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Qui était Jaime Fernández Rodríguez, militant trotskiste
vendredi 19 mars 2021, par
Qui était Jaime Fernández Rodríguez, militant trotskiste et compagnon de Grandizo Munis
Né en 1914 à El Ferrol (Galice), Jaime Fernández Rodríguez fut le plus proche compagnon de lutte de G. Munis. Connu sous les pseudonymes de « J. Costa », « Santiago Rodríguez », il fut un membre du POUM et des bolcheviks-léninistes espagnols dans les années trente. Après avoir rompu avec la IVe Internationale en 1948, il fut l’un des créateurs du Fomento Obrero revolucionario (Ferment Ouvrier Révolutionnaire) ou FOR, avec Munis et Benjamin Péret, organisation qui défendit les positions révolutionnaires du véritable communisme.
En 1954, G. Munis à droite et son compagnon, Jaime Fernandez, sont détenus au Pénitencier El Dueso en Cantabrie Espagne
Jaime Fernández Rodríguez naquit à El Ferrol le 24 Septembre 1914 dans une famille de commerçants aisés et très catholiques (cousin germain du militant poumiste Eugenio Fernández Granell, connu également comme peintre surréaliste). Tout jeune, enfant peut-on dire, il constate et ressent l’injustice sociale contre laquelle il s’insurgera jusqu’à la fin de sa vie. Un tragique événement marquera très profondément sa vie. La mort, à l’âge de 16 ans de son petit frère Eulogio, qui s’engagea dans les milices alors qu’il n’en avait pas encore le droit, et qui disparu au front de Madrid (octobre-novembre 1936). L’engagement politique de Jaime a lieu très tôt, comme pour beaucoup alors en Espagne et dans d’autres pays. Prestige de la Révolution Russe aidant, il adhère au PCE de la Coruña, mais très vite il déchante à la lecture des textes de révolutionnaires qui critiquent la dégénérescence de cette révolution. Il rentrera donc à la Izquierda Comunista d’España (ICE) en 1933 à Madrid, où il travailla dans des Grands Magasins (Almacenes Simeón).
En 1935, il vota en faveur de la fusion avec le Bloc Obrer i Camperol (BOC) pour constituer le Partido Obrero de Unificación Marxista (POUM). Alors qu’il se trouve en train de réaliser le service militaire obligatoire au célèbre Alcazar de Toledo, éclate la guerre civile. Il s’évade au mois d’août 1936, en sautant, avec cinq autres personnes, la muraille de cette grande forteresse, pour aller rejoindre le camp républicain. Pour sa part, ce qu’il veut rejoindre, c’est le camp de la révolution sociale. L’évasion réussie, il informe sur la situation interne et sur le moral des troupes restées à l’intérieur de la forteresse. La réalité décrite par Jaime est à l’opposé de ce que raconta par la suite le franquisme victorieux. Il s´engagea dans les milices de POUM de Madrid. Il fut élu chef de bataillon.
Jaime critiqua la tactique du Comité Exécutif du POUM et constata sa coïncidence avec les positions politiques de Munis. Il fit partie de la Sección Bolchevique-leninista d’Espagne (SBLE) en même temps qu’il continua à militer au sein du POUM. A Barcelone, il intervint dans les luttes sur les barricades pendant les Journées de Mai 37. Avec Julio Cid Gaitán et d’autres militants, présents à Barcelone pour participer au Congrès du POUM, il distribua le tract de la SBLE sur les barricades, qui défendait la continuité de la lutte, exigeait le châtiment des provocateurs et donnait des consignes pour la consolidation d’un front révolutionnaire du prolétariat.
Le 16 Juin 1937, le gouvernement de Negrin, dominé par les staliniens, arrêta le CE du POUM, qui fut mis dans l’illégalité. Jaime Fernandez fut arrêté le 2 septembre 1937 parce que milicien du POUM. Il fut emprisonné pendant cinq mois, d’abord à la prison Modelo de Barcelone et ensuite à Rosas de Llobregat (aujourd’hui Sant Feliu). Il sortit de prison le 7 Février 1938, et seulement cinq jours plus tard, le 12, il fut arrêté de nouveau avec la majorité des militants de la SBLE, sous l’accusation d’assassinat du capitaine des Brigades Internationales Leon Narwicz, de nationalité polonaise, agent du Service d’Information Militaire (SIM) infiltré dans le POUM et dans la SBLE. Un groupe d’action du POUM assassina Narwicz (voir la biographie d´Albert Masó) de trois balles dans la tête, comme vengeance à l’assassinat de Nin. Mais le POUM ne fit rien pour décharger les militants de la SBLE d’une accusation d’assassinat qu’il savait fausse et qui impliquait la peine de mort.
