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Effondrement récurrent des immeubles à Marseille : les classes dirigeantes françaises coupables

mardi 20 juin 2023, par Khider Mesloub

Effondrement récurrent des immeubles à Marseille : les classes dirigeantes françaises coupables

Ce week-end, dans la nuit du samedi à dimanche, pour la énième fois, un immeuble d’habitation de quatre étages s’est effondré dans le 5e arrondissement de la cité phocéenne, au 17 rue de Tivoli, entraînant dans sa chute une partie des bâtiments du 15 et du 19 rue de Tivoli.

Par mesure de sécurité, pas moins de 33 immeubles ont été évacués dimanche dans le quartier de la Plaine et 160 personnes ont été prises en charge, a précisé le maire Benoît Payan en début d’après-midi.

En raison de l’incendie toujours en cours le dimanche après-midi, le travail des secouristes a été très compliqué, voire impossible à accomplir pour secourir d’éventuelles victimes.

Selon plusieurs sources, l’effondrement de ce bâtiment, situé en pleine centre-ville de Marseille, aurait occasionné de nombreux blessés dont certains en urgence relative. D’autre part, entre quatre et une dizaine de personnes seraient sous les décombres. Un bilan provisoire qui pourrait s’alourdir dans les prochaines heures, selon les pompiers.

On se souvient qu’en 2018, le 5 novembre, trois immeubles vétustes s’étaient écroulés comme des châteaux de carte dans la rue d’Aubagne. L’effondrement de ces bâtiments situés en pleine centre-ville de Marseille, dans un quartier ouvrier, avait provoqué la mort de huit résidents. Or, selon les informations locales publiées à l’époque du drame, ces immeubles faisaient depuis plusieurs années l’objet de signalement alarmant en raison de leur insalubrité et insécurité. L’un des immeubles, par ailleurs bâtiment municipal, pourtant objet d’un arrêté depuis une dizaine de jours pour graves déformations, aurait dû être depuis longtemps évacué. Plus dramatique et cynique, selon MarsActu, dans l’un des trois bâtiments, « une micro crèche de dix berceaux », devait y être installée.

Densément peuplé, le quartier de Noailles de Marseille est habité majoritairement par des travailleurs pauvres, issus de l’immigration. À l’époque, comme lors de chaque catastrophe similaire, l’effondrement de ces trois immeubles avait été considéré comme un crime social. Les autorités municipales et gouvernementales accusées d’être responsables de l’effondrement des immeubles. Sans oublier les affairistes immobiliers, ces marchands de sommeil.

À Marseille, les autorités municipales et gouvernementales, qualifiées par certaines associations de criminels sociaux, sont fréquemment accusées de favoriser l’hébergement de personnes dans des logements insalubres, en dépit des périls encourus par les familles pauvres, contraintes de résider dans ces bâtiments centenaires vétustes.

Globalement, la cité phocéenne est une ville en butte à une triple insécurité. L’insécurité urbaine générée par l’explosion de la délinquance et de la criminalité, devenues dans certains quartiers les principales activités d’une jeunesse anomique privée de tout avenir. L’insécurité architecturale induite par l’insalubrité de la majorité des immeubles. Et l’insécurité sociale provoquée par la crise économique endémique.
Marseille est une ville gangrenée par la criminalité. Depuis plusieurs décennies, la mairie de Marseille a délibérément abandonné les quartiers populaires, livrés à la mafia, aux trafiquants et aux différents délinquants. De même, la mairie a laissé des centaines de bâtiments situés dans ces quartiers populaires se dégrader, tandis qu’elle investissait des milliards dans les quartiers huppés, notamment dans le quartier de la Joliette transformé en centre d’affaires et de tourisme.

Au reste, dans un rapport d’expertise sur l’aménagement de Marseille publié en 2013, il était souligné que presque la moitié des immeubles était sordide ou dégradée. Un cinquième en état d’insalubrité ou de péril.

Pour information, nombre des quartiers de Marseille concentre une population vivant dans une grande pauvreté, où les locataires vivent de minimas sociaux. Profitant de la précarité de ces travailleurs pauvres, incapables de se loger dans des quartiers décents, les propriétaires louent à des tarifs exorbitants leurs taudis partiellement ou jamais rénovés. Aussi, les tragédies immobilières, comme celle de la rue d’Aubagne en 2018, sont prévisibles.

En tout état de cause, L’État français est autant responsable que la mairie de Marseille dans la dégradation du parc immobilier.

Il n’est pas inutile de rappeler que l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne à Marseille était intervenu au lendemain de l’annonce par Macron de l’augmentation à 300 milliards d’euros pour le renforcement de l’armée en vue de la militarisation de l’Europe (annonce réitérée le jour de l’Armistice le 11 novembre 2018). De même, l’effondrement de l’immeuble de la rue de Tivoli intervient également au lendemain de l’annonce de l’augmentation à 413 milliards d’euros du budget de l’armée.
Ces différentes mesures favorables à l’armement, couplées avec les multiples subventions accordées aux grandes fortunes, contrastent avec la politique macronienne de guerre sociale livrée aux travailleurs, de destruction massive des acquis sociaux. De surcroît, ces mesures antisociales sont accompagnées par le quadrillage policier des quartiers populaires jamais autant mis sous surveillance, en butte à l’intimidation et à la répression.

De toute évidence, la classe bourgeoise française, tandis qu’elle s’oppose à tout financement pour l’amélioration des conditions de vie et d’hébergement des catégories populaires urbaines, dépense néanmoins des sommes faramineuses pour la préparation à la guerre urbaine contre les classes populaires, et à la guerre impérialiste qu’elle compte mener.

