


Tunisie
et Algérie :
vive la révolte de la jeunesse, des chômeurs et des travailleurs contre les dictatures de la misère, de la faim et des profiteurs !!!

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Il y a un lien entre les situations sociales et politiques de l’Algérie et de la Tunisie et il y a une contagion évidente entre les révoltes dans ces deux pays.
Vive la lutte des travailleurs et des chômeurs pour en finir avec les dictatures de la misère !!!
Après la Tunisie, les manifestations contre la pauvreté gagnent l’Algérie
Oran, Tipaza, Alger... Depuis lundi, la colère contre la hausse des prix a gagné plusieurs villes d’Algérie. Une colère qui se matérialise par des émeutes et des pillages. Origine de ces mouvements de protestation ? Une flambée des prix des produits alimentaires de base, comme le sucre et l’huile.
Sur les marchés d’Alger, le kilo de sucre se vend 30 à 50% plus cher qu’il y a quelques jours, rapporte Libération. Cette hausse s’explique par l’augmentation des cours des matières premières sur les marchés mondiaux - liée aux catastrophes naturelles commes les incendies en Russie ou les inondations en Europe centrale - mais une partie de la population algérienne accuse les importateurs et intermédiaires locaux d’exagérer l’augmentation des prix. A cela s’ajoute le chômage des jeunes, dans un pays où les moins de 30 ans représentent 75% de la population et sont sans emploi pour 20% d’entre eux.

La jeunesse est de nouveau descendue dans les rues d’Algérie pour protester avec violence contre la vie chère, le manque de logements et le chômage. ...
Hier, des centaines de jeunes des communes entourant la ville de Boumerdès, à une soixantaine de kilomètres à l’est d’Alger, mais aussi à Béjaia (plus à l’est, à 260 km de la capitale) ont bloqué les principales routes régionales pour crier leur colère.
Dans la nuit de mercredi à jeudi à Bab el Oued, le quartier populaire du vieux centre d’Alger, des dizaines de jeunes ont attaqué le commissariat local à coups de pierres. Ils ont également saccagé et incendié nombre de magasins, dont celui du concessionnaire Renault, réduisant en carcasses une dizaine de véhicules.

Malaise social profond
En plein Alger, en milieu d’après-midi, la quasi-totalité des commerces avaient baissé leurs rideaux, bien plus tôt qu’à l’accoutumée en veille de week-end.
Cette poussée de fièvre est également observée en Tunisie où grèves et manifestations de rue se suivent depuis le 19 décembre, entraînant des arrestations.
Elles témoignent d’un malaise social profond, aggravé par la crise économique et l’usure des élites politiques.
Il y a des points communs entre les deux pays, ainsi qu’avec le Maroc voisin. Leurs économies ne parviennent pas à offrir des perspectives aux jeunes, souvent diplômés, qui arrivent sur le marché du travail.
Le Tunisien de 26 ans qui s’était immolé par le feu en décembre et qui est mort mardi des suites de ses blessures était l’un de ces jeunes diplômés. Il était vendeur ambulant, faute de mieux, et sa marchandise venait d’être confisquée par la police.
La crise mondiale est venue s’ajouter à ces difficultés, de même que la hausse des prix alimentaires qui, dans ces pays, sont pourtant subventionnés par l’ État. Après les manifestations en Algérie, le gouvernement vient d’assurer que « l’État continuera à subventionner les produits » de première nécessité.
Crise du pouvoir
En outre, l’Algérie et la Tunisie sont deux pays qui ont des systèmes politiques en crise, avec deux présidents - Abdelaziz Bouteflika et Zine el Abidine Ben Ali - qui approchent de la fin de leur carrière, en l’absence de relève.
Pour les trois pays, il faut aussi désormais prendre en compte la dimension Internet et le possible effet de contagion.
« Les gens sont toute la journée sur l’Internet, sur Facebook, et les Algériens voient très bien ce qui se passe en Tunisie », relève Pierre Vermeren, maître de conférence à l’université Paris I, qui souligne aussi le rôle de la chaîne Al-Jazirah dans la diffusion de l’information au Maghreb.
Algérie : multiplication des manifestations contre la pauvreté

