Accueil > 16- EDITORIAUX DE LA VOIX DES TRAVAILLEURS > Dix préconisations cachées des gouvernants

Dix préconisations cachées des gouvernants

mardi 28 juillet 2020, par Karob, Robert Paris

édito

Dix préconisations cachées des gouvernants pour défendre les classes possédantes au sein de la débâcle du système capitaliste

Nous ne résistons pas à la tentation de donner une large diffusion aux consignes les plus cachées et secrètes des classes dirigeantes en direction de leurs mandants capitalistes, grands patrons, banquiers, financiers, assureurs, généraux, responsables de grandes entreprises publiques, semi publiques et privées, etc. Bien entendu, ces derniers diront n’avoir jamais reçu de telles consignes et la fiabilité de l’information proviendra seulement dans la compréhension de la logique de la situation mondiale actuelle, situation qui est totalement nouvelle dans toute l’histoire du système capitaliste et qui, de ce fois, nécessite des réponses politiques et sociales elles-mêmes totalement nouvelles.

On peut aisément résumer ces dix consignes des gouvernants à une seule qui consiste à camoufler sous le nom fallacieux de "lutte contre la pandémie" (il en combattent pas Covid car il les arrange bien, notamment pour semer la terreur) la véritable lutte pour éradiquer... la révolution sociale !!!

Un des objectifs des gouvernants et des patrons capitalistes est d’associer les appareils réformistes (politiques, associatifs et syndicaux) à l’opération contre’révolutionnaire, tout en ne s’interdisant pas d’utiliser aussi les forces fascistes. Le point commun de toutes ces organisations, en plus de craindre la chute du capitalisme pire que la pandémie, c’est de détester l’idée même de la prise du pouvoir par le prolétariat révolutionnaire s’organisant par lui-même et détruisant l’appareil coercitif de la bourgeoisie. Les réformistes feront croire qu’il existe une solution pour résoudre la crise et les fascistes détourneront démagogiquement la colère sociale.

1ère consigne : Pas question pour la classe capitaliste d’admettre que toute son économie et tout son système social vont chuter inexorablement, que les emplois supprimés ne réapparaitront pas, que les entreprises qui ferment ne rouvriront pas, que d’autres et encore d’autres les suivront, que tous les emplois seront détruits, que toute la société est en voie de destruction générale et inéluctable parce que le capitalisme a atteint sa limite et qu’il ne portera plus aucune société. Pour cacher cette destruction massive et la présenter comme une simple crise, il faut d’abord la présenter non comme le produit de contradictions mortelles et inhérentes au système et toujours de mettre en avant le Covid pour annoncer, interpréter, justifier toutes les chutes économiques et toutes les mesures drastiques que cela implique par une crise sanitaire et laisser ainsi entendre que la fin du Covid signifierait la fin de toutes ces catastrophes, ce qui ne peut être aisément contredit, étant entendu que Covid n’aura pas de fin… L’existence d’un effondrement du capitalisme prévu avant que Covid soit même connu doit toujours être niée, sous-estimée, oubliée, cachée pour le grand public. Les causes mêmes d’un tel effondrement, connues depuis 2007, doivent être enfouies sous des tonnes de commentaires qui mettent en avant les effets (comme les subprimes) pour mieux cacher les causes (le retournement du fonctionnement de la machine capitaliste depuis que son système a atteint ses limites de capacités de capitalisation, c’est-à-dire d’accumulation du capital par l’investissement productif et l’extraction de plus-value du travail humain).

2ème consigne : il ne faut pas parler de chute, d’effondrement, de point terminal, de fin du capitalisme mais seulement de crise, laissant ainsi entendre qu’elle ne peut être suivie que d’une reprise et que ce qui importe ce seraient des mesures pour aider le mieux et le plus vite possible cette reprise, même si personne au sein de la classe capitaliste, aucun détenteur de capitaux en somme, n’y croit ni n’a l’intention de perdre son argent à miser dessus !

