troubles se produisent, les pauvres se révoltent, renversent le Pharaon et l’Egypte connaît deux siècles de décadence

 18e siècle avant J.-C. : effondrement de la civilisation de l’Indus

 1700 (vers) Crète : des palais sont détruits

 1650 Crète : disparition de la civilisation minoenne.

 1200 Grèce et Crète plongent dans une période sombre

 1153 Egypte : rébellion, troubles et invasions.

Qu’est-ce que la civilisation

COMMENT EXPLIQUER LA CHUTE DE LA CIVILISATION EN REFUSANT L’HYPOTHESE D’UNE CRISE SOCIALE MENANT AU RENVERSEMENT DE LA CLASSE DIRIGEANTE

Comment chutent les civilisations, la question est souvent agitée actuellement en relation avec des crises des ressources et des catastrophes climatiques. L’ouvrage de Jared Diamond concernant la fin de la civilisation de l’Ile de Pâques, des Vikings et des Mayas a amené bien des gens à penser que la cause était entendue : la crise écologique était la source de la chute de toutes les civilisations ! D’autres n’y voient que des invasions et des guerres. Jamais des causes sociales internes. Ils n’expliquent pas pourquoi une société ne s’est pas relevée, pourquoi les peuples ont quitté les villes, pourquoi le système social lui-même a disparu. Jamais cette chute n’est mise en relation avec des crises du système social arrivé à ses limites, avec des crises sociales liées non à l’échec d’un système mais à son apogée. L’accroissement des richesses d’une société marchande fondée sur l’agriculture entraîne le développement des inégalités et l’accroissement considérable des villes avec des contradictions sociales explosives. En l’absence d’un Etat, les premières civilisations ont toutes chuté. Les premiers Etats ont eux aussi été emportés par des vagues de révolte sociale. Un exemple marquant est la première série de dynasties pharaoniques renversée par une telle révolte. Il en va de même en Crête, etc…

Faire croire que la civilisation est un niveau élevé de l’organisation humaine sans montrer qu’elle est un niveau élevé d’organisation en classes est se tromper ou chercher à tromper ceux qui étudient la société antique et … la société actuelle.

Comme on le constatera dans les textes qui suivent qui sont des exemples d’explications donnés par les historiens, ces derniers font tout ce qu’ils peuvent pour exclure la discussion de la lutte des classes dans les anciennes sociétés et de la révolution à laquelle aboutit cette lutte de classe.

Citons quelques exemple d’un tel aveuglement systématique :

La chute de Mycènes

A partir de 1200, l’empire mycéniens chut. Certaines cités seront reconstruites tandis que d’autres seront abandonnées à jamais.
A la fin des troisièmes palais, de nombreux sites seront détruits, souvent par le feu. Mais certaines villes se reconstruisirent et se repeuplèrent pour redevenir importantes.

Ainsi, on retrouve Tirynthe, qui deviendra la première cité d’Argolide. Mais le commerce diminuera fortement, comme la céramique mycénienne.

Au nord, les destructions se retrouvent jusqu’en Thessalie. Iolkos fut détruite mais continuera à être habitée. Thèbes fut saccagée, puis reconstruite puis de nouveau saccagée. Lefkandi fut incendiée et rebâtie. Pour Athènes il y a plusieurs hypothèses. Mais on sait que la cité d’après l’ère des palais fut plus petite que celle pendant.
Korakou se situant dans l’isthme de Corinthe, fut saccagée et reconstruite.

Mais de nombreux sites en Argolide furent à jamais détruits. C’est le cas de Lerne, tandis que d’autres villes comme Prosymna et Barbati, près de Mycènes, furent dépeuplées sans avoir été détruites.
Zygouries et Midéa furent brûlées tandis que la citadelle de Mycènes fut reconstruite. Tirynthe prit alors de l’importance, mais des villes comme Iria, Nichoria, Ménélaion, Pylos, Mouriatadha et Malthi dans le Péloponnèse furent réduites en cendres.