Emeutes à Bab el Oued
Envolée des prix de l’alimentaire, chômage éternellement élevé, jeunesse qualifiée sans débouchées… La croissance, qui repart malgré tout, ne profite qu’à une minorité.
La jeunesse est de nouveau descendue jeudi dans les rues de l’Algérie pour protester avec violence contre la vie chère, le manque de logements et le chômage dans ce pays riche en hydrocarbures, selon des témoins et la presse.
Des centaines de jeunes des communes entourant la ville de Boumerdès, à une soixantaine de km à l’est d’Alger, mais aussi à Béjaia (plus à l’est à 260 km de la capitale) ont bloqué les principales routes régionales pour crier leur colère, a rapporté le journal El-Watan en ligne, selon lequel les autorités y ont envoyé "d ?importants convois de forces anti-émeutes".
Dans la nuit de mercredi à jeudi à Bab el Oued, un quartier populaire du vieux centre d’Alger, des dizaines de jeunes qui ont attaqué le commissariat local à coups de pierres. Ils ont également saccagé et incendié nombre de magasins dont celui du concessionnaire de Renault réduisant en carcasses une dizaine de véhicules, a constaté un photographe de l’AFP.
Que ce soit à Alger, mais aussi dans des villes aussi lointaines (430 km à l’ouest) qu’Oran, le modus operandi a été le même.
En plein Alger, jeudi en milieu d’après-midi, la quasi-totalité des commerces avaient baissé leurs rideaux, bien plus tôt qu’à l’accoutumée en veille de week-end. Une boutique de chaussures de luxe de la rue très prisée de Didouche Mourad a même vidé son commerce : "on ferme en attendant de voir ce qui va se passer", a lancé un employé.
L’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a reconnu que "l’augmentation des prix relevée ces derniers jours est forte, car il s’agit de hausses de 20 voire de 30%". Selon l’UGCAA, les prix notamment du sucre et de l’huile ont "fortement" augmenté début janvier.
Mercredi, le ministre du Commerce Mustapha Benbada affirmait que l’"Etat continuera à subventionner les produits" de première nécessité.
D’autres manifestations éclatent depuis des mois par petits groupes un peu partout dans le pays pour dénoncer aussi l’absence de logements sociaux, les passe-droits et la corruption. Dans le même temps, des bidonvilles illégaux sont rasés.
A l’aube de son troisième mandat, en 2009, le président Abdelaziz Bouteflika s’était engagé à construire un million d’appartements manquants depuis le séisme de 2003 et le triplement de la population (35,6 millions d’habitants) depuis l’indépendance en 1962.
10.000 habitations ont été livrées en 2010 à Alger.
Actuellement, 75% des Algériens ont moins de 30 ans et plus de 20% des jeunes sont chômeurs, selon le FMI.
Cette situation les fait fuir vers l’Europe. Faute de visas, ils partent en haute mer au risque de leur vie et toutes les semaines, les tentatives de dizaines d’entre eux échouent.
Mohammed Saib Musette, sociologue du Centre de recherches de l’économie appliquée au développement (CREAD), tire la sonnette d’alarme. "Je crains que la situation s’embrase", a-t-il souligné à l’AFP, alors que le pays est en Etat d’urgence depuis la décennie noire anti-islamiste des années 90.
"Il y a un effet de contagion notamment quand on pense à ce qui se passe avec la Tunisie" (où des manifestations violentes depuis décembre ont fait quatre morts), selon M. Musette, même si "la situation n’est pas semblable". "Il y a plus de libertés ici", compare-t-il, et "l’Algérie est un pays très riche" grâce à ses hydrocarbures.
Contrairement aux émeutes de 1988 survenues alors que les caisses de l’Etat algérien étaient vides, le gouvernement a annoncé fièrement que le pays disposait de 155 milliards de dollars de réserves en devises à la fin décembre et que ses recettes en hydrocarbures avaient atteint 55,7 milliards de dollars.
Révolte sociale et politique en Tunisie