Jaime Fernandez endura pendant un mois, avec G. Munis, Domenico Sedrán (« Adolfo Carlini »), Aaage Kielso, Luigi Zanon, Vitor Ondik et Teodoro Sanz les tortures des agents du SIM et de la police stalinienne dirigée par le Commissaire Javier Méndez et contrôlé par « l’oeil de Moscou », Julián Grimau. Le 11 Mars 1938 ils furent emprisonnés à la Prison Modelo de Barcelone. Le Juge d’Instruction demanda la peine de mort pour Jaime Fernández, « G. Munis » et « Adolfo Carlini ». Le 23 Avril 1938, Jaime Fernandez et Teodoro Sanz furent conduits dans des camps de travail. Jaime Fernandez fut interné à Omells de Na Gaia, avec « Quique » et Teodoro Sanz, où il connut les conditions d’un camp d’extermination stalinien du SIM, dirigé par les criminels Astorga et Mendoza. Ensuite il fut destiné au camp de travail du détachement de prisonniers du SIM de la plage de « La Pelosa », à Rosas (Alt Empordà, province de Gérone). Le 23 Août, réclamé pour être jugé pour l’assassinat de Narwicz, il fut envoyé par erreur aux tribunaux de Gérone au lieu de ceux de Barcelone. Le 5 Septembre 1938, il obtient l’autorisation de s’enrôler dans une unité militaire (la Division 45), dans laquelle il vécut sous la surveillance constante de gardiens staliniens. Il réussit à s’évader en Octobre 1938, lors de son hospitalisation soigné pour une blessure par balle à la jambe lors d’une action au front.
Plus tard, à Paris, un dirigeant du POUM qui l’aperçut au front à cette époque, lui affirma qu’ordre avait été donné de le fusiller. La blessure à la jambe, plus spectaculaire que grave, lui sauva donc la vie. Comme bien d’autres, il passe en France où il sera accueilli dans les camps pour réfugiés. Il s’en évade dès qu’il le peut, c’est-à-dire assez rapidement. Une fois libre, il renoue son activité militante dans le mouvement trotskiste, tout en travaillant comme ouvrier dans plusieurs régions françaises, sous des noms d’emprunt. Pris par la police française, à Paris, celle-ci l’oblige à choisir entre la Légion étrangère, le maquis ou la prison. Son choix fut clair, la prison. Il connut donc, la Santé et Fresne. Fidèle aux positions internationalistes il arriva à convaincre divers camarades espagnols socialistes et anarchistes, parmi lesquels nous pouvons citer Manuel Parada (des jeunesses socialistes), Tomás Ballesta (cenetiste qui appartint à la colonne de Durruti), Jorge Soteras (militant de la CNT) et Félix Castellar, pour constituer à Angers un groupe, aux forces très réduites, qui lança des tracts qui défendaient le défaitisme révolutionnaire et la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile révolutionnaire. Il se situa donc en marge et contre la tactique impulsée par la IV Internationale qui défendait la participation dans les mouvements de résistance nationale au fascisme. Cette activité de Jaime Fernandez en France coïncidait pleinement avec les thèses de Munis, défendues par le Groupe Espagnol de la IV Internationale au Mexique, sans qu’à ce moment-là il y ait eu contact entre eux. Pour Jaime, la deuxième guerre mondiale est une guerre impérialiste qui ne conçoit le prolétariat, la classe exploitée que comme chair à canon, celui-ci doit donc s’y opposer en imposant ses propres intérêts, ceux consistant à en finir avec toute exploitation, avec toutes les frontières nationales, avec l’Etat capitaliste, que celui-ci se dise démocratique, fasciste ou autrement.
Le Groupe Bolchevique-Leninista Español (Section espagnole de la IV Internationale) édita en France six numéros de « Comunismo » de Novembre 1943 à Septembre 1945.
Après la Libération, Jaime Fernandez avec d’autres militants trotskistes espagnols, anciens et nouveaux, comme José Quesada Suárez, Esteban Bilbao, Miguel Olmeda, Agustín Rodriguez Arroyo ( frère du militant du POUM « Quique ») etc…, constituèrent avec G. Munis, et le poète surréaliste français Benjamin Péret, dirigeants du groupe Espagnol au Mexique, une nouvelle organisation qui s’appela Grupo Comunista Internacionalista (GCI). Le GCI entama un débat au sein de la IV qui devait inévitablement mener à la rupture. Le débat, mené par G. Munis, Péret et Natalia Sedova Trotsky, reconsidérait la nature de l’État Russe, critiquait la participation aux résistances nationales (abandon de l’internationalisme prolétarien) et critiquait la tactique d’alliances avec des organisations staliniennes.
De Janvier 1945 (une fois rétabli le contact entre les camarades de France et du Mexique) jusqu’à Février 1948 ont paru dix-sept numéro de « Lucha de Clases », comme organe du Grupo Comunista Internacionalista et ensuite comme organe de la section espagnole de la IV Internationale.
