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L’opération Liot soi-disant pour défendre les retraites

lundi 5 juin 2023, par Alex, Karob

APRÈS L’ÉCHEC PROGRAMMÉ À REPOUSSER LA CASSE DES RETRAITES

LES APPAREILS SYNDICAUX FONT ALLIANCE AVEC LES REPRÉSENTANTS DU COLONIALISME ET DE L’IMPÉRIALISME FRANÇAIS DANS LES DOM-TOM ! ! !

Un peuple à qui on lâche des miettes en échange de son silence sur le colonialisme et l’impérialisme de ses classes dirigeantes reste un esclave !

Soutenir LIOT au nom des retraites, c’est soutenir le colonialisme français dans les Dom-Tom !

La CGT Cheminots à l’image de toute la CGT appelle à manifester le 6 juin pour soutenir la démarche du groupe LIOT à l’assemblée le 8 juin :

« C’est la date de la niche parlementaire du groupe LIOT (centristes) à l’Assemblée Nationale. Autrement dit c’est la journée de l’année où le groupe parlementaire peut faire des propositions de loi et les soumettre au vote (en temps normal c’est le Gouvernement qui propose les lois). Or ce groupe a décidé de faire une proposition de loi d’abrogation de l’article 7 de la réforme des retraites !!! Si cette proposition était validée, ça sonnerait évidemment la mort de toute la loi. »

Mais quel est ce groupe et que défendent ces députés ? Emboîtant le pas au vice-président du conseil départemental de Mayotte, Salime Mdéré « centriste », qui déclara à propos des comoriens : « Je refuse de les appeler des gamins, ce sont des délinquants, des terroristes, des voyous. A un moment donné il faut peut-être en tuer », Estelle Youssouffa député LIOT à Mayotte s’est illustrée par ses déclarations racistes anti-comoriennes le 24 avril, « les écoles sont saturées parce que 80% des élèves sont des Comoriens totalement illettrés (...) on a des bébés barbus, des élèves qui sont inscrits au CP et qui sont en pleine adolescence »Présenté le groupe LIOT et ses députés comme un soutien c’est faire du peuple travailleur de France le complice du colonialisme et de l’impérialisme français et des massacres perpétrée par la république bourgeoise !

Syndicats, gauche et extrême gauche : entre soutien ouvert et implicite au colonialisme français ! Mayotte aux Comoriens ! Troupes coloniales françaises, hors de Mayotte !

Aucun des partis ou syndicats se réclamant du mouvement ouvrier ou de la révolution socialiste qui nous appellent à manifester le 6 juin pour soutenir le groupe LIOT ne réclame : « Mayotte aux comoriens ! Droit de libre circulation entre les « quatre iles sœurs » (expression du temps des colonies) des Comores ». LFI, le PC depuis 1935, le PS et la CGT depuis 1914, forment une gauche (bourgeoise) qui a de longues traditions coloniales ! Le NPA et LO sont de nouveaux venus. N. Arthaud pour LO déclare ainsi à propos de Mayotte : « À Mayotte comme ici, à bas la guerre faite aux migrants ! En montrant du doigt les étrangers, Le Pen et Darmanin cherchent à dresser des pauvres contre d’autres pauvres, comme ils tentent d’opposer des travailleurs à d’autres travailleurs. (...) à la lutte contre les migrants, opposons la lutte des travailleurs contre leurs seuls ennemis de classe, et pour leurs véritables intérêts. » Mais les comoriens ne sont pas des « étrangers », des « migrants », ils sont chez eux à Mayotte ! On ne peut pas passer sous silence la dimension coloniale de la question, sous prétexte de défendre les intérêts des travailleurs et des « migrants ». Pas d’anticolonialisme, pas de parti révolutionnaire !Pour nous les problèmes centraux des pays coloniaux et semi-coloniaux sont : la liquidation de l’héritage féodal et l’indépendance nationale. Il est impossible de rejeter purement et simplement le programme démocratique. (Trotsky, 1938).

Pour une gestion ouvrière des retraites !Non aux cotisations sociales ! Imposons le grand capital !

