Lecture d’été : une révolution inconnue, la révolution bourgeoise de 1911 en Chine

Dans la vie idéale, les vacances d’été donnent le temps de lire.

Or pour les révolutionnaires d’ici, la Chine reste largement inconnue, en particulier la révolution bourgeoise de 1911.

Pour Février et Octobre 1917 de Russie, on dispose bien sûr de l’Histoire de Trotsky. Pour le 1848 en France, on dispose des écrits de Marx, puis de la comparaison faite par Trotsky avec 1917. Le paralllisme en les "journées de juin de 1848 et les "journées de juillet" de 1917 en RUssie font du scenario de ces révolutions des séquences quasi-mathématiques.

Or pour 1911, on ne dispose pas de tels écrits de Marx, Engels, Lénine ou Trotsky, ou ils sont incomplets. Pour les marxistes, c’est la révolution prolétarienne de 1924-1927, la politique catastrophique de l’équipe de Staline qui est le sujet principal de lecture, la référence incontournable étant le livre de H. Isaacs La trégédie de la révolution chinoise.

Or H. Isaacs dans son livre fait de 1911 une simple révolution de palais, renversant un empire qui s’écroula quasiment de lui-même :

Une émeute locale contre les fonctionnaires impérialistes dans le Szechwan, en septembre 1911, fut suivie en octobre de la révolte de la garnison de Wuchang. (...) La corrosion interne avait déjà réduit la dynastie à néant. Il ne suffisait que d’une infime poussée pour l’effacer. La révolution de 1911 créa suffisamment d’énergie pour produire cette infime poussée, mais ce fut tout. (...) Les masses populaires ne jouèrent aucun rôle dans le renversement de la dynastie

H. Isaacs, La Tragédie de la Révolution Chinoise

Quel intérêt aurait donc 1911 ? Or le diagnostic de Isaacs concernant la non-participation des masses populaires est très contestable.