En 1946, Jaime Fernandez retourne une première fois en Espagne en tant que militant trotskiste (bien que déjà très critique). Il y restera peu de temps car on le préviendra que la police franquiste est à ses trousses. Il repartira donc pour la France. Il fut l’un des signataires du document « Explicación y llamamiento a los militantes y secciones de la Cuarta Internacional », qui en 1948 confirmait la rupture du GCI avec la IV Internationale.
Le GCI s’unit à d’autres militants internationalistes pour constituer en hiver 1948 une éphémère Union Ouvrière Internationale, dans laquelle participait également un petit noyau vietnamien. Le groupe comptait une cinquantaine de militants tant à Paris qu’en province : G. Munis, Benjamin Péret, Jaime Fernández, Paco Gómez, Sonia Gontarbert, Sophie Moen, Edgar Petsch, Agustín Rodríguez, Maximilien Rubel, etc… Il publia un bulletin ronéotypé, « La Bataille internationale ».
Le 11 Décembre de 1952, Munis est détenu à Madrid, et quelques jours plus tard Jaime Fernandez le sera à Barcelone en compagnie de jeunes contacts, Pedro Blanco Perez et Miguel Pila Penago (« Cholo »), en conséquence de la participation du groupe à la grève des Tramways de Barcelone du mois de mars 1951. En novembre 1953, les trois détenus à Barcelone, Jaime Fernández, Pedro Blanco et Miguel Pila, furent transférés à la Prison Provincial de Madrid pour être jugés par le Tribunal Militaire de la Première Région, en même temps que Munis et les autres membres du groupe. Jaime Fernandez fut condamné à huit ans de prison, et rentra au pénitentier de Santoña pour y accomplir sa peine. Il sortit de prison, en liberté conditionnelle, en mai 1956. Ne trouvant pas de travail à cause de son casier judiciaire en Espagne, il se voit contraint de repartir pour la France en Octobre 1959. En Espagne d’abord, puis ensuite à Paris, il défend les positions du groupe Fomento Obrero revolucionario qui édite la revue « Alarma » depuis le mois de Décembre 1958, groupe dont il est un des initiateurs avec ses amis et camarades Benjamin Péret et G.Munis (sorti de la prison franquiste en 1957 et vivant alors à Paris).
En mai 1968, ouvrier aux NMPP (Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne), Jaime Fernandez anime dans cette entreprise aux mains de la CGT (plus forte que le patronat), un comité ouvrier sur une base antisyndicale, prônant l’auto-organisation du prolétariat et dénonçant les syndicats comme des organisations de défense du capitalisme. Il y travailla jusqu’à la retraite qu’il anticipa lui-même à l’âge de 63 ans pour pouvoir goûter aux joies du « Droit à la Paresse » de Paul Lafargue, texte qu’il fit connaître le plus possible en milieu ouvrier.
Il fut très actif en Espagne plus particulièrement au moment où se préparait la « transition démocratique ». Il voyagea souvent de Paris à Barcelone pour participer aux nombreuses assemblées et réunions ouvrières anticapitalistes très nombreuses à cette époque, toujours pour dénoncer et combattre les forces politiques qu’il considérait ennemies de la classe ouvrière (PC, PS principalement) et les syndicats ; pour combattre les illusions que beaucoup se faisaient sur la démocratie après tant d’années de dictature. Pour lui, le prolétariat avait potentiellement assez de force pour en finir avec la véritable dictature, celle du capital sur le travail, que celle-ci revête la forme démocratique, militariste, bureaucratique, fasciste ou autre, d’autant qu’il pensait que le capitalisme avait créé au niveau mondial, grâce à la misère et à l’exploitation du prolétariat, plus que les conditions objectives matérielles suffisantes pour que le prolétariat le détruise de fond en comble et impose la société sans classes et sans frontières. Jaime Fernandez s’installa définitivement à Barcelone en 1988, après avoir rompu avec le FOR sur une question d’organisation. Même s’il ne put continuer à militer comme il le fit durant toute sa vie à cause de problèmes de santé (la vue principalement), il appuya constamment les ex militants du FOR (deux expulsés et d’autres ayant rompu) qui éditèrent la revue « L’Esclave Salarié »en France et en Espagne.
Jaime Fernandez est mort en juillet 1998, à Barcelone, sans avoir pu vivre ce pour quoi il a tant lutté : l’avènement d’une société sans maîtres ni esclaves, sans Etat, sans police, sans armée, sans travail salarié.
Eulogio Fernández et Agustín Guillamón
SOURCES :
– Articles et documents :
1. « El camarada Jaime Fernández logra escapar del Alcázar toledano », POUM, Madrid (28-8-1936).
