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L’Argentine redevient une dictature ouvertement antisociale et lance l’offensive contre la classe ouvrière

jeudi 28 décembre 2023, par Robert Paris

L’Argentine redevient une dictature ouvertement antisociale et lance l’offensive contre la classe ouvrière

Avant même sa prise de fonction ce Dimanche 10 Décembre, Javier Milei, largement élu à la tête de l’État argentin, avait déjà engagé la bataille contre les avancées sociales durement gagnées par les Argentins depuis la fin de la dictature.

Ses vidéos chocs avec sa tronçonneuse pour tailler dans le budget de l’état ont fait le tour de la planète et ses diatribes contre le Pape “Cet imbécile qui veut l’égalité sociale alors que l’égalité sociale c’est du vol“ ont pu choquer mais continuent d’être revendiquées comme lignes conductrices de son action.

https://blogs.mediapart.fr/juan-h-sandino/blog/101223/en-argentine-le-nouveau-president-attaque-frontalement-le-droit-des-femmes

Parmi les mesures annoncées figure l’abrogation de la loi encadrant les loyers « pour que le marché immobilier recommence à fonctionner sans problème », a expliqué le président, investi le 10 décembre . Doivent également être abrogées les lois empêchant la privatisation d’entreprises publiques comme la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas - nationalisée en 2008 - ou le groupe pétrolier YPF. Les sociétés publiques seront toutes transformées en sociétés anonymes en vue de leur privatisation.

Le chef de l’Etat de 53 ans, élu sur un programme de dégagisme de la « caste politique », a aussi annoncé une « modernisation du droit du travail » pour créer plus d’emplois, la modification de la loi sur les sociétés pour que les clubs de foot puissent se transformer en sociétés anonymes et une longue série d’autres mesures de dérégulation des secteurs du tourisme, de la santé, d’internet, du transport aérien, de la pharmacie, de la viticulture ou encore du commerce.

Ces nouvelles mesures s’ajoutent à celles annoncées dès le 12 décembre. Parmi elles, une dévaluation de plus de 50 % du peso et la réduction des subventions aux transports et à l’énergie. Pour Jean-Christophe Caffet, chef économiste de Coface, « Javier Milei s’est lancé dans une thérapie de choc pour tenter de redonner confiance aux investisseurs étrangers. Il promet de mettre fin au péché originel du financement monétaire du déficit public par la banque centrale, afin de réduire l’inflation qui dépasse les 150 %. Pour cela, il réduit drastiquement les dépenses publiques pour faire disparaître ce déficit, et il libéralise et dérégule l’économie afin d’attirer des devises et des investisseurs étrangers ».

Le président argentin d’extrême droite, Javier Milei, a signé mercredi un décret dit de nécessité et d’urgence (DNU) qui vise à réduire la taille du gouvernement, à supprimer les réglementations et à priver la classe ouvrière des prestations sociales, de salaire, de retraites et d’aide sociale qui existantes.

https://www.wsws.org/fr/articles/2023/12/26/ckke-d26.html

Le programme « d’ajustement » économique présenté par Caputo est censé placer la barre plus haut pour les attaques contre le niveau de vie des travailleurs du monde entier. Ces mesures ont été dictées par le Fonds monétaire international (FMI), dont la directrice, Kristalina Georgieva, les a saluées, les qualifiant de « premières actions audacieuses ».

Sur fond de craintes quant à la réaction de la classe ouvrière combative d’Argentine, incitant le Financial Times à avertir que Milei « fait face à la plus brève des lunes de miel », l’annonce n’a été faite que deux jours après l’investiture. Caputo a également retardé l’émission pour la réenregistrer plusieurs fois et n’a proposé aucune conférence de presse.

La première mesure annoncée par Caputo a été une dévaluation du peso officiel, qui passe de 366 à 820 pesos pour un dollar. Il a ensuite évoqué la réduction des subventions et la suppression du plafonnement des prix des carburants, des transports publics, de l’électricité, du gaz, de l’eau, des soins de santé privés et d’autres biens essentiels.