Après la mort mardi du jeune home de Sidi Bouzid qui s’était immolé par le feu, la contestation ne cesse de s’étendre. Au lendemain de ses obsèques plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées à Sidi Bouzid. Une femme et ses trois enfants ont grimpé sur un pylône électrique menaçant de se donner la mort pour obtenir un emploi et un logement. La foule a défilé dans les rues de la ville, "Adieu Mohamed nous te vengerons !", "ton sang n’aura pas coulé pour rien", "Nous te pleurons ce jour, nous ferons pleurer ceux qui ont causé ta perte", ont scandé les habitants, a ajouté ce témoin présent dans le cortège. A Regueb, près de Sfax, Hamed Slimi, 26 ans, un chômeur a menacé de se suicider par électrocution du haut d’un pylône électrique pour dénoncer la corruption et l’inégalité face à l’emploi, avant de se faire promettre du travail par les autorités locales. A Metlaoui, zone minière théâtre de troubles sociaux en 2008, un jeune chômeur, Mosbah Al Jawhari, s’est immolé et a été transféré dans l’hôpital de Tunis. Enfin, à Chebba, une localité du centre-est, Mohamed Slimane, 52 ans, un ouvrier du bâtiment, père de quatre enfants dont deux diplômés de l’université sans emploi, a été retrouvé pendu mardi dernier, a indiqué un témoin. Selon Nizar Belhassine, l’homme atteint d’insuffisance rénale avait désespéré de recevoir une aide pour se soigner et nourrir sa famille.
Les manifestations se multiplient dans le pays, révélant l’ampleur de la crise sociale qu’il traverse. Cette révolte inédite sonne comme un avertissement pour le régime de Ben Ali.
Les troubles sociaux continuent d’ébranler la Tunisie. Signe que la contestation touche toutes les couches de la société civile, au-delà des jeunes qui en sont le fer de lance, les avocats du pays ont observé hier une grève générale. Dans le même temps, de nouvelles manifestations contre la vie chère et le chômage ont eu lieu dans plusieurs villes et des rassemblements de soutien ont été organisés un peu partout en Europe.
Depuis trois semaines et malgré la répression, les tensions, qui ont fait quatre morts, restent vives. Tout a commencé le 17 décembre à Sidi Bouzid, une ville du centre, lorsqu’un marchand ambulant, diplômé de 26 ans, s’est immolé par le feu pour protester contre la confiscation de sa marchandise. Mohamed Bouazizi est mort mardi des suites de ses brûlures. Son acte de désespoir, devenu le symbole d’une jeunesse sans perspectives, aura été l’élément déclencheur des manifestations.
Au centre des revendications : le taux de chômage des jeunes diplômés, un fléau, mais aussi la chape de plomb qui pèse sur les libertés publiques ou la corruption ambiante. « Le malaise n’est pas nouveau, déplore Kader Abderrahim, chercheur à l’Iris spécialiste du Maghreb : les émeutes de Gafsa, en 2008, portaient déjà sur les mêmes thèmes. Le régime avait misé sur l’émergence d’une classe moyenne importante pour contrôler la situation, on voit que ce n’est plus le cas. »
Ces mouvements peuvent-ils déboucher sur un embrasement général et ébranler le pouvoir du président Ben Ali, qui règne d’une main de fer depuis 23 ans ? « C’est la question que tout le monde se pose, mais je n’y crois pas, estime Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) : la répression policière risque de faire rage et la communauté internationale reste désespérément sourde. »
QUELLES PERSPECTIVES DE LA RÉVOLTE EN ALGÉRIE ET EN TUNISIE ?
Il faut d’abord rappeler que les sociétés algérienne et tunisienne ne sont pas pauvres, ce sont les citoyens qui le sont. mais il y a des classes dirigeantes très prospères. Il y a également des travailleurs qui ont une force sociale considérable. Il leur manque des organisations politiques capables de s’attaquer au système social et politique.
la suite...

Les riches ne manquent pas et ils se portent bien...
D’un côté le luxe et de l’autre la misère
