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France impérialiste hors d’Afrique !!! Prolétaires et peuples opprimés unissons-nous !

mardi 10 janvier 2023, par Alex, Waraa

France impérialiste hors d’Afrique !!! Prolétaires et peuples opprimés unissons-nous !

Dans toute l’ancienne Afrique coloniale française, on observe des manifestations pour dégager l’armée française et l’impérialisme français sous toutes ses formes, suivies de décisions d’appareils d’Etat de rompre avec la France

 

 Les peuples ont pris conscience du rôle réactionnaire de la France à la suite de quelques interventions particulièrement sanglantes et tout particulièrement le génocide du Rwanda, l’opération Barkhane, l’intervention en Côte d’Ivoire et celle au Centrafrique…

 
Les gauches et extrêmes gauches opportunistes se gardent de porter le fer dans la plaie. 

Les Françafrique chahutée

Quatre des cinq pays sur lesquels la France appuie ses interventions militaires récentes (le G5 Sahel créé en 2014 : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont été récemment touchés par des révoltes anti-françaises.

Concernant le Burkina Faso, le journal bourgeois Le Figaro s’attristait le 3 janvier dernier : Les relations entre Paris et Ouagadougou se dégradent, laissant désormais craindre une rupture.Il faut y voir un nouveau signe de la détérioration des relations entre le Burkina Faso et la France. Fin décembre, le ministère des Affaires étrangères du Burkina a demandé dans un courrier à son homologue français le remplacement de l’ambassadeur à Ouagadougou, Luc Hallade, en place depuis 2019.

Auparavant, le 4 novembre, le journal Le Monde, vibrant défenseur de la Françafrique sous le prétexte de la lutte anti-terroriste, se lamentait sur l’incompréhension de la jeunesse africaine « manipulée par les fake-news » et l’impérialisme russe, mais confiant dans ses « sources françaises » écrivait : L’ex-puissance coloniale peine à renouveler sa relation avec les jeunesses d’Afrique francophone, qui ne croient pas aux promesses d’une rupture avec les pratiques du passé. Perçue comme un frein aux aspirations démocratiques, la France est de plus en plus contestée dans les rues du continent. Un climat qui profite aux intérêts de la Russie.(...) les infox – relayées par des « agents russes », selon des sources françaises –, accusent la France de larguer des parachutistes au-dessus de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, pour « sauver » le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, arrivé au pouvoir huit mois plus tôt à la faveur, lui aussi, d’un putsch. Ou de l’abriter dans la base des forces spéciales françaises de Kamboinsin en banlieue de Ouagadougou, en vue d’organiser la riposte contre ses anciens frères d’armes qui s’apprêtent à le renverser. Paris n’a pas encore réagi officiellement aux événements, mais un dessein lui a déjà été imputé : soutenir un chef d’Etat vacillant contre la volonté supposée de son peuple. Ce putsch va mettre en lumière les fêlures au sein de l’armée burkinabée, incapable d’endiguer la flambée djihadiste qui dévore désormais 40 % du territoire national et pousse à bout la population. Il va aussi être la démonstration selon laquelle, dans un moment de confusion, il suffit de dénoncer d’éventuelles interférences françaises pour voir descendre des milliers de jeunes dans la rue et faire basculer l’histoire. Bref la jeunesse serait d’après Le Monde poussée par les terroristes et les fake-news.

Le journal suisse Le Temps tire un bilan comme n’osent pas le faire les journaux français : Burkina-Faso, Mali… la Françafrique implose en 2022 . putsch militaire à Ouagadougou. Enlisement des forces françaises au Mali où le gouvernement attaque ouvertement Paris. Le mandat d’Emmanuel Macron s’achève sur un incontestable échec africain Ce journal souligne les racines politiques et sociales profondes de ces révoltes contres les gouvernements de la Françafrique. Le monde rural burkinabé traverse une crise multiforme, avertissait en 2020 un rapport de l’organisation Crisis Group. Avec la chute de l’ancien président Compaoré en octobre 2014, la capacité déjà limitée de l’Etat à maintenir l’ordre dans les campagnes s’est encore affaiblie, et la défiance populaire envers les élites, locales comme urbaines, s’est accentuée sur fond de montée du banditisme, de conflits fonciers et d’apparition de groupes d’autodéfense

En mai au Tchad c’est une manifestation contre l’armée française que décrivait Le Figaro :« Plusieurs centaines de manifestants ont vandalisé des stations-service et brûlé des drapeaux tricolores. »
« La France, dégage ! », « Non à la colonisation » : plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à N’Djamena contre la présence de la France au Tchad, qu’elles accusent de soutenir la junte militaire au pouvoir, a constaté un journaliste de l’AFP.