3ème consigne : Les aides financières publiques massives doivent toujours apparaître justifiées par la nécessité de favoriser un jour une reprise économique ou à aider l’économie à chuter le moins possible ou encore à aider la population à préserver ses emplois et ses revenus, même si ces mesures ne peuvent pas y parvenir. En fait, ces mesures sont seulement des manières d’offrir momentanément leurs revenus aux prêteurs privés de capitaux, même si la plus-value extraite du travail humain par l’investissement du capital dans la production ne permet plus de distribuer de tels revenus. Bien sûr, ces cadeaux publics (à coups de milliers de milliards qui ne serviront nullement à préserver un seul emploi, à empêcher une seule fermeture d’entreprise, à réactiver un seul circuit économique réel, etc.) au capital privé ne peuvent pas être éternels et sans limite. Il s’agit seulement de faire durer un peu la situation, d’en cacher la signification et de permettre ainsi aux classes possédantes d’égarer les travailleurs, de les déboussoler, de les diviser et d’empêcher toute prise de conscience des réels enjeux de cette situation que l’on peut résumer ainsi : la mort définitive et inexorable du système capitaliste.

4ème consigne : à chaque fois que des milliers de milliards sont dépensés pour les jeter sur les marchés financiers, les donner en cadeaux aux trusts et aux banques sans aucun engagement de la part de ceux-ci, il faut que la puissance publique présente cela comme une aide à toute la société, en particulier aux plus démunis, aux exploités, aux salariés, aux pauvres, une aide à l’emploi et à la préservation de la situation sociale, en empêchant les travailleurs de chuter dans la misère, même si rien (ou seulement des miettes) dans ces injonctions d’argent massives ne sert à un tel but.

5ème consigne : faire croire à chaque couche sociale non capitaliste que l’Etat capitaliste a aidé les autres couches sociales non capitalistes, en somme opposer les salariés entre eux, les salariés aux petits bourgeois, les salariés aux chômeurs et les actifs aux retraités, les jeunes aux vieux, en laissant croire que les uns ont pris l’argent public qui devait servir à aider les autres.

6ème consigne : démolir toute confiance de la classe exploitée dans ses propres forces, dans ses capacités de se défendre, dans sa cohésion, dans l’existence d’une base commune de tous les exploités pour agir ensemble dans une telle situation.

7ème consigne : Pour cela la pandémie du Covid doit être exploitée à fond par la puissance publique comme par les patrons privés. Le Covid est un excellent moyen pour détruire tous les liens entre les salariés. Il suffit de créer de multiples situations diverses aux salariés empêchant tout rapprochement entre eux. Ainsi, une grande entreprise voit ses salariés divisés entre ceux qui font du télétravail ou en font partiellement, ceux qui sont au chômage technique (avec toutes les menaces à l’emploi qui pèsent dès que cette situation perdure et que le salarié ne peut même plus retourner dans l’entreprise et contacter ses camarades de travail !), ceux qui y étaient, ont repris le travail et ont été de nouveau au chômage technique, ceux qui n’ont pas repris le travail pour cause (ou plutôt sous prétexte) de nouvelles consignes de sécurité face au Covid, tel ou tel secteur étant réputé par exemple difficile pour protéger les salariés. Il va de soi que la consigne donnée aux patrons consiste à isoler ainsi les salariés remarqués dans la période précédente comme des troubles-fêtes des intérêts patronaux, par exemple des dénonciateurs de la concussion entre patrons et bureaucraties syndicales, des partisans de l’auto-organisation des travailleurs, des assemblées générales décisionnelles, des comités de grève, des gilets jaunes, etc. Ceux-là vont devoir être ciblés, isolés, mis à l’écart de mille manières sous prétexte de la pandémie, des nouvelles consignes de sécurité, des restrictions économiques, des suppressions de postes, etc. Bien sûr, une des manières consistera à accuser ces salariés de non respect des consignes de sécurité, ou encore à dire qu’ils ont mis en danger la pérennité et la santé économique de l’entreprise en refusant les efforts nécessaires dans la crise sanitaire, qu’ils ont ainsi rompu la solidarité avec leurs camarades de travail, etc. On opposera ainsi les salariés qui mettent en avant leur sécurité et ceux qui mettent en avant leur emploi, en traitant les uns de partisans du confinement et les autres de partisans du déconfinement, alors qu’en réalité sécurité et emploi de s’opposent que du fait des politiques patronales et gouvernementales.

