SITE MATIERE ET REVOLUTION
Pour nous écrire, cliquez sur "répondre à cet article" qui se trouve en bas du texte.
Pour nous écrire, cliquez sur Répondre à cet article
Lettre d’Engels à Bebel de juin 1873 :
"Il ne faut pas se laisser induire en erreur par les appels à l’ « Unité ». Les plus grands facteurs de discorde, ce sont justement ceux qui ont le plus ce mot à la bouche. (...) Ces fanatiques de l’unité sont ou bien des petites têtes qui veulent que l’on mélange tout en une sauce indéterminée dans laquelle on retrouve les divergences sous forme d’antagonismes encore plus aigus dès qu’on cesse de la remuer, ne serait-ce que parce qu’on les trouve ensemble dans une seule marmite."
Olivier Besancenot et la LCR appellent les militants associatifs, syndicalistes, féministes, écologistes, altermondialistes, libertaires, guévaristes, communistes révolutionnaires et tous ceux qui veulent "révolutionner" la société à se rejoindre dans un même parti qui ne serait pas une simple extension de la Ligue Communiste Révolutionnaire, laquelle se dissoudrait en tant que telle, c’est-à-dire comme organisation trotskyste. Le but serait de regrouper ces militants pour qu’ils définissent ensemble des objectifs, un programme, des moyens de lutte et la forme concrète de cette organisation qui ne serait pas une imitation du parti d’avant-garde léniniste. Le drapeau que se donne ce parti est "l’anti-capitalisme", sous réserve d’en définir le contenu.
Le but du texte qui suit est justement de discuter de ce contenu : des idées, des objectifs, du programme que pourrait choisir un tel parti et de la signification de la démarche que cela supposerait. S’agit-il de militants issus du réformisme rejoignant le camp révolutionnaire, ou est-ce le contraire ? Prétend-on que ces deux camps n’existent plus de nos jours ? Et dans ce cas, que fait-on de la question clef de l’Etat bourgeois ? Va-t-il se dissoudre dans la démocratie ? Que répond-on aux illusions sur la possibilité de changer la société par la lutte pacifique ? La bourgeoisie va-t-elle pacifiquement se faire prendre le pouvoir dans un pays impérialiste ?
Se réunir et discuter entre militants qui veulent se battre contre les mesures anti-sociales du patronat et de la bourgeoisie, pourquoi pas ? Tenter de définir des objectifs communs aux luttes et des perspectives politiques, certes ! Reste l’essentiel : sur quelles bases, ces militants issus d’horizons divers se retrouvent-ils ? Sur quel bilan du passé ? Sur quelle perspective d’avenir ?
Anti-capitaliste ... Est-ce que cela signifie l’objectif du renversement de la société capitaliste qui domine le monde et de l’impérialisme ? En finir avec le capitalisme pour bâtir quelle société ?
Révolutionnaire... Est-ce que cela suppose le renversement des Etats bourgeois et la mise en place d’un pouvoir aux travailleurs, un véritable pouvoir des conseils ouvriers, qui ne serait pas un étatisme au sens stalinien ?
Révolutionner la société, est-ce que cela signifie rompre définitivement avec la propriété privée des grands moyens de production ? Ou est-ce simplement une manière de combattre certains aspects particulièrement choquants du capitalisme comme le souhaitent certains réformistes ?
A l’heure où l’on annonce une crise du capitalisme qui pourrait être la plus grande que ce système ait connu, il est indispensable de développer une perspective qui soit une véritable alternative au capitalisme : une perspective communiste révolutionnaire. Est-ce de cela qu’il s’agit et alors pourquoi ne pas le dire clairement ?
Est-ce dans cette direction qu’ira le "nouveau parti" ? Cela dépend bien entendu des militants qui se battront pour le construire. La réponse est entre leurs mains !