A propos d’un troisième état du G5, le Niger, Le Point signalait : « ce dimanche 18 septembre, dans les rues de la capitale nigérienne Niamey, pour protester notamment contre la force anti-djihadiste française Barkhane. Aux cris de « Barkhane dehors », « À bas la France », « Vive Poutine et la Russie », les manifestants ont sillonné quelques rues de la capitale avant de tenir un meeting devant le siège de l’Assemblée nationale. Une première mobilisation réussie pour les organisateurs, alors que les manifestations de rue sont interdites à Niamey depuis 2018, officiellement à cause de l’insécurité grandissante. »

Le quatrième état du G5, le Mali, annonçait en mai dernier : « Eu égard à ces insuffisances graves ainsi qu’aux atteintes flagrantes à la souveraineté nationale du Mali, le gouvernement de la République du Mali décide de dénoncer le traité de coopération en matière de défense du 16 juillet 2014 ».

Dépité, L’Express conclut tristement : Après 9 ans sur place, l’armée française a quitté le Mali le 15 août. Partout en Afrique, l’influence de Paris recule, à mesure que celles de Moscou et Pékin augmentent.

Les porte-parole de la bourgeoisie se lamentent, la réaction fait son travail comme le disait le révolutionnaire Blanqui.

Or tout recul, défaite de l’armée française et autres représentants politiques et économiques de l’impérialisme français en Afrique est une victoire pour les travailleurs de France. Mais qui parmi les organisations syndicales ou politiques qui parlent au nom des Africains et des travailleurs exploite politiquement ces reculs de notre impérialisme, de même que la révolution en Iran ? Aucune.

N’attendons rien de LFI et du parti communiste, partis de gouvernement. Lors des dernières élections présidentielles le candidat du PC sous-entendait vaguement que l’armée française soutien les groupes « terroristes » qu’elle est censée combattre : Pourquoi depuis des décennies l’Etat français n’a jamais rompu avec un soutien implicite aux mouvements rebelles du Nord du Mali, et dernièrement avec le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) ? Cette politique déséquilibrée, qui se traduit dans l’Accord d’Alger rédigé sans le peuple malien, ne correspond en rien à une aspiration majoritaire. Elle explique en partie la défiance envers l’Etat français. La dégradation de l’image de la France en Afrique de l’Ouest n’est pas, loin de là, uniquement le fait d’activistes « financés par la Russie » comme le dit M. Macron. C’est bien plus profond que ça et il faut s’interroger sur les causes véritables. Mais ces grandes déclarations sur « l’image de la France » sont un langage de patriote bourgeois, d’un PC qui devint colonialiste en parole en 1935, de fait en 1936 puis 1945 en soutenant ou participant aux gouvernement de Blum et de Gaulle, et leurs tueries coloniales (Indochine, Algérie, Cameroun etc). Le PC compte sur l’armée française et ses homologues africaines pour améliorer les choses : « Le logiciel de la présence française en Afrique doit être revu, de la cave au grenier, tout comme nos déploiements militaires dans le monde, comme le propose le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel. Un retrait concerté de nos troupes du Sahel devrait aller de pair avec un soutien à leurs armées accompagné d’un transfert de technologie efficace ainsi que d’un nouvel agenda politique, économique et de sécurité pour le Mali et la région. ». or pour les révolutionnaires, « nos troupes » ne sont pas les armées des Etats bourgeois, mais les masses pauvres d’Afrique qui se battent contre l’armée française et ses relais locaux !

La manifestation du 18 décembre

La manifestation du 18 décembre incarne le pseudo-internationalisme ouvrier de la CGT, substitut à une lutte contre l’impérialisme français, ainsi que celui des groupes d’extrême-gauche pour qui la lutte des classe se résume aux journées d’action appelées par les bureaucraties des confédérations syndicales.

La CGT ne mentait pas sur la nature de cette journée : Avec un nombre croissant de migrant.es se déplaçant dans le monde, l’Assemblée générale des Nations Unies a déclaré, en 2000, le 18 décembre comme une journée pour « célébrer le rôle du migrant et la contribution que la migration apporte au développement ». L’ONU, ce repère des brigands impérialistes et de leurs complices que sont les chefs d’Etats d’Afrique et d’Asie, bref les représentants de ces appareils d’Etat qui traquent les migrants, organisent un « jour de fête » pour ces migrants !