Ce n’est pas sur le dos des opprimés de la colonie de Mayotte, en implorant l’aide de députés bourgeois du groupe LIOT, que nous sauverons nos retraites, mais en prenant le contrôle des caisses de retraites par l’Action Directe ! Quand Socialisme et Syndicalisme rimaient avec révolution socialiste et n’étaient pas encore dénaturés par le réformisme bourgeois qui a pris la tête des partis ouvriers et des syndicats depuis plus d’un siècle, travestissant la politique ouvrière et révolutionnaire ; le mouvement ouvrier et socialiste défendait une gestion purement ouvrière des retraites à l’image du POF de Guesde et Lafargue (article 8 du programme du Parti Ouvrier Français – 1893) mais également que le financement devait reposer non sur les cotisations des travailleurs mais sur le grand capital !(Intervention de Jules Guesde à la Chambre des députés, 2ème séance du 30 mars 1910

Retrouver le syndicalisme d’Action Directe ! Rompre avec la parlementarisation du syndicalisme !

L’intersyndicale soutenue par tous les syndicats, sections syndicales et leurs alliés de gauche et d’extrême gauche, n’a cessé d’interpeller le président, le gouvernement, les parlementaires ! Pourtant pour les syndicalistes de la CGT avant 1914, le syndicalisme c’était l’action directe : « l’Action Directe (…) signifie que la Classe Ouvrière (…) n’attend rien des Hommes, des puissances ou des forces extérieures à elle, mais qu’elle crée ses propres conditions de lutte et puise en soi ses moyens d’action. »(Pouget, l’action directe,1910). Par l’action directe, l’ouvrier crée lui-même sa lutte.C’est lui qui la conduit,décidé à ne pas s’en rapporter à d’autres qu’à lui-même du soin de le libérer. L’action ouvrière pour nous n’est donc qu’une manifestation continue de nos efforts (qui) se transformera en (…) grève générale, et qui sera la révolution sociale.(Victor Griffuelhes, l’action syndicaliste,1908). L’action directe était le moyen du prolétariat pour s’émanciper du capitalisme et aller au communisme abolissant propriété privée de moyens de production et salariat ! Telle n’est plus l’ambition des appareils syndicaux qui sont la négation du syndicalisme de la CGT avant 1914 qui était un communisme au sens politique du terme !

POUR UN PROGRAMME D’ACTION COMMUNISTE RÉVOLUTIONNAIRE

Le programme de révolution socialiste a toujours été attaqué ouvertement comme insidieusement tant par les tendances opportunistes et social patriote du mouvement ouvrier ayant rejoint l’Union sacrée en 14 (SFIO, CGT, anarchistes…) que par les staliniens et enfin l’extrême gauche actuelle développant un antimarxisme sous couvert de défense du marxisme comme LO ou comme le NPA au nom de l’anticapitalisme pour mieux enterrer le programme de la révolution socialiste encore d’actualité !

L’ALLIANCE DES OUVRIERS, DES PAYSANS ET DES TRAVAILLEURS INDEPENDANTS PAUVRES.

L’intersyndicale a appelé seulement les salariés à défendre leurs retraites. Résultat : défaite complète car la force de la classe ouvrière, c’est sa capacité à prendre la tête de toutes les classes exploitées, dont les classes moyennes (petite-bourgeoisie) contre la grande bourgeoisie. C’est en germe ce que firent les Gilets jaunes et qui a effrayé Macron. La mission de ces partis du centre comme celui de Macron ou ceux du LIOT est justement de lier politiquement cette petite bourgeoisie à la grande pour éviter l’alliance avec le prolétariat !Une politique de classe ne dépendrait pas d’un groupe parlementaire bourgeois colonialiste mais s’adresserait aux classes moyennes pour l’entrainer sur une politique ne se limitant pas aux seules retraites mais aussi à la vie chère. « L’unité des travailleurs »revendiqué par l’intersyndicale, la gauche et l’extrême gauche c’est en réalité la division entre les exploités ! Le paysan, l’artisan, le petit commerçant, à la différence de l’ouvrier, de l’employé, du petit fonctionnaire, ne peut revendiquer une augmentation de salaire parallèle à l’augmentation des prix. La lutte bureaucratique officielle contre la vie chère ne sert qu’à tromper les masses. Les paysans, les artisans, les commerçants doivent cependant, en tant que consommateurs, s’immiscer activement, la main dans la main avec les ouvriers, dans la politique des prix. (Trotsky, 1938).