2. « Sumari n° 94, 10 de marzo 1938. Jutjat Especial n° 1 del Tribunal d’Espionatge i Alta Triació de Catalunya. Per Alta traición por complot, propaganda y asesinato del capitán León Narwitsch. Contra Manuel Fernández Grandizo, Adolfo Carlini Roca, Aege Kielso, Jaime Fernández Rodríguez, Luís Zanon Grim, Teodoro Sanz Hernández, Víctor Ondik, Baldomero Palau Millán. » Archivo Histórico Nacional, Madrid.
3. (Anonyme) « Jaime, 1914-1998. Ta lutte continue ! », L’Esclave salarié n° 5 (1998), Barcelone.
4. Agustín Guillamón (Dir.) : Documentación historica del trotsquismo español (1936-1948). De la guerra civil a la ruptura con la Cuarta Internacional. Ediciones de la Torre, Madrid, 1996. (Textes choisis de Munis et de son courant, de 1936 à 1950).
5. Guy Prévan : Benjamin Péret, révolutionnaire permanent. Editions Syllepse, Paris, 1999.
–
Œuvres :
(Articles de Jaime Fernández Rodriguez, sous le nom de plume de “J. Costa”)
« La represión stalinista », Revolución. Boletín de la Sección Española de la IV Internacional, n° 1. [Paris], (1948).
« Lo que dice Costa ». Boletín de discusión nº 26 del Grupo comunista internacionalista, Paris, febrero 1949.
« Tarea y responsabilidad de los revolucionarios », Alarma, 3ª série, n° 1. [Barcelone], (avril 1977).
« Violencia revolucionaria », Alarma n° 2 (agosto 1977)
« Trampa nacional », Alarma n° 4 (printemps 1978).
« Como los buitres », Alarma n° 5 (été 1978).
« Democracia y lucha de clases », Alarma n° 6 (automne-hiver 1978).
« Stalinismo, anti-stalinismo », Alarma n° 13 (mai 1982).
JAIME FERNÁNDEZ RODRÍGUEZ (1914-1998)
Par Agustín Guillamón
Né à El Ferrol. Élevé dans une famille riche et très catholique (cousin du militant Poumiste Eugenio Fernández Granell, qui a acquis une certaine célébrité en tant que peintre surréaliste). Il fut l’un des premiers militants du PCE à La Corogne, en 1931. Il rejoignit la Gauche communiste d’Espagne (ICE) en 1933, à Madrid, où il travailla aux Almacenes Simeón. Il a voté favorablement sur la fusion avec le Bloc Obrero y Campesino (BOC) pour former le Partido Obrero de Unificación Marxista (POUM). La guerre civile l’a surpris en effectuant un service militaire obligatoire. En août 1936, il parvient à s’échapper d’El Alcazar et à rejoindre les rangs républicains, auxquels il fournit des données sur la situation interne et le moral des troupes qui se trouvent encore à l’intérieur du bâtiment militaire. Il a combattu dans la colonne madrilène du POUM, dans laquelle il a été élu par le chef de bataillon. Il a critiqué la tactique du Comité Exécutif du POUM et confirmé sa coïncidence avec les positions politiques de "Munis". Il faisait donc partie de la section bolchevique-léniniste d’Espagne (SBLE), tout en continuant à être membre du POUM. À Barcelone, il a participé aux combats de rue pendant les May Days. Avec Julio Cid et d’autres militants du POUM, il a participé à la distribution du tract SBLE aux barricades, qui prônait la poursuite de la lutte, exigeait la punition des provocateurs et donnait des slogans pour la consolidation d’un front révolutionnaire du prolétariat. Après la chute de Largo Caballero après les jours de mai 1937, le nouveau gouvernement de Negrín, dominé par les staliniens, arrêta le 16 juin 1937 le CE du POUM, qui fut interdit. Il a été emprisonné pendant cinq mois pour être un milicien du POUM. Arrêté le 2 septembre 1937, il a été libéré de prison le 7 février 1938, et cinq jours plus tard, le 12, il a été de nouveau emprisonné avec la majorité des militants de la SBLE, pour le meurtre du capitaine Narwitsch. , un agent du Service d’Information Militaire (SIM) a infiltré le POUM et le SBLE. Pendant un mois, il a souffert avec "G. Munis", "Adolfo Carlini", Aage Kielso, Luigi Zanon, Víctor Ondik et Teodoro Sanz la torture de la police stalinienne, dirigée par le commissaire Javier Méndez (membre du SIM), et contrôlée par "l’oeil de Moscou" Julián Grimau. Le procureur a demandé la peine de mort pour Jaime Fernández, "G. Munis" et "Adolfo Carlini". Le 23 avril 1938, Jaime Fernández est affecté aux camps de travail. Il était dans le camp de travail de La Pelosa, à Rosas, et aussi à Omells de Na Gaia, avec "Quique" [Enrique Rodríguez Arroyo] et Teodoro Sanz, où il a subi les peines du camp de la mort stalinien du SIM, a dirigé par les criminels Astorga et Mendoza. Le 5 septembre 1938, il obtient l’autorisation de s’enrôler dans une unité militaire (division 43), dans laquelle il reste sous la surveillance constante de deux gardes staliniens. Il parvient à s’échapper en octobre 1938, lors de la convalescence d’une blessure par balle reçue à la jambe lors d’une action au front. En France, il reprend son militantisme dans le mouvement trotskyste, tout en travaillant comme ouvrier dans différentes régions françaises. La police française le contraint à choisir entre rejoindre la Légion étrangère ou fuir vers le maquis. Mais fidèle à son idéologie internationaliste, il a réussi à convaincre divers camarades socialistes et anarchistes, dont Manuel Parada (affilié à la jeunesse socialiste), Tomás Ballesta (membre de la CNT qui était dans la colonne Durruti), Jorge Soteras (membre de la CNT ) et Félix Castellar, pour former un groupe à Angers, de très petites forces, qui ont lancé des tracts défendant le défaitisme révolutionnaire et la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile révolutionnaire. Ainsi, il se tenait en dehors de la tactique promue par la Quatrième Internationale, qui prônait la participation à des mouvements de résistance nationale au fascisme. Cette activité de Jaime Fernández en France coïncidait pleinement avec les thèses de "G. Munis", défendues par le Groupe espagnol au Mexique, malgré le manque absolu de communication entre les deux.