Des journées comme le 8 mars pour les droits des femmes, le 1er mai pour la fête des travailleurs avaient été lancée par le mouvement ouvrier. Elles ont été détournées par les Etats qui en ont fait des journées quasi officielles
Certes rien n’interdit à des travailleurs conscients de participer à de telles journées. Mais en ne masquant pas le fait que c’est à une journée organisée par des ennemis qu’ils participent : en dénonçant l’impérialisme et son ONU.

Au lieu de manifestations organisées par les travailleurs eux-mêmes, la CGT présente le 18 décembre, une de ces journées de propagande des gouvernements bourgeois sur le ton d’auto-satisfaction, comme une « journée de lutte » : « Pour la CGT, ce 18 décembre est une journée de lutte.
Cette journée a une acuité particulière, au moment où de nombreux pays d’Europe voient des gouvernements néo fascistes arriver ou être aux portes du pouvoir et où, en France, le gouvernement met à l’ordre du jour parlementaire une énième loi « immigration » et restructure la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) et l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), pour en faire une machine à expulser.
 »

L’agenda de telles « actions » de la CGT (comme les journées à venir sur les retraites) est celui des parlements bourgeois. Aucune surprise, depuis que L. Jouhaux avait été nommé "commissaire de la Nation" en 1914, c’est à dire homme-sandwich de la bourgeoisie auprès des travailleurs avec le slogan : vive la boucherie impérialiste.

A l’extrême-gauche, des ruptures sans lien avec la lutte contre l’impérialisme

Enfin, ce n’est pas du côté de l’extrême-gauche qu’on entendra des déclaration spectaculaires contre l’impérialisme français. Car de N. Arthaud pour LO, à Poutou pour le NPA, ces organisations qui se disent révolutionnaires cherchent leur place dans les appareils syndicaux. Or le syndicalisme toléré par la bourgeoisie est fixé par la loi de 1884, qui encourage les syndicats à défendre les « intérêts économiques » des travailleurs, leur interdisant de défendre leurs intérêts politiques. C’est le code du syndicalisme bourgeois, d’abord combattu par le syndicalisme révolutionnaire, puis adopté par la CGT en 1914 par son entrée dans l’Union sacrée. Aucune revendication politique, en particulier pas de politique étrangère ! Or les véritables révolutionnaires fixent comme objectif aux travailleurs la prise du pouvoir politique et économique.

L’extrême-gauche opportuniste s’est donc engouffrée dans cette journée du 18 décembre. N. Arthaud y appelait par exemple ainsi : À l’occasion de la ­Journée internationale des migrants, le 18 décembre, de nombreuses associations, dont les collectifs de sans-­papiers, appellent à des manifestations. Cette journée n’est plus celle fixée par la bourgeoise et ses gouvernements, elle devient "la journée".

Or les véritables journées qui pourraient être des dates pour des actions en France, ce sont celle des manifestations organisées en Iran, en Afrique. Faire coïncider ces dates, les slogans, serait le début d’un internationalisme ouvrier. C’est utopique, irréalisable ? C’est pourtant ainsi que la journée du 1er mai est née. De plus, les pan-africanistes organisent déjà de telles manifestations synchronisées depuis des années à Paris, sans aucun appel de l’extrême-gauche à les rejoindre !

De plus c’est au nom de l’anti-racisme, pas de l’internationalisme prolétarien que Lutte Ouvrière appelle à cette journée : « Quelles que soient leur nationalité, leur origine ou leur couleur de peau, qu’ils viennent d’arriver ou qu’ils soient ici depuis longtemps, tous les travailleurs forment une seule classe ouvrière, une force qui, si elle ne se laisse pas diviser, est capable de renverser ce système d’exploitation de plus en plus pourrissant. » Certes cette unité potentielle proclamée de la classe ouvrière est belle, mais il faudrait immédiatement ajouter que la classe ouvrière est de fait coupée en deux : celle des pays impérialistes, et celle des pays dominés par l’impérialisme. Le prolétariat de France, tant qu’il ne se bat pas contre son impérialisme, fait partie d’une nation qui opprime le Mali et son prolétariat, alors que le prolétariat du Mali n’opprime en rien le prolétariat de France. Les belles déclarations "anti-racistes" de la bourgeoisie ne sont qu’un complément à la loi de 1884 sur les syndicats, c’est la caricature d’un internationalisme prolétarien réel, qui ne peut avoir sa base que dans un front anti-impérialiste mondial des travailleurs.