Dans des régions comme l’Elide et l’Arcadie, les populations diminuèrent. On pense que certains partirent pour le Nord, en Achaïe, endroit mieux protégé. D’autres sites incendiés seront fortifiés.
Les îles furent préservées par rapport au continent. Mais le palais de Koukounaries sur l’île de Paros sera détruit. De même les sites mycéniens de Phylacopi à Mélos et d’Haghios Irini à Kéa qui subsistèrent néanmoins.

La population de Rhodes s’agrandissait, comme celle de Cos.
En Crète, la destruction de Cnossos est antérieure et résulte de facteurs différents. La Canée fut dévastée en 1200, tandis que les villes des côtes furent désertées pour des lieux plus protégés.
Grâce aux céramiques, on sait maintenant que ces destructions datent de 1225 à 11àà. Une vieille théorie parle d’invasions « barbares » venus des Balkans. D’autres, allant vers l’est sont responsables du sac de Troie. Hattousa, capitale Hittite, a subi le même sort.

Mais maintenant, certains spécialistes rejettent cette thèse que trop peu d’indices soutiennent.

Les Doriens ont pu s’installer dans les zones peu peuplées de Grèce du Sud, dont les habitants sont partis pour Chypre et l’ouest de l’Anatolie. Les anciens habitants prennent alors le nom de Ioniens.
On ne connaît pas bien la cause de la chute de Mycènes. On pense à la centralisation à outrance, un déclin économique, à la famine, aux changements technologiques ou a la révolution populaire. On a pensé à tout.

Une autre hypothèse a récemment vu le jour : des pirates organisés avec leurs bases en Thessalie. Ils auraient organisé des raids successifs en mer. Mais on n’est sûrs de rien.
La seule certitude c’est que commencera les âges obscurs...

L’effondrement Maya

Les années 800 à 900 marquent l’effondrement des cités-États des Basses-Terres du sud, l’arrêt des constructions monumentales et des inscriptions associées. La dernière inscription connue datée sur un monument remonte à 822 pour Copán (au sud-est), 869 pour Tikal (au centre) et à 909 pour Tonina (ouest)[5].

La cause du dépeuplement quasi total des puissantes cités mayas à l’aube du IXe siècle reste mal connue. Des hypothèses ont été avancées pour expliquer la chute brutale de la civilisation maya classique en plein âge d’or, les spécialistes n’étant toujours pas d’accord sur les causes d’un bouleversement aussi radical. Guerres, désastres écologiques, famines ou une combinaison de ces facteurs sont les raisons généralement avancées pour expliquer ce déclin. Les centres mayas sont abandonnés entre la fin du VIIIe siècle et le début du Xe siècle[6], puis recouverts par la forêt. Ce n’est qu’au cours de la seconde moitié du XIXe siècle et au début du XXe qu’ils ont été découverts et restaurés.

Les faits

On constate l’arrêt progressif de toute activité de construction dans les cités mayas des Basses Terres du sud, au Guatemala et au Mexique actuels à partir de la fin du VIIIe siècle (on prend généralement en compte la dernière date en compte long retrouvée sur chacun des sites, de 780 à Pomona jusqu’à 909 à Toniná[7]). Ce phénomène correspond à l’effondrement du système politique de la royauté divine qui caractérise le monde maya classique[8].
Les chercheurs ont également établi qu’à cette période la démographie avait été en forte baisse.

La chute ne fut pas brutale : les ruines mayas ne sont pas des villes détruites mais des cités abandonnées. On ne trouve pas non plus de trace d’hécatombes, charniers ou fosses communes.

Les hypothèses

Tellement d’hypothèses ont été émises sur l’effondrement maya qu’en 1973 deux ouvrages ont été publiés, par Richard E. Adams (The Collapse of Maya Civilization : a Review of Previous Theories) et Jeremy A. Sabloff (Major themes in the past hypotheses of the Maya collapse), pour les répertorier et les classifier. À l’époque, presque toutes les hypothèses n’envisageaient qu’une cause unique, de type interne ou externe[9]. Les études récentes privilégient désormais des explications plus complexes basées sur l’interaction de plusieurs facteurs négatifs parmi ceux évoqués dans les études antérieures[10].

