mercredi 17 août 2016, par
L’assassinat de Thomas Sankara a marqué l’Afrique et le monde, un peu comme l’assassinat de Patrice Lumumba ou celui de Che Guevara.
Cette popularité montre surtout l’aspiration des travailleurs et des jeunes africains de connaître enfin un chef de l’Etat honnête et soucieux de développer le pays. L’exemple de Sankara témoigne de l’envie des peuples de croire que cela existe : un dirigeant du monde actuel qui voudrait aider les peuples d’Afrique à s’en sortir en se servant de son pouvoir d’Etat. Une illusion dangereuse, nous semble-t-il… et qui n’est nullement propre aux Africains. Tous les peuples du monde ont rêvé d’un dirigeant qui les défendrait, les comprendrait. Ce sont des utopies catastrophiques...
L’ « homme intègre », pour reprendre l’expression que Sankara a choisie comme nom du peuple de l’ancienne Haute Volta colonisée devenue Burkina-Faso, semble très différent des gouvernants actuels. Car bien des gens sont persuadés que le problème consiste à trouver des dirigeants politiques bourgeois mais intègres !!!
Il semble également que les grandes puissances, singulièrement la France, et aussi la Côte d’Ivoire ne soient pas sans responsabilité dans son assassinat. Mais est-ce que cela signifie que Sankara était du côté des travailleurs et du peuple du Burkina ? Ou seulement que la France et la Côte d’Ivoire (leurs dirigeants) ne voulaient pas d’un ami de Khadafi à la tête du Burkina...
Pour autant, ce chef d’Etat anciennement officier – un capitaine d’armée – est-il devenu un révolutionnaire, a-t-il réellement pris le parti des déshérités comme il l’affirme ?
Poser la question n’est pas une évidence à l’égard de la popularité actuelle du personnage et pourtant son assassinat lui-même pose question … non sur ses adversaires mais sur qui était Sankara… puisque que c’est celui qui était en théorie son plus proche ami qui a organisé son assassinat.
Pour connaître quelqu’un, il ne suffit pas de connaître ses ennemis, mais il suffit par contre de connaître ses amis…