Le NPA est dans une rhétorique analogue à celle de Lutte Ouvrière, se satisfaisant de la journée de l’ONU du 18 décembre. Mais peut-on parler du NPA ? Il faut maintenant parler des NPAs, au moins trois. Si les petits pains ne se multiplient toujours pas en ces périodes de fête, les petits partis ou syndicats d’extrême-gauche le font !

J-P Mercier le porte parole de LO a quitté la CGT pour SUD, menaçant la CGT .... de sanctions aux élections professionnelles. Or des militants révolutionnaires quittant la CGT, comme le firent A. Rosmer et P. Monatte, dénoncent le soutien de la CGT à l’Union sacrée, en dénonçant la collaboration de classe, et son corollaire : la collusion de la CGT avec l’impérialisme français. C’est la question de l’impérialisme français, pas celle des salaires ni des retraites qui a fait basculer la CGT en 1914 définitivement dans le camp de la bourgeoisie. J-P Mercier et son organisation LO n’ont aucun différent avec la CGT concernant l’impérialisme français.

Même chose pour Poutou et Besancenot qui dans la conférence de presse suivant leur départ du congrès du NPA, aboutissant à la scission de ce parti en décembre, n’ont pas un mot concernant l’impérialisme français. Le PC français, qui stalinisé devint patriote, colonialiste, collaborateur des nazis en 1940, assassinant des trotskistes français, est une des composantes de la Nupes avec qui ce nouveau NPA veut s’allier. Le groupe "Révolution permanente", déjà exclu du NPA, s’est constitué officiellement en parti, reprenant le même langage anti-raciste sans aucun programme anti-impérialisme français concret.

Le fait que la théorie de la révolution permanente est un programme pour les révolutions en Afrique et en Iran n’a pas été évoqué par ce groupe "Révolution permanente" lors de son congrès de fondation.

Ces nouveaux petits partis (trois ex-NPA !) ou tendances syndicales (tendance LO-SUD de J-P Mercier qui prône la "démocratie syndicale"), résultats de scissions initiées par LO ou le NPA, ne sont que le fait de diviseurs de la classe ouvrière !

Non pas parce que ces groupes scissionnent, comme le reprochent toujours les réformistes aux révolutionnaires, mais parce que toutes ces tendances d’extrême-gauches ne rompent entre elles ou avec des appareils syndicaux pour en rejoindre d’autres, absolument pas sur un programme révolutionnaire ; en particulier aucune d’elle ne dénonce lors de ces scissions le fait que les organisations politiques et syndicales de gauche sont pourries, par la tête, par leur allégeance à la Françafrique, à l’impérialisme français.

Les véritables révolutionnaires se sont toujours divisés ou rassemblés au gré des évènements politiques, et des scissions de partis peuvent être favorables à l’unité de la classe ouvrière, alors que des unifications de partis peuvent l’être à sa division. Car les organes principaux, base de l’unité de la classe ouvrière, entre les corporations d’un même pays, ou entre les classes ouvrières des différentes pays, ce sont les conseils ouvriers, pas les partis ouvriers ou les syndicats. Ces conseils sont les cellules élémentaires d’un pouvoir ouvrier, c’est leur coordination dans un système de soviet aux niveaux nationaux puis au niveau international qui en fera une république mondiale des exploités.

En 1917 Lénine et Trotsky, les deux dirigeants de la révolution russe, appartenaient à deux partis distincts, mais ils avaient dénoncé la guerre et salué la formation des soviets. Ce sont les millions d’ouvriers, soldats et paysans qui s’emparant de ces deux principes, furent le moteur des révolutions ouvrières qui balayèrent l’Europe d’après-guerre, et poussèrent à la naissance d’un grand parti international des travailleurs, celui de Lénine, Trotsky, Rosa Luxemburg.

Or toutes ces organisations d’extrême-gauche ont abandonné la propagande pour des conseils ouvriers, et n’organisent aucune action concrète contre la guerre mondiale qui se prépare. Or indépendamment des désaccords entre courants politiques révolutionnaires, ce sont des comités contre la vie chère et la guerre qui pourraient unir les luttes des travailleurs de tous les pays du monde.

Le terrain est prêt pour une lutte commune des travailleurs de France et d’Afrique contre l’impérialisme français. Les luttes contre la vie chère, comme contre des retraites de misère, ne seront victorieuses que si elles prennent la forme de lutte contre l’Etat de la bourgeoisie française. Les luttes contre la misère, les dictatures en Afrique ne seront victorieuses que si elles s’unissent à celles de la classe ouvrière des métropoles impérialistes.

Marx disait déjà qu’un peuple qui en opprime un autre, ou cautionne cette oppression, ne peut pas être un peuple libre et cela reste vrai !

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