En réalité, dans de nombreuses villes françaises, des millions de travailleurs résident dans des logements aussi insalubres que périlleux. Les classes parasitaires dirigeantes françaises, par leur politique de restrictions budgétaires, contribuent à l’explosion de futures catastrophes immobilières similaires à celle survenue à Marseille.
Aussi, ces tragédies ne doivent pas être considérées comme des accidents, mais comme l’œuvre d’un crime social commis par les classes dirigeantes françaises contre les travailleurs pauvres.

Marseille est la préfiguration de l’écroulement des villes (vies) mondial

L’effondrement récurrente et écœurante des immeubles à Marseille est symptomatique de l’état de délabrement de la société capitaliste sénile. Marseille est la préfiguration de l’écroulement de l’ensemble des villes et vies mondiales. Nul doute, Marseille, aux plans urbanistique, économique, social et sécuritaire, représente l’exorde du futur immédiat dramatique, réservé à l’ensemble des pays. Nous entrevoyons à l’échelle internationale les préludes apocalyptiques de l’avenir immédiat avec l’exemple de Marseille, en proie à l’insécurité protéiforme.

En effet, la cité phocéenne est une ville en butte à une triple insécurité. L’insécurité urbaine générée par l’explosion de la délinquance et de la criminalité, devenues dans certains quartiers les principales activités d’une jeunesse anomique, privée de tout avenir. L’insécurité architecturale induite par l’insalubrité de la majorité des immeubles. Et l’insécurité sociale provoquée par la crise économique endémique.

Marseille est fréquemment sous les décombres, tout comme sa jeunesse populaire tombe sous les balles pour des affaires sombres, loin de la tranquillité des classes opulentes qui vivent dans la sécurité à l’ombre.

Ainsi, les effondrements réguliers des immeubles ne sont pas des accidents mais des crimes sociaux commis par les gouvernants.

En effet, ces tragédies ne doivent pas être considérées comme des accidents, mais comme un crime social commis par les classes dirigeantes contre les populations pauvres.

D’aucuns rétorqueront que, contrairement à la catastrophe de la rue d’Aubagne survenue le 5 novembre 2018, l’effondrement de l’immeuble de la rue Tivoli, le week-end dernier, n’est pas dû à un problème d’insalubrité mais à une explosion de gaz provoquée par une résidente âgée.

Certes. Mais cette cause « explosive » dévoile une autre réalité encore plus scandaleuse.

Pour autant, dans les deux catastrophes, il n’en demeure pas moins que les dirigeants sont responsables et coupables.

De même que l’effondrement d’immeubles pour cause de vétusté est dû à l’absence totale de rénovation et d’entretien, donc à l’incurie des gouvernants, objectivée par l’abandon des quartiers populaires entraînant leur dégradation, de même que les effondrements par explosion, provoquée souvent par des personnes âgées isolées, sont imputables à l’abandon de ces populations séniles.

En fait, le capital se désinvestit (se désintéresse) aussi bien des quartiers populaires que des retraités isolés, qu’il livre semblablement à la désolation.
Laisser les seniors vulnérables seuls, dans l’isolement social et la détresse psychologique, sans aide ni protection, est criminel.

Est-ce qu’on laisse les petits enfants seuls, sans adultes ni protection ? Jamais. C’est même puni par la loi. Encore que, dans le capitalisme, du moins dans les pays développés, la protection et l’éducation des enfants s’explique pour des raisons purement économiques. Les enfants constituent une future force productive pour le capital, source de plus-value. Tel n’est plus le cas des « vieux », devenus, au contraire, une charge financière pour le capital. Qu’il souhaite rapidement expédier Outre-tombe, pour ne plus devoir à les entretenir, c’est-à-dire à payer leur pension de retraite et leurs coûteux soins.

Donc, est-ce qu’on laisse les petits enfants seuls, sans adultes ni protection ? Jamais. Pourtant, c’est ce que fait le capital avec des dizaines de millions de personnes âgées vulnérables, ces vieux tombés en enfance. Tout le monde sait qu’au crépuscule de sa vie, avant de tirer sa révérence, en vertu des lois régressives, victime d’un processus neurodégénératif, la personne âgée est aux prises avec son enfance qui lui retombe dessus. Qui dit enfance dit dépendance. (Il se remet à marcher à trois pattes – à l’aide d’une canne – puis à quatre pattes – à l’aide d’un déambulateur.) Il commence à perdre l’équilibre et le calibre de ses facultés intellectuelles.

Or, le capital les laisse seules, sans accompagnement ni protection, livrées à elles-mêmes. Avec tous les risques encourus par ces personnes fragiles isolées.
Le capital laisse ces personnes âgées vulnérables se consumer à petit feu, qui, à force de brûler leur moral réduit en cendres, peuvent, par manque de lucidité et de vigilance, se transformer en torches vivantes en déclenchant des incendies, en bombes humaines en provoquant des explosions d’immeubles.

Cyniquement, le capital investit davantage dans les vestiges historiques qu’il transforme, par intérêt pécuniaire, en sites touristiques lucratifs protégés, que pour nos aînés, ces monuments humains survivants, patrimoine vivant de l’humanité, qu’il laisse se délabrer et s’effondrer.

L’humble humanité (le prolétariat) devra-t-elle, encore une seconde, continuer à tolérer l’existence de ce dangereux édifice vermoulu, baptisé capitalisme, dans lequel sont claquemurés 8 milliards d’individus à la vie brinquebalée par les récurrentes crises funestes, provoquées par la mafia bourgeoise mondialisée, ou procéder à sa destruction pour construire un édifice économique plus équilibré, plus conforme aux normes de justice sociale, plus respectueux de la vie humaine, notamment celle des aînés.

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