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La révolte gronde au Kenya
jeudi 27 juillet 2023, par
La révolte contre la vie chère, la répression policière et la dictature gronde au Kenya
Les kényans ne décolèrent pas contre la vie chère. Des manifestations ont eu lieu vendredi à Nairobi et dans plusieurs autres localités du pays pour dénoncer la perte du pouvoir d’achat. Des habitats décrivent une situation intenable.
https://fr.africanews.com/2023/07/08/les-nouvelles-taxes-poussent-les-kenyans-dans-la-rue//
Loi de finance et vie chère : affrontements à Nairobi, Kisumu, Homa Bay, Kisii et Migori – 19 juillet 2023
La police kényane a tiré mardi des gaz lacrymogènes et arrêté 11 manifestants lors d’une marche à Nairobi contre un projet de loi de finances qui instaure de nombreuses nouvelles taxes, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le texte, qui doit être discuté cette semaine au Parlement, prévoit que ces nouvelles taxes - notamment sur les produits de beauté, les carburants ou les cryptomonnaies - rapporteront 289 milliards de shillings (2 milliards d’euros) pour abonder le budget de 3.600 milliards de shillings (24 milliards d’euros) prévu pour 2023-24.
"A bas la loi de finances", a scandé la centaine de manifestants qui marchaient vers le Parlement depuis le centre-ville de Nairobi. "Ils veulent nous faire mourir de faim", ont-ils également lancé.
Manifestations contre la vie chère au Kenya : un succès
Mais six personnes ont été tuées lors de manifestations
Toujours la répression violente….
Et sanglante…
Après les manifestations, les agissements de la police sont vivement critiqués
"Plus de 300 personnes ont été arrêtées dans tout le pays et seront inculpées de divers délits, notamment de pillage, de dégradation malveillante de biens, d’incendie volontaire, de vol avec violence et d’agression contre les forces de l’ordre", avait auparavant déclaré le ministre de l’Intérieur, Kithure Kindiki.
Luttes de classe au Kenya
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3742
Nouvelles du Kenya
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article210
Comme au Kenya, des manifestations parcourent l’Afrique
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article7310
Kenya : les responsabilités criminelles des dirigeants
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article853
Le président kenyan Ruto déchaîne la violence de masse contre les manifestants de l’austérité
Les manifestations sont désormais régulièrement interdites, la police mettant en place des blocages pour arrêter les manifestants et refusant de fournir des détails sur le nombre croissant de morts, de blessés et d’arrestations.
Selon l’Independent Medico Legal Unit (IMLU), sur douze manifestations appelées par Azimio qu’ils ont surveillées depuis le début de l’année, il y a eu 68 blessés et 37 décès dus à l’utilisation de balles réelles et à la suffocation causée par des gaz lacrymogènes. Amnesty International a documenté au moins 30 décès par action policière.
L’IMLU a mis en garde contre l’augmentation des cas d ’« officiers sans uniforme » utilisant « des véhicules avec des plaques d’immatriculation déformées ou sans plaque d’immatriculation » pour « regrouper les manifestants dans des coffres de voiture et accélérer vers des endroits inconnus ».
L’État a également intensifié la répression contre l’opposition. La semaine dernière, Babu Owino, un député de l’opposition, a été arrêté pour « mener des activités subversives ». La maison du fils de l’ancien président Uhuru Kenyatta, associé à Odinga, a été perquisitionnée à la recherche d’armes. Le porte-parole d’Azimio, Kalonzo Musyoka, serait assigné à résidence alors qu’il tenait des réunions à huis clos avec un groupe de diplomates impérialistes de l’Union européenne et des États-Unis.
Les deux partis qui composent la gauche « officielle » du Kenya ont également été sauvagement pris pour cible. Un membre du Parti communiste maoïste du Kenya (CPK), Harris Ochieng, a été abattu au début du mois et 37 de ses membres ont été détenus pendant deux nuits. Des membres de la Ligue socialiste révolutionnaire du Kenya (RSL), une section de la Ligue socialiste internationale (ISL), ont également été arrêtés lors de manifestations.
