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Encore des textes de Munis sur la révolution espagnole

samedi 29 décembre 2012, par Robert Paris

Messages

  • TRAVAILLEURS

    La trahison plane, menaçante, sur nous. La révolution, décapitée en plein développement : les conquêtes de juillet [1936] progressivement supprimées par le gouvernement du Front populaire ; notre avenir socialiste, la victoire de la guerre et jusqu’à la liberté organisationnelle et politique du prolétariat révolutionnaire. Tout ce que les masses ont gagné, et qui peut servir d’appui à la révolution, est en grave danger de mort.

    Trois dangers, évidents pour tous, nous menacent : celui de la victoire définitive des armées fascistes, le danger d’un armistice et celui de la guerre impérialiste. Tout le monde est conscient des horreurs qui s’imposeront après une victoire de Franco, et de l’ébranlement immense que cela supposerait pour le prolétariat mondial, y inclus celui de l’URSS. Un armistice ou la guerre impérialiste ne peuvent entraîner que l’anéantissement de la révolution, l’illégalité et la persécution policière pour les organisations prolétariennes qui n’accepteront pas l’armistice ou qui opposeront, à la guerre impérialiste qui organisera l’Union sacrée avec les exploiteurs, les principes de la guerre civile et de la révolution sociale. La guerre impérialiste imposerait sur notre territoire des troupes de la bourgeoisie franco-anglaise, qui ajouteraient leurs armes à celles de la Guardia Nacional de Seguridad pour fusiller les révolutionnaires qui ne renonceraient pas aux intérêts du prolétariat.

    Ces trois dangers émanent directement de la politique du Front populaire. Celui-ci est le responsable de la majorité des défaites subies jusqu’à ce jour. Il est lui-même en train de rendre possible une victoire absolue du fascisme et prépare activement l’armistice ou la guerre impérialiste. Les gouvernements du Front populaire ne peuvent agir autrement, car, derrière le mot populaire, se cache la politique de la bourgeoisie ; celle-ci, à son tour se reflète dans la création de l’armée populaire, dont le nationalisme veut concurrencer celui de l’armée de Franco, dans la réorganisation de l’appareil répressif de la bourgeoisie ; elle se lance dans la persécution des révolutionnaires et apparaît dans toute sa splendeur réactionnaire en essayant de faire la paix avec les fascistes – aussi espagnols – ou en transformant la guerre révolutionnaire de classe, en guerre bourgeoise, c’est-à-dire impérialiste. C’est que le Front populaire, avec toute sa cohorte de staliniens et de socialistes ne peut survivre face aux avancées de la révolution et s’ils luttent contre Franco, ce n’est qu’à moitié, en niant la révolution, en promettant à la bourgeoisie mondiale de défendre la propriété, ce pour quoi précisément les fascistes se soulevèrent en luttant parallèlement contre le prolétariat.

    Nous, bolcheviks-léninistes, nous dénonçons le Front populaire comme étant le principal agent de la bourgeoisie dans notre propre camp, et nous prévenons les masses qu’est en train de se monter tout un appareil répressif chargé d’imposer « l’ordre » aux révolutionnaires. Ceux-ci ne veulent pas d’un armistice, et opposent la guerre civile à la guerre impérialiste, et luttent non pour une armée populaire mais pour une armée révolutionnaire dirigée par le prolétariat. Le Front populaire conspire ouvertement contre les masses ; il sélectionne dans les corps apolitiques les prolétaires les plus conservateurs, commandés par les anciens chefs ; et il monopolise les armes qui serviront pour désarmer les organisations révolutionnaires. Oui, un complot se prépare : celui de « l’unité de tous les Espagnols »… contre la révolution. Il y a douze tanks comme témoins. Le prolétariat permettra-t-il qu’on le trahisse de cette façon ?

    Il n’y a qu’une manière de l’empêcher : en opposant au Front populaire, coalition de classe avec la bourgeoisie, responsable de toutes les défaites et foyer de tous les dangers, le Front révolutionnaire du prolétariat, qui récupère l’axe de classe et déchaîne une lutte implacable contre les dangers de l’armistice et de la guerre impérialiste, et oppose à la direction petite-bourgeoise du Front populaire celle des comités d’ouvriers, de paysans et de combattants.

    Mais le Front révolutionnaire du prolétariat sera impossible, ou sera réduit à une simple imitation du Front populaire, s’il ne rompt pas tout compromis ou toute relation politique avec lui et avec l’Etat bourgeois, qu’il soutient lui-même. Le dilemme est : soit avec le Front populaire et contre la Révolution, soit avec le Front révolutionnaire et pour le communisme. Les travailleurs de la CNT, de la FAI et du POUM, organisations qui se maintiennent à la gauche du Front populaire, mais le soutiennent d’une manière ou d’une autre, doivent exiger une rupture énergique.

    Il n’est plus question pour nous d’accepter l’unité en théorie et la trahison dans les faits. Le danger est terrible, l’occasion est unique. Si les organisations mentionnées n’osent pas rompre avec le Front populaire, elles seront complices de la trahison, et contribueront avec les staliniens qui volent des tanks, à assassiner le prolétariat révolutionnaire.

    Chaque travailleur conscient doit mettre la main à la pâte, sans tarder, en intervenant dans son organisation pour le Front révolutionnaire du prolétariat. Mais il faut faire attention que cela ne revête pas un caractère bureaucratique ou contribue à constituer une nouvelle coalition gouvernementale. Travailleurs révolutionnaires, obligez donc vos organisations à défendre vos intérêts de classe.

    Contre tout armistice !

    Contre la transformation de la guerre civile en guerre impérialiste !

    Pour l’attaque sur tous les fronts !

    Pour l’armée révolutionnaire aux mains du prolétariat !

    Pour l’abandon de la Société des Nations et la solidarité active du prolétariat mondial !

    Contre la reconstruction de l’appareil répressif de la bourgeoisie !

    Pour l’élection démocratique des comités ouvriers, paysans et combattants

    Vive le Front révolutionnaire du prolétariat !

    Section bolchevik-léniniste d’Espagne

    (Pour la Quatrième Internationale)

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