Causes internes

• Une crise écologique : la surexploitation des sols les aurait rendus stériles et aurait obligé les Mayas à retourner à des formes d’organisation sociale en communautés plus réduites, dans les zones fertiles[9].

• Une crise démographique : l’augmentation de la démographie à l’époque classique aurait été trop rapide par rapport à ce que les avancées technologiques permettaient de gérer, en termes d’organisation, notamment en termes d’approvisionnement en nourriture[10].

• La religion : cette thèse se fonde sur la religion maya elle-même, prépondérante dans les cités dont la naissance va de pair avec la construction de grands centres cérémoniaux. La création des arts et des sciences était toujours intimement liée à la religion. Or, celle-ci se fondait sur des observations astronomiques qui avaient donné naissance à deux calendriers complexes (voir calendrier maya) qui organisaient toute la vie de la cité et avaient profondément marqué leur cosmogonie. Les Mayas distinguaient ainsi cinq cycles dans l’histoire de l’Univers se terminant tous par la destruction du monde précédent ; celle correspondant à l’Humanité était la quatrième, et le calcul fondé sur le croisement des deux calendriers indique que cette période devait s’achever au Xe siècle[réf. nécessaire]. Ainsi, les prêtres ayant prédit l’approche imminente de l’apocalypse, ce peuple fervent aurait soudain été pris de panique et se serait enfui...
Cette hypothèse très controversée a été avancée au milieu des années 1970 par Pierre Ivanof. Elle ne permet pas d’expliquer la forte baisse démographique constatée par les chercheurs ; on ne comprend pas non plus pourquoi les Mayas ne seraient pas retournés vivre dans les cités après s’être rendu compte que les prévisions des prêtres étaient erronées.

Causes externes

• Les invasions : des guerres entre cités, ou bien des révoltes internes de la plèbe contre l’élite, auraient affaibli les cités mayas au point de les rendre incapables de résister aux agressions de peuples de l’ouest et du nord[10]. Ces hypothèses se fondent sur des traces d’abandon brutal, laissant penser que les activités quotidiennes auraient été délaissées en quelques jours (constructions encore en chantier).

• Les catastrophes naturelles : certains chercheurs ont émis l’hypothèse que la population maya aurait pu être en grande partie décimée par une série de très puissants séismes, de fortes perturbations climatiques (ouragans, sécheresse), d’épidémies ou encore de nuées de sauterelles[10]. Par exemple, une très importante diminution des pluies sur une longue période (corroborée par plusieurs études géologiques et par des études menées autour des conséquences du phénomène El Niño et La Niña[réf. souhaitée]) aurait ainsi pu entraîner de mauvaises récoltes, des famines, des épidémies, des guerres, des révoltes, etc.

Une des faiblesses de cette hypothèse est d’abord sa durée dans le temps : un changement climatique se produit sur plusieurs décennies et ses conséquences sont progressives. De plus des études pluviométriques ont démontré que des variations de pluie n’auraient rien changé ou, au contraire, amélioré les récoltes[réf. souhaitée]. Enfin, aucune autre civilisation n’a disparu des suites d’une épidémie ou d’une catastrophe naturelle[réf. nécessaire] (les bâtiments ne montrent d’ailleurs par exemple aucun signe de violent séisme).

Causes mixtes

Les études récentes privilégient dans leur grande majorité une accumulation de facteurs défavorables, qui auraient entraîné des conflits sociaux internes et externes, jusqu’à la faillite et l’abandon du système socio-politique des cités-États[10].
Ces modèles explicatifs complexes se fondent sur un élément déclencheur interne ou externe : pression démographique ou longue sécheresse, par exemple.