Mais d’abord, l’heure est à la discussion et à la réflexion et il ne faut pas prendre pour de la frilosité ou du sectarisme tout désir de clarification. Discuter du contenu des termes communisme, révolution, anti-capitalisme, ce n’est pas chercher à couper les cheveux en quatre. c’est faire appel aux leçons du passé pour résoudre les questions de l’heure. C’est, par exemple, faire le bilan des expériences du prolétariat pour définir une attitude vis-à-vis des appareils syndicaux. C’est tirer des leçons de l’intervention de l’Etat bourgeois, même démocratique, pour définir notre position à son égard. Sur ce plan, on ne peut pas dire que les interventions d’Olivier Besancenot suggérant qu’on pourrait participer à un gouvernement éclaircissent le problème ! Car tout un chacun comprend là une participation à un gouvernement de gauche et non la formation d’un Etat ouvrier. Dans ces domaines, la confusion est toujours nuisible et que l’on ne nous dise pas que la clarification ne viendra qu’une fois le parti construit.
Parmi les bilans qui font inévitablement partie du programme, des bases de construction d’un parti, il y a le bilan des luttes révolutionnaires que, pour le moment, les textes sur le parti évitent soigneusement. Pourtant, un parti qui prétend "révolutionner la société" ne pourra pas faire l’impasse sur les fois où les opprimés du passé ont tenté de le faire et sur les échecs et les succès de cette entreprise.
L’une des démarcation à laquelle la LCR n’apporte pas son soutien est celle entre la gauche et le camp des révolutionnaires. Ce n’est pas une nouveauté de sa part puisqu’elle s’intitule souvent "100% à gauche". Mais nous n’avons pas vu en France quelle est cette gauche qui n’est pas institutionnelle. Est-ce du PCF que parle la LCR à propos d’une gauche non libérale et capable de révolutionner la société. la direction du PCF n’a pas démontré cela lors de ses dernières participations au gouvernement. Ce parti a-t-il débuté une critique radicale des participations au pouvoir du passé ? Certainement pas !
Certes, le nouveau parti devrait attirer un "public de gauche" mais certainement pas en se disant de gauche. pas plus qu’il ne devrait attirer des syndicalistes sans critique claire des bureaucraties syndicales. Ces question ne sont en rien des démarcations inutiles, oiseuses. elles ont des conséquences concrètes et directes. dans les luttes sociales, où ce parti devra apporter un éclairage, une orientation, des perspectives, il est indispensable de savoir si le parti oeuvrera pour l’autonomie de la classe ouvrière, c’est-à-dire pour l’auto-organisation au travers non seulement d’assemblées générales mais aussi de comités de grèves, de coordinations, de collectifs et autres conseils ouvriers. La lutte est-elle conçue comme un simple combat local et revendicatif ou comme partie d’une action de transformation de la société, c’est-à-dire comme un pas des opprimés vers leur propre pouvoir ?
La LCR parle de "ne pas imposer une histoire, celle du trotskysme", mais cette histoire est-elle seulement celle du trotskysme ? Ou bien celle de la classe ouvrière mondiale face à l’entente impérialisme/stalinisme ou à leur partage des rôles ? Comment pourrait-on omettre que l’état actuel du mouvement ouvrier mondial, de sa conscience et de son organisation, est un produit direct du stalinisme. Ne pas se dire trotskyste suffit-il pour répondre à cette interrogation : quel est le drapeau nécessaire à la classe ouvrière aujourd’hui ? La LCR était une organisation trotskyste et elle ressent aujourd’hui le besoin de l’effacer soi-disant pour construire une organisation large. Cela augure mal de l’avenir. Pourquoi effacer le passé ? Pour construire l’avenir ? Certainement pas !
à suivre ...
Citation de l’appel de la LCR voté au congrès national
"Le 6 mai 2007, l’échec de la gauche gouvernementale a laissé le champ libre à la droite la plus réactionnaire incarnée par Sarkozy, l’ami des patrons et des milliardaires. La guerre sociale qu’ils mènent, c’est la violence quotidienne et la répression. Elle s’inscrit dans la mondialisation capitaliste qui voudrait dresser les travailleuses et travailleurs du monde entier les uns contre les autres pour mieux les exploiter. La folle course au profit dans laquelle sont engagés les maîtres du monde menace notre survie même, en pillant et détruisant la planète. Ce système produit régulièrement des crises et ce sont toujours les peuples qui payent la facture. Aux guerres sociales et écologiques s’ajoutent les guerres impérialistes.
