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Critique du programme de Lutte Ouvrière aux Elections européennes 2024, exposé au Cercle Léon Trotsky

jeudi 14 mars 2024, par Alex

Critique du programme de Lutte Ouvrière aux Elections européennes 2024, exposé au Cercle Léon Trotsky

Commentaire général

Le principal argument de LO est que la bourgeoisie européenne est incapable d’unifier l’Europe, que cette tache incombera aux travailleurs qui n’ont pas intérêt à conserver ces frontières. Comme point de départ c’est juste. Mais dès que l’on passe à la mise en oeuvre, LO devient très vague. Pire, LO, sans le dire sous-entend que les travailleurs n’ont qu’à "enlever" le pouvoir à la bourgeoise. Dictature du prolétariat, soviets, destruction des institution de l’UE, révolution européenne ? On n’en trouve pas trace. LO se rallie même au "souverainisme" qui est à la mode :

Oui, il y a bien un problème de souveraineté dans cette société, mais pas de souveraineté nationale : de souveraineté sociale ! (...) Oui, les travailleurs devraient être souverains : ils devraient diriger toute la société qu’ils font déjà tourner.

Les mots "révolution", "impérialisme", "bourgeoisie", "internationalisme", "pouvoir" sont utilisés comme des catégories métaphysiques très générales, sans exemple d’action concrète, ou de termes comme "dictature du prolétariat".

Par exemple la campagne du PC français contre l’invasion de la Ruhr par l’armée française (1923) n’est pas évoquée, alors qu’elle redevient d’actualité avec la proposition de Macron d’envoyer des troupes en Ukraine, et que 1923 est une des grandes dates où la question de l’unification de l’Europe sous la tutelle d’un de ses impérialismes s’est posée, et où c’est l’intervention du capital financier états-unien qui a temporairement sauvé l’Europe, prélude à la création de la Communauté européenne sous l’impulsion et la tutelle des USA après 1945.

Aucun programme révolutionnaire qui mérite le vote des travailleurs pour la liste LO :

La seule Europe unie et en paix possible, c’est une Europe des travailleurs au pouvoir : des États-Unis socialistes d’Europe, qui respecteraient et donneraient leur place et les mêmes droits à toutes les nationalités et à tout un chacun, où qu’il habite ou travaille. Une fédération des peuples à l’échelle européenne et même mondiale, débarrassée de la loi du profit et de la dictature de la bourgeoisie.

Les bourgeois seront respectés comme "tout un chacun", c’est seulement leur dictature qui disparaitra. Pas de dictature du prolétariat. Bref c’est le programme d’une république bourgeoise idéale qui sera accompli enfin par les travailleurs : le pouvoir pour le peuple et par le peuple. Et cette Europe restera en "paix" avec les USA restés capitalistes, pas de problème ! C’est un programme digne de celui du PC.

Points particuliers

LO commence par rappeler le contexte immédiat :

Depuis plusieurs semaines, l’Union européenne est contestée dans les manifestations d’agriculteurs, qui lui reprochent de ne pas être assez protectionniste vis-à-vis de l’extérieur, et trop régulatrice à l’intérieur ; des agriculteurs français attaquent des camions transportant des produits espagnols, belges, allemands, polonais ; des agriculteurs tchèques, slovaques, hongrois, polonais, manifestent avec des pancartes « Stop aux céréales ukrainiennes » ; des paysans espagnols manifestent contre les produits agricoles français… Les gouvernements attisent la méfiance vis-à-vis des institutions européennes en se présentant comme les protecteurs de leur agriculture nationale ; institutions européennes qui, de leur côté, allègent petit à petit leur réglementation.

LO prétend se présenter aux élections pour y défendre un programme révolutionnaire, mais l’auditeur qui va attendre de ce CLT justement un programme concernant cette lutte des paysans qui sert d’introduction attendra en vain !

Aucun appel aux prolétaires et semi prolétaires de campagnes, aux paysans petits et moyens les quatre classes sociales de la campagne qui sont les cibles de la propagande des marxistes pour les rallier au prolétariat (les 3 premières) , ou les neutraliser (les paysans moyens). Mais LO dénigre en fait, sans le dire, ce mouvement en mettant tous "les agriculteurs" dans le même panier en leur attribuant un programme unique réactionnaire, celui du protectionnisme.

LO choisit de commencer par la question paysanne, mais ne conclut pas : Nous sommes pour la révolution européenne, elle sera ouvrière et paysanne !, ou alors "La révolution européenne ne sera pas ouvrière et paysanne comme 1917 en Russie, car les choses on changé", etc. La classe des paysans a-t-elle sa place dans la révolution, ou fatalement dans la contre-révolution ? Cette question n’intéresse pas LO ! Ce CLT est bien la réunion publique d’un parti électoraliste, qui parle d’Union européenne, d’élections européennes, mais pas une seule fois dans ce CLT d’une future révolution européenne ! Un jeune ouvrier découvrant la politique et souhaitant voir ce que LO propose ne reviendra plus, car LO n’a rien à proposer sur les mouvement récents (Gilets jaunes, paysans), à part de les dénoncer comme réactionnaires.