8ème consigne : les gouvernants et les patrons doivent dénoncer les salariés et les milieux populaires en les accusant d’être, par leur irresponsabilité, leur égoïsme, leur bêtise ou autres qualités, la cause de l’aggravation de la situation des entreprises, du développement de la pandémie, et des conséquences sociales et de santé que cela entraînera pour toute la classe ouvrière et même toute la population. On profitera pour cela de tous les faits divers tendant à faire croire que l’irresponsabilité n’est pas celle des gouvernants et des classes possédantes mais celle d’individus manquant de sérieux, refusant la règle sociale, individualistes, violents, en somme « des sauvages » comme les traite le nouveau ministre de l’Intérieur français. Bien sûr, on appellera ainsi sauvages tous les travailleurs qui ne se laissent pas faire, qui luttent à la manière des gilets jaunes, c’est-à-dire en remettant en cause toutes les autorités établies, en ne respectant pas les institutions de l’Etat capitaliste, en ne suivant pas les règles du dialogue social bidon instauré entre Etat, patrons et syndicats pour mieux piéger les travailleurs. Bien sûr, la répression violente doit être utilisée par l’Etat capitaliste à l’égard des révoltés précédemment cités et elle doit être justifiée aux yeux du public par la défense de la sécurité de tous ! On doit donc présenter comme un crime le fait de manifester, de se révolter, de lutter, de dénoncer, de ne pas se laisser faire, de propager des vraies nouvelles face aux mensonges officiels, etc.

9ème consigne : il faut profiter du temps gagné grâce aux mesures précédemment citées pour désorganiser le camp des travailleurs, pour le diviser, pour le déboussoler, pour le démoraliser, pour le dissoudre en éléments individuels, pour casser tous les liens. Pour cela, les gouvernants utiliseront successivement confinement et déconfinement, mettant les salariés soit sous la menace de perdre leur emploi soit sous celle de perdre… la vie en allant au travail ! Les patrons se serviront de cette situation où les salariés sont pris entre deux chantages (à l’emploi et à la vie) pour casser les conditions de salaires, d’horaires, de charges de travail, de sécurité d’emploi et véritablement esclavagiser le salariat.

Dixième consigne : il faut opposer globalement le monde du travail au reste des milieux populaires, en particulier à la petite bourgeoisie qui vit de son travail, aux petits commerçants, aux petits artisans, aux petits paysans , aux petits pêcheurs, aux petits transporteurs, aux chauffeurs de taxis, aux routiers, aux livreurs, etc. Il faut que les uns croient que les autres ont touché des aides fantastiques et que les autres en ont été volés. Il faut présenter comme des privilégiés, des voleurs, des irresponsables les uns aux autres afin de cacher les vrais privilégiés, voleurs et irresponsables de la classe capitaliste.

Et, bien entendu, la consigne finale : préparer l’avenir qui n’est pas à la reprise économique, ni à la remise en route de l’économie, ni à la relance des embauches, ni à la reconstruction économique et sociale mais à la destruction de la révolution sociale qui montait dans le monde entier juste avant la pandémie et qui menaçait l’ordre des possédants capitalistes, destruction qui doit se réaliser de manière ultra violente par l’intervention directe, y compris dans les pays riches et prétendument démocratiques, des forces de répression de l’armée et de la police, ainsi que de supplétifs et de milices fascistes, comme les USA le démontrent actuellement. Il conviendra alors d’y rajouter des éléments de guerre mondiale, prêts à être rallumée aux quatre coins de la planète, pour justifier la transformation de la fin du capitalisme en fin de la paix mondiale et en boucherie générale.

Voilà la perspective que nous offre le capitalisme ayant atteint son sommet et ne pouvant que transformer ses moyens d’investissement et de production en moyens de destruction.

La vraie perspective de l’humanité, celle des exploités et des opprimés s’organisant eux-mêmes pour démolir l’ancien pouvoir social du capital, c’est justement celle qui est visée par les consignes précédentes. Il faut, aux classes possédantes, détruire toute conscience d’une alternative pour l’humanité qui lui permette que la fin du capitalisme ne soit pas aussi l’orée de l’enfer…

Messages

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.