La politique de la gauche gouvernementale est impuissante parce qu’elle accepte la logique du profit, de la concurrence et la remise en cause des services publics. Pour mener son offensive en rafale contre la majorité de la population, Sarkozy a le pouvoir, les patrons ont le MEDEF. Et nous, qu’avons-nous d’efficace pour porter les aspirations populaires sur le terrain politique ? Qu’avons-nous pour construire les mobilisations capables d’imposer un autre partage des richesses ?
Il y a urgence à reprendre l’offensive. Ces dernières années s’expriment le mécontentement, la révolte, une nouvelle volonté de résister. L’espoir vient des grandes mobilisations, luttes des salarié-es, de la jeunesse scolarisée ou des quartiers populaires, luttes des “ sans ”… Mais elles restent trop souvent infructueuses, quand un syndicalisme d’accompagnement prend le pas sur un syndicalisme lutte de classe et de transformation sociale. Il manque cruellement un outil qui aide à la convergence des luttes en un mouvement d’ensemble capable de faire reculer le pouvoir et de changer le rapport de force. L’espoir a aussi besoin d’imaginer qu’un autre monde est possible.
Nous sommes nombreuses et nombreux à vouloir cet outil : un parti utile aux mobilisations d’aujourd’hui. Un parti pour préparer un changement radical, révolutionnaire de la société c’est-à-dire la fin du capitalisme, de la propriété privée des principaux moyens de production, du pillage de la planète et de la destruction de la nature. Nous voulons une société capable de satisfaire les besoins sociaux, débarrassée de toutes les formes d’exploitation et d’oppressions de classe, de genre, d’âge, d’origine. Une société où la démocratie ne s’arrête pas au droit de vote et permette à toutes et tous de décider.
Le congrès national de la LCR s’adresse à toutes celles et tous ceux, individus, équipes militantes, courants politiques, qui veulent se regrouper dans un cadre politique organisé, militant, national et démocratique, un parti tissant des liens internationaux avec les forces qui défendent une telle perspective.
Nous nous adressons
aux femmes et aux hommes de toutes origines, avec ou sans papiers qui pensent que leurs vies valent plus que les profits ;
à la jeunesse qui répond « résistance ! » quand on cherche à précariser son avenir ;
aux militant-es associatifs, syndicalistes, qui agissent au quotidien dans leurs quartiers ou entreprises ;
aux militantes et militants socialistes, antilibéraux, communistes, verts qui n’acceptent plus les recentrages, les reniements et les demi-mesures ;
aux militant-es anticapitalistes, révolutionnaires, à toutes les organisations et courants politiques nationaux ou locaux, qui pensent qu’il est temps de se rassembler par delà les divisions anciennes ;
et surtout à celles et ceux qui jusque là n’ont pas trouvé de parti leur donnant suffisamment envie de s’engager…
Donnons-nous un parti qui s’approprie l’expérience des luttes d’hier et d’aujourd’hui, ouvrières, altermondialistes, internationalistes, écologistes, féministes, antiracistes. Un parti luttant contre l’exploitation, contre toutes les oppressions, les discriminations et pour l’émancipation humaine, individuelle et collective. Construisons un parti internationaliste qui refuse la politique de pillage des pays du Sud et la logique guerrière de la France, de l’Union Européenne et des Etats-Unis. Un parti indépendant, qui à l’inverse notamment du Parti Socialiste, refuse de cogérer ce système. Un parti en rupture avec le capitalisme et les institutions de la classe dominante. Un parti démocratique dont le projet permette à la population elle-même de diriger ses mobilisations pour demain être en mesure de diriger la marche de la société et de l’économie. Donnons-nous un parti pour inventer le socialisme du XXIe siècle.
Par cette adresse, nous voulons initier sans délai un processus constituant qui aboutisse à la fondation d’un nouveau parti anticapitaliste. Dans les entreprises, sur les lieux de travail et d’étude, les quartiers, à tous les échelons, local, régional, national, l’heure est maintenant à nous organiser ensemble dans des comités d’initiative pour prendre en main la construction de cet outil collectif. Ces comités auront à se fédérer à tous les niveaux par ville, par département, par secteur, nationalement. Ils auront à prendre en charge tant leurs activités et interventions politiques que les discussions et initiatives visant à créer une réelle dynamique collective.