LES COMITES D’USINE ET LES SOVIETS : EMBRYON DU POUVOIR DU PROLETARIAT ET DU PEUPLE TRAVAILLEUR

Comme un bon patron, l’intersyndicale paye les travailleurs avec des mots : Macron serait « isolé », il aurait perdu, même si nous n’avons pas gagné ! Parmi la centaine de préfets, un seul désobéit-il à Macron ? Un seul patron du CAC 40 a-t-il « rompu » avec Macron ? la bourgeoisie a-t-elle perdu un iota de son pouvoir sur les travailleurs ? Perte qui pourrait se mesurer à la mise en place d’embryon de pouvoirs ouvriers. Or aucune coordination d’assemblées générales souveraines n’a été mise en place dans ce mouvement et aucune occupation n’a contesté le pouvoir bourgeois. Pourtant Toute grève avec occupation pose dans la pratique la question de savoir qui est le maître dans l’usine : le capitalisme ou les ouvriers.(Si elle) soulève cette question épisodiquement, le comité d’usine donne à cette même question une expression organisée. Il est élu par tous les ouvriers et employés de l’entreprise. Les bureaucrates des syndicats s’opposeront, en règle générale, à la création des comités d’usine (pour éviter cette dualité de pouvoir même embryonnaire ! NDLR). Il est nécessaire d’ouvrir à temps une campagne en faveur des comités d’usine pour ne pas se trouver pris à l’improviste. (Trotsky, 1938) !

LES PIQUETS DE GREVE, LES DETACHEMENTS DE COMBAT, LA MILICE OUVRIÈRE, L’ARMEMENT DU PROLÉTARIAT.

À l’attaque de type fasciste contre un délégué CGT lors de la grève de Verbaudet, l’extrême gauche opportuniste a dénoncé l’extrême droite pour transformer ces agressions en campagne antifasciste présentant à tort l’extrême droite comme le seul danger mortel alors que la gauche représente, elle aussi, une politique de contre-révolution sociale qui n’hésite pas à s’allier à l’extrême droite s’il le faut comme en Allemagne en 1918 !En fait, c’est la question même de l’armement des travailleurs qui est posée !Les piquets de grève sont les cellules fondamentales de l’armée du prolétariat. C’est de là qu’il faut partir. A l’occasion de chaque grève et de chaque manifestation de rue, il faut propager l’idée de la nécessité de la création de détachements ouvriers. Il faut inscrire ce mot d’ordre dans le programme de l’aile révolutionnaire des syndicats. Il faut former pratiquement des détachements d’auto-défense partout où c’est possible, à commencer par les organisations de jeunes, et les entrainer au maniement des armes. (Trotsky, 1938)

LA LUTTE CONTRE L’IMPERIALISME ET LA GUERRE ! CONTROLE OUVRIER DANS LES INDUSTRIES LIÉES À L’ARMEMENT !

Le mouvement contre la réforme des retraites est resté étroitement corporative !Or ce sont les grèves politiques qui font peur aux gouvernements et au patronat. A l’approche de la guerre mondiale débutée en Ukraine, les travailleurs doivent retrouver le chemin des grèves politiques et insurrectionnelles dont le 6 juin est la négation. LIOT comme les autres,en cas de guerre, votera pour que les travailleurs servent de chair à canon aux profits capitalistes. La guerre est une gigantesque entreprise commerciale, surtout pour l’industrie de guerre. C’est pourquoi les « 200 familles » sont les premiers patriotes et les principaux provocateurs de guerre.Le contrôle ouvrier sur l’industrie de guerre est le premier pas dans la lutte contre les fabricants de guerre. Là où l’industrie de guerre est « nationalisée » comme en France, le mot d’ordre du contrôle ouvrier conserve toute sa valeur : le prolétariat fait aussi peu confiance à l’État de la bourgeoisie qu’au bourgeois individuel. Pas un homme, pas un sou pour le gouvernement bourgeois ! (Trotsky, 1938)

LA LUTTE CONTRE L’OPPORTUNISME ET LES POLITIQUES DE COLLABORATION DE CLASSE

La politique du parti de Léon Blum en France démontre (…) que les réformistes sont incapables (…) d’apprendre des leçons les plus tragiques de l’histoire. (…) la social-démocratie a grandi dans les cadres de la démocratie bourgeoise, elle en est devenue une partie inséparable, et pourrit avec elle. En France la bureaucratie syndicale de la CGT est devenue depuis longtemps une agence de la bourgeoisie dans la classe ouvrière (Trotsky, 1938). LFI, le PC, le PS, le NPA agitent les « jours de fête » des portraits de Jaurès et Trotsky, mais ils renoncent aux points fondamentaux de ce programme : armement des travailleurs, assemblées générales souveraines, grèves politiques contre la guerre, car seule la prise du pouvoir par les travailleurs, la dictature du prolétariat et des exploités appuyée sur des soviets démocratiquement élus pas les seuls exploités, pourra mettre fin à la guerre impérialiste mondiale qui a commencé ! La Commune de Paris (1871) et la Révolution russe (1917), nous ont montré la voie !

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