Une formulation de la première phrase de ce CLT en termes marxistes (hégéliens) serait : "Depuis plusieurs semaines, l’Union européenne apparait comme étant contestée dans les manifestations d’agriculteurs". On part des phénomènes, tout en sachant que l’essence, la réalité cachée, est autre. Cela aboutirait à montrer que d’une part le mouvement des paysans est plus contradictoire qu’il ne parait, d’autre part, et surtout, le but serait de montrer que les expériences passées du mouvement ouvrier (1ère et 2ème internationales), les analyses de Lénine et Trotsky sur la question de l’Europe, sont à reprendre avec quelques adaptations, en résumé que les 4 premiers congrès de l’IC décrivent encore l’essence des institutions européennes bourgeoises et impérialistes, fournissant la base de notre programme, à l’ère de l’impérialisme qui a commencé vers 1900.

Or LO reprend le calendrier politicien de l’Union Européenne, pas celui de la période de l’impérialisme. Pas une seule citation de Lénine ou Trotsky qui serait adaptée à la situation présente !

LO brandit des termes abstraits comme "internationalisme", "révolution", sans jamais les illustrer par des actions (grève etc), des résolutions de conférences qui seraient d’actualité, fournissant une base qui n’a plus qu’à être remise à jour. Par exemple LO fait une liste (cherchez l’erreur) des révolutionnaires, des "grands Hommes" :

la petite fraction des dirigeants de la IIe internationale qui n’avait pas abandonné le drapeau internationaliste en 1914, des militants de toutes nationalités, Rosa Luxembourg, Karl Liebknecht, Lénine, Rosmer, Rakovski, Trotsky…

Qu’ont ils fait concrètement ? Lors du premier Congrès de l’IC, Lénine et Trotsky mentionnaient les faits suivants :

Il y a soixante-douze ans, le parti communiste présenta au monde son programme sous forme d’un manifeste écrit par les plus grands prophètes de la Révolution prolétarienne, Karl Marx et Friedrich Engels. (...) Notre tâche est de généraliser l’expérience révolutionnaire de la classe ouvrière, de débarrasser le mouvement des mélanges impurs de l’ opportunisme et du social-patriotisme, d’unir les forces de tous les partis vraiment révolutionnaires du prolétariat mondial et par là même de faciliter et de hâter la victoire de la Révolution communiste dans le monde entier. (...)

Au cours d’une longue série d’années, le socialisme a prédit l’inéluctabilité de la guerre impérialiste ; il en a vu les causes dans le désir insatiable du lucre et de la propriété des classes possédantes des deux concurrents principaux et en général de tous les pays capitalistes. Deux ans avant l’explosion, au congrès de Bâle, les chefs socialistes responsables de tous les pays dénonçaient l’impérialisme comme le fauteur de la guerre future. Ils menaçaient la bourgeoisie de déchaîner sur sa tête la Révolution sociale, vengeance du prolétariat contre les crimes du capitalisme.

Manifeste de l’Internationale Communiste (1919)

Un programme à lire : le Manifeste du parti Communiste, deux catégories politiques à connaitre : opportunisme et social-patriotisme, un Congrès avec ses résolutions : le Congrès de Bâle. En quelques lignes tout militant a du travail pour des semaines : étudier le Congrès de Bâle, les commentaires qu’en firent Lénine, Trotsky, Jaurès (qui bien qu’assassiné pour son opposition à la guerre, ne fait pas partie de la liste des "Grands Hommes" de LO). Ne sommes nous pas dans une période similaire à celle de la marche à la guerre mondiale de 1914 ?

Pourquoi LO qui répète que "l’arme des travailleurs c’est la grève" n’a rien à reprendre de ces congrès qui avant 1914 appelaient à une grève générale contre la future guerre ? Tout simplement parce qu’une étude sérieuse de l’expérience révolutionnaire de la classe ouvrière mentionnée plus haut par le Manifeste de l’internationale entrerait en contradiction avec la version digne d’un mauvais manuel scolaire qu’est l’histoire revue par LO.

Le fait que N. Arthaud est étrangère au mouvement ouvrier dont elle se réclame est illustré par l’erreur de placer Rosmer dans la liste de "la petite fraction des dirigeants de la IIe internationale qui n’avait pas abandonné le drapeau internationaliste en 1914. Rosmer n’a jamais fait partie de la IIème internationale puisqu’il ne faisait pas partie de la SFIO, mais de la CGT. Quelle bourde !

Les militants de LO, le plus souvent des enseignants, rabaissent régulièrement dans leur presse les travailleurs car ils "manquent de conscience". Or eux-même ne connaissent pas Rosmer à part son nom ! Certes on peut toujours faire des erreurs factuelles, mais le fait qu’en France c’est le syndicalisme révolutionnaire qui à travers des militants comme Péricat, Rosmer, Monatte fut proche du communisme de Lénine et Trotsky, est un trait majeur du mouvement ouvrier en France.