A partir des premiers bilans, forums locaux et rencontres nationales permettront d’élaborer un mode de fonctionnement démocratique, respectant la diversité des opinions et des parcours, d’ouvrir les travaux préparatoires au congrès de fondation du nouveau parti.
Ce parti appartiendra à toutes celles et ceux qui s’y engageront. C’est maintenant à celles et ceux qui veulent « prendre parti » de décider ensemble, de construire ensemble !
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Appel de la coordination nationale des comités d’initiatives pour un Nouveau Parti Anticapitaliste
Le Nouveau parti anticapitaliste est en marche !
Nous sommes des milliers de travailleur-s-es, des villes et des campagnes, avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, des jeunes, des retraité-e-s, des précaires, des militant-e-s politiques, associatifs, syndicaux, nouveaux ou anciens, en train de concrétiser ce projet.
Il regroupe aujourd’hui plus de 300 comités et la dynamique se renforce. Elle est le résultat d’une prise de conscience : on ne peut plus laisser faire un système capitaliste mondialisé qui conduit le monde dans le mur ! Entré dans une crise économique, financière, énergétique, alimentaire dont nul ne peut prédire les conséquences, ce système met plus que jamais la seule recherche du profit au centre de ses décisions au mépris de millions de vies. Les grands équilibres écologiques sont menacés. Parce qu’il est à la source du problème, le capitalisme, comme tous les systèmes productivistes, est incapable d’y apporter une solution. Dans un monde où les inégalités se creusent, les émeutes de la faim se généralisent, conséquence de la politique des grandes puissances impérialistes, des institutions à leur service (FMI, OMC...) et de la spéculation honteuse sur les produits de première nécessité. La guerre « sans limites » décrétée par Bush et ses alliés dont la France, étend ses horreurs à travers le monde.
Ici, Sarkozy et le Medef multiplient les attaques qui traduisent l’arrogance des puissants. Rarement la politique de la droite a été aussi ouvertement agressive envers l’immense majorité de la population. Rarement les possédants, les actionnaires, le patronat se sont montrés aussi avides de profits au mépris du bien-être élémentaire des populations. Oui, l’exaspération est partout, contre la mise en cause des acquis, des solidarités, des services publics, la difficulté à « joindre les deux bouts », contre la dégradation des conditions de vie et de logement, le racisme et les discriminations, les politiques sécuritaires… Il ne faut pas gaspiller les potentialités de cette exaspération en se prêtant au jeu de dupes du « dialogue social » avec le gouvernement, par la division, les journées de grève saucissonnées, secteur après secteur. Ici et maintenant, nous pouvons réagir ! Un « tous ensemble » déterminé et unitaire, la généralisation des luttes et des grèves, voilà ce qu’il faut pour battre le gouvernement et ses contre-réformes !
Pour peser dans ce sens, il faut regrouper nos forces dans un parti qui ne lâche rien, n’abandonne personne. Il n’est pas possible de rassembler dans un même parti ceux qui veulent en finir avec le capitalisme et ceux qui s’en accommodent. Il n’est pas possible de rassembler dans un même gouvernement ceux qui défendent les droits des travailleurs et ceux qui défendent le pouvoir des actionnaires, ceux qui veulent rompre avec les politiques libérales et ceux qui les mettent en pratique, ceux qui veulent construire une Europe des travailleurs et les plus zélés artisans de l’Europe de la libre concurrence et du profit. C’est pourquoi nous voulons un parti totalement indépendant du Parti socialiste, un parti qui défende jusqu’au bout les intérêts de tous les exploité(e)s.
Nous vous appelons à construire toutes et tous ensemble une gauche qui ne renonce pas, une gauche de combat, anticapitaliste, internationaliste, antiraciste, écologiste, féministe, révoltée par toutes les discriminations. Pour changer le monde, il nous faut un parti qui se bat jusqu’au bout contre le système, pour la transformation révolutionnaire de la société. La gauche que nous voulons doit s’organiser à l’échelle internationale et notamment européenne, être présente aux élections sans jamais oublier que ce sont les mobilisations sociales, culturelles et écologistes qui imposeront le changement.