Ces deux mesures devraient à elles seules provoquer immédiatement de fortes hausses de prix ou « tarifsazos » et appauvrir davantage les travailleurs alors que le taux de pauvreté est déjà de 45 pour cent et de 63 pour cent pour les enfants.

Milei, ennemi autoproclamé de l’ingérence de l’État dans l’économie, augmentera également la taxe PAIS sur les importations qui passe de 7,5 à 17,5 pour cent, augmentant ainsi le prix de nombreux produits de première nécessité.

Selon un estimation du journal en ligne Infobae les prix augmenteront « à très court terme » en moyenne de 98,7 pour cent pour 30 produits de base, suite aux annonces de mardi.

Il y aurait « des mois de forte récession et de forte inflation » a commenté l’ancien directeur de la Banque centrale Enrique Szewach au quotidien en ligne, ajoutant que cela s’accompagnerait de coupes sociales brutales. « C’est un ajustement brutal ; un qui n’est pas orthodoxe. Ou en tout cas, il s’agit d’un ajustement brutalement orthodoxe. »

Déclarant son objectif de ramener le déficit public d’environ 5 pour cent du PIB à zéro à moyen terme, Milei a déjà réduit de moitié le nombre des ministères d’État, passant de 18 à neuf, et a mis fin à tous les nouveaux travaux publics, ce qui aura un impact sur des dizaines de milliers d’emplois.

Caputo a également déclaré que le budget des provinces serait réduit au minimum. En conséquence, les services sociaux et les retraites seront à court de financement. Les zones rurales et semi-rurales de la région nord du Chaco, déjà confrontées à de graves pénuries, sont condamnées à une crise humanitaire majeure.

https://www.wsws.org/fr/articles/2023/12/14/gprw-d14.html

Toutes les grandes villes, à l’exception de quelques quartiers de Buenos Aires, et 20 des 23 provinces ont voté pour Milei, qui est entré dans la politique officielle il y a seulement deux ans. Milei est connu pour ses attaques hitlériennes contre les dépenses publiques et les pauvres, son adoration de l’impérialisme américain et d’Israël, et ses croyances obscurantistes, y compris ses affirmations selon lesquelles il recevrait des conseils de son chien mort.

Les principales sections de la classe dirigeante argentine et de l’impérialisme se sont largement rangées derrière Milei et ont encouragé sa « thérapie de choc » planifiée d’austérité sociale et de privatisations, ainsi que le renforcement des forces répressives militaires et paramilitaires.

Bloomberg cite par exemple un magnat argentin qui a déclaré : « Seul un fou peut faire ce qu’il faut pour faire avancer le pays. » L’ancien président Mauricio Macri, qui offre la collaboration de son parti pour aider Milei à gouverner, a appelé à la télévision nationale le « noyau révolutionnaire de la jeunesse » de Milei à sévir contre les « orques » qui protestent contre ses politiques, dans un appel flagrant à la formation de gangs fascistes.

https://www.wsws.org/fr/articles/2023/11/27/pers-n27.html

En réponse aux mesures austéritaires et aux privatisations massives annoncées par Décrets de Nécessité et d’Urgence par Javier Milei ce mercredi, des milliers de personnes se sont retrouvées dans la rue et devant le Congrès. Une première réponse dans la rue au gouvernement d’extrême-droite.

La nouvelle dictature entend faire payer les "frais" de la manifestation aux organisateurs ! Une manière d’interdire les manifestations...

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/manifestation-en-argentine-contre-javier-milei-le-gouvernement-veut-faire-payer-les-frais-de-securite-aux-organisateurs-20231222

https://www.liberation.fr/international/amerique/en-argentine-javier-milei-reclame-60-millions-de-pesos-a-ceux-qui-ont-manifeste-contre-lui-20231223_NNYAWL2BR5CHNMRNFODS6YJY6A/

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