Pire, les militants de LO ont sans doute fait volontairement l’erreur, car la phrase correcte aurait été "la petite fraction des dirigeants de la IIe internationale et de la CGT qui n’avait pas abandonné le drapeau internationaliste en 1914". Mais mentionner la CGT impliquerait de discuter l’opportunisme et social-patriotisme des syndicats, mais LO choisit ses porte-parole dans les syndicats (Jean-Pierre Mercier, CGT puis SUD). LO baptise les syndicats Le camp des travailleurs, remplaçant des qualifications politiques "opportunisme et social-patriotisme" par une qualification morale : "le camp". Dénoncer la CGT de Jouhaux imposerait de reprendre la lutte de Monatte, planter le drapeau du syndicalisme révolutionnaire contre S. Binet, ce qui n’est pas au programme de LO.

Le sujet du CLT est l’Union Européenne, or les confédérations syndicales peuplent, depuis la création de la SDN en 1919, ces institutions bourgeoises internationales :

La Confédération européenne des syndicats ou CES (en anglais : European Trade Union Confederation ou ETUC) regroupe la plupart des organisations syndicales européennes. Elle représente les intérêts des travailleurs auprès des institutions de l’Union européenne.

La CES regroupe 93 organisations membres issues de 41 pays européens ainsi que 10 fédérations syndicales, représentant plus de 45 millions de membres. Elle est reconnue par l’Union européenne, par le Conseil de l’Europe et l’Association européenne de libre-échange comme seule organisation syndicale interprofessionnelle européenne représentative.

La confédération est présidée par l’Autrichien Wolfgang Katzian (de) et sa secrétaire générale est l’Irlandaise Esther Lynch (en), élus au Congrès de Berlin en mai 20232.

Wikipedia

LO n’abordera pas ce sujet dans son CLT.
Le mot "syndicat" n’apparait qu’une seule fois dans tout l’exposé ! CGT et SUD ne sont pas mentionnés. Que fait J-P Mercier dans SUD face à la guerre que LO prétend dénoncer ? C’est secret défense. Une réunion publique sur les élections professionnelles, expliquant pourquoi LO s’y présente tout comme aux élections européennes, et avec quel programme ? Cela n’aura pas lieu, car LO y fraternise avec les directions syndicales.

LO ne voit pas l’intervention des USA contre l’unification de l’Europe

Dans le paragraphe suivant, LO tente de rappeler le contexte à une échelle plus grande, historique :

Cette crise est révélatrice : après plusieurs décennies de construction européenne, le continent européen n’est toujours pas réellement unifié ni politiquement, ni économiquement. En cas de crise, chacun réagit en ordre dispersé. L’Europe, cette toute petite partie de la planète, où les peuples sont entremêlés depuis des siècles et des siècles, continue à être traversée de frontières, de nationalismes et de rivalités économiques. Voilà toute l’unification dont la bourgeoisie a été capable !

Certes, ce que décrit LO semble être "ce qu’on voit", mais l’affirmation après plusieurs décennies de construction européenne, le continent européen n’est toujours pas réellement unifié ni politiquement, ni économiquement. est très contestable à deux titres.

Premièrement c’est certes "depuis des siècles" que des peuples s’entrecroisent en Europe. Mais c’est le Traité de Versailles (1919) qui a multiplié les frontières, alors que trois empires (russes, austro-hongrois et prussien) rassemblaient la majeure partie de la population. A bas le traité de Versailles ! était un slogan des bolchéviks.
Le seul territoire qui ne s’est pas morcelé est celui de l’Empire russe qui devint l’URSS en 1922-23.

C’est le prolétariat qui unifiera l’Europe, "de l’Atlantique à l’Oural", selon la formule de De Gaulle, mais en détruisant l’’Union Européenne, dont son Parlement (aux élections duquel nous nous présentons), de même que les travailleurs ont détruit les Empires d’Allemagne et d’Autriche Hongrie en 1918, de même que le prolétariat de Russie a détruit l’Empire du Tsar et sa Douma en 1917. Ce sont comme alors en Russie des Soviets qui feront office de parlement, seuls les ouvriers et les paysans pauvres, les travailleurs exploités y auront le droit de vote. Voilà notre programme pour Europe : destruction de ses Etats bourgeois, mise en place de la dictature du prolétariat appuyée sur la démocratie des soviets ! C’est la dictature du prolétariat qui a permit à l’Ukraine de conquérir son indépendance en 1920 contre les impérialistes russes, polonais, français et allemand, seule la dictature du prolétariat la lui rendra !

Certes c’est un programme qui suppose qu’une révolution ouvrière et paysanne s’étendra à l’Europe presque simultanément, mais si ce sont des années que ce processus d’extension d’une révolution demande, Lénine et Trtotsky ont montré l’exemple du type de relation qu’un Etat ouvrier peut garder avec des Etats bourgeois, impérialistes : ce fut le Traité de Rapallo (1922) (rien à voir avec la Coexistence pacifique, politique de la bureaucratie stalinienne qui étouffa le caractère révolutionnaire de l’URSS à partir de la mort de Lénine en 1924).