Ruto a déclaré : « Le gouvernement ne permettra pas la perte de vies humaines, la destruction de biens et le pillage. Nous ne permettrons pas à quelques individus qui ont refusé d’accepter les résultats des élections de semer le chaos parmi les gens épris de paix. Son adjoint, Rigathi Gachuga, a menacé de « trouver une solution définitive à Raila ».
En prévision du rassemblement, le gouvernement a transformé Nairobi en forteresse, déployant 5 000 bureaux de police lourdement armés et le notoire paramilitaire, le General Service Unit (GSU). Créé par l’impérialisme britannique pour réprimer l’insurrection anticoloniale des Mau Mau dans les années 1950, le GSU a été utilisé par les régimes successifs pour écraser les protestations et les grèves des travailleurs et des paysans.
Des centaines de milliers de travailleurs de la santé et de fonctionnaires kenyans menacent de faire grève, ce qui pourrait paralyser le pays.
Le gouvernement kenyan du président milliardaire William Ruto a retardé le paiement des salaires des travailleurs gouvernementaux et parapublics, à l’exception de certains travailleurs de l’éducation et de la police, tout en imposant des mesures d’austérité et des privatisations du Fonds monétaire international (FMI) et en faisant la guerre en Somalie et en République démocratique du Congo pour défendre les intérêts impérialistes américains dans toute la région.
Vendredi dernier, les agents de santé de huit syndicats, dont le Kenya Medical Practitioners, Pharmacists and Dentists Union (KMPDU), le Kenya National Union of Nurses, le Kenya Union of Clinical Officers, le Kenya National Union of Pharmaceutical Technologists, le Kenya Health Professional Society et le Kenya Union of Nutritionists and Dieticians ont déclaré une grève dans 12 des 47 comtés du Kenya à partir de ce mercredi. Ils rejoindraient les médecins et les infirmières du comté de Nandi déjà en grève pour trois mois d’arriérés de salaire.
Les syndicats subissent une pression croissante de la part de leurs membres après que le gouvernement de Ruto n’a pas payé les salaires de mars 2023. D’autres travailleurs sont restés sans salaire pendant trois mois. Cela n’affecte pas seulement les fonctionnaires et leurs familles immédiates, mais aussi les proches des zones rurales qui dépendent de cette bouée de sauvetage pour subvenir à leurs besoins.
L’économie kenyane est confrontée à une crise économique qui s’aggrave, notamment une inflation de 9,2 % et un coût de la vie élevé intensifié par la guerre de l’OTAN contre la Russie en Ukraine. Le service de la dette consomme plus de 60% des revenus, aggravé par l’affaiblissement de la monnaie locale du shilling kenyan et les turbulences du marché international précipitées par les renflouements bancaires aux États-Unis et en Suisse, reflétant une intensification de la crise capitaliste mondiale.
Messages
1. La révolte gronde au Kenya, 7 octobre 2023, 01:26, par Florent
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La faim s’installe au Kenya
En enregistrant une inflation annuelle de 8,3 % en juillet, le Kenya a officiellement atteint son taux d’inflation le plus élevé depuis septembre 2017, rapporte le média kényan The Star.
Certaines familles n’ont plus accès aux produits de première nécessité, notamment aux céréales. En raison de la hausse des prix de certaines denrées alimentaires, elles tentent de s’adapter “en sautant des repas”, explique la Deutsche Welle.
Malgré le recours encore timide aux importations de céréales en provenance d’Ukraine, les prix continuent de flamber. Même la farine de maïs, pourtant jugée peu chère jusqu’ici, devient une denrée “hors de prix”, provoquant ainsi l’inquiétude générale, selon la Deutsche Welle. En effet, la farine de maïs est “l’aliment de base” incontournable de la gastronomie kényane.
https://www.courrierinternational.com/article/alimentation-penuries-et-emeutes-meurtrieres-le-prix-social-de-l-inflation-se-paie-deja-en-afrique
Le gouvernement, lui, lance son opération armée en... Haïti à la demande des USA...
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/02/le-kenya-prend-la-tete-de-la-future-force-en-haiti-a-la-demande-des-etats-unis_6192062_3212.html