Le machisme, ce n’est pas juste un mot, une blague, des pressions sociales

Le racisme anti-femmes est marqué dans le vocabulaire français
Dans le vocabulaire français, féminin et masculin ne sont pas symétriques
Tout d’abord le mot homme recouvre aussi les femmes et pas le contraire….
L’école où l’on emmène l’enfant jeune appartient au genre féminin (la maternelle) et la propriété au genre masculin (le patrimoine).
Le terme paternel n’est pas prêt de faire penser à une école (contrairement à maternelle) ni matrimoine à une propriété (contrairement à patrimoine). Matrimonial n’a à voir qu’au mariage contrairement à patrimonial (qui concerne les biens d’une personne). La propriété est tellement masculine dans les termes que le propriétaire d’une société est le patron. Personne ne propose d’appeler matrie au lieu de patrie la nation ni d’appeler mater noster le dieu des chrétiens. Dans les sociétés occidentales, si on parle de déesses, c’est comme par hasard dans l’expression « un corps de déesses » !
Le vocable homme donne humain et humanité alors que celui de femme ne donne que féminin et féminité… L’enfant peut aujourd’hui avoir aussi le nom de sa mère et pourtant on continue à parler de patronyme…. L’égalité se dit « entre pères » (jamais entre mères !), d’où découle l’expression de parité. Il est étonnant que l’on ait choisi pour l’expression de lutte contre l’inégalité celle de « parité entre hommes et femmes ». L’inégalité reste même dans les termes de lutte contre l’inégalité !
Le seul terme qui soit réellement justifié restant la maternité puisqu’aucun homme n’a jamais engendré lui-même ! Mais si une mère peut materner son enfant, personne ne parle du père qui paterne son enfant. Inversement, si s’occuper des enfants est considéré comme féminin par la langue, le pouvoir, l’autorité et la propriété, eux, restent au masculin comme le paternalisme qui est une des manières de gouverner ou comme le patronage qui reste une manifestation de cette dissymétrie de langue entre hommes et femmes et qui reflète et accentue les différences réelles dues à la société…
La religion est particulièrement dissymétrique avec les prêtres, le pape et l’absence de femmes dans sa hiérarchie. Le langage n’est pas directement une cause du fonctionnement social mais elle en est plus que le révélateur. Elle propage indiciblement son fonctionnement et le justifie.
L’hominisation n’est pas symétrique de la féminisation.
Un homme non marié n’est pas un damoiseau alors qu’une femme non mariée est une demoiselle. Cela montre à quel point le mariage ne joue pas un rôle symétrique suivant les sexes.
Que nous disent les dictionnaires courants sur les femmes et les hommes ? Homme est défini comme un être mâle, ou comme un représentant de l’espèce. Mais pour femme on trouve : compagne de l’homme, épouse, celle qui est ou a été mariée.
On dit encore la femme d’une personne connue mais presque jamais le mari d’une personne connue.
Les professions les plus en vue n’ont eu que très tardivement un féminin dans le vocabulaire et très tardivement aussi été exercées par des femmes : on dit encore un et pas une, un directeur, un chirurgien, un docteur, un président, un médecin, un professeur, un ingénieur, un procureur, un juge, un commandant, un recteur, un chef de service, un chevalier, un écrivain, etc…
Par contre, on trouve des cuisinières, des infirmières, des ménagères comme par hasard…
Il y a des hommes sages et des sages-femmes !
On dit un grand homme ce qui ne signifie pas la même chose qu’une grande femme !
Il n’y a pas de féminin à inventeur, à successeur, défenseur, découvreur, précurseur, etc…
Curieusement, une « personne du sexe » ne désigne jamais un homme…
La prostitution masculine existe mais on ne dit pas garçon de joie, ni beau de nuit, ni traîné…
De nombreuses expressions n’ont une connotation péjorative (signifiant prostituée) qu’au féminin et nullement au masculin :
Dans tous ces cas, le terme masculin n’a rien de proche de la prostitution alors que le terme féminin y fait directement penser…
Un entraîneur c’est un directeur sportif, une entraîneuse c’est une prostituée.
Un péripatéticien est un disciple d’Aristote, une péripatéticienne c’est une prostituée.
Un coureur c’est un sportif, une coureuse c’est une prostituée.
Un jeune coq est un jeune homme viril, une poule c’est une prostituée.
Un courtisan flatte le roi, une courtisane c’est une prostituée.
Un salaud est un sale type, une salope c’est une prostituée.
Un gagneur c’est un vainqueur, une gagneuse c’est une prostituée.
