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Gouvernement des faux monnayeurs

samedi 5 décembre 2020, par Robert Paris

Quand les gouvernants deviennent des faux-monnayeurs pour faire croire que le capitalisme fonctionne toujours…

En théorie, les gouvernants sont les pires ennemis de la fausse monnaie. Le faux-monnayage est l’une des « fautes » les plus sévèrement punies par les Etats. L’Etat est théoriquement le seul à pouvoir battre monnaie et, même si cela n’est plus tout à fait vrai aujourd’hui, il défend sévèrement son monopole de production de monnaie.

Par contre, tous les Etats sont devenus de véritables faux monnayeurs à grande échelle. L’essentiel de leurs actifs sont dorénavant en fausse monnaie et ils paient leurs dettes aussi en fausse monnaie.

Cela n’a rien d’accidentel ou d’occasionnel : c’est devenu une politique systématique, c’est devenu inévitable et obligatoire parce qu’ils sont désormais chargés d’intervenir sans cesse financièrement pour soutenir les bourses, les banques privées, les trusts, les assurances, les financiers, et tous les grands capitalistes et qu’ils n’en ont pas les moyens en réalité. Du coup, ils produisent de l’argent faux pour se tirer d’affaire et toutes les banques centrales les y autorisent et même les y poussent. Elles en font de même à grande échelle.

Ce ne sont pas de petites dettes, ce ne sont pas des dettes normales d’un Etat, ce ne sont pas des dettes que les générations suivantes vont pouvoir payer. Non, ce sont des dettes gigantesques, scandaleusement élevées qu’aucun PIB ne peut couvrir, qu’aucun sacrifice sur des décennies pour toute la population ne permettra jamais de combler.

Ces dettes sont des quantités de fois la production de ces pays, des quantités de fois la richesse nationale, des quantités de fois toutes les rentrées d’argent des Etats, des quantités de fois les potentialités de ces pays durant des décennies…

On dit que ce sont des dettes publiques mais, en réalité, ce sont des gouffres infranchissables, ce sont des trous sans fond, ce sont des fosses abyssales sans limite.

On dit qu’elles ont servi à couvrir les dettes publiques mais c’est plus que cela : elles ont servi à distribuer de la fausse plus-value pour de faux investissements du grand capital !

Là où les capitalistes ne peuvent plus réinvestir leurs profits et où ces derniers sont menacés de ne plus être du capital, de ne plus produire du profit, les Etats sont chargés, que cela leur plaise ou pas, de distribuer de la plus-value en fixant ces capitaux, y compris quand ces capitaux sont fictifs, pourris, nocifs… Les banques centrales agissent de même.

Tout cela coûte « un pognon dingue », comme aurait dit un certain président français, qui est justement un de ceux qui dépense des sommes colossales que l’Etat ne possède pas et ne possèdera jamais.

Tous savent que c’est une politique folle, à courte vue, qui ne peut résoudre aucun problème, qui permet seulement, avec un coût de folie, de faire durer un tout petit peu la fiction.

Grâce à ces sorties d’argent délirantes des Etats, le capital se distribue son profit sans même avoir à faire de vrais investissements. Il s’enrichit donc plus que jamais. Les grandes fortunes sont, pour la plupart, plus riches que jamais.

Et pourtant, le capitalisme est, plus que jamais, au bord du gouffre… Il est certain que le fait que cette cavalcade financière publique soit pratiquée par tous les Etats ne fait qu’aggraver l’ampleur du problème et l’ampleur de la chute lors du prochain effondrement général.

Le fait que ce dernier soit retardé ne peut permettre d’atteindre une phase où l’économie pourrait repartir. Au contraire, la taille énorme des dettes publiques devient, plus encore que les dettes privées pourtant colossales, un empêchement définitif pour que le système se relève et une raison pour que les Etats soient en faillite définitive à la prochaine chute économique, les rendant incapables d’intervenir comme en 2007-2008 et dans les années juste suivantes…

Quand les trusts et les banques seront mis en faillite, les Etats et les banques centrales seront immédiatement entraînés et devront être déclarés incapables de payer quoique ce soit et qui que ce soit, ce qui signifie la chute immédiate des services publics et le licenciement des fonctionnaires. Il n’y aura plus de moyen étatique de pallier à la chute.

Bien sûr, tant que les Etats ne sont pas mis en défaut de paiement, la fiction continue, tout le monde doit les croire qu’ils seront toujours capables de payer, fut-ce en monnaie de singe… La machine semble dès lors indéstabilisable et éternelle mais c’est complètement illusoire.

Combien de temps cette comédie pourra-t-elle durer ? Apparemment, les gouvernants et les classes possédantes ne le savent pas plus que nous et aucun spécialiste, aussi compétent soit-il ne pourrait le dire car ce type de phénomène ne s’est jamais produit dans l’Histoire du capitalisme, ni dans aucune autre société qui a précédé.

Nul ne peut dire quand le système s’effondrera et on peut seulement savoir que la politique de faux-monnayage empêche toute reprise du capitalisme sur des bases saines.

Bien entendu, le peuple travailleur n’a aucune raison de reconnaître ces dettes qui n’ont servi que le grand capital et jamais n’ont permis de sauver les emplois, les salaires et le niveau de vie de la population.

Dès lors que le peuple travailleurs aura décider d’exercer collectivement sa souveraineté, de renverse en somme l’Etat des faux-monnayeurs, il n’aura pas de raison de reconnaître l’argent faux des capitalistes qui auront perdu le pouvoir et les moyens qu’il donne de transformer des dettes privées de grands capitalistes en dettes publiques payables par toute la population…

L’aide aux capitalistes

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Les dettes publiques montent en flèche :

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Messages

  • « Quand les trusts et les banques seront mis en faillite, les Etats et les banques centrales seront immédiatement entraînés et devront être déclarés incapables de payer quoique ce soit et qui que ce soit, ce qui signifie la chute immédiate des services publics et le licenciement des fonctionnaires. Il n’y aura plus de moyen étatique de pallier à la chute. »

    Cela sera certainement difficile à vivre, et même pire que ça. Mais en nous y préparant dès maintenant, en étant conscient de la fin du salariat et en nous préparant à bâtir un avenir bien meilleur que tout ce que nous avons connus, nous nous en sortirons !

    Vive la fin du capitalisme, vive la construction du socialisme !

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