Jaime Fernández a de nouveau été arrêté par les autorités françaises, quoique sous un faux nom, et incarcéré à la "Santé" à Paris. Après la libération de la France, Jaime Fernández et d’autres militants trotskystes espagnols anciens et nouveaux, tels que José Quesada, Esteban Bilbao, Miguel Olmeda, Agustín Rodriguez, Roberto Montero, etc. se sont constitués avec "G. Munis" et le poète surréaliste Le français Benjamin Péret, dirigeants du Groupe espagnol au Mexique, une nouvelle organisation qui a pris le nom de Groupe communiste internationaliste d’Espagne (GCI). Le GCI a lancé un débat de positions politiques avec la IV Internationale qui a forcément conduit à la rupture. Le débat, mené par "G. Munis", Péret et Natalia Sedova, a tourné autour de positions contradictoires et inconciliables sur la nature de l’Etat russe, la participation à la résistance nationale et le rejet de la tactique d’alliance, même sporadique, avec les organisations staliniennes.
Depuis 1945, Jaime Fernández a effectué des voyages constants en Espagne pour renouer des contacts et créer une infrastructure minimale à Barcelone, ce qui permettrait au groupe de reprendre son activité sur le sol espagnol. Il était l’un des signataires du document « Explication et appel aux militants et sections de la Quatrième Internationale », qui confirmait la rupture du GCI avec la Quatrième Internationale. En 1952, Jaime Fernández a été arrêté avec "Munis" et d’autres militants, tels que Pedro Blanco et "Cholo", après la participation du groupe à la grève du tram de Barcelone en mars 1951. Jaime Fernández a été condamné à huit ans de prison, de ceux qui en ont servi quatre dans la prison de Santoña. Confronté à des difficultés pour trouver du travail en Espagne, il a été contraint d’émigrer en France. En 1958, il fut l’un des fondateurs, avec "Munis" et Péret, de Fomento Obrero Revolucionario (FOR).
Après les jours de mai 1968, il forme un comité ouvrier, dans un secteur où la force de la CGT est écrasante, qui défend ouvertement ses positions antisyndicales, anti-patronales et anti-étatiques.
Son militantisme révolutionnaire englobe toute sa vie consciente.
Jaime Fernández est décédé à Barcelone le 11 juillet 1998, victime d’un cancer, après trois ans d’absence de membre actif en raison de ses problèmes de vision.
Jaime est mort, il continue son exemple, il continue son combat.
