Cette fausse idée de la "bataille de l’opinion" a été lancée par la CFDT.
Le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, a estimé dimanche sur France avoir "gagné la bataille de l’opinion" dans la mobilisation contre la réforme des retraites. Par ailleurs, il a estimé que la mobilisation du mardi 12 octobre est "une des dernières occasions de faire reculer le gouvernement". "On est, trois manifestations de suite, à un niveau de manifestants d’une ampleur rarement égalée", estime le leader syndical. "Ce qui est intéressant maintenant, c’est la durée."
La durée est également un objectif faux. Quand il s’agit de durer dans des méthodes qui n’ont pas d’efficacité comme des journées d’action, des fausses actions à la place de l’entrée en lutte des salariés, de journées d’action sans grèves et autres "bonnes idées" de la CFDT cautionnées par l’Intersyndicale.
La CGT s’inscrit en effet dans le même type de mensonges que la CFDT. En voici un exemple : le dirigeant CGT de Total. Ce dernier estime qu’"on a gagné la bataille des idées. La démonstration d’unité et de force a été faite" Mais quelle est cette démonstration par l’échec ? Les dirigeants syndicalistes mentent. Ils ont obtenu ce qu’ils voulaient : ne pas se déconsidérer et ne pas se battre vraiment contre la bourgeoisie.
Le moyen de cette "victoire" qui n’est pas celle des travailleurs est la stratégie du défouloir et de l’épuisement des travailleurs en lutte...
« On ne peut plus y couper, la responsabilité des entreprises est engagée. Le patronat a voulu cette réforme, sa responsabilité est engagée. Il faut absolument maintenant entrer dans les négociations sur l’emploi des jeunes, l’emploi des seniors, c’est une urgence », a insisté François Chérèque. « Je voudrais dire à François Chérèque que je suis d’accord », a répondu simplement Laurence Parisot. « Je suis d’accord pour qu’on ouvre une délibération sociale, pour voir si on peut, sur ces sujets évoqués par François Chérèque commencer à travailler ensemble », a poursuivi la présidente du Medef. Les autres partenaires de l’Intersyndicale ont tout cautionné mais ils savent parfaitement qu’ils ont participé à une duperie. Cette manière de voir après la réforme des retraites suggère que la CFDT a déjà tourné la page et acté sa défaite sur le dossier. Une option que refuse Bernard Thibault, qui au cours de la même émission, a assuré que le mouvement « continuera » et « prendra d’autres formes ».
Mais quand la lutte est terminée, la manière de faire semblant de ne pas avoir arrêté, a toujours été de parler d’"autres formes"...
Annick Coupé de Solidaires-SUD accompagne la défaite programmée par ce « pas mal de gens vont encore se demander si ça vaut encore le coup de manifester ».
FO déclare : "Si le duo CGT-CFDT pense d’abord à se partager la carte du paysage syndical, via la loi sur la représentativité, nous, on continue de soutenir tous les mouvements et initiatives dans les entreprises… ou les départements. La lutte continue. Le gouvernement a regardé passer les manifs comme une vache regarde les trains. Mais tant pis. Il ne faut pas se résigner. Ce dossier reviendra sur la table forcément. Oui, il laissera des traces (et je ne parle pas de 2012). Nous voulions une action forte, une grève de 24 heures. Dans tout le pays. Je crois que ça aurait fait réfléchir le pouvoir… Les autres syndicats n’en ont pas voulu."
Ah bon ! Tout au long de la lutte, FO n’a pas donné aux travailleurs les moyens de savoir qu’un tel débat existait. Et ne parlons pas de SUD...
Quant au discours réformiste des centrales, même après qu’elles soient battus en brèche, continue de plus belle. La CGT conclue : "Nos argumentations sur la possibilité d’avoir une autre réforme, notamment sur le financement, ont été entendues".
Donc ils avaient raison d’accepter l’idée d’une réforme des retraites...
C’est-à-dire d’accepter une répartition des sacrifices alors que les patrons ne paient rien, ne réformerons rien sur leurs profits et sur leur société qui nous mène dans le gouffre... Mais ce n’est nullement la préoccupation des centrales de nous armer face à la crise du capitalisme...