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Anarcho-syndicalisme et Gilets jaunes

mardi 19 février 2019

Anarcho-syndicalisme et Gilets jaunes

Nous faisons suivre les commentaires d’un de nos lecteurs à propos du tract de la CNT-SO qui a été diffusé le 5 février :

Quelques mots à propos du tract de la CNT-SO que voici :

Ce tract parle d’un mouvement de colère généralisée. C’est plus que cela. Nous avons assistés à l’insurrection d’une des parties les plus précaire du monde du travail rejoint au début par une partie de la petite bourgeoisie. Cette lutte a surgi prenant presque tous les militants se réclamant de la révolution de court. Il a débuté sans plan pré-établi. Il s’est construit au fur et à mesure réunissant aussi bien des jeunes que des retraitées, des femmes précaires, des salariés, des chômeurs etc. Il a été inter-catégoriel dès le début s’assemblant autour des ronds-points, débattant tout le temps de ses objectifs tant économiques que politiques et des ces méthodes de luttes. Et depuis le début il a progressé dans ces deux domaines et se structure aussi même si une partie de la première vague a reflué en partie. C’est au final le surgissement d’une lutte de classe qui s’organise et se se cherche. Dès le début, le mouvement des gilets jaunes a également refusé de tomber dans le piège des fausses négociations avec le pouvoir dans lequel toutes les bureaucraties syndicales étaient tombées, lors de tous les mouvements sociaux comme en dehors d’eux. Donc appelons un chat un chat, les GJ n’est pas un un mouvement de colère généralisée. C’est plus profond que cela. Il serait bon aussi de la nommer cette colère généralisée qui n’en est pas une. Ce sont les Gilets Jaunes réunissant plusieurs catégories de prolétaires.

Ce n’est donc pas une colère généralisée mais le début d’une lutte de classe autrement dit les premiers pas d’une révolution sociale en devenir ou non qui dépendra en partie de la politique que les révolutionnaires défendront au dedans tant sur les objectifs que sur les méthodes de luttes et d’organisation qu’ils populariseront. La révolution n’est rien d’autre que le surgissement d’une situation devenue irréconciliable les deux camps fondamentaux sous le capitalisme, le prolétariat et la bourgeoisie. En bien deux mois de luttes la rupture est consommé pour une tres grande majorité de Gilet Jaune avec le gouvernement et l’Etat. Ceux d’en haut ne peuvent plus diriger comme avant, et ceux d’en bas ne veulent plus être dirigée comme avant. Voilà pourquoi le climat social a changé. Pour l’instant la lutte politique contre le pouvoir des milliardaires qui n’apparait pas encore clairement aux Gilets Jaunes prend la forme du RIC. Mais dans la tête de biens des GJ, cela signifie qu’ils ne veulent plus que rien soit décidé sans eux. Ils veulent pouvoir décider. Le RIC dans la tête mais les pieds dans la démocratie directe pour organiser la lutte au travers d’assemblée qui tente d’être démocratique et souveraine. Voilà pourquoi la situation des GJ est irréconciliable avec l’Etat. Ils ne veulent pas du dialogue social. Ils veulent décider.

A propos du déni du gouvernement. Au contraire, il n’est pas dans le déni. Il a au contraire très compris ce qu’il avait en face de lui, le début d’une révolution. Il fallait la mater vite et bien. Ce qu’il n’a pu faire. Et il parait logique que les calomnies véhiculées par le gouvernement avaient pour but d’isoler les GJ du reste du peuple travailleur notamment dans les grandes entreprises encore sous la coupe des caporaux du prolétariat, à savoir les bureaucraties syndicales. Bureaucraties qui sont un bout de l’appareil d’Etat dans la classe ouvrière. La bourgeoisie les paient grassement par l’intermédiaire de son Etat. Donc oui, l’Etat ne s’y est pas trompé et les foulards rouge non plus.

Sur la compromission et la frilosité. Ils trahissent ouvertement. Ils ont participé à la calomnie, appelé au calme et continuent de diviser les luttes. Et la journée du 5 février de la CGT est une énième journée d’action dont elle a le secret. Les propos de certaines UD ou UL peuvent parler de convergences, mais elles ne mettent pas en avant la nécessités d’assemblées inter-catégorielles et de comités de grève auto-organisées. Si un débat public est une bonne initiative, cela ne peut suffire. On débat. Ok mais ou décidons nous de la suite. Si nous laissons encore les directions bureaucratiques dirigeaient la lutte, nous savons déjà comment cela va se finir. Nous ne devons pas les suivre ni dans leur méthode de lutte ni dans leur mode d’organisation des luttes, service par service, hôpital par hôpital, l’hôpital séparé de l’enseignement et de la SNCF ou de l’Energie, des Aéroports, de La Poste. Notre intérêt, c’est de construire partout, dans les entreprises comme partout, des comités de Gilets jaunes. La convergence de luttes entre les gilets jaunes et les entreprises ne doit pas être placée sous la direction des syndicats mais des travailleurs eux-mêmes.

Il y a d’ailleurs pleins de contacts qui se nouent avec les salariés un peu partout au niveau national.

C’est pour cela que parler de grève sans les organes de démocratie directe pour que les travailleurs eux-mêmes la dirigent, est problématique. Si l’émancipation des travailleurs est l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes, ils ne doivent être sous la coupe de personne, même pas des révolutionnaires. Ils doivent se diriger eux mêmes. Les révolutionnaires agissent seulement en leur sein en défendant leur programme de révolution sociale et en le débattant avec tous. Et les assemblées de lutte sont une nécessité si nous voulons que les idées révolutionnaires fusionnent avec le prolétariat en lutte afin qu’ils mènent consciemment une lutte de classe contre le capital, la propriété privée et le salariat. Il faut donc aider au développement de l’auto-organisation partout.
Sans cela, parler de démocratie directe sans appuyer politiquement et populariser déjà les premières tentatives de démocratie directe de la lutte des Gilets Jaunes, du peuple travailleur, du prolétariat, comme l’assemblée des assemblées réunissant près de 400 mandatés et observateurs sur deux jours issu de 75 comités, groupes ou assemblées de GJ, ça sonne malheureusement creux. La démocratie directe du mouvement s’est expérimentée des le début sur les ronds points ou tous les jours étaient discutées tous les problèmes. Aujourd’hui nous voyons l’émergence d’assemblées qui tentent de structurer tant bien que mal qui se réunissent une première fois nationalement. Et peut-être que demain elles se transformeront en conseils d’usines ou en soviet organisant encore plus massivement le prolétariat qui entrainera a suite les autres couches de la société pour l’assaut contre le capital. En attendant défendons ces embryons de démocratie directe, tentons d’y organiser le plus grand nombre et débattons largement sans apriori avec le plus grand nombre de prolétaires de nos perspectives politiques. Ce ne sont que ses premiers pas, veillons à ce qu’elles ne tombent pas. Sinon on ne sait pas quand elle refleurira.

Une idée qui me vient avant de conclure : et si à la répartition égalitaire des richesses, nous défendions la formule dont « Marx usait, pour définir la société communiste : « De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins. »

Quelques réflexions comme cela en réfléchissant au tract et à la situation.

Fraternellement

M.

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