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Le cycle des crises aux Etats-Unis depuis 1929
vendredi 23 septembre 2016
Nous communiquons à nos lecteurs un message de nos amis et camarades de Robin Goodfellow avec lesquels nous sommes en discussion, publique et fraternelle, depuis quelques temps et qui nous annonce la parution de leur nouvel ouvrage :
Bonjour,
Nous vous signalons la sortie, aux éditions l’Harmattan, du livre :
Le cycle des crises aux Etats-Unis depuis 1929 ; Essai de systématisation de la conjoncture
Ce livre dégage de l’analyse des cycles depuis 1929, une méthode permettant d’identifier diverses phases du cycle. Cette connaissance vise également à améliorer la prévision des crises de surproduction.
Le texte de présentation ci-joint détaille cette méthode et rappelle la prévision du livre sur la base des données disponibles au moment de la publication.
Le deuxième texte révise la prévision compte tenu des dernières données disponibles. Il conclut que nous sommes entrés dans la dernière phase du cycle, celle qui précède la crise de surproduction.
Si la méthode s’avère pertinente, une nouvelle crise de surproduction devrait intervenir en 2017-2018.
Ce livre peut être acheté en ligne :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=50861
ou sur commande.
Un suivi régulier de l’évolution de la conjoncture ainsi que les compléments du livre sont disponibles sur notre blog et notre site web.
Nous vous signalons également que le livre : De la révolution industrielle, est disponible en version électronique sur notre site ou peut-être acheté en ligne.
Robin Goodfellow
Nous débutons ici le débat sur ce nouvel ouvrage de Robin Goodfellow
Le dernier texte de Robin Goodfellow commence bien !!!
"Il est très important de pouvoir confronter les positions théoriques à la réalité des faits, faute de quoi tout le travail des communistes se
limiterait à des incantations et à ressasser des idées toutes faites. Le
marxisme a démontré que le mode de production capitaliste
connaissait régulièrement des crises de surproduction, selon un cycle
d’à peu près 10 ans..."
C’est le marxisme ou ce sont les faits qui ont démontré les dix ans ?!!!
Rosa Luxemburg rectifie Robin Goodfellow :
"Or la formule d’une période décennale accomplissant tout le cycle de l’industrie capitaliste était chez Marx et Engels dans les années 60 et 70 une simple constatation des faits : ces faits ne correspondaient pas à une loi naturelle, mais à une série de circonstances historiques déterminées ; ils étaient liés à l’extension par bonds de la sphère d’influence du jeune capitalisme."
source : https://www.marxists.org/francais/luxembur/r_ou_r/r_ou_r1_2.html
La théorie marxiste n’a pas prédit la conservation de la période de dix ans, au contraire…
« Comme les corps célestes une fois lancés dans leurs orbes les décrivent pour un temps indéfini, de même la production sociale une fois jetée dans ce mouvement alternatif d’expansion et de contraction le répète par une nécessité mécanique. Les effets deviennent causes à leur tour, et des péripéties, d’abord irrégulières et en apparence accidentelles, affectent de plus en plus la forme d’une périodicité normale. Mais c’est seulement de l’époque où l’industrie mécanique, ayant jeté des racines assez profondes, exerça une influence prépondérante sur toute la production nationale ; où, grâce à elle, le commerce étranger commença à primer le commerce intérieur ; où le marché universel s’annexa successivement de vastes terrains au Nouveau Monde, en Asie et en Australie ; où enfin les nations industrielles entrant en lice furent devenues assez nombreuses, c’est de cette époque seulement que datent les cycles renaissants dont les phases successives embrassent des années et qui aboutissent toujours à une crise générale, fin d’un cycle et point de départ d’un autre. Jusqu’ici la durée périodique de ces cycles est de dix ou onze ans, mais il n’y a aucune raison pour considérer ce chiffre comme constant. Au contraire, on doit inférer des lois de la production capitaliste, telles que nous venons de les développer, qu’il est variable et que la période des cycles se raccourcira graduellement. »
source : https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-25-3.htm
L’intro de Robin est déjà chez Dangeville.
Robin Goodfellow écrit :
« Ainsi, sous couvert d’une « crise systémique » ou d’une « crise structurelle » on en revient à attendre LA crise. Certains comme « Matière et révolution » pensent d’ailleurs l’avoir trouvée. La dernière crise (2008-2009) serait pour eux une crise mortifère d’une nature encore inconnue à ce jour. Tous les indicateurs dont nous disposons montrent plutôt qu’il s’agit de la crise de surproduction la plus grave depuis 1945. Sous cette apparence de radicalité, nous trouvons autant de concessions aux idéologies bourgeoises. »
Nous aurions plutôt dit : la dernière crise (2007-2008) !
Par contre, nous ne trouvons ni la preuve qu’il s’agisse d’une crise classique, ni les concessions aux idéologies bourgeoises dont il s’agit ! Nous ne trouvons aucune réponse aux arguments de Matière et Révolution sur la « crise » de 2007-2008, le processus de la crise capitaliste classique étant d’épurer le fonctionnement pour permettre une reprise alors que les capitalistes eux-mêmes reconnaissent l’absence d’épuration comme l’absence de reprise réelle, malgré l’intervention massive des banques centrales et des Etats, soi-disant pour aider cette reprise.
Il nous faut rappeler à ces religieux de Marx/Engels que, pour ces derniers, surproduction capitaliste de marchandises n’est pas synonyme de suraccumulation du capital mais son effet et surtout pas celui d’une suraccumulation permanente… Or c’est à cela que nous assistons aujourd’hui.
Pour Marx, même en temps de crise, la quête insatiable du profit, la nécessité de valoriser les capitaux disponibles n’interrompent pas le processus d’accumulation qui va se focaliser sur de nouveaux secteurs considérés comme porteurs d’avenir et donc supposés « rentables ».
Le point de vue qui est réformiste ne consiste pas dans l’emploi du mot « crise systémique » mais dans le fait de faire croire que c’est le système « finance » ou « dettes » ou « capital fictif » qui est en cause et pas le système capitaliste dans ses fondements. Par contre, est réformiste le fait de ne pas concevoir que le capitalisme puisse atteindre ses limites…
Une suraccumulation permanente signifie que le capital privé cesse de produire de la plus-value extraite du travail humain même si, grâce à l’aide étatique et centrale, il se distribue à lui-même des profits. Cette situation, de manière permanente depuis 2008, n’a jamais existé dans l’histoire du capitalisme, portant riche en crises capitalistes de toutes sortes !
avec nos salutations les plus amicales à ce nouvel ouvrage
Robert Paris