Accueil > 02 - Livre Deux : SCIENCES > Géodynamique et climatologie de la Terre - Protection de la planète > Volcanisme au pôle nord

Volcanisme au pôle nord

vendredi 29 mai 2009, par Robert Paris

"Nous attendons la mort à chaque instant. Une montagne est en éruption prés d’ici. Nous sommes couverts de cendres, par endroits l’épaisseur est de trois mètres. Tout a commencé le 6 juin. Nuit et jour, nous vivons les lanternes allumées. Nous ne voyons pas le jour. Nous n’avons pas d’eau, les rivières sont des torrents de boue et de cendres. Ici règnent l’obscurité et l’enfer, le tonnerre et le fracas. Je ne sais pas si nous sommes le jour ou la nuit. La terre tremble, il y a des éclairs à chaque minute. C’est terrible. Nous prions." Lettre écrite par Ivan Orloff, esquimau habitant Kodiak, ville située à 160 km du volcan Katmaï (Alaska) entré en éruption le 06 juin 1912. Cette éruption, la plus importante du XX ième siècle expulsa 30 km3 de cendres qui ensevelirent une vallée de 20 km de long sur 5 km de large avec par endroits une épaisseur de 200 mètres. Cette vallée fut appelée la "vallée des dix mille fumées" et fut découverte quatre ans plus tard en 1916. D’après Krafft.

"Il existe deux grandes provinces volcaniques au Groenland, l’une d’âge paléocène située sur la côte Ouest et l’autre d’âge essentiellement éocène située sur la côte Est. De part leur âge, tout comme les laves de Kerguelen (objet du plan quadriennal actuel), ces séquences volcaniques représentent un intérêt tout particulier pour l’étude des variations à long terme de l’intensité du champ géomagnétique, en particulier pour le passage champ faible mésozoïque, champ fort plio-pléistocène."

CNRS

Des volcans actifs présents sur la côte du Groenland et dans les îles Britanniques ont créé un réchauffement planétaire, il y a 55 millions d’années.

Des chercheurs de l’Université d’Oregon ont confirmé cette hypothèse en analysant des données géologiques et des fossiles marins.

Ils affirment que les quantités de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane libérées dans l’atmosphère ont fait monter les températures de :

5 degrés Celsius à la surface de l’océan dans les tropiques ;
6 degrés Celsius dans les eaux arctiques.

Ces analyses montrent pour la première fois une relation directe entre un événement volcanique et le début d’une période de réchauffement planétaire.

Il y a des indications dans l’histoire marine du globe de ce réchauffement planétaire ainsi que des indices géologiques témoignant des éruptions volcaniques à la même période. — Robert Duncan, Université d’Oregon

Cette période appelée Maximum Thermique du Paléocène-Éocène (PETM) a duré environ 220 ans. Le climat y était très chaud.

D’autres effets

Les importantes émissions de CO2 ont aussi fortement accru l’acidification des eaux marines, ce qui a provoqué la disparition de nombreuses espèces.

Les premières éruptions volcaniques ont commencé il y a environ 61 millions d’années et ont duré 6 millions d’années. Durant cette période, 10 millions de kilomètres cubes de magma sont remontés à la surface de la Terre.

Les résultats complets sont publiés dans le magazine Science.

ALASKA

Le téphra

Image composite par radar satellite du téphra de l’éruption du Mont Spurr en Alaska, le 17 septembre 1992.Le radar satellite a suivi la trace du nuage de cendre à travers tout le Canada jusqu’au Groenland.

(courtoisie de D. Schneider, Observatoire de volcan de l’Alaska, Commission géologique des états-Unis)

Les coulées de lave, coulées pyroclastiques et nuées ardentes, les projections balistiques ainsi que les glissements de terrain et effondrements de secteur ne représentent une menace que pour les communautés et ressources se trouvant à proximité d’un volcan. Comme règle d’or, les études suggèrent que les zones durement touchées par ces dangers et d’autres risques volcaniques se situent dans un rayon de 50 km. Parce qu’il y a peu d’infratructures érigées et Canadiens résidant à l’intérieur de ces périmètres, les dangers principaux—et par conséquent, les risques—proviennnent de la cendre volcanique (téphra) et lahars.

Le téphra présente le plus grand danger dans l’Ouest canadien. Durant les 12 000 dernières années, les volcans de l’arc magmatique des Cascades sont entrés en éruption plus de 200 fois. Plusieurs de ces éruptions ont déposé d’importantes quantités de téphra dans le sud de la Colombie-Britannique, composées pour la plupart de particules fines cendreuses en une couche de quelques millimètres. Les volcans alaskiens des Aléoutiennes sont entrés en éruption encore plus souvent, recouvrant des parties du Nord canadien de cendres (ex. White River Ash). En 1992, pendant l’éruption du Mont Spurr en Alaska, la cendre projetée vers le sud-est, au-dessus du Canada, a traversé le Territoire du Yukon, vers la Colombie-Britannique et l’Alberta avant de survoler l’Ontario et le Québec et de disparaître au-dessus de l’Atlantique nord.

Malgré la proximité de volcans actifs et en éruption aux États-Unis, des accumulations importantes de téphra (plus de 10 cm) sont très rares. Cependant, on peut envisager plus fréquemment des dépôts en plus petites quantités. L’éruption du Mont St-Hélène, le 18 mai 1980, a occasionné le dépôt d’une couche de cendre de 1 mm dans le sud-est de la Colombie-Britannique jusqu’au Manitoba. Pendant son éruption de 1992, le Mont Spurr a occasionné un dépôt de cendre suffisant pour qu’on ferme l’autoroute d’Alaska à cause d’une visibilité réduite.

Messages

  • Un glacier du Groenland grossit à nouveau et vite.

    voir ici

  • La calotte glaciaire du Groenland est en train de fondre mais une grande partie de la chaleur provient de l’intérieur de la Terre

    La glace au Groenland fond en partie à cause de la chaleur du manteau terrestre, selon une équipe de chercheurs internationaux.
    Le groupe affirme être le premier à trouver un lien entre la fonte de la calotte glaciaire du Groenland et le flux de chaleur intense provenant du manteau terrestre.

    Les résultats, suggèrent-ils, pourraient avoir des implications pour les prévisions futures sur le changement climatique et les raisons de la fonte des glaces dans la région.

    La calotte glaciaire du Groenland est souvent considérée comme un contributeur important à la future élévation globale du niveau de la mer au cours du prochain siècle ou plus.

    Au total, il contient une quantité de glace qui conduirait à une élévation du niveau de la mer globale de plus de sept mètres, si elle est complètement fondue.

    La perte de glace de la calotte glaciaire a augmenté au cours de la dernière décennie, la moitié étant imputable aux changements des conditions de surface, le reste étant imputable à une augmentation du vêlage d’iceberg - processus par lequel la glace se détache du glacier pour devenir un iceberg.

    L’initiative de recherche internationale IceGeoHeat, dirigée par le Centre de recherche allemand pour les géosciences de la GFZ, a déclaré que l’effet de la croûte terrestre et du manteau supérieur dans la modélisation climatique actuelle est trop simpliste.
    Ils ont modelé le manteau terrestre contre la banquise et ont découvert que la fusion se produisait dans une zone donnée en raison de la composition du manteau situé en dessous.

    Dans le numéro en ligne actuel de Nature Geoscience, le groupe affirme que cet effet ne peut être négligé lors de la compilation de données sur le changement climatique.

    La calotte glaciaire du Groenland perd environ 227 gigatonnes de glace par an et contribue pour environ 0,7 millimètre à la variation du niveau de la mer moyenne actuellement observée d’environ 3 mm par an.

    L’équipe a toutefois souligné que les calculs du modèle existant étaient basés sur une considération de la calotte glaciaire.
    Les scientifiques du GFZ, Alexey Petrunin et Irina Rogozhina, ont maintenant combiné les modèles de glace et de climat antérieurs à leur nouveau modèle thermo-mécanique pour la lithosphère du Groenland.

    « Nous avons exécuté le modèle sur une période simulée de trois millions d’années et avons pris en compte les mesures des carottes de glace et les données magnétiques et sismiques indépendantes », a déclaré Petrunin.

    "La température à la base de la glace, et donc la dynamique actuelle de la calotte glaciaire du Groenland, résultent de l’interaction entre le flux de chaleur de l’intérieur de la Terre et les changements de température associés aux cycles glaciaires", a déclaré Irina Rogozhina, à l’origine de IceGeoHeat.

    "Nous avons trouvé des zones de fonte des glaces à la base à côté d’autres zones extrêmement froides."

    Le climat actuel est influencé par des processus qui remontent loin dans l’histoire de la Terre : la lithosphère du Groenland a entre 2,8 et 1,7 milliard d’années et une épaisseur d’environ 70 à 80 km au centre du Groenland.

    Les chercheurs pensent que le couplage de modèles de dynamique de la glace avec des modèles thermo-mécaniques de la terre solide permet une vision plus précise des processus de fonte des glaces du Groenland.

    Source

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.