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Patronat et syndicats font la police dans la classe ouvrière : la chasse aux radicaux est ouverte dans les entreprises !

dimanche 27 juin 2021, par Karob, Robert Paris

Plus que jamais, patronat et syndicats, CGT en tête, font, conjointement ou séparément, la police dans la classe ouvrière...

Qu’est-ce qui préoccupe tant patronat et syndicats dans la période actuelle ? Période pour laquelle on anticipe une chute violente du système et où, plus que jamais, patronat et syndicats sont la main dans la main pour éviter toute révolution sociale ? Assurer nos conditions de vie et de travail et empêcher l’explosion de misère source de l’enrichissement d’une petite poignée de d’ultras milliardaires ? Empêcher les risques de guerre civile et mondiale contre les peuples ? Non, non et encore non ! Ce qui préoccupe tant ces gens, c’est l’existence de quelques militants révolutionnaires ou des personnes qui se radicalisent et sont gagnés sincèrement aux intérêts de leur classe ! Pas du genre de ceux qui se présentent aux élections ou laissent les bureaucraties syndicales diriger les « luttes » pour mieux les torpiller mais ceux qui au sein de la classe ouvrière et du peuple travailleur, luttent pour son auto-organisation et défendent non pas un programme de réforme mais un programme en vue du renversement immédiat du capitalisme ! Des individus certes en petit nombre mais qui représentent un danger immense dans les entreprises avec la situation révolutionnaire qui se développe. C’est en tout cas ce que prouve leur réaction violente !

Il s’agit d’abord pour eux de détecter et de dénoncer tous les salariés qui essaient de déborder les syndicats, de proposer des comités de grève dans les luttes, qui ont tenté de développer des mouvements de gilets jaunes dans leur entreprise, qui ont dénoncé la politique sanitaire capitaliste qui est cautionnée par les syndicats, qui ont tenté de combattre les attaques des patrons contre des salariés individuels suite à la pandémie, qui ont contesté les mesures sanitaires ou prétendues telles, ont qui contesté les prétendues difficultés de l’entreprise suite à la pandémie, salariés qui, d’une manière générale contestaient les accords patronat-syndicat suite au Covid, accord de suppressions d’emplois, accords sur le télétravail ou autres…

En fait, il y a une multitude de situations qui ont permis au patronat d’estimer si tel ou tel salarié devenait un danger en cas de situation sociale critique, c’est-à-dire si la situation économique devient catastrophique. Aussi le patronat estime qu’il est temps de faire le ménage dans les entreprises et fait pression sur les syndicats ou leur suggère simplement de se démarquer de tel ou tel salarié, qu’il soit syndiqué, syndicaliste, élu ou pas.

Ce qui caractérise ce type de salariés dont les bureaucraties et le patronat se méfient comme de la peste, c’est de consulter les autres salariés en cas de conflit, de demander leur avis aux travailleurs des autres secteurs lors d’un conflit dans un secteur particulier, de vouloir étendre les luttes, les grèves et bien sûr de pousser à l’auto-organisation des salariés, ces derniers rédigeant eux-mêmes leurs tracts, décidant eux-mêmes des suites à donner à une lutte, etc. Ces salariés sont présentés par les appareils syndicaux comme antisyndicaux, et même calomniés comme antisociaux, si ce n’est d’être d’extrême droite ou encore comme de dangereux militants d’ultragauche etc. comme les GJ l’ont été par ces mêmes bureaucraties syndicales et leurs amis de l’extrême gauche opportuniste ! Mais en fait, ce sont ces derniers qui sont violemment hostiles à l’organisation des travailleurs par eux-mêmes, qui craignent d’être débordés, de voir leurs ententes avec le patronat dénoncées… Du coup, le salarié trop radical aux yeux du patron, mais aussi des syndicats, commence à être isolé, dénoncé, calomnié, menacé, et parfois même physiquement…

Bien entendu, le syndicat le plus radical dans ces attaques risque souvent d’être celui qui veut passer pour le plus radical socialement, sans l’être en réalité, c’est-à-dire la CGT !!! Le passé stalinien refait alors surface, sans plus aucune référence à la révolution russe bien entendu… En fait, tout cela ne fait que démontrer que ces gens-là, les capitalistes et tous leurs acolytes ont plus peur que quiconque du futur, plus peur même que les salariés pourtant menacés dans leur emploi et leur salaire, dans leur sécurité et leur santé. Tout est fait pour s’attaquer individuellement à chacun de ces salariés dits « radicaux », « autonomes », « anarchistes » ou « révolutionnaires ». Il s’agit de les isoler, de les entourer d’un nuage de mensonges, de bruits, de cris pour que les autres salariés s’en méfient…

On parle alors de complotisme, de fauteur de trouble, de personne psychologiquement atteinte et on fait courir ce genre de propos mensongers suffisamment vagues pour ne pas être attaquables et suffisament pernicieux pour se propager…

Et voilà le travail. Il ne reste plus à la direction qu’à pousser ses petits chefs à faire des rapports de plus en plus négatifs sur le travail du salarié, à affirmer ensuite qu’il ne convient plus à l’emploi, à le lui dire, à le pousser à chercher ailleurs, à lui dire qu’il n’a plus qu’à démissionner… Voilà comment les patrons et leurs divers sous-fifres comptent éviter de se retrouver avec des militants révolutionnaires dans l’entreprise pour une situation proche qu’ils estiment risquer fort de devenir objectivement révolutionnaire. Le mouvement des gilets jaunes leur a permis de mesurer l’ampleur du risque et ils ne veulent pas qu’une situation, cette fois révolutionnaire non seulement potentiellement mais réellement, risque de leur échapper.