Natural de El Ferrol. Educado en una familia pudiente y muy católica (primo del militante poumista Eugenio Fernández Granell, que alcanzó cierta celebridad como pintor surrealista). Fue uno de los primeros militantes del PCE en La Coruña, en 1931. Ingresó en la Izquierda Comunista de España (ICE) en 1933, en Madrid, donde trabajó en los Almacenes Simeón. Votó favorablemente la fusión con el Bloc Obrero y Campesino (BOC) para constituir el Partido Obrero de Unificación Marxista (POUM). La guerra civil le sorprendió realizando el servicio militar obligatorio. En agosto de 1936 consiguió evadirse de El Alcázar y pasar a las filas republicanas, a quienes facilitó datos sobre la situación interna y la moral de las tropas que seguían en el interior del edificio militar. Luchó en la Columna madrileña del POUM, en la que fue elegido por la base jefe de batallón. Criticó la táctica del Comité Ejecutivo del POUM y constató su coincidencia con las posiciones políticas de "Munis". Formó parte pues de la Sección Bolchevique-Leninista de España (SBLE), al tiempo que siguió militando en el POUM. En Barcelona intervino en las luchas callejeras durante las Jornadas de Mayo. Con Julio Cid y otros militantes del POUM participó en la distribución de la octavilla de la SBLE en las barricadas, que propugnaba la continuidad de la lucha, exigía el castigo de los provocadores y daba consignas para la consolidación de un frente revolucionario del proletariado. Tras la caída de Largo Caballero tras las jornadas de mayo de 1937, el nuevo gobierno de Negrín, dominado por los estalinistas, el 16 de junio de 1937 detuvo al CE del POUM, que fue ilegalizado. Fue encarcelado durante cinco meses por ser miliciano del POUM. Detenido el 2 de setiembre de 1937, salió de la cárcel el 7 de febrero de 1938, y sólo cinco días más tarde, el día 12, fue encarcelado de nuevo con la mayoría de militantes de la SBLE, bajo acusación de asesinato del capitán Narwitsch, agente del Servicio de Información Militar (SIM) infiltrado en el POUM y en la SBLE. Durante un mes sufrió junto con "G. Munis", "Adolfo Carlini", Aage Kielso, Luigi Zanon, Víctor Ondik y Teodoro Sanz las torturas de la policía estalinista, dirigida por el comisario Javier Méndez (miembro del SIM), y controlada por "el ojo de Moscú" Julián Grimau. El fiscal pidió la pena de muerte para Jaime Fernández, "G. Munis" y "Adolfo Carlini". El 23 de abril de 1938 Jaime Fernández fue destinado a campos de trabajo. Estuvo en el campo de trabajo de La Pelosa, en Rosas, y también en el de Omells de Na Gaia, junto con "Quique" [Enrique Rodríguez Arroyo] y Teodoro Sanz, donde sufrió las penalidades del campo de exterminio estalinista del SIM, dirigido por los criminales Astorga y Mendoza. El 5 de setiembre de 1938 logró la autorización para alistarse en una unidad militar (la División 43), en la que permaneció bajo la constante vigilancia de dos guardias estalinistas. Consiguió evadirse en octubre de 1938, durante la convalecencia de una herida de bala recibida en la pierna durante una acción en el frente. En Francia reanudó su militancia en el movimiento trosquista, al tiempo que trabajaba como obrero en distintas regiones francesas. La policía francesa le obligó a elegir entre alistarse en la Legión extranjera o huir al maquis. Pero fiel a su ideario internacionalista consiguió convencer a diversos camaradas socialistas y anarquistas, entre los que cabe mencionar a Manuel Parada (afiliado a las Juventudes Socialistas), Tomás Ballesta (cenetista que estuvo en la Columna Durruti), Jorge Soteras (militante de la CNT) y Félix Castellar, para constituir en Angers un grupo, de fuerzas muy reducidas, que lanzó octavillas que defendían el derrotismo revolucionario y la transformación de la guerra imperialista en guerra civil revolucionaria. Se situó pues al margen de la táctica impulsada por la IV Internacional, que propugnaba la participación en los movimientos de resistencia nacional al fascismo. Esta actividad de Jaime Fernández en Francia coincidía plenamente con las tesis de "G. Munis", defendidas por el Grupo Español en México, pese a la falta absoluta de comunicación entre ambos.
Jaime Fernández fue detenido de nuevo por las autoridades francesas, aunque bajo nombre falso, y encarcelado en la "Santé" de París. Tras la liberación de Francia, Jaime Fernández y otros antiguos y nuevos militantes trosquistas españoles, como José Quesada, Esteban Bilbao, Miguel Olmeda, Agustín Rodriguez, Roberto Montero, etc... constituyeron junto con "G. Munis", y el poeta surrealista francés Benjamín Péret, líderes del Grupo Español en México, una nueva organización que tomó el nombre de Grupo comunista internacionalista de España (GCI). El GCI inició un debate de posiciones políticas con la IV internacional que condujo inevitablemente a la ruptura. El debate, protagonizado por "G. Munis", Péret y Natalia Sedova, giró en torno a posiciones encontradas e irreconciliables referentes a la naturaleza del Estado ruso, la participación en las resistencias nacionales y el rechazo a la táctica de alianzas, incluso esporádicas, con organizaciones estalinistas.
Desde 1945, Jaime Fernández realizó constantes viajes a España para reanudar contactos y crear una mínima infraestructura en Barcelona, que permitiera al grupo reanudar su actividad en suelo español. Fue uno de los firmantes del documento "Explicación y llamamiento a los militantes y secciones de la Cuarta Internacional", que confirmaba la ruptura del GCI con la Cuarta Internacional. En 1952 Jaime Fernández fue detenido con "Munis" y otros militantes, como Pedro Blanco y "Cholo", tras la participación del grupo en la huelga de tranvías de Barcelona de marzo de 1951. Jaime Fernández fue condenado a ocho años de prisión, de los que cumplió cuatro en el penal de Santoña. Ante las dificultades para encontrar trabajo en España se vio forzado a emigrar a Francia. En 1958 fue uno de los fundadores, con "Munis" y Péret, de Fomento Obrero Revolucionario (FOR).