Tous les termes suivants ont la même caractéristique :
Il est bon/ elle est bonne
Un cochon/une cochonne
Un poulet/ une poule
Un rouleur/une roulure
Un professionnel/une professionnelle
Chaud/chaude
Entraineur/entraineuse
Un garçon/une garce
Un coureur/une coureuse
C’est un garçon/C’est une fille
Un masseur/une masseuse
Un maître/une maîtresse
Un particulier/une particulière
Un couvre-lit/une descente de lit
Un procureur/ une procureuse
Un chauffeur/une chauffeuse
Un primeur/une primeur
Homme galant/ femme galante
Un salaud/une salope
Un entremetteur/une entremetteuse
Un chien/une chienne
Un gonze/une gonzesse
Bougre/bougresse
Un gars/une garce
Coq/poule
Drôle/drôlesse
Giron/gironde
Cabot/cabotte
Souriceau/souris
Donze/donzelle
Pouffe/pouffiasse
Chat/chatte
Patineur/patineuse
Un poulet / une poulette
Marmiton/marmite
Un homme facile / une femme facile
Un gueux : une gueuse
Un marquis : une marquise
Un courtisan / une courtisane
Un pépé / une pépée
Un berger / une bergère
Paillasson/paillassonne
Turbineur/turbineuse
Bécasson/bécasse
Rabatteur/rabatteuse
Minet/minette
Etre bon / être bonne
Un cerf/une biche
Micheton/michetonne
Un créateur/une créature
Un poulain/une pouliche
Un dromadaire/ une dromadaire
etc, etc, etc...
La longueur de la liste a seulement pour but de bien montrer que le fait n’est pas occasionnel ni accidentel...
Qu’on le veuille ou pas, les propos sur les femmes font systématiquement penser aux putains. Un homme sans moralité est un homme sans moralité et pas un prostitué (tiens ça sonne mal) tandis qu’une femme sans moralité est une putain !
Ce n’est pas un hasard : la société tend à faire croire que toutes les femmes sont potentiellement des putains et ne sortent de ce risque que par le mariage… De là à considérer que les hommes sont légitimes à les traiter comme telles en les violant, que ce soit dans l’imaginaire ou dans la réalité, il y a un pas que la société machiste actuelle a depuis longtemps franchi…
La prétendue libération des mœurs n’est en tout cas pas la libération des femmes de l’oppression masculine… Et les termes ne font qu’en être le reflet. Il ne suffirait pas de mettre des « e » un peut partout, comme « employé-e-s » ou comme « employés et employées », pour le supprimer.
Si on veut insulter un homme :
on le traite de femme, de femmelette, de con (sexe féminin), etc, etc… !
Les blagues sont le grand domaine du racisme anti-femmes :
Nous résisterons bien entendu au déplaisir de citer celles-ci.
Les plus grands écrivains ont écrit des affirmations grossièrement anti-femmes :
Alexandre Dumas
"Les femmes sont étonnantes : ou elles ne pensent à rien, ou elles pensent à autre chose."
Fédor Dostoïevski
"Mon Dieu, que l’homme est compliqué quand c’est une femme !"
Gustave Flaubert
"Elles prennent leur cul pour leur coeur."
Georges Feydeau
"Il n’y a que dans les courts instants où la femme ne pense plus du tout à ce qu’elle dit que l’on peut être sûr qu’elle dit vraiment ce qu’elle pense."
Victor Hugo
"Les femmes se prennent comme des lapins... par les oreilles."
Voltaire
"Les femmes ressemblent aux girouettes, elles se fixent quand elles se rouillent."
Wolfgang Goethe
"La main qui, samedi, tient un balai est celle qui, dimanche, caresse le mieux."
Et on en passe et des pires encore…
Les religieux ne sont pas les derniers des machistes :
Le cardinal archevêque de Paris, André Vingt-Trois, en 2009 :
« Le plus difficile, c’est d’avoir des femmes qui soient formées. Le tout n’est pas d’avoir une jupe, c’est d’avoir quelque chose dans la tête. »
Le Dalaï Lama dans son ouvrage "Comme la lumière avec la flamme" :
« L’attirance pour une femme vient surtout
De la pensée que son corps est pur
Mais il n’y a rien de pur
Dans le corps d’une femme
De même qu’un vase décoré rempli d’ordures
Peut plaire aux idiots
De même l’ignorant, l’insensé
Et le mondain désirent les femmes
La cité abjecte du corps
Avec ses trous excrétant les éléments,
Est appelée par les stupides
Un objet de plaisir. »
Le nouveau testament :
« Le Christ est le chef de tout homme, l’homme est le chef de la femme, et Dieu le chef du Christ. »
L’Ancien Testament :
« Je te remercie mon dieu de ne pas m’avoir fait femme. »
(première prière de l’homme en se levant – il n’y a pas de prière de la femme puisqu’elle est impure et ne doit même jamais entrer dans une salle de prière, fût-ce pour la balayer…)