Avec la mémoire des expériences passées, nous allons élaborer ensemble, en prenant le temps du débat, une nouvelle perspective socialiste démocratique pour le 21ème siècle. Nous n’avons pas de modèle, et surtout pas les régimes prétendument « communistes » du siècle dernier, mais nous avons des objectifs. En finir avec la dictature que le capital impose à l’économie et à la société toute entière, pour construire la démocratie la plus large que l’humanité ait jamais connu, où la « main invisible du marché » sera remplacée par des décisions collectives.
Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir répondre à ce défi. Individus, équipes militantes, courants politiques révolutionnaires, libertaires, communistes, socialistes, écologistes, antilibéraux, continuons à nous rassembler !… Dans son village, son quartier, son entreprise, son lieu d’étude, chacune, chacun peut et doit apporter, à son rythme, sa pierre à la construction de cet outil pluraliste et démocratique. La réussite est à notre portée.
En avant !
St Denis, le dimanche 29 juin 2008.
COMMENTAIRE SUR L’APPEL AU PARTI ANTICAPITALISTE
PAR "MATIERE ET REVOLUTION" :
Ce texte a le mérite, tout en cherchant à satisfaire tout le monde, de ceux qui pourraient adhérer à un tel parti, des réformistes au révolutionnaires, de bien montrer qu’il ne s’agit de poser clairement le problème du renversement de la société bourgeoise, de la suppression de son Etat, de l’élimination de son impérialisme puisque la bourgeoisie française est l’une de celles qui dominent le monde. En effet, on y parle de dictature du capital mais on se garde bien d’y affirmer que l’on milite dans la direction de la suppression de la propriété privée des moyens de production, seul moyen d’en finir avec les guerres, les famines et l’exploitation. En somme, comme le dit le texte, on vise à combler un trou entre les révolutionnaires et les réformistes, à fonder une nouvelle gauche.
Que des travailleurs qui ne sont pas formés politiquement se disent de gauche, on peut le comprendre. Mais que des militants révolutionnaires fassent semblant, pour ne pas vexer les premiers, qu’il n’y a pas eu en France de gauche qui ne soit réformiste et liée au nationalisme et au colonialisme, c’est plus dérangeant.
Que des travailleurs ne sachent pas que l’Etat bourgeois est une bande armée prête à les massacrer si nécessaire, c’est normal. Qua la question de la révolution, de la prise des armes par le prolétariat et le la prise du pouvoir par celui-ci apparaisse encore loin de l’actualité, d’accord. Mais que des révolutionnaires veuillent faire comme si on allait enlever pacifiquement son pouvoir à la bourgeoisie, c’est autre chose.
Se préparer seulement aux mobilisations, c’est normal pour une association, pour un syndicat, mais pas pour un parti révolutionnaire. Si la crise qui vient s’avère comme il le semble, une crise systémique, c’est la question de la révolution communiste qu’il faut poser, au moins à l’avant-garde que l’on prétend rassembler dans un "nouveau parti". Sinon, il s’agira d’un parti de gauche ... malheureusement !
Que les travailleurs qui vivent les luttes actuelles en France regrettent l’absence d’unité, la division des mouvements et la politique de discussion avec le pouvoir de leurs dirigeants, c’est plus que normal. Que des révolutionnaires s’en contentent, cela ne l’est pas. Quelle solution y a-t-il pour contrer cette politique des bureaucraties syndicales. Là dessus motus ! tellement motus que le mot "bureaucratie" n’est même pas cité ni même "directions syndicales". Pourquoi ? les révolutionnaires ne seraient-ils plus pour l’auto-organisation des travailleurs, pour les coordinations, les collectifs, les comités de grève et les soviets ?
SITE : MATIERE ET REVOLUTION www.matierevolution.fr
Pour nous écrire, cliquez sur "répondre à cet article" qui se trouve en bas du texte.