Les appareils syndicaux ne se sentent pas moins menacés, dans leur rôle tampon et dans leur reconnaissance sociale, que le sont les patrons et ils ont une grande efficacité, longtemps prouvée, à détourner les mouvements sociaux ou d’aider à leur écrasement.

Face à la révolution qui monte, capitalistes et bureaucrates syndicaux ont un monde à perdre et face à ce risque ont un seul et même ennemi en commun, le prolétariat révolutionnaire ! Et ils feront tout pour l’écraser !

Messages

  • Les patrons nous font les poches ...les syndicats négocient avec les voleurs. Il n y a que dans des entreprises, usines, chantiers ou bureaux qu on peut assister à cette mascarade. Et les bureaucraties sont sincères..elles veulent bien faire ! ’aider les salariés’ ...ou plutôt sauver le patronat et se sauver elle même par la même occasion..mais cela seule les réformistes ou staliniens conscients le disent a qui veut bien l entendre.
    Sauver l entreprise, quitte a pratiquer une bonne saignée, telle est la justification de ces martyres du capital. Les apôtres de cette secte en pleine déconfiture ne voient plus du tout la même réalité que nous...voler c est voler même avec un accord patron/syndicat ou un référendum...

  • Jiyalal, l’un des 13 travailleurs de l’automobile Maruti Suzuki emprisonnés à vie en 2017 par un tribunal indien pour des accusations de meurtre, est mort à l’âge de seulement 35 ans. Il laisse derrière lui une femme et deux jeunes enfants.

    L’État indien porte la responsabilité pénale de la mort prématurée de Jiyalal. Elle a refusé de lui fournir un traitement médical même après qu’il a reçu un diagnostic de cancer du squelette. Jiyalal a été sauvagement battu lors de sa première arrestation et a été détenu, avec les autres travailleurs de Maruti Suzuki, dans des conditions horribles en prison.
    Jiyalal était un travailleur militant bien connu à l’usine d’assemblage de voitures Manesar de Maruti Suzuki située dans l’immense ceinture industrielle de Gurgaon-Manesar, à la périphérie de la capitale indienne, Delhi. Avant la mort de Jiyalal, Pawan Dahiya, un autre des 13 travailleurs condamnés, qui avait été temporairement libéré de prison en raison de la pandémie, est mort d’électrocution dans sa ferme.

    Jiyalal et ses collègues ont été la cible de sanctions exemplaires de la part de la police, des tribunaux, de l’État d’Haryana et des gouvernements nationaux indiens parce qu’ils cherchaient à résister au programme de guerre des classes de l’élite dirigeante consistant à faire de l’Inde un lieu de travail bon marché capable de générer d’énormes profits pour des multinationales comme maruti Suzuki, le plus grand constructeur automobile indien appartenant à des Japonais.

    En 2011, les travailleurs de l’usine d’assemblage ont lancé une lutte militante pour créer leur propre syndicat en opposition à un syndicat pro-entreprise sanctionné par le gouvernement. Après une année de grèves acharnées et d’actions en matière d’emploi, ils ont finalement réussi à créer le Syndicat des travailleurs de Maruti Suzuki (MSWU) en 2012 ...
    Cette chasse aux sorcières était supervisée par l’ensemble de l’establishment politique. Il a commencé sous les gouvernements du Parti du Congrès dans l’Haryana et au niveau national. Il a été poursuivi sans heurts après qu’ils ont été remplacés par le parti hindou-suprémaciste Bharatiya Janata. Résumant le point de vue de la classe dirigeante dans son ensemble, le procureur spécial Anurag Hooda, plaidant pour que les travailleurs soient pendus...
    Les syndicats, y compris ceux dirigés par le Parti communiste stalinien d’Inde-marxiste (CPM) et le Parti communiste de l’Inde (CPI), ont abandonné les travailleurs de Maruti Suzuki.
    Les staliniens ont joué ce rôle parce qu’ils ne voulaient pas mettre en danger leur alliance politique avec le Parti du Congrès des grandes entreprises, et parce qu’ils craignaient que toute lutte pour la défense des travailleurs de Maruti Suzuki ne devienne un point de ralliement pour un mouvement plus large de la classe ouvrière qui échapperait rapidement à leur contrôle.
    La montée en marche de la classe ouvrière est un processus mondial. Ces derniers mois ont vu une série de grèves importantes de travailleurs à travers les États-Unis, y compris les mineurs de charbon Warrior Met en Alabama, les infirmières de St. Vincent dans le Massachusetts et les métallurgistes de l’ATI. Des luttes majeures ont également été menées par des éducateurs à travers les États-Unis et l’Europe contre les conditions de travail dangereuses dans les écoles pendant la pandémie.

    Ces luttes amènent les travailleurs à entrer de plus en plus en conflit direct avec les syndicats corporatistes. À l’intention de leurs homologues indiens, les syndicats soutiennent pleinement l’intensification de l’exploitation de la classe ouvrière, ont approuvé la stratégie du « profits avant vies » de l’élite dirigeante tout au long de la pandémie et promeuvent un nationalisme virulent pour justifier la campagne de guerre des puissances impérialistes contre la Chine.

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