Tras las jornadas de mayo de 1968 constituyó un Comité Obrero, en un sector en el que la fuerza de la CGT era aplastante, que defendió abiertamente sus posiciones antisindicales, antipatronales y antiestatales.
Su militancia revolucionaria abarca toda su vida consciente.
Jaime Fernández falleció en Barcelona, el 11 de julio de 1998, víctima de un cáncer, tras tres años de alejamiento de la militancia activa a causa de sus problemas de visión.
Jaime ha muerto, prosigue su ejemplo, continúa su lucha.
FUENTES :
– "El camarada Jaime Fernández logra escapar del Alcázar toledano". POUM, Madrid (28-8-1936).
– "Sumari n1 94, 10 de marzo 1938. Jutjat Especial n1 1 del Tribunal d’Espionatge i Alta Traició de Catalunya. Per Alta traición por complot, propaganda y asesinato del capitán León Narwitsch. Contra Manuel Fernández Grandizo, Adolfo Carlini Roca, Aege Kielso, Jaime Fernández RodrRguez, Luís Zanon Grim, Teodoro San Hernández, Víctor Ondik, Baldomero Palau Millán." Archivo Histórico Nacional de Madrid. Legajo 1719 (1).
– GUILLAMON, Agustín (ed.) : Documentación histórica del trosquismo español (1936-1948). De la guerra civil a la ruptura con la IV Internacional. Ediciones de La Torre, Madrid, 1996.
– "Jaime, 1914-1918. Ta lutte continue !". L’Esclave salarié nº 5 (1998).
Algunos artículos de Jaime Fernández, firmados "J. Costa" :
– "La represión stalinista". Revolución. Boletín de la Sección Española de la IV Internacional, nº 1. [París], (1948).
– "Tarea y responsabilidad de los revolucionarios". Alarma, 30 serie, nº 1. [Barcelona], (abril 1977).
– "Violencia revolucionaria". Alarma nº 2 (agosto 1977)
– "Trampa nacional". Alarma nº 4 (primavera 1978).
– "Como los buitres". Alarma nº 5 (verano 1978).
– "Democracia y lucha de clases". Alarma nº 6 (otoño-invierno 1978).
– "Stalinismo, anti-stalinismo". Alarma nº 13 (mayo 1982).
Alarma, Fomento Obrero revolucionario
Alarme, Ferment ouvrier révolutionnaire
À la fin de 1937, la révolution était terminée. Les révolutionnaires se battent dans un énorme désavantage numérique, entourés de nouveaux policiers et indicateurs, même au sein de la C.N.T. Quand, à l’automne, a été encerclé et pris par des chars russes, sans que la C.N.T. bouge le petit doigt, le dernier Comité de Défense de la Révolution, qui occupait un vaste local à El Parallel à Barcelone, toute possibilité de reprise du prolétariat était terminée. Les prisons étaient vidées de fascistes et de réactionnaires, et les révolutionnaires s’entassaient dans leurs cellules. Munis allait bientôt se retrouver dans l’un d’eux, après de multiples brutalités de la part de la police infestée du Parti « communiste ». Il a été soumis à un procès lié aux faux judiciaires des procès de Moscou. Accusation : sabotage et espionnage au service de Franco, perturbations et grèves à l’arrière, afin de faciliter la victoire fasciste, organisation de l’insurrection de Catalogne en mai, projet d’assassinat de Negrín, Comorera, Pasionaria, José Díaz, Prieto, et , "À titre de procès", meurtre réel d’un capitaine russe. Deuxième accusé : Jaime Fernández Rodríguez.
Procès à huis clos, sans droit à la défense, quinze jours après la date à laquelle est intervenu un juge d’instruction dont l’instruction se limitait à copier le rapport de police. Tribunal semi-militaire et demande de peine de mort pour les deux premiers accusés. Une campagne de protestation internationale diffère la vision de l’affaire, de date en date, jusqu’au début de janvier 1939. Un mois et demi avant, transfert au château de Monjuich, tube de la mort, cellule numéro trois. Evasion à la dernière minute, et exode vers la France. Quelque temps plus tard, pendant l’émigration, un homme qui a rompu avec le parti de Moscou par dégoût pour sa politique, avoua à Munis que son unité militaire avait reçu l’ordre d’aller l’exécuter, avec d’autres prisonniers révolutionnaires, avant de se retirer à la frontière. Son nom : Eladio Fernández, un Galicien vivant à Madrid.
