dimanche 26 août 2018
Dans la foulée de l’arrêt par les syndicats de la grève de neuf jours de 33 000 employés des écoles publiques de la Virginie occidentale le 6 mars, les appels à des grèves et à des protestations de la part des enseignants des États-Unis se sont multipliés, et ont en grande partie échappé au contrôle des syndicats. Cela n’a pas empêché les appareils syndicaux de jouer un rôle pour casser les grèves, négocier dans le dos des grévistes et proclamer de fausses victoires qui sont acclmaées par la fausse extrême gauche.
Il n’a pas fallu longtemps pour que les affirmations de la Fédération américaine des enseignants (AFT) et de l’Association nationale de l’Education (NEA) et de leurs alliés de la pseudo-gauche, comme les Socialistes démocrates d’Amérique (DSA) et l’Organisation socialiste internationale (ISO), selon lesquelles les luttes du printemps dernier ont été « victorieuses », s’avèrent être des mensonges.
Dans chaque État, les enseignants font la rentrée pour retrouver des promesses non tenues. En Virginie-Occidentale, il n’y a pas de solution pour le financement des soins de santé dans le cadre de la mutuelle d’assurance maladie des employés du secteur public. En Arizona, le financement scolaire d’un milliard de dollars n’a pas été rétabli et les augmentations de salaire pour de nombreux enseignants sont loin de respecter les accords promus par les syndicats.
Alors que débute la nouvelle année scolaire, des conflits sur les accords salariaux se poursuivent à Seattle et à Spokane, dans l’État de Washington. Les enseignants du district scolaire de Los Angeles, le deuxième plus grand des États-Unis, travaillent sans convention depuis un an et les négociations sont dans l’impasse. À New York, la Fédération unie des enseignants a accepté de travailler dans le cadre d’une convention expirée jusqu’à la fin des élections de mi-mandat, évitant ainsi toute action en novembre qui pourrait être embarrassante pour les candidats du Parti démocrate. De même, les syndicats obligent les éducateurs à travailler dans le cadre d’accords expirés ou prolongés dans d’autres villes comme Denver, Colorado et Oakland, en Californie.
• Selon Education Week, l’enseignant moyen dans 30 États gagne moins qu’un « salaire de subsistance ». Un sur cinq occupe un deuxième emploi pour joindre les deux bouts ; beaucoup ont trois emplois. Dans les districts ruraux du Colorado, les revenus de 95 pour cent des enseignants sont inférieurs au coût de la vie.
• En plus de dépenser des centaines de dollars de leur propre poche pour les fournitures scolaires, les enseignants utilisent les appels de charité en ligne afin de subvenir aux besoins des étudiants. DonorsChoose.org rapporte un nombre record de 76 000 demandes d’enseignants dans ce sens pour cette année.
• Les districts scolaires de Los Angeles, Milwaukee, Arizona et Asheville, en Caroline du Nord, construisent des dortoirs, des « mini-maisons » ou de petits appartements pour tenter d’attirer ou de retenir des enseignants à si bas salaire qu’ils ne peuvent pas se permettre de payer un logement. Le nombre de sans-abris chez les enseignants est un phénomène croissant.
• Le temps alloué à l’enseignement diminue. En Géorgie, 70 pour cent des districts ont raccourci l’année scolaire et 20 pour cent des écoles de l’Oklahoma n’ont qu’une semaine de quatre jours.
• Des dizaines de milliers de jeunes sont formés par des suppléants et du personnel non certifié ou accrédité en urgence. En Oklahoma, l’année dernière, 1 400 personnes ont reçu une accréditation d’urgence, un fait sans précédent, dont 84 pour cent ont été intégrés dans les classes sans aucune expérience scolaire préalable. Cette année scolaire, la situation est pire.
• L’éducation spécialisée est en train de s’effondrer. Selon un nouveau rapport, la majorité des États américains ne se conforment pas à la loi sur l’éducation des personnes handicapées. En raison de la pénurie d’enseignants, un grand nombre de classes d’éducation spécialisée, confrontées aux défis les plus difficiles en matière d’éducation, sont dirigées par des personnes sans formation spécialisée et uniquement titulaires d’un diplôme bac plus 3.
• La pénurie générale d’enseignants a atteint des proportions d’urgence dans la plupart des États, à mesure que l’écart de rémunération entre enseignants et autres diplômés universitaires s’accroît. Chaque année, de moins en moins de jeunes intégrant les universités suivent la filière enseignement en raison des salaires de misère, de la détérioration des conditions de travail et du poids inévitable de milliers de dollars de dettes d’études.
• Sous le gouvernement Obama, soutenu à deux reprises par l’AFT et l’AEN, on estime que la réduction net du financement de l’éducation publique s’élève à 19 milliards, en tenant compte de l’inflation.
Les conditions auxquelles sont confrontés les enseignants et les élèves à travers les États-Unis sont le résultat d’une contre-révolution sociale de plusieurs décennies – une politique de compressions budgétaires accompagnées de cadeaux fiscaux massifs aux riches mis en place par les démocrates et les républicains. Les deux partis ont présidé à la privatisation de l’éducation et à sa transformation en nouvelle source de profit pour les dirigeants de grandes entreprises et les grands investisseurs.
Cela fut rendu possible par les trahisons menées par les syndicats AFT et NEA. Ils ont concentré leurs efforts sur la suppression et la trahison des grèves. Le soutien indéfectible des syndicats à Obama et à son programme de privatisation a ouvert la voie à Trump et à la milliardaire ministre de l’éducation Betsy DeVos, une opposante de l’éducation publique et défenseur féroce des écoles privées et à but lucratif.
La grève des enseignants en Virginie
Le soutien à la grève en Virginie
Les leçons de la grève des enseignants de Virginie-Occidentale
Généralisation de la grève partie de Virginie
Oklahoma, Kentucky, New Jersey et Arizona : les grèves d’enseignants se propagent
La grève en Oklahoma et dans le Kentucky
L’extension à l’Arizona et au Colorado
L’extension à la Caroline du Nord