mercredi 14 novembre 2018, par
Olivier nous écrit :
« Bonjour camarades et amis, Comme il est demandé par certains dans des mails, il serait intéressant d’élargir la question du durcissement des États bourgeois et de réfléchir autour d’une comparaison entre 1930 (Macron ou d’autres individus de la bourgeoisie commencent à y faire référence, nous l’avions fait bien avant ces messieurs !) et aujourd’hui. Si l’on fait une comparaison, pour nous, il s’agit de la regarder vis à vis de la classe ouvrière au niveau international. Ce qui m’amène à la conclusion que si les phénomènes actuels ressemblent à ceux des années 30 (crise économique majeure du capitalisme, mesures de protection économique - USA de Trump - amenant à la guerre économique, tensions guerrières entre les grands puissances impérialistes, durcissement des États, etc...), la guerre généralisée n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour. Je dis bien guerre généralisée, car le capitalisme connait la guerre perpétuelle dans sa phase impérialiste. »
Bien entendu, pas d’illusion sur les raisons d’un Macron, celles des capitalistes bien entendu, de se présenter en sauveur, de brandir la menace du fascisme et de la guerre, dans l’intention de faire reculer les peuples devant la peur du lendemain et il peut espérer ainsi les tétaniser et les pousser à se raccrocher à l’Etat bourgeois soi-disant démocratique et antifasciste alors qu’il mène une politique la plus fascisante depuis longtemps, et soi-disant pacifique même s’il mène plus de guerres que jamais aux quatre coins de la planète.
Par contre, les prolétaires peuvent légitimement se demander s’ils sont à nouveau menacés d’une vague mondiale de dictatures, de fascismes, de guerres allant jusqu’à la guerre mondiale ou si le capitalisme va s’en tenir à des guerres régionales qu’il n’a cessé de mener depuis la deuxième guerre mondiale. Quelle raison aurait-il d’aller au-delà et de lancer le monde dans une guerre généralisée, en particulier dans une guerre entre USA et alliés d’un côté, Chine et Russie et alliés de l’autre ?
La tendance à la multiplication et à l’élargissement des guerres, la tendance à développer des pouvoirs d’Etat de plus en plus dictatoriaux comme la Turquie, l’Egypte, le Brésil ou la Russie et la Chine, la tendance à développer des mouvements fascistes et des gouvernements fascisants, tout cela existe déjà et s’aggrave de jour en jour, à vue d’œil.
Pour ne pas rester en surface des choses, ne pas s’en tenir aux apparences, il faut analyser la crise de la domination capitaliste et d’abord la signification de la nouvelle crise économique du système, crise débutée dans les années 2000, ayant atteint un sommet en 2007-2008 et incapable d’en sortir depuis malgré des injections folles de capitaux publics qui n’ont pu qu’augmenter la taille du problème, des dettes mondiales, de la profitabilité des spéculations par rapport à l’investissement productif, de l’instabilité et de l’opacité généralisée.
Jamais la crise de 1929, même aux pires moments, n’a représenté une menace d’effondrement généralisé, toutes les places financières étant menacées en même temps par une chute définitive comme en 2008. Jamais, après la crise de 1929, les gouvernants n’ont été contraints d’imposer mondialement le sauvetage de toutes les banques, de tous les trusts, de toutes les assurances, de toutes les bourses, de tous les financiers, pour peu qu’ils aient une taille critique. Jamais les gouvernants n’ont eu à s’engager à sauver tout capitaliste de grande taille menacé de faire faillite.
La crise n’est pas seulement d’une grande ampleur. Elle a un caractère absolument nouveau. Et les choix qui ont été faits en 2008 par les classes possédantes du monde sont tout à faits nouveaux…
Jamais, au cours des multiples crises du capitalisme, le système n’a été menacé par son propre succès, par la quantité de capitaux accumulés beaucoup plus grande que ses capacités d’investissements productifs au point que cela devienne une suraccumulation permanente et non conjoncturelle. Jamais n’était devenue permanente le désinvestissement productif privé. Jamais les dettes, privées et publique n’avaient en permanence atteint des niveaux record. Et tout cela à l’échelle mondiale simultanément.
On pourrait se dire que le système a cependant un argument qui joue en faveur de sa stabilité, et qui, s’il n’est pas économique, serait politique et social : la grande faiblesse du prolétariat. En effet, le discrédit de la perspective socialiste prolétarienne depuis la chute du stalinisme semble rester dans les consciences. Les forces du réformisme politique et syndical sont au plus bas. Les travailleurs, attaqués de toutes parts, réagissent difficilement. L’organisation des travailleurs dans les entreprises est aussi au plus bas, de même que les liens entre travailleurs, attaqués notamment par les divisions de toutes sortes montées par les classes possédantes.
Mais tout cela ne suffit pas à cacher une réalité : le prolétariat a atteint objectivement un développement mondial, a atteint tous les continents, et est la classe exploitée la plus développée de l’Histoire. Il n’est nullement passif, nullement inerte. Il tire des leçons, même si cela n’est pas apparent ni largement développé dans les média.
Si les travailleurs ont pu développer des offensives prolétariennes dans les années trente, notamment en Espagne, en Autriche et en France, elles ont été trahies par les forces staliniennes et réformistes qui possédaient alors un encadrement maximal de la classe ouvrière, alors qu’aujourd’hui l’encadrement syndical est le seul qui en reste et il est très diminué par le discrédit des bureaucraties syndicales.
Le monde capitaliste stable et durable est autant une illusion que l’univers matériel stable.
Le prolétariat a l’air endormi ou disparu mais c’est une illusion. Le volcan a l’air calmé, mais les éruptions reprennent parfois. Les continents ont une apparence paisible, qui n’empêche pas de temps en temps les tremblements de terre et les tsunamis. La matière semble inerte mais les noyaux radioactifs changent parfois ce calme en véritables explosions. Les étoiles luisent calmement dans l’obscurité mais peuvent se transformer en supernovae destructrices.
Le prolétariat mondial sort d’une période de calme relatif puisque le capitalisme était en voie d’atteindre ses plus grands succès. Il suffira que l’effondrement du système prenne tournure pour que la classe exploitée se charge elle-même de se rappeler au souvenir de ceux qui l’ont enterrée un peu vite… Y compris les révolutionnaires pessimistes et les extrêmes gauches opportunistes….
En tout cas, les classes possédantes, elles, n’ont pas ce type d’illusions et elles savent qu’il ne faudra pas attendre que les prolétaires s’organisent de manière révolutionnaires pour les frapper de manière sanglante. Ils l’ont fait en Afrique et en Orient par des guerres locales pour éviter des développements locaux des révolutions. Et, si la crise mondiale menace de la révolution sociale mondiale, ils sauront le faire aussi à l’échelle mondiale.
Donc, plus que jamais, bien plus qu’à la fin des années trente, on peut aisément prédire que les classes possédantes préparent une boucherie mondiale planétaire, dès qu’ils s’apercevront que le système économique va se fissurer de partout !
Ne nous faisons pas d’illusion : rien ne les arrêtera et surtout pas un quelconque sens de leurs responsabilités ni de l’échelle des crimes qu’ils pourraient ainsi commettre.
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