C’est l’impérialisme français qui en était un des piliers avec la Grande-Bretagne. Le traité de Versailles créa la Société des Nations qui donna à la France et et la GB des mandats en Palestine et en Syrie, dont le découpage des frontière aboutit à la création d’Israel et au bain de sang que sont encore les territoires de ces mandats. Silence de LO sur ce Traité : LO accentue sa propagande à propos d’Israel sur 1948, date de création officielle d’Israel, rôle prédominant des américains.

Deuxièmement après la chute du mur de Berlin, la destruction de l’URSS, les bases d’une unification économique de l’Europe autour de l’Allemagne sont apparues.

C’est la connexion entre le capital industriel d’Allemagne et les matières premières de Russie et d’Ukraine qui était à l’ordre du jour. Une classe ouvrière avec des bas salaires en Chine complèterait cet ensemble en un continent Eurasien qui dépasserait les USA. Les USA, ne pouvant admettre cette unification de l’Europe derrière l’Allemagne, ont recréé un "rideau de fer" comme ils le firent en 1947, en transformant l’Ukraine en champ de bataille. La destruction par les USA du gazoduc Nord-stream est la meilleure illustration concrète des buts de guerre états-uniens.

Cette thèse est d’ailleurs reprise par des spécialistes bourgeois. Elle est certes discutable, mais le problème est que LO mène aucune discussion, ne présente aucune thèse contradictoire, aucune analyse de fond de la situation économique, qui pour les marxistes est la base matérielle qui seule peut expliquer les révolutions.

LO ne mentionne le droit de vote des "étrangers"

On lit ensuite

Dans trois mois, la population des 27 pays composant l’Union européenne votera pour élire les députés au Parlement européen.

Or une grande partie de la classe ouvrière est exclue du droit de vote.
Le droite de vote pour tous les travailleurs, de quelque nationalité qu’il soient, dans le pays où ils résident et travaillent n’est pas évoqué ! Concernant la question du droit de vote, nous ne réagissons pas de façon exagérée sur une phrase isolée : LO prêche un ralliement systématique aux élections bourgeoises, les présentant comme un réel moyen de "s’exprimer".

La lutte contre les moulins à vent

LO décrit ainsi la prétendue configuration politique :

L’enjeu serait, à en croire la classe politique, de choisir entre souverainisme et européanisme. Les courants souverainistes promettent aux travailleurs qu’ils seraient protégés s’il y avait plus de barrières physiques, douanières, ou encore fiscales… En face, les promoteurs de l’Union européenne voudraient faire croire qu’elle est la garante du niveau de vie de la population et de l’indépendance du continent face aux États-Unis, à la Russie ou à la Chine. Eux aussi sont « protectionnistes », mais à l’échelle de l’Europe.

Aucun de ces deux camps n’est le nôtre.

Donc LO ne présente pas les enjeux pour le prolétariat (guerre, intervention dans le mouvement paysan etc), mais celui de "la classe politique". Pourquoi être aussi vague et ne pas donner les noms des partis avec une citation exacte prise dans leur programme ? Par exemple le PC écrit

Ces élections européennes doivent être l’occasion de placer la souveraineté alimentaire au cœur des priorités des communistes. Derrière cette définition se cache un concept progressiste et internationaliste, défini par la Via Campesina - fédération internationale d’organisations agricoles progressistes - comme « droit des peuples à une alimentation saine et culturellement appropriée, produite par des méthodes écologiquement saines et durables, et leur droit de définir leurs propres systèmes alimentaires et agricoles ».

Quelle liste de candidats, fait partie du premier camp ? Du deuxième ?

Aucun parti ne conteste plus les institutions européennes, tous se disent patriotes, la meilleur manière d’être patriote étant pour eux de l’être dans le cadre de l’Union Européenne. Le Pen, Mélenchon et Marion Maréchal sont dans cette ligne, on ne voit pas à qui LO fait allusion concernant les camps.

Certes le "souverainisme" est à discuter, mais à part si l’on explique que l’objectif est la marche à la guerre, ce mot fait comme "liberté, égalité, fraternité" partie du verbiage politicien bourgeois.

Le PC reprend de terme de "souverainisme". Une description vraiment précise obligerait LO à mentionner les candidats de la liste PC dont certains se présentent ouvertement comme militants CGT. Mais LO fait allégeance aux bureaucraties syndicales ! LO qui aime critiquer le NPA pourrait mentionner les militants CGT et SUD qui peuplent la liste de ce parti. LO s’en garde bien ! Le "souverainisme" qui est cautionné par la CGT, LO ne le combat pas. Encore une montagne de "phrases révolutionnaires" agrémentée de la référence morale aux "camps" .... qui aboutit à une souris car LO ne veut pas que JP Mercier se fasse exclure de SUD.

