La Palestine en peau de chagrin
Les routes “israéliennes” figurent en bleu, les routes “palestiniennes” en marron. Les points rouges représentent les barrages israéliens qui sanctuarisent les routes “israéliennes”, et les croix rouge et blanche sont les check-points israéliens. Les colonies et les terres qui y sont rattachées figurent en rose foncé.
Quel point de vue des révolutionnaires ?
Voilà ce que l’on peut lire dans la presse anarchiste sur cette question :
"Plusieurs hypothèses sont avancées comme solution au conflit.
1. La création d’un État palestinien. Cette concession acceptée par l’OLP à Oslo en 1993 est un triste recul par rapport au projet initial de « Palestine démocratique ». Elle reconnaît l’existence de l’État d’Israël et la nécessité d’une partition ethnique. Un État est aujourd’hui l’objectif de court terme de la résistance, qui permettra au peuple palestinien un minimum de sécurité dans des frontières internationalement reconnues. Ce ne peut être une solution durable, la viabilité d’un tel État, grand comme un département français et sans continuité territoriale, étant plus que douteuse.
2. La naissance d’une fédération israélo-palestinienne. Dans les frontières d’un État unique, deux entités juridiques, une « israélienne » et une « palestinienne ». Ce projet a l’avantage de garantir l’autonomie culturelle et l’égalité en droits de deux peuples qui se pensent différents, et notamment de répondre à l’aspiration profonde des Israéliens à un « foyer national juif ». Mais sur le long terme, il représente un risque de dérive à la libanaise, avec son morcellement communautaire (Séfarades, Ashkénazes, Anglo-saxons, Russes, musulmans, druzes, chrétiens, Éthiopiens…).
Ces deux projets ont essentiellement une valeur tactique, non antagonistes, ils expriment ce qui peut être possible, par étapes, dans une situation donnée, à un moment donné. Ils ne doivent pas focaliser les débats car, en eux-mêmes, ils ne satisferaient pas les attentes palestiniennes – ils ne répondent pas, par exemple, à la question cruciale des réfugiés et de leurs droits, question qui tant qu’elle ne sera pas réglée sera source de conflit majeur.
3. Un pays unique, laïque et démocratique, qui ne pourrait avoir pour nom « Israël » (terme emblématique du sionisme et consacré en 1947) reste la seule solution politique à même d’assurer la paix et l’égalité entre tous les citoyens, quelle que soit leur appartenance culturelle. Cette solution, si elle est hors de portée en 2002, reste de mise pour tous les militants, israéliens comme palestiniens, hostiles à la ségrégation ethnique. La présence de forces religieuses intégristes, en Israël comme en Palestine, ayant une interprétation religieuse et raciste du conflit, risque de mettre en péril un tel projet. En retour, la réconciliation, la paix, l’égalité et la laïcité sont les meilleures armes pour combattre ces intégrismes.
Alternative libertaire se prononce pour le droit à l’autodétermination du peuple palestinien"
On ne pourrait qu’être d’accord, si ce n’est que, dans les circonstances présentes, peuple n’a aucun moyen d’expression, aucun moyen de savoir ce que pensent vraiment les populations, ce qu’elles souhaitent exactement.
Et, surtout, la question nationale n’est pas seulement nationale mais d’abord sociale - une question de lutte des classes - et pas seulement de droits nationaux.
Tant que les peuples ne mènent pas la lutte dans le sens d’une lutte de classe contre toutes les bourgeoisies de la région, il n’y aura que des désillusions.
Nous ne devons pas raisonner sur cette question à la manière des démocrates petits-bourgeois. Les communistes révolutionnaires voient dans la question palestinienne une question qui ne peut être réglée que par la lutte révolutionnaire des travailleurs contre leur propre bourgeoisie.
De ce point de vue, il n’y a pas plus de "solution" pour les Palestiniens - et les Israéliens - que pour aucun peuple si demain l’impérialisme décide de détourner les risques de lutte sociales mondiales liées à la crise du système en guerre mondiale.
Une telle guerre ne serait pas plus due à l’inimitié des peuples qu’en Palestine et n’aurait pas plus de solution dans une formule entre Etats...