A finales de 1937, la revolución estaba liquidada. Los revolucionarios se batian con enorme desventaja, cercados de nueva policía y delatores, teniendo en frente incluso a la C.N.T. Cuando, entrando el otoño, fue cercado y tomado por tanques rusos, sin que la C.N.T. moviese un dedo, el último Comité de Defensa de la revolución, que ocupa un vasto local en El Paralelo de Barcelona, quedaba terminada toda posibilidad de recuperación del proletariado. Las cárceles se vaciaban de fascistas y reaccionarios, e iban amontonándose en sus celdas los revolucionarios. Munis no tardaría en encontrarse en una de ellas, tras múltiples sevicias de la policía infeudada al Partido « comunista ». Fue sometido a un proceso calcado de las falsificaciones judiciales de Moscú. Acusación : sabotaje y espionaje al servicio de Franco, disrupción y huelgas en la retaguardia, a fin de facilitar la victoria fascista, organización de la insurrección de Cataluña en mayo, proyecto de asesinato de Negrín, Comorera, Pasionaria, José Díaz, Prieto, y, « por vía de ensayo », asesinato efectivo de un capitán ruso. Segundo acusado : Jaime Fernández Rodríguez.
Juicio a puerta cerrada, sin derecho a defensa, a quince días contados de la fecha en que intervino un juez instructor cuya instrucción se limitó a copiar el informe policíaco. Tribunal semimilitar y petición de pena de muerte para los dos primeros acusados. Una campaña internacional de protesta difiere la vista de la causa, de fecha en fecha, hasta principios de enero de 1939. Mes y medio antes, traslado al castillo de Monjuich, tubo de la muerte, calabozo número tres. Fuga en el último momento, y éxodo a Francia. Tiempo después, en la emigración, un hombre en ruptura con el partido de Moscú por asco de su política, confesaba a Munis que su unidad militar recibió orden de ir a ejecutarlo, junto con otros presos revolucionarios, antes de retirarse hacia la frontera. Su nombre : Eladio Fernández, gallego avecindado en Madrid.
Le capitaine des Brigades internationales, León Narwicz, ressortissant polonais et membre du NKVD et du Service d’information militaire (SIM), avait joué un rôle important, déjà avant les jours connus sous le nom d’événements de mai 1937, en préparant le identification et arrestation ultérieure des différents militants et dirigeants du POUM, par obtention de photographies.
Le capitaine des Brigades internationales, première compagnie, quatrième bataillon, 13e brigade, 45 division de l’armée de l’Est, León Narwicz a assisté à la réunion du 10 février 1938, à dix heures du soir, dans un champ de la rue Légalité. , à la hauteur d’Alegre de Dalt, à Barcelone, sans se douter de rien. Un groupe d’action du POUM, formé par Albert Masó March et Lluís Puig, lui a tiré trois balles dans la tête. La mort de León Narwicz a été revendiquée par le POUM comme un acte de vengeance contre le NKVD pour la mort de Nin et la persécution politique du parti menée depuis le 16 juin 1937. Ni Albert Masó ni Lluís Puig n’ont été arrêtés. La mort de Narwicz a servi de prétexte à l’arrestation et au procès des militants de la SBLE : Manuel Fernández Grandizo Martínez, connu sous le pseudonyme "Munis", Jaime Fernández Rodríguez, Domenico Sedran ("Adolfo Carlini"), Aage Kielso (danois ), Víctor Ondik (tchèque), Teodoro Sanz et Luis Zanón.
El capitán de las Brigadas Internacionales, León Narwicz, de nacionalidad polaca y miembro de la NKVD y del Servicio de Información Militar (SIM), había jugado un importante papel, ya antes de las jornadas conocidas como los sucesos de mayo de 1937, preparando la identificación y posterior detención de los distintos militantes y dirigentes del POUM, mediante la obtención de fotografías.
El capitán de las Brigadas Internacionales, Primera Compañía, Cuarto Batallón, 13 Brigada, 45 División del Ejército del Este, León Narwicz acudió el 10 de febrero de 1938, a las diez de la noche, a la cita en un descampado en la calle Legalidad, a la altura de Alegre de Dalt, en Barcelona, sin sospechar nada. Un grupo de acción del POUM, formado por Albert Masó March y Lluís Puig, le disparó tres tiros en la cabeza. La muerte de León Narwicz fue reivindicada por el POUM como un acto de venganza contra la NKVD por la muerte de Nin y la persecución política del partido llevada a cabo desde el 16 de junio de 1937. Ni Albert Masó ni Lluís Puig fueron detenidos. La muerte de Narwicz sirvió de pretexto para la detención y juicio de los militantes de la SBLE : Manuel Fernández Grandizo Martínez, conocido con el seudónimo de « Munis », Jaime Fernández Rodríguez, Domenico Sedran (« Adolfo Carlini »), Aage Kielso (danés), Víctor Ondik (checo), Teodoro Sanz y Luis Zanón.