L’Union européenne se fissure, selon LO

Concernant la création de l’Union Européenne :

L’Union européenne est une institution fabriquée pour servir les intérêts des grandes entreprises capitalistes des grands pays européens. Elle n’a supprimé ni les frontières, ni les États nationaux et leurs armées, ni les inégalités entre peuples. Désormais, avec l’aggravation de la crise économique, elle se fissure sous l’effet de la concurrence exacerbée entre capitalistes et à cause de ses rivalités internes. Ses dirigeants n’ont que le mot réarmement à la bouche ; la guerre est déjà aux portes de l’Union européenne, en Ukraine, mais aussi dans les Balkans où, après avoir ravagé l’ex-Yougoslavie dans les années 1990, elle couve à nouveau entre le Kosovo et la Serbie.

Or l’Union Européenne a surtout été crée comme un protectorat européen des USA, cet aspect des rivalités inter-impérialistes n’est pas évoqué immédiatement par LO. L’Union européenne se fissure ? Un morceau de l’Etat bourgeois européen est en phase de destruction ?! Les migrants ne seront plus condamnés à mort par Frontex ? Dans quels faits récents tout cela se voit-il ? Mystère ! LO ne fait que reprendre la phraséologie politicienne : "l’Europe est en panne", etc

En quoi "la guerre" menacerait-elle la cohésion de l’Union européenne ? LO ne fait que reprendre le thème de "plus rien ne va", mettant dans un fourre-tout les thèmes que la bourgeoisie elle-même utilise pour créer la peur.

Plus besoin de détruire les Etats bourgeois

Face à "la crise", LO abandonne le langage de la lutte des classe pour reprendre les termes de Bourdieu de la "domination" :

Face à cette crise, ce qu’il faut remettre en cause, c’est la domination de la bourgeoisie !

Un langage plus marxiste serait par exemple :Face à cette crise, c’est la destruction des appareils d’Etat bourgeois, dont toutes les institutions de l’Union Européen (son parlement, Frontex etc) qu’il faut détruire, au moyen de notre Etat ouvrier appuyé sur les soviets et leur Armée rouge ! LO ne veut pas que sa liste soit interdite aux élections, donc ne parle jamais de dictature du prolétariat, de destruction de l’Etat bourgeois, dont celle de l’Union européenne. On lit plus loin :

Oui, les travailleurs devraient être souverains : ils devraient diriger toute la société qu’ils font déjà tourner. Mais pour atteindre cette souveraineté-là, il faut enlever le pouvoir à la bourgeoisie et non se mettre à la remorque de tel ou tel démagogue qui prétend que le « peuple » aura plus de pouvoir dans des frontières fermées.

LO introduit au passage l’expression de "travailleurs souverains", qui remplace commodément celle de "dictature du prolétariat". Et LO se moque ensuite du NPA, qui aime ouvertement ce type de changement de vocabulaire, alors que LO le fait en Sainte nitouche (personne qui contrefait la sagesse ou la dévotion, qui affecte des airs d’innocence).

Or les travailleurs ne veulent pas "enlever l’armée française" à la bourgeoisie, ils veulent dissoudre l’armée française.

Une autre perle anti-marxiste dans le discours de LO, corollaire du renoncement à la destruction de l’Etat bourgeois, que contient cette citation, est que les travailleurs devraient diriger toute la société qu’ils font déjà tourner. Car il n’y a pas pour les marxistes de "société" en général, comme disent les sociologues, mais "la société dans laquelle règne le mode de production capitaliste", comme le dit la première phrase du Capital de Karl Marx.

Les travailleurs veulent détruire la société capitaliste, pas la diriger ! Il veulent mettre en place une société socialiste. Mais parler en termes de "société" est inapproprié : c’est plus précisément la division de la société en classes, l’Etat bourgeois que le prolétariat doit détruire. Le "pouvoir" est également un terme très ambigu. Les travailleurs ne veulent pas enlever le pouvoir à la bourgeoisie, il veulent détruire le pouvoir bourgeois, construire le pouvoir ouvrier. En n’employant plus que de manière très vague (centriste) un langage de classe, en n’employant plus le terme d’Etat bourgeois, d’Etat ouvrier, LO ne fait que reprendre la théorie de la conquête des pouvoirs publics. Les questions de pouvoir sont une abstraction si l’on parle pas en termes d’appareils d’Etat, d’appareils syndicaux, de soviet ouvriers etc.

L’ annonce solennelle :

Nous, militants communistes révolutionnaires, nous sommes pour que la société, à tous les niveaux, soit dirigée par les travailleurs.

signifie en réalité : Nous, militants de Lutte Ouvrière, nous sommes pour que la société capitaliste, à tous les niveaux, soit dirigée par les travailleurs. Or c’est impossible.

