Trois classes ou la guerre civile
La belle arnaque des « classes moyennes »
Quelle politique doivent défendre les révolutionnaires face à la crise sociale actuelle et à venir ?
samedi 24 novembre 2018, par
Haineux mais impuissant !!!
Pour étayer sa démonstration que le mouvement des gilets jaunes serait celui des casseurs, la police parisienne a mis en scène la casse dans la capitale, à l’aide de ses provocateurs, mais cela ne signifie pas que le gouvernement ait gagné la population française à sa cause, qu’il ait réussi à semer la peur et l’indignation autrement que contre sa politique destructrice de toute la société. Curieusement, des documents de la police prouvent que celle-ci avait déjà programmé cette casse avant que commence la manifestation !
Le gouvernement et la bourgeoisie sont mécontents du mouvement des gilets jaunes et ils affirment qu’ils le sont parce qu’ils n’ont pas d’interlocuteurs pour négocier, qu’ils n’ont pas de leaders identifiables pour convenir des lieux, jours et heures des mobilisations, qu’ils n’ont en face d’eux aucun encadrement des manifestations et autres balivernes, que les manifestants seraient dangereux car manipulés par l’extrême droite, l’ultra gauche ou des bandits violents. En réalité, ce qui les gêne, c’est d’avoir un mouvement qui s’organise lui-même, qui ne mène aucune négociation-trahison à la manière des bureaucraties syndicales. C’est de devoir combattre une révolte du type semi-insurrectionnelle.
Ils craignent que ce mouvement, loin de désarmer la classe ouvrière comme l’ont fait les journées d’inaction syndicales, les gilets jaunes stimulent les luttes de la classe ouvrière, les fusionnent en un seul mouvement, unissent travailleurs, retraités, précaires et chômeurs aux travailleurs libéraux, unissent donc petite bourgeoisie et prolétariat contre le grand capital et son Etat !
Le pire pour les classes possédantes serait que la classe ouvrière, prenant conscience que l’auto-organisation est exactement ce que les exploiteurs redoutent dans le mouvement des gilets jaunes, se mettent eux-mêmes à s’auto-organiser dans les entreprises, mettent en place des comités de travailleurs qui décident de leurs revendications, de leurs méthodes d’action, élisent leurs propres direction, en cessant d’accepter la mainmise du mouvement ouvrier par les bureaucraties syndicales, tout en entraînant les syndicalistes de base dans la lutte et l’organisation ouvrière.
Syndicats et gouvernants redoutent la même chose : que les travailleurs aient tiré la leçon des luttes passées, en particulier celle des cheminots, qu’ils en aient conclu que les bureaucraties syndicales se contentaient d’organiser des lâchers de vapeur, pour détourner la colère ouvrière en l’empêchant de se regrouper et de sa canaliser contre les exploiteurs et leur gouvernement, en l’empêchant aussi de devenir un pôle politique de regroupement de toutes les couches sociales qui font les frais des politiques antisociales gouvernementales.
Et justement, le mouvement des gilets jaunes gagne progressivement des secteurs de la classe ouvrière, entraîne des militants syndicalistes aussi, fédère les luttes ouvrières, permet aux cheminots de retrouver des postiers, des enseignants et des agents hospitaliers ainsi que des travailleurs du privé, leur permet de s’organiser ensemble durablement dans des assemblées générales, ce qu’aucune journée d’action syndicale des bureaucratie n’avait permis bien entendu puisque le but essentiel des bureaucraties est de conserver leur mainmise antidémocratique sur le mouvement ouvrier.
Bien des militants syndicalistes répondront que la grève des cheminots a été dirigée par des assemblées générales, elle aussi, mais ils oublient ainsi que ces assemblées n’ont eu que droit d’entériner des décisions prises par une poignée de bureaucrates élus par personne pour diriger la lutte.
Le mode d’organisation des gilets jaunes est jusqu’à présent infiniment plus démocratiques que les méthodes des appareils syndicaux et de leurs intersyndicales.
Pas encadrés ne veut pas dire pas organisés et les gilets jaunes l’entendent bien ainsi.
Bien sûr, certains appareils politiques lorgnent sur le mouvement et des provocations sont possibles. la police elle-même a pénétré le mouvement pour le rendre le plus doux possible, pour éviter des influences radicales mais aussi pour empêcher les évolutions les plus décisives contre les classes possédantes. Parmi ceux qui se prétendent représentants des gilets jaunes, il n’y a certes pas que des amis du mouvement, ni que des amis de la classe ouvrière.
Mais dans les bureaucraties et au pouvoir, il n’y a jamais eu que des ennemis des travailleurs, et ce n’est pas sur eux qu’il faut compter pour que les travailleurs prennent un rôle dirigeant de la lutte et d’abord qu’eux-mêmes s’organisent dans les entreprises à la faveur de ce mouvement.
Ce qui est certain c’est que les classes possédantes commencent à hésiter, à se demander s’il ne vaudrait pas mieux reculer que de voir la classe ouvrière aller de l’avant et s’organiser. Et cela, aucun mouvement organisé par les appareils syndicaux n’y était parvenu. Les journée d’action n’ont fait reculer ni le gouvernement, ni la classe possédantes, n’a jamais fait peur à personne. Seule la perspective de l’auto-organisation des travailleurs fait peur, cela est évident aujourd’hui pour tous et c’est déjà une grande victoire qu’en aussi peu de temps une aussi importante leçon soit tirée du mouvement.
Que toutes les décisions soient prises dans les piquets, dans les rassemblements, dans les assemblées générales des gilets jaunes qui commencent à s’organiser un peu partout, c’est un énorme encouragement pour la classe ouvrière à s’organiser, même s’il y a encore un énorme barrage syndical pour l’empêcher et même si certains militants qui se revendiquent de la classe ouvrière, de la gauche, de la gauche de la gauche et même de l’extrême font aussi le barrage.
Quand les barrages se rompent, c’est les classes possédantes qui prennent leurs jambes à leur cou, même si elles essaient de nous faire peur, en criant au banditisme, au terrorisme, aux dangers de violences, de casses, de vols, de viols, de racisme et autres.
On voit bien à La Réunion que ce n’est pas le manque de démocratie du mouvement qui les gènent, car leur intervention militaire massive, leurs coups de matraques, leurs gaz lacrymogènes, leurs arrestations massives aussi montrent comment ils entendent la démocratie « intraitable » comme l’appelle Macron. Et c’est un avertissement aussi pour le mouvement en France. L’Etat, plus répressif et plus policier que jamais, voilà toute leur « démocratie » !!!
Ils traitent une fois de plus la révolte par le mépris, par les mensonges, par les calomnies et par les coups. Ils lancent des fausses nouvelles contre le mouvement. Ils propagent des calomnies. Ils manipulent et prétendent dénoncer des manipulations. Et, une fois que tout cela a échoué, ils répriment, ils arrêtent, ils condamnent, ils emprisonnent.
Leur véritable souci, c’est que les travailleurs prennent la tête d’un mouvement insurrectionnel contre les possesseurs des coffres-forts du grand Capital et comme on les comprend de serrer ainsi les fesses sur leurs lingots !!!
Comme le disait Karl Marx, « manges tes gélinottes, bourgeois, et que la dernière bouchée d’étouffe ! » Quel gilet jaune, partisan de l’auto-organisation, décidément, ce Marx !!!