La suite

5 Nikolai Grube, Les Mayas : art et civilisation, Könemann, p. 169

6 Éric Taladoire, Les Mayas, Éditions du chêne, p. 34

7 (es) Linda Schele & David Freidel, Una selva de reyes. La asombrosa historia de los antiguos mayas, Fondo de Cultura Económica, 1999 (éd. orig. en anglais 1990) (ISBN 9681653858), p. 503.

8 ↑ Arthur Demarest, Les Mayas, Tallandier, p. 244

9 ↑ a et b López Luján et López Austin 2001, p. 176.

10 a, b, c, d et e López Luján et López Austin 2001, p. 177.
11 Robert J. Sharer, The Ancient Maya (6e éd.), Stanford University Press, 2006, p. 763

Chute de la civilisation Mycénienne

La disparition de cette civilisation n’est pas expliquée précisément. Les causes sont à la fois externes (tremblements de terre à l’origine du déplacement de sources d’eau, raids de nouvelles populations) et internes (administration trop centralisée et trop rigide, incapable de surmonter de nouvelles crises). L’hypothèse de la cause interne est renforcée par le fait que, dans les tablettes mycéniennes, le nom du magistrat chargé de l’administration des villages est une forme ancienne dont aurait pu dériver le titre d’archonte (roi-prêtre de la Grèce archaïque). Ce qui signifierait que l’administration mycénienne se désintégra au point que les citoyens ne reconnurent plus que les magistrats locaux comme autorité suprême. Selon la théorie de Jared Diamond, l’exploitation sans vergogne des ressources naturelles aurait pu être à l’origine de la chute de la Grèce mycénienne.

Ses ruines considérables furent visitées par Pausanias, au IIe siècle apr. J.-C., qui commente les tombeaux, les remparts massifs et la porte des Lionnes, encore visibles aujourd’hui. Toute connaissance sur ceux qui avaient construit cette remarquable cité avait disparu bien avant l’époque classique, et les Mycéniens ne furent connus des Grecs que de la manière la plus vague, à travers mythes et légendes.

L’expression « siècles obscurs » ou « âges obscurs » fut popularisée par The Dark Age (1971) d’Anthony Snodgrass et The Greek Dark Ages (1972) de R. A. Desborough. À cette époque, la fin du XIIIe siècle av. J.-C. apparaissait comme la chute irrémédiable de la civilisation mycénienne. Elle est surnommée « la Catastrophe ». En revanche, le VIIIe siècle semblait une véritable Renaissance de la Grèce. Selon Desborough, ce recul s’expliquait par de grandes invasions.
Snodgrass se montrait plus prudent. Aujourd’hui, les historiens ont tendance à rejeter cette hypothèse, en l’absence de preuves archéologiques.

Il n’y a pas d’explication arrêtée à la chute du monde mycénien, mais son déclin progressif est probablement dû à une combinaison de tensions intérieures, à la fragilité intrinsèque au système mycénien et à des phénomènes naturels.

Desborough et Snodgrass s’accordaient pour dresser un tableau apocalyptique de la période des âges sombres : chute dramatique de la démographie, perte de l’écriture et des techniques architecturales, pauvreté, etc.

De fait, les grands palais mycéniens succombèrent aux incendies à Mycènes elle-même, Tirynthe, Pylos et Thèbes. En Crète exceptée, aucune grande construction en pierre ne fut entreprise. Les grandes tombes collectives furent remplacées par des tombes individuelles, beaucoup plus modestes, ou par l’incinération. Le travail du bronze s’éteignit, faute des nécessaires contacts avec l’extérieur pour importer le cuivre et l’étain. Seule la céramique demeura comme trace matérielle de la culture de l’époque. Le linéaire B disparut, sauf à Chypre. Enfin, de grandes régions se trouvèrent dépeuplées, comme en Laconie et Messénie. Certaines populations cessèrent de cultiver leurs champs et se consacrèrent exclusivement à l’élevage.

La suite

Chutes des civilisations et révolutions


Qui sonnera la fin et de quel monde ?

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.