L’Union des peuples rejetée au nom de la lutte contre la bourgeoisie

Le paragraphe suivant de ce CLT est difficile à comprendre :

Face à cette crise, ce qu’il faut remettre en cause, c’est la domination de la bourgeoisie ! Ce n’est pas la nécessité de l’unité entre les peuples européens, et même entre les peuples du monde entier. Les frontières, la concurrence entre nations, mais aussi les alliances entre États bourgeois comme l’Union européenne, tout cela, c’est la façon bourgeoise de gérer le monde, et elle nous mène à la catastrophe. Opposer institutions européennes et États nationaux, tant que l’économie reste entre les mains des capitalistes, c’est un leurre, un piège.

L’unité entre les peuples vient bien sûr pour les marxistes, en ordre d’importance, après les "prolétaires de tous les pays, unissez-vous". Mais cela ne les empêche pas de mettre en avant ces deux slogans.

LO sous-entend : une fois que la bourgeoisie sera renversée, les travailleurs n’ayant aucun intérêt à maintenir les divisions nationales, celles-ci disparaitront. Mais premièrement, historiquement, c’est souvent le fait que la bourgeoisie met des obstacles entre les peuples que la question de la prise de pouvoir du prolétariat peut se poser. C’est parce qu’ils voulaient la paix avec le peuple allemand que les peuples de l’Empire russe renversèrent le Tsar.

Mais surtout, LO abandonne la doctrine de l’impérialisme de Lénine, qui distingue entre les peuples des pays impérialistes et les peuples des pays dominés par l’impérialisme. Des luttes contre l’oppression nationale sont encore à l’ordre du jour dans les pays dominés par l’impérialisme.

Récemment les peuples (incluant leur composante bourgeoise) du Mali, du Niger, du Burkina se sont unis derrière la revendication "départ des troupes françaises de notre sol", et on gagné. De telles unions de "peuples" opprimés par tel impérialisme sont utiles et nécessaires dans leur lutte contre cet impérialisme. La rejeter de manière abstraite n’est pas du marxisme.

"Vive l’union fraternelle des Peuples d’Orient !" était un des slogans du congrès de Bakou dont le titre même était un démenti au programme de LO : Le premier congrès des peuples de l’Orient. Ce n’est pas LO qui appellera au deuxième, qui n’a jamais eu lieu à cause du stalinisme.

De plus, LO nie l’existence d’une période intermédiaire entre la prise du pouvoir par les travailleurs et la réalisation d’une société communiste. Après Octobre 1917 en Russie, le chauvinisme grand-russe, l’antisémitisme ont disparu ? Bien sûr que non. La question des nationalités, se pose avant, pendant et après la révolution, LO la néglige.

LO nie le caractère de protectorat des USA qu’a l’UE

LO ne voit dans l’Europe qu’une question d’argent, pas de politique. Certes au jour le jour la description suivante n’est pas fausse :

Dénoncer « le pouvoir de Bruxelles » est un leitmotiv des partis d’extrême droite, partout en Europe. Jordan Bardella s’en prend à la « technocratie de Bruxelles » et qualifie même la Commission européenne de « totalitaire ». Du côté de la gauche, les cibles ne sont pas exactement les mêmes, mais le raisonnement est identique : on serait sous la dictature des traités européens, comme s’il y avait une Europe qui surplombe les États nationaux.

C’est complètement faux. Il n’y a pas d’État européen, même pas un État fédéral.

C’est la Commission européenne qui propose les lois européennes, et seulement elle. Or, cette Commission est composée de représentants des 27 États membres. Il faut donc que tous les États soient d’accord ne serait-ce que pour lancer l’examen d’une proposition.

Une fois proposées par la Commission, les décisions doivent être votées à la fois par le Parlement et par le Conseil, c’est-à-dire les ministres des États membres. Et une partie de ces décisions, celles qu’on appelle les directives, doivent être encore transposées par les États membres, ce qui constitue un filtre supplémentaire.

Bien sûr, un petit État comme la Grèce ou la Roumanie a moins d’influence pour s’opposer à un projet que l’Allemagne ou la France. Mais en France, prétendre que l’Europe impose quoi que ce soit, c’est un pur mensonge. Un exemple récent : il a fallu 2 ans pour qu’une directive européenne soit rédigée pour renforcer un peu les droits des travailleurs des plates-formes comme Uber, Deliveroo etc., à qui leur patron impose un statut d’indépendant. Cela aurait facilité leur requalification comme salariés. La France s’y est opposée ; eh bien la directive a été abandonnée, tout simplement.

Mais depuis 2022 ? l’UE se retrouve entrainée dans un conflit contre la Russie qui va contre l’intérêt des grands groupes européens. l’UE a du suivre les USA. L’ " Europe qui surplombe les États nationaux", ce sont bien actuellement les USA !

Certes LO évoque plus loin cet aspect :

Depuis le début de la guerre en Ukraine, les tensions s’aggravent.

Cette guerre qui dure depuis plus de deux ans et a déjà fait des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de blessés, est avant tout liée au choix américain de profiter de l’invasion russe pour mener la guerre à la Russie avec la peau du peuple ukrainien. L’Europe a dû s’aligner sur la politique américaine, et l’a globalement fait ; aucun pays européen ne pouvait se permettre de rompre avec les États-Unis, même ceux qui perdaient le plus à la rupture économique avec la Russie, comme l’Allemagne.

Mais dans cette situation comme tout le reste du temps, derrière l’unanimité affichée, les pays européens ont des intérêts différents, parfois contradictoires.

"aucun pays européen ne pouvait se permettre de rompre avec les États-Unis" : n’est-ce pas la définition de la contrainte exercée par un Etat ?

Alors que la question de la cause de la guerre en Ukraine est fondamentale, LO présente donc rapidement dans ce texte la guerre comme une initiative russe dont les USA auraient "profité" (alors que LO écrit autre chose dans d’autres textes). Les fait que cette guerre soit sans doute plus une guerre des USA contre l’Europe occidentale autant que contre la Russie n’est pas évoqué ici. Le fait qu’au Niger les USA ont laissé la France être expulsée n’est pas évoqué.

LO évoque pourtant plus loin concernant la tutelle des USA sur l’Union européenne :

En fait, la vraie force militaire multinationale en Europe, c’est l’OTAN, c’est-à-dire une alliance militaire créée en 1949 et contrôlée par les États-Unis. À sa fondation, c’était une façon pour les pays de l’Ouest européen de confier aux États-Unis le soin de leur défense commune face à l’URSS. Ce n’est justement pas une armée européenne, mais une armée américaine. Et la guerre en Ukraine est une occasion de renforcer la présence militaire américaine sur le continent. Il y a plus de 100 000 soldats américains positionnés en Europe actuellement et les États-Unis renforcent les infrastructures de l’OTAN en Europe de l’Est.

Bien sûr, les États européens peuvent être poussés par les circonstances à renforcer leur coopération militaire. Mais la réalité est que, pour l’instant, ils ne le font quasiment pas.

En clair : le fait que les USA poussent au moyen de l’OTAN l’Union Européenne à rentrer en guerre contre la Russie, pour plonger l’Europe dans la guerre est envisagé par LO, mais pour l’instant pas de quoi s’inquiéter, car "pour l’instant ils ne le font quasiment pas". La "coopération militaire" de l’UE avec les USA ne se fait quasiment pas ? "plus de 100 000 soldats américains positionnés en Europe actuellement et les États-Unis renforcent les infrastructures de l’OTAN en Europe de l’Est" : ce n’est pas de la coopération militaire renforcée ?

LO qui se plait par ailleurs à présenter la France comme une "puissance de seconde zone" ne le fait plus ici, alors que ce fait permet aux USA se montrer capable de prendre si clairement la direction de l’Europe contre les intérêts de celle-ci, qu’une partie de la bourgeoisie française (cf de Villepin etc) dénonce cette tutelle.

Le fait que les USA veulent entrainer l’Union Européenne dans une guerre contre la Russie n’est-il pas le fait fondamental, malgré les disputes concernant les quotas de lait ? Lo reste au seuil de ces questions.

Quelle politique pour la classe ouvrière en France : votez Lutte Ouvrière

Comme d’habitude, LO appelle les travailleurs à "défendre leurs intérêts" :

La seule force qui puisse contrer cette évolution, c’est la classe ouvrière. Mais pour cela, il faut qu’elle se batte pour ses intérêts et qu’elle retrouve, en menant ses combats, la perspective internationaliste.

L’internationalisme ouvrier est bien plus qu’une solidarité entre exploités par-delà les frontières : il est inséparable de la perspective communiste, la seule perspective qui puisse mettre fin à la barbarie dans laquelle la bourgeoisie plonge la société.

Quels sont ces mystérieux "intérêts" ? On attend toujours la liste (soviets, dictature du prolétariat, dénonciation des bureaucraties syndicales ?). Le "bien plus" laisse obscur ce que LO entend par "internationalisme". Qu’est-ce que "la perspective communiste " ? "Dieu", "le jugement dernier" pourraient remplacer ces mots, auxquels LO ne donne aucun contenu concret.

LO nie la question nationale, celle de l’impérialisme, dans la révolution

Marx n’a-t-il pas écrit que les ouvriers anglais s’embourgeoisaient et que la question nationale (oppression de l’Irlande) bloquerait la révolution prolétarienne en Angleterre ? Lénine ne dénonça-t-il pas avec Jaurès la moitié de la deuxième internationale qui en 1907 au Congrès de Stuttgart approuva le colonialisme ? Mencheviks et bolcheviks n’étaient-ils pas d’accord, malgré leurs divergences, pour inclure en 1903 un article de leur programme sur l’auto-détermination des nations ? Le Niger et Mayotte n’ont-ils pas posé récemment le problème du colonialisme français ? LO efface toutes ces questions en résumant ainsi l’histoire du mouvement ouvrier :

Dans cette révolution ouvrière, la nationalité ne comptait pas.

LO efface un article du programme du parti bolchevik, sans le dire ! L’idylle d’un mouvement communiste qui ne serait pas concerné par la question nationale (James Connolly ne fait pas partie de la liste des "Grands Hommes" de LO) est la suivante

Marx et Engels étaient eux-mêmes des militants internationaux, qui ont grandi en Allemagne et vécu et milité en Belgique, en France, en Angleterre. Ils ont rédigé le Manifeste communiste comme programme pour la Ligue des communistes, un groupe qui comprenait des militants de toute l’Europe. Il est paru à la veille d’une vague révolutionnaire qui a ébranlé l’Europe sans aucun respect pour les frontières et commençait par ce constat : « Un spectre hante l’Europe, le spectre du communisme ». Marx et Engels ne concevaient ni le communisme ni a fortiori la lutte du prolétariat autrement qu’à l’échelle internationale.

Au XIXe siècle, tandis que la bourgeoisie développait ses nations et ses frontières, le mouvement ouvrier, lui, cherchait à les dépasser en unifiant le prolétariat. Contre la mise en concurrence par le patronat, qui embauchait des ouvriers belges pour briser les grèves françaises et inversement, et parce qu’ils avaient compris que le sort du prolétariat dépend de sa capacité à s’unir en tant que classe indépendamment de la nationalité, les militants de cette époque ont créé une première organisation ouvrière internationale, dès 1864. Un Léo Frankel, ouvrier hongrois ayant étudié et travaillé en Allemagne, en Angleterre, puis en France, militant de cette Internationale, a tout naturellement pris sa place comme l’un des dirigeants de la Commune de Paris, en 1871. Dans cette révolution ouvrière, la nationalité ne comptait pas.

Cette conscience de former une classe internationale, aux intérêts communs par-delà les frontières, et capable de gérer la société dans l’intérêt de tous, a existé dans le prolétariat européen de façon encore plus large à la fin du XIXe siècle.

Mais la "fin du XIXème siècle" est celle du colonialisme, du passage à l’impérialisme, époque ou tout slogan prêchant la fraternité entre ouvrier de la métropole coloniale et de la colonie devient réactionnaire, s’il n’est pas accompagné d’un programme anti-colonial. Le passage du capitalisme au stade impérialiste, la conséquence sur le mouvement ouvrier (apparition d’une aristocratie ouvrière) n’existe pas pour LO. Il y a seulement de "grandes puissances", de "gros capitalistes", mais LO reste très loin de la doctrine de l’impérialisme exposée par Lénine.

Pas un seul mot dans ce CLT concernant la question coloniale, c’est seulement le "nationalisme" du PC qui par exemple est dénoncé.

Et la création de l’URSS ne serait pas liée à une "question nationale" ! La question coloniale n’aurait pas existé dans la deuxième internationale, et l’URSS est l’aboutissement de la "disparition des nationalités" incarnée par Rakovski :

La deuxième Internationale, fondée en 1889, regroupait des militants de tous les pays européens, et d’ailleurs dans le monde, qui se considéraient comme les membres d’une même classe quelle que soit leur nationalité. Nationalité qui, d’ailleurs, tenait dans une large partie de l’Europe aux marchandages auxquels étaient en train de se livrer les grandes puissances. Christian Rakovski, l’un des dirigeants de la IIe Internationale, appartenait à une famille bulgare, mais la région de son village a été attribuée à la Roumanie par le traité de Berlin de 1878, et pendant longtemps, ce Roumain par son passeport parlait le bulgare, le russe et le français mieux que le roumain. Cela ne l’a pas empêché de défendre les idées socialistes tout autant en Roumanie qu’en Bulgarie, en Serbie, en Russie, en Suisse, en Ukraine, en Allemagne et en France ! Et il fut après la guerre l’un des dirigeants de l’Union des républiques socialistes soviétiques, une union sans référence géographique.

L’URSS, sans référence géographique, alors que chacune de ses républiques est lié à une nationalité bien située géographiquement ? ! Cette affirmation méritera un autre article à elle seule !

Remarquons surtout que LO, à qui la référence au soviet et l’absence de terme géographique plait dans l’URSS, ajoute un terme géographique et enlève les soviets dans son idéal :

La seule Europe unie et en paix possible, c’est une Europe des travailleurs au pouvoir : des États-Unis socialistes d’Europe, qui respecteraient et donneraient leur place et les mêmes droits à toutes les nationalités et à tout un chacun, où qu’il habite ou travaille. Une fédération des peuples à l’échelle européenne et même mondiale, débarrassée de la loi du profit et de la dictature de la bourgeoisie.

Les bourgeois auront comme "tout un chacun" les mêmes droits. Le salariat n’est pas aboli, on est débarassé de "la loi du profit et de la dictature de la bourgeoisie" sans la violence de la "dictature du prolétariat". C’est le programme du NPA, du PC, de Mélenchon. Et LO prétend être le gardien de l’orthodoxie marxiste !

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