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Le 5 décembre, la CGT et autres syndicats lancent la grève générale interprofessionnelle illimitée ?
mercredi 13 novembre 2019
Le 5 décembre, la CGT et autres syndicats lancent la grève générale interprofessionnelle illimitée ?
Certains croient que la CGT appelle toutes les catégories à la grève générale reconductible…
Mais la réalité est autre. Voici ce qu’elle écrit :
« Le 14 novembre pour la défense de l’Hôpital public et des Finances Publiques
Le 17 novembre contre l’ouverture des magasins le dimanche sans caissière et en soirée jusqu’à minuit (non rémunéré comme des heures de nuit de 21h à 24h)
Le 20 Novembre Mobilisation des Accompagnants d’Elèves en Situation d’Handicap (AESH, AVS)
Le 23 novembre contre les violences faites aux femmes
Le 5 décembre pour nos salaires et nos emplois, contre le projet de réforme des retraites Delevoye/Macron
Le 7 décembre contre la réforme de l’assurance chômage
Et après nous déciderons ensemble des suites à donner à nos luttes : grèves, manifestations, rassemblements…. »
En fait, les appareils syndicaux veulent seulement diriger le mouvement pour le limiter, pour le contrôler, pour éviter que la classe ouvrière ne s’auto-organise et pour ensuite la trahir en la vendant au pouvoir et au grand capital…
On peut même dire que, dès maintenant, en négociant par petits bouts avec Macron, ils vendent et trahissent déjà la grève générale du 5 décembre qui, d’ailleurs, si elle se généralise petit à petit, secteur par secteur, n’est nullement appelée comme une grève générale reconductible de tous les travailleurs et chômeurs, du moins par les appareils syndicaux, de toutes sortes. En effet, secteur par secteur, ce n’est pas les travailleurs que les syndicats organisent pour préparer la journée du 5 décembre et les suivantes, non, c’est les négociations avec le pouvoir qu’elles mettent en place ! Et on le voit dans tous les secteurs, dans toutes les catégories, pour tous les syndicats. Tous sont reçus. Tous négocient. Tous trahissent dès maintenant !
Comment comprendre autrement que ces appareils bureaucratiques, qui se sont toujours dits hostiles à une grève générale illimitée de tous les travailleurs, se prétendent aujourd’hui à son initiative ? En fait, tous les signaux sociaux en France se mettent de plus en plus au rouge et les appareils syndicaux ne veulent pas que chez les cheminots, chez les hospitaliers, chez les pompiers, chez les enseignants, chez les ouvriers de l’Automobile, dans l’Energie, à la RATP, chez les employés de banque, les travailleurs se lancent dans une « grève sauvage » comme viennent de la faire les urgentistes, et deux fois de suite les cheminots ! Rien n’inquiète autant, à la fois les dirigeants syndicaux et les dirigeants gouvernementaux, que le fait que les travailleurs s’auto-organisent, décident eux-mêmes du moment de leur action, de ses buts, des moyens engagés, de leur mode d’action et d’organisation !
Le 5 décembre, les appels se multiplient pour se retrouver tous dans la rue pour une nouvelle journée d’action afin de défendre les retraites une nouvelle fois attaquées. Les syndicats y appellent les uns après les autres. Les divers secteurs de la classe ouvrière y sont appelés également. Le mot d’ordre qui est souvent rappelé est celui de la « grève générale illimitée » mais ce qu’en disent les appareils bureaucratiques des syndicats n’a rien de rassurant sur sa signification pour eux étant donné que le caractère « illimité » ne signifient pas qu’ils appellent à faire grève même le 6 décembre et que le caractère « général » ne signifie pas non plus qu’ils appellent vraiment tous les secteurs de la classe ouvrière à agir ensemble !!!
En fait, une véritable action de masse des travailleurs ne peut avoir lieu que si, à la base, les travailleurs s’organisent par eux-mêmes en comités, en collectifs, en conseils, en assemblées, et se coordonnent localement, régionalement et nationalement comme sont en train de le faire les gilets jaunes, comme l’ont fait aussi les urgences des hôpitaux publics dans les collectifs de l’InterUrgences et même dans tout l’hôpital public dans les collectifs de l’InterHôpitaux et comme l’ont fait les cheminots du technicentre de Châtillon.