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Déclaration des socialistes révolutionnaires d’Egypte
mercredi 9 février 2011
Aux travailleurs d’Egypte
Les manifestations et les diverses protestations ont joué un rôle clé dans le démarrage et la poursuite de notre révolution. Maintenant, nous avons besoin de l’engagement des travailleurs. Ils peuvent sceller le destin du régime. Non seulement en participant aux manifestations, mais en organisant une grève générale dans toutes les industries clé et les grands secteurs économiques.
Le régime peut se permettre d’attendre des jours et des semaines s’il n’y a que des sit-ins et des manifestations ; mais il ne peut pas résister durant longtemps si les travailleurs utilisent les grèves comme leur arme. La grève dans les chemins de fer, la grève dans les transports publics, la grève dans les aéroports et dans les grandes entreprises industrielles. Travailleurs d’Egypte, au nom du soutien à la jeunesse rebelle et pour honorer le sang de nos martyrs, rejoignez les rangs de la révolution, utilisez votre pouvoir et la victoire sera vôtre.
Formez des conseils révolutionnaires le plus vite possible. Cette révolution a dépassé nos espoirs les plus grands. Personne ne s’attendait à autant de manifestants. Personne ne s’attendait à ce que les Égyptiens et les Égyptiennes manifestent autant de bravoure face à la police. Personne ne peut dire que nous n’avons pas obligé le dictateur à se retirer. Personne ne peut dire qu’une véritable transformation ne s’est pas faite sur la place de El-Tahrir [place de la Libération].
Ce dont nous avons besoin, c’est de mettre en avant les revendications socio-économiques comme partie intégrante de nos revendications afin que ceux qui sont dans leurs maisons sachent que nous nous battons pour leurs droits…
Nous devons nous organiser nous-mêmes en comités populaires qui élisent des conseils démocratiques plus larges et cela depuis en bas. Ces conseils doivent donner naissance à un conseil général, supérieur, qui intègre des délégués de toutes les tendances. Nous devons élire un conseil suprême du peuple qui nous représente et dans lequel nous plaçons notre confiance. Nous appelons à la formation de conseils populaires depuis la place de la Libération au Caire jusque dans toutes les villes d’Egypte.
Voici notre position, en tant que socialistes révolutionnaires, sur le rôle de l’armée. Chacun nous demande l’armée est-elle avec le peuple ou contre lui ? L’armée n’est pas un bloc homogène. Les intérêts des soldats [conscrits] et des sous-officiers sont les mêmes que ceux des masses. Mais les officiers supérieurs sont des hommes de Moubarak choisit avec précaution afin de protéger son régime corrompu, sa richesse et sa tyrannie. Ce secteur fait partie intégrante du système.
L’armée n’est plus l’armée du peuple. Cette armée n’est plus celle qui a défait les sionistes en octobre 1973. Cette armée est étroitement associée aux Etats-Unis et à Israël. Son rôle est de protéger Israël et non pas le peuple… Oui, nous voulons gagner les soldats à la révolution, mais nous ne devons pas être trompés par des slogans tels que : « l’armée est de notre côté ». L’armée soit mettra fin directement aux manifestations ou elle restructura la police pour que cette dernière joue ce rôle.
Messages
1. Déclaration des socialistes révolutionnaires d’Egypte, 15 août 2013, 14:22, par Max
A l’époque les S.R. sont partagés sur le rôle de l’armée ; ils appellent le peuple à s’en méfier car disent ils "c’est l’armée au main de l’impérialisme".
Si l’armée est notre ennemi en tant qu’organe de la réaction, alors que faut il faire ? les comités de grève existent depuis 2008, les comités de quartier aussi, les comités de soldat ? ils n’en parlent pas...pourquoi ?
Pourquoi ne pas parler du risque réel : le coup d’Etat de l’armée dès que celle ci aura épuisé les prolétaires révolutionnaires avec des gouvernements fantoches, qui ne représentent pas les travailleurs et leurs comités.
Les S.R. participent à cesillusions dans un Etat dirigé par l’appareil de l’ancienne dictature militaire.
Déclaration des Révolutionnaires socialistes d’Egypte (14 août 2013) lire ci dessous :
"La sanglante dispersion des sit-in du parc Al-Nahada et de Raba’a al-Adawiyya n’est rien d’autre qu’un massacre ; préparé à l’avance. Son objectif est de liquider les Frères musulmans (FM). Elle fait aussi partie d’un plan de détruire la révolution égyptienne et de restaurer l’Etat militaro-policier du régime Moubarak.
Les Révolutionnaires socialistes n’ont à aucun moment défendu le régime de Mohamed Morsi et des Frères musulmans. Nous avons toujours été aux premiers rangs de l’opposition contre ce régime criminel, failli qui a trahi les objectifs de la révolution égyptienne. Ce dernier a même protégé les piliers du régime Moubarak et son appareil de sécurité, ses forces armées et ses hommes d’affaire corrompus. Nous avons participé de toutes nos forces à la vague révolutionnaire du 30 juin 2013.
Nous nous sommes tout autant opposés dès le début aux sit-in des Frères musulmans ainsi qu’à leurs tentatives de rétablir Morsi au pouvoir.
Il faut cependant replacer les événements d’aujourd’hui dans leur contexte, c’est-à-dire leur utilisation par les militaires pour briser les grèves ouvrières. Nous avons également assisté à la nomination de nouveaux gouverneurs provinciaux, largement issus des rangs des restes de l’ancien régime, de la police et des généraux de l’armée. Puis, enfin, il y a les politiques menées par le gouvernement du général Abdel Fatah Al-Sissi. Celui-ci a adopté une feuille de route clairement hostile aux objectifs et aux revendications de la révolution égyptienne, c’est-à-dire : liberté, dignité et justice sociale.
Voici le contexte dans lequel se déroule le massacre brutal mis en œuvre par l’armée et la police. Il s’agit d’une répétition sanglante de la liquidation prochaine de la révolution égyptienne. Son objectif est de briser la volonté révolutionnaire de toutes et tous les Egyptiens qui réclament leurs droits – qu’il s’agisse des pauvres, des travailleuses et des travailleurs ou des jeunes révolutionnaires – en instaurant un état de terreur.
La réaction des Frères musulmans et des salafistes, qui consiste en attaques contre les chrétiens et leurs églises, est toutefois un crime sectaire qui ne fait que servir les forces de la contre-révolution. L’Etat de Moubarak et Al-Sissi, qui n’ont jamais défendu les Coptes et leurs églises [1], sont complices de cette abjecte tentative de provoquer une guerre civile, dont les chrétiens égyptiens seront les victimes des réactionnaires Frères musulmans.
Nous nous élevons fermement contre les massacres d’Al-Sissi, contre sa tentative hideuse de faire avorter la révolution égyptienne. Le massacre d’aujourd’hui n’est que la première étape sur le chemin de la contre-révolution. Nous nous élevons avec la même fermeté contre toutes les attaques contre les chrétiens d’Egypte et contre la campagne confessionnelle qui ne fait que servir les intérêts d’Al-Sissi et ses desseins sanglants.
Conduites par ceux qui sont entrés dans le gouvernement Al-Sissi, de nombreuses personnes qui se considèrent elles-mêmes comme libérales et de gauche ont trahi la révolution égyptienne. Ils ont fait commerce du sang des martyres pour blanchir l’armée et la contre-révolution. Ces personnes ont du sang sur les mains.
Nous, Révolutionnaires socialistes, ne dévierons pas un instant de la voie de la révolution égyptienne. Nous ne ferons jamais de compromis sur les droits des martyres révolutionnaires et sur leur sang pur : celui de ceux et celles qui sont tombés en affrontant Moubarak, celui de ceux et celles qui sont tombés en affrontant le Conseil suprême des forces armées, celui de ceux et celles qui sont tombés en s’affrontant au régime Morsi et celui de ceux et celles qui tombent actuellement en affrontant Al-Sissi et ses chiens de garde.
• A bas la domination de l’armée !
• Contre le retour de l’ancien régime !
• Contre le retour des Frères musulmans !
• Tout le pouvoir et toute la richesse au peuple !
Les Révolutionnaires socialistes d’Egypte – 14 août 2013"
"Tout le pouvoir au peuple" quelle formule trompeuse quand il existe des centaines d’organisations autonomes des travailleurs et politiques des réformistes. L’armée des conscrits n’existe t elle plus ? Ces soldats sont ils organises ? Le peuple et surtout la classe ouvrière a t elle son comité central militaire pour préparer une riposte et même une insurrection contre l’appareil d’Etat ?
Ces S.R. entrainent le "peuple" et surtout la petite bourgeoisie dans une aventure et la classe ouvrière, elle, va encaisser une défaite importante.
Il se prépare la même chose qu’en Algérie en 1991 —>10 ans de terreur de l’armée Algérienne avec le FIS comme adversaire présumé, qui se joignent ensemble